Nemesis: Peurs & silences -1, 2, 3 et épilogue)

Moderator: Chroniques d'Atys

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psychee
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Nemesis: Peurs & silences -1, 2, 3 et épilogue)

Post by psychee »

La chambre était sans dessus-dessous. Leonil n’etait pas rentré depuis bientot une saison, Psychée y avait vécue seule tout ce temps, dans l’enceinte du hall des Gardiens.
Voilà presque deux saisons que la vie passait et suivait son cours, lentement loin de lui. Loin de son refuge, de l’homin qu’elle aimait. Depuis l’instant où les Kamis et la Karavan avait livrés leur première guerre, tout ce qu’elle avait souhaité construire ou réaliser avait perdu son sens. Elle pensa aux Kamis, à ce qu’elle savait, à l’immensité de ce qu’elle ne savait pas. Elle pouvait en dire autant de la Karavan. La seule chose qu’elle savait sur eux, finalement, était qu’elle était en danger auprès d’eux, mais comment juger pour un monde entier une peur personnelle ?

Toutes les fois où elle avait eu à écouter une discussion religieuse entre les deux camps, elle n’avait vue que mépris, crainte, ignorance et incompréhension. La guerre devenait le seul leitmotiv des deux camps, tout ce qu’elle avait souhaité : aider à la paix, s’étiolait doucement.

Elle pensa à Kalidon, forcé de choisir entre son peuple et sa foi... Et qui les avait quitté. Et Diaser, en lutte contre son peuple pour essayer de les unir, obligé de renoncer à les aider directement par le choix de sa foi .

Toute l’écorce avait décidé qu’il n’y aurait que deux camps, et qu’entre eux, il n’y aurait qu’un dialogue : guerre.

Et elle ne pouvait rien faire contre cela.

Et elle-même ne savait toujours pas. Les Kamis continuaient encore à la rejeter, elle n’entendait pas leur voix, prisonnière de sa foi, et son amour pour eux, face à leur méfiance pour sa sève de Matis. Il fallait qu’elle sache, et elle ne connaissait qu’un moyen, le seul qu’on lui ai jamais expliqué, le seul qu’elle puisse jamais mettre en oeuvre. Ce n’etait pour personne d’autre que pour elle : savoir si elle suivait, enfin, la bonne route, savoir si elle avait uen chance de réussir, ne serai-ce qu’une seule.

Elle sourit amèrement, pensant à tout ces gens la prenant pour un symbole, avec tout les regards possibles qu’ils pouvaient porter sur elle. S’ils savaient qu’elle est la première à ne pas comprendre, à n’avoir aucunes réponses, et que les Kamis eux-même lui refusent tout aide, tout appui, tout réconfort.

Elle jeta ses dernières affaires sur le lit, au milieu de ses armes, de son armure, de ses gants de mage Elle ne prenait rien, juste un peu d’eau . Et fit tomber une poignée de tickets téléporteurs. Elle regarda longuement le dernier qu’elle tenait en main... celui qui allait l’emmener là où tout avait commencé, là où elle avait choisi, définitivement... Elle serra sa main autour du précieux morceau de bois tendre, se pencha vers sa ceinture pour y saisir la lettre qu’elle avait rédigé plus tôt et la poser sur le lit.

La lettre disait ceci...

« Il y a une cerne que je vous ai rejoint, mes amis, mes frères et soeurs. Ma famille... Une cerne... et j’ai fais bien des bétises. Autant, je crois, que je vous ai apporté de joie, et de rires.
Mais je vais devoir en faire une de plus.
J’en suis désolée par avance, parce que vous allez vous inquiéter pour moi, comme toujours, et que c’est cruel de ma part de vous faire endurer cela.
Mais... vous avez toujours su que j’aurais voulu simplement être avec vous, invisible, petite et effacée, ne pas vous déranger, juste me savoir des votres et vivre à vos cotés.

Sauf que ça n’est pas possible. Que ce soit de ma faute ou pas, ce n’est pas possible. Je suis devenue l’un des pions du jeu qui se joue sur toute l’écorce, et dont nous avons vu le premier tour, celui qui a décidé de retirer pour longtemps toute paix entre nous, et la Karavan. Je suis devenue un pion parce que je ne sais pas me taire, pas non plus me cacher, comme j’aurai voulu. Il semble que je ne sois ni assez sage, ni assez discrète pour cela.
Et il m’est arrivé des choses que je n’avais ni demandé, ni prévu, ni souhaité. Je n’ai ni demandé à devenir la proie de la Karavan depuis avant même ma naissance. Pas plus que d’avoir été la seule à comprendre l’appel à l’aide des Kamis. Et encore bien d’autres choses que je n’ai pas voulu. Et d’autres dont je suis responsable, comme d’avoir voulu être reconnue par le peuple que j’aime comme l’une des votres, avoir le droit de parler, et voter, comme vous, pour mon peuple. Ou avoir suivie Ninya au coeur des Cercles, au défi même de leurs créateurs, et des zoraïs eux-mêmes.

Beaucoup de choses que je regrette, encore plus contre lesquelles je ne peux rien, sauf admettre que cela, je n’y peux rien.

Je me suis faite des ennemis, autant que des alliés, sans même réaliser la portée de ce qui m’arrive, et l’etendue des dégats que je risque de commettre désormais. Ma dix-septième cerne approche... seulement dix-sept... Et des gens croient que j’ai quelque pouvoir sur les choses pour me donner un rôle. Ce qui n’est pas vrai... Je suis incapable de comprendre, prévoir, ou contrôler ce qui se passe autour de moi. Je ne comprend rien.
Mais parce qu’ils y croient, j’ai ce pouvoir. Je n’y vois qu’une chose : la capacité à faire du mal à tous, parce que, forcément, je ferai une bétise, parce que je ne peux pas assumer ça.

J’ai besoin de trouver des réponses, et je ne sais pas où chercher. Vous ne pouvez pas me les donner, juste m’encourager... mais si vous saviez combien j’ai peur, combien j’ai peur.
Je dois comprendre, parce que je ne peux pas reculer, de toute façon. La seule manière de comprendre quelque chose qui vient de soi, c’est de s’écouter, au delà de ses peurs et de ses angoisses. Aussi loin, aussi longtemps que possible. Alors je vais le faire.
Essayer d’entendre à nouveau les Kamis... essayer de trouver comment leur faire accepter mon odeur et ma sève... Essayer de comprendre pourquoi c’est moi. Pourquoi est-ce arrivé. Comment je dois le prendre... Et surtout, surtout, que dois-je désormais faire.

Je ne reviendrais pas tant que je ne saurais pas. J’ai... disons prévu le retour, si cela se passait mal. Mais je ne reviendrais pas tant que je n’aurais pas compris.

Je... voudrais juste dire une chose, parce que... parce que jamais je ne pourrais le dire face à vous, parce que je n’en aurais jamais le courage, alors que ma plume est si facile à guider. C’est un peu lâche, mais je ne suis pas courageuse.
J’ai trouvé une famille, ce que je n’ai pas eu. Des frères et soeurs, ... Thalionir, Linlin.. ; ma chère Adfael, que je laisse à vos soins, mais pas que ça... Pas que ça...
Si j’avais eu le droit de chercher, et trouver, un jour, un père, une mère...
Dame Yavin, vous auriez été la maman dont j’aurai pu réver... auquelle j’ai si souvent révé. Pas un modèle... bien plus... je... ne sais même pas comment le dire autrement que... j’aurai aimé que ce soit vous.

Et Thun... mais vous le savez déjà... Vous aviez déjà compris.

Je dois y aller, le soleil se lève sous peu, je veux partir avant. Leonil, mon coeur, mon prince, mon ange, mon refuge, ma raison d’être, attend-moi, je reviendrais. Tu pars si souvent, je t’attend si longtemps désormais. Je n’ai jamais eu peur de ne pas te voir revenir... J’ai appris à ne plus avoir peur, pas plus qu’à te demander où tu disparais si longuement pour moi, pour nous tous.
Cette fois-ci attend moi, je reviendrais. Je ne sais pas quand, mais tu ne le sais jamais non plus. Ne t’inquiète pas, mon amour. Je t’aime. »


Psychée ignorait qui la lirait en premier, mais ils la trouveraient vite. Elle laissa sa porte ouverte, et se dirigea en silence vers la sortie. Elle ne portait que son habituelle tenue légère, une gourdre... et un ticket dans la main.
Le garde de la guilde la salua, elle répondit par un sourire simple. Il dormait à moitié, et l’aube dardait à peine ses premiers phares dans le ciel.
Elle saisit le ticket, le caressa des doigts un instant en le regardant... inspira... et le brisa...

(suite sous peu)
Last edited by psychee on Fri Dec 03, 2004 12:33 pm, edited 1 time in total.
Reason: (fin du texte RP)
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kriss
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1

Post by kriss »

[HRP]

magnifique ... comme la plupart de ce que tu ecrit ma chère psychée

[/HRP]
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Il pleure sur tes armes
Tu répands des torrents de sang.
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1

Post by kalibarr »

plus loin, plus tard...

Leto sort un morceau d'ecorce et grave une encoche.


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Re: Nemesis: Peurs & silences -1

Post by lycan1 »

/hrp

Superbe texte, je ne savais plus que le lyrisme de Psychee nous manquait autant. :)
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1

Post by psychee »

Merci pour vos encouragements, la suite (il y a trois parties) demain :)
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1

Post by snark »

/Hrp j'attends la suite avec impatience :)
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1 & 2

Post by psychee »

(attention, le texte est TRES long, et je pense émaillé de fautes, j'ai mon word qui refuse de corriger l'orthographe, il fait la grève)

Psychée claquait des dents de froid.
Autour d’elle le ciel nocturne avait dissimulé jusqu’aux astres et à la géante gazeuse qui, toujours, guidait les voyageurs tardifs. Ne reste qu’une chappe si sombre que son épouvantable absence de couleurs semblait vouloir contaminer l’écorce même.
Des éclairs fous zébraient la tempète, comme des doigts divins que la colère aurait aveuglé, déchirant les trombes d’eau et de neige trempée que les vents fouettaient avec une telle force que les rares feuilles que le froid hivernal avait épargné vivaient leurs dernières minutes avant d’être déchiquetées.

Et ce n’était encore que le début de la nuit.

Et elle n’avait trouvé aucun abri.
Elle se serra encore plus fort sur elle-même, dos au rocher qui seul, avait semblé lui offrir un peu d’abri, ou au moins l’impression de ne pas être complètement nue et seule sous la tempète. Mais l’abri était illusoire. L’eau coulait sur son corps fouetté par la pluie et trempé par les ruissellements du rocher, et le vent se chargeait de faire disparaitre le peu de chaleur qu’elle essayait de conserver.

Il n’y avait plus de pensées. Elle sentait parfaitement ce qui lui arrivait, mais toute pensée construite avait déjà fui depuis longtemps son esprit. Ne restait qu’une seule étincelle, encore brillante, dans son âme épuisée : une résolution farouche, presque inconsciente, à résister, et résister jusqu’au bout.

Un éclair frappa si près qu’elle fut aveuglée et assourdie par l’impact, hurlant de surprise et de peur. Ses pensées revinrent à la surface, en même temps que la souffrance, le froid, la faim.
Elle se surprit à réaliser qu’elle ne pensait pas à la mort. Elle avair dépassé ce moment là.

Cela faisait combien de temps, maintenant ?

Elle essaye de se plonger dans ses souvenirs pour oublier son corps glaçé, la pluie cinglante, sa faim, et la faiblesse qui envahissait son corps un peu plus chaque heure.

Elle avait cassé le ticket, pour se retrouver quelques instants d’absence plus tard devant le Kami. Il avait porté un regard vers elle, un seul, portant tout le poids de sa répprobation à sa présence avant de l’ignorer, comme toujours. Ses sons, ses appels et paroles permanentes ne lui était pas adressé. Il parlait au mon, à Atys, aux autres Kamis, sans qu’elle ne comprenne rien, mais ne lui avait accordé que ce seul regard chargé de reproches.
Elle était resté un instant devant lui, essayant de trouver une prière silencieuse pour le remercier de l’avoir laissé venir près de lui. Avant de réaliser que personne ne lui avait jamais appris comment prier un Kami, qu’elle ne connaissait ni le moindre geste sacré, ni le moindre psaume qu’elle puisse réciter.
Il ne posa plus un seul regard sur elle.

Mais elle devait maintenant trouver ce qu’elle était venue chercher. Le lieu où elle pourrait s’assoir, et attendre. C’etait toute la seule stratégie qu’elle se voyait capable de faire. Elle étair venue ici car il s’agissait de l’un des lieux les plus sacrés qu’elle connaisse, l’un des plus isolés aussi. Aussi loin que je regard pouvait porter, il n’y avait ici que l’influence des Kamis, au plus profond, au plus isolé des Jardins Majestueux.
Là, où, deux cernes plus tôt, Leonil l’avait guidée dans sa recherche de sa propre foi. Et où celle-ci était née au contact de ce lieu et de son aura. Devant ces deux Kamis protecteurs de ces lieux, qui jamais ne l’avaient regardé autrement qu’un bref instant de répprobation et de curiosité.
Autour d’elle vivait dans l’hybernation de ce manteau de neige toute la vie et la sève d’Atys, protégée comme par miracle de la folie lointaine du monde. Aucun homin ne mettait les pieds ici, sauf les gardiens serviteur de ce grand Kami embassadeur qu’elle était déjà si souvent venue saluer.
Elle commencait à se détendre. Les gingos étaient loins, les javings aussi, et elle pouvait marcher dans la neige sans trop de craintes, jusqu’à une clairière où elle avait passé des moments immenses avec son Prince. La clairière était toujours la même, quelques souches, un rocher au loin, les immenses arbres du Jardin Majestueux grimpant au loin à l’horizon, et un grand noeud d’une racine aérienne flirtant avec le ciel dans le lointain.

Elle chercha une petite butte dans la clairière, et deblaya un peu la neige, pour s’y assoir. Et se demanda que faire... La première chose qu’elle cherchait était devant elle : la paix. Le silence de l’hiver se noyait en elle et calmait toutes ses tension. Ca devait être sans doutes la première étape, mais après ?

Elle pensa à son premier mentor, à l’homin qui, le premier, avait tenté de lui apprendre toutes les valeurs qui l’avaient guidée jusqu’ici. Elle aurait aimé connaitre son véritable nom. Ce voyageur et marchand zoraï aimait le sobriquet que les Matis lui donnaient : Pieds-Bleux.
C’etait un bon moment pour penser à lui... un bon moment pour penser à tout le monde, finalement. N’etait-elle pas venue ici pour cela ?... Penser, réflechir, essayer de trouver une réponse. Même sil elle ignorait quelle question...
C’est ce que lui avait raconté Pieds-Bleux :
« Quand un Zoraï ne puis plus compter sur sa sagesse ou son calme pour répondre à toutes les questions qui l’assaillent, il se retire. C’est pour cela que nous prenons le temps de répondre, autant de temps que nécessaire. Nous nous isolons, loin de nos frères et de nos routes et villes bruyantes, et nous attendons, dans le calme, la sérénité, et la méditation la réponse à nos questionnements.
Et parfois, la question même nous échappe. Quand une grande décision pour sa propre sève, ou celle de ses frère doit être prise, il n’y a pas de question qui soit exprimable, formulable en tant que tel. Seule ton âme, petite feuille, peut formuler la question, pas tes mots. Ce que l’on appelle sagesse est juste cela : le temps. Rien que le temps.
Si un jour tu te trouve dans cet état, n’essaye pas de répondre, d’agir, de courir... Comme tes frèrs Matis. Tu n’irai que droit à l’échec, tu perdrais ta propre route. Assied-toi, calme toi, et attend.
Attend autant qu’il le faudra... Quoi qu’il t’en coûte. Le prix sera toujours moindre que l’erreur d’agir. »

Elle était là pour essayer d’appliquer ce conseil, de la manière dont elle le pouvait. Ses pensées se perdirent sur tous ses proches. Elle chercha la sagesse qu’on avait tenté de lui enseigner. Quels autres conseils pouvaient venir à son esprit.
La voix de Thun, Racine originelle des Gardiens de la Sève revint à sa mémoire : « Tu es unique, que tu le sache ou le veuille ou pas. C’est parce que tu l’es que tes pas t’ont menés jusqu’aux Gardiens, et parce que tu l’es que je pense de notre devoir de te protéger. Je ne sais pas ce qui te rend unique, mais c’est simplement un fait ». Il n’avait jamais rien dit d’autre, jamais rien expliqué. Mais n’avait jamais cessé de veiller sur elle... Et de lui offrir les Gardiens comme famille, comme le premier lieu où elle avait pu trouver un peu de paix.

D’autres souvenirs, d’autres lieux, d’autres visages. Xerius qui vient la chercher au Refuge, et lui offrit son premier regard sur Atys, et lui apprit à vivre et survivre sur l’écorce. Jamais il ne lui avait dis pourquoi il était venu la chercher... etait-ce en fait nécessaire. Il lui avait offert son amitié, et ses connaissances. Elle avait eu le meilleur des professeurs qui soit, son premier ami, son premier guide.
Leonil, qui l’avait pris par la main, qui lui fit traverser trois continents pour l’amener aux Gardiens. Et leur histoire, née ici même, dans ce lieu magique béni et protégé par les Kamis. Sans lui, elle n’aurait jamais su choisir, pas plus qu’elle n’aurait pu rester en vie bien longtemps. Du jour où il la rencontra, son seul désir fur de protéger l’adolescente qu’il avait tant effrayée quand il était venu à sa rencontre.
Il y avait encore tant d’autres visages, qui passèrent, le long des heures qui commençaient à s’écouler sans qu’elle ne le remarque. Thalionir... Yavin... Linlin... Eblahom... Ninya...
Elle se rappela toute l’attention et les encouragements des Gardiens. Mais aussi les sourires, et l’acceuil de gens qu’elle ne connaissait pas, qui s’arrétaient, la saluaient, la remerciaient sans qu’elle sache même de quoi.
Sa pensée s’arréta sur Florimelle. Un soupir qu’elle ne pu retenir, une grimace intérieur. Elle se refusait à y penser, pas maintenant, pas maintenant. Elle était sa faute, sa faiblesse, et le pire de tout les risques qu’elle pouvait prendre.
Mais les souvenirs eux, ne tinrent pas à disparaitre. Elle avait été sa première et seule amie d’enfance. Elle avait embrassé depuis son plus jeune ange la foi de Jena. Deux routes, pour deux enfants, qui s’était séparés de chaque coté de ce qui était désormais un gouffre.Mais un lien entre elles qu’elles ne pouvaient rompre, qu’elle ne voulaient plus rompre. Sa main vint serrer le sol froid et ses ongles s’enfoncer en terre de colère, de culpabilité, de détresse.

Le silence devient chappe autour de la jeune homine. Le froid était mordant, malgré un ciel limpide. Et c’est à sa faim qu’elle comprit que des heures déjà avaient passées.
Le ciel prenait des teintes d’indigo, et le soleil descendait vers l’écorce.
Une journée entière venait de couler comme une sève douce, sans que rien ne l’arrète. Psychée regarda autour d’elle, toujours assise sur cette butte. D’où viendraient ses réponses. Quelles étaient même les questions ?...

Elle se demanda si elle devait chercher un lieu où dormir, avant de se plonger dans le ciel qui se constellait d’étoiles tandis que le soleil finissait de s’effonder dans l’écorce. Pieds-Bleux avait dit « attendre ». Elle était venue pour cela...

Elle s’installa un peu mieux, essayant de se détendre, et fermer les yeux. La soif et la faim grognaient toutes les deux aux limites de sa conscience, mais elle pouvait facilement l’ignorer. Elle toucha quand même à sa gourde, seule provision qu’elle avait emmené, petite présence rassurante. Elle allait jeuner longtemps, elle l’avait prévue. Il lui fallait tout faire pour essayer de dépasser ses peurs, aller au delà de tout ce qu’elle pouvait ressentir.

Ne pas dormir... ne surtout pas dormir.

Le froid glacial l’entoura vite avec la nuit. La légère humidité autour d’elle se changea en gel, qui s’accrochait à l’herbe qu’elle avait dégagé de la neige, puis à sa peau et ses cheveux. Elle serra les dents et essaya d’oublier la glace de l’air.

Sommeil...

Elle se reveilla plusieurs fois, après quelques minutes de sommeil qu’elle ne pouvait contenir. Le hurlement d’un gingo au loin, le craquement d’une chappe de neige tombant des arbres la rappelait à l’éveil. Elle se forcait alors à garder les yeux ouverts, fixant un point devant ses yeux, puis un autre quand son regard devenait flou. Ce furent des heures passées à lutter contre le sommeil et l’engourdissement du froid.
Il devait bien se passer quelque chose, elle attendait qu’il se passe quelque chose, mais quoi ? Inconsciente de ce que représente réellement une méditation ascétique, elle tentait de reproduire un rituel personnel qui lui était inconnu, sans en comprendre ni le fondement, ni la finalité.
Une seule chose lui permettait de croire que cela avait un sens, c’était que la solution pouvait se trouver au bout de cette épreuve, elle que ne pouvait partir ou renoncer sans trouver cette solution.

Le jour vint la réveiller, pour la dixième ou vingtième fois elle s’était endormie. Ses cheveux était couverts de givre, comme le sol autour d’elle, et l’air était si froid que son corps émettait de la vapeur à son contact. Elle n’avait pas pris de couverture, pas d’autres vétements que la plus légère de ses tenues. Elle l’avait choisi, mais commencait à douter sérieusement d’avoir la moindre once de sagesse.
Elle bu, longuement, moins pour étancher sa soif que faire taire sa faim. Elle avait mal partout, la peau rendue sensible par le froid glaciale qui s’était acharné sur elle la nuit entière.

Elle se leva, et se mit à marcher, sans réellement de but. Une source, à quelques pas, lui donna l’occasion de remplir encore sa gourde, et de se rincer le visage et les bras. La vie s’éveillait au ralenti, le ciel toujours aussi bleu et glacial, seuls quelques nuages donnaient l’impression que quelque chose pourrait changer.

Il fallait encore attendre. La lumière du jour l’aida à se reveiller, et elle marcha droit devant elle, au travers des grands bosquets arbustifs, sur de longs cycles. Elle ne savait pas où elle allait, mais marcher était encore le plus sûr moyen de ne pas céder au sommeil. Les premiers vertiges commençaient, les premières légères hallucinations aussi. Elle réussit juste à deviner qu’elle marchait entre le sud et l’ouest, faisant de larges courbes aussi bien involontaires que pour esquiver les prédateurs.

Ses pensées s’effilochaient en même temps que la fatigue commencait à la dévorer. Elle pleura sur l’absence de Leonil, sur les moments de plus en plus nombreux où il partait au loin, sans que nul ne sache où il pouvait réellement disparaitre. Les heures passant s’acharnaient à raviver les plus sombres de ses souvenirs, et la solitude, la solitude comme première blessure, comme premier carnassier dévorant son courage.
Le visage ensanglanté de sa mère, dernier souvenir de sa famille, ne cessait de revenir. Les sarcasmes et les craintes des enfants et adolescents matis à cette albinos rescapée d’un massacre, sans nom, sans passé, sans souvenirs. Son isolement, qu’elle n’a jamais que décidé elle-même, finalement, refusant de casser le mur entre elle et eux.
Elle n’avait jamais même réalisé qu’elle avait décidé, à quelques cernes à peine, qu’elle n’était pas eux, qu’elle ne serait jamais eux, qu’elle reniait son peuple. Elle avait toujours cru être une victime, pas une responsable.
La chaleur de ses larmes sur sa peau gelée lui fit presque mal, tandis qu’elle marchait comme un automate... Tandis, tout simplement, qu’elle fuyait.

Au dessus d’elle, le ciel devenait aussi sombre que ses pensées et sa détresse, et tandis que le soleil chutait une fois de plus derrière l’écorce, elle longeait une falaise, en courant, sans plus savoir d’où elle venait, ni où elle allait.

Fantomes.
Elle n’arréta pas de marcher, tandis que le ciel réunissait toute la colère d’Atys dans les airs.
Elle était entourée de fantomes connus et inconnue, le doigt pointé vers elle, une immense arène imaginaire de procès à toutes ses fautes. A tout ce qu’elle a fait ou n’a pas fait, à tout ce qu’elle a pensé, ou pas pensé, à tout ce qu’elle a dit, ou n’a pas dit.
Pas une seconde de répit, chaque regard dans une direction, dans l’obscurité de la nuit, donne naissance à un fantome, nouvel accusateur cruel qui refuse de rendre verdicte, mais annonce chaque accusation. Elle brûle de fièvre, malade, mais ne le sait pas, elle en a perdu conscience, et ne réalise même plus quand elle chute au sol, sur chaque faux pas de son chemin sans destination.

Une dernière chute la précipita dans une mare dont le poids de son corps brisa la glace. Le froid lui rendit conscience le temps de s’en extraire, et ramper dans la neige. Elle s’affala à l’abri d’un tronc, recrovillée en chien de fusil. Les ombrs accusatrices allaient et venaient : ses parents, ses camarades d’enfances, Florimelle, Xérius, Pieds-Bleux, le marchand qui l’avait nommée Nemesis, l’envoyé de la Karavan qui la poursuivait dans ses rèves, les Kamis, Leto, Eto, Saganaem, Thun, Thalionir, Ninya... Leonil.
Trahison, faiblesse, lâcheté, fuite... Tous avaient les mêmes mots, les mêmes accusations. Tous, morts, vivants, lointains pour proches, l’accusant d’avoir fui tout choix, toute implication, de n’avoir jamais pu choisir, un camp, une décision.

Elle hurla plusieurs fois, recrovillée dans la neige, pleura, et pleura encore, avant que la fièvre ne se calme tandis que le froid de la nuit devenait morsure. Elle ne sut jamais si la nuit passa en cauchemars eveillés ou endormis... Quand elle rouvrit les yeux, elle était couverte de neige, et celle-ci tombait encore d’un ciel qui ne cessait de devenir plus lourd.

Etais-ce cela que les Zoraï pouvaient rechercher dans cette épreuve ?... Etais-ce cette confrontation avec leur terreur ? Elle n’avait pas de réponse à ces accusations qui l’assaillaient. Elle avair cherché à essayer de suivre un destin qu’elle croyait tracé envers et contre toutes ses décisions, mais c’est elle qui avait traçé cette voie, même si elle n’en avait pas eu conscience.
« Vous ne m’accusiez pas... vous tous, vous ne m’accusez pas, c’est moi qui me sens coupable devant vous, mais coupable de quoi ?... D’avoir peur de ce que je fais, de ce que je suis, de ce que je dois faire, ou devenir ? Je n’ai pas le droit d’avoir peur, et je ne veux plus, je ne veux plus !... Quoi qu’il se passe, il y a une réponse... j’ai fais tout cela parce que je croyais que je devais le faire, parce que je croyais ne pas avoir le choix. Mais je ne l’ai pas ! C’est moi qui me trahit ! Si je renonce, c’est moi qui me trahit ! »

Mais renoncer à quoi... Elle erra encore, tournant en rond, oubliant même de boire, incapable de trouver à quoi elle risquait de renoncer, ce qu’elle cherchait, ce qu’elle voulait, devait comprendre !... Tout était devant elle, elle savait tout, mais comme les pièces d’un puzzle, elle devait comprendre comment tout réunir...

La fièvre revint dans la journée, l’épuisement aussi. Elle finit par s’affaler contre un rocher... et la nuit appela la tempète, alors qu’elle perdait conscience...

Le ciel devenait fou, Atys enragée, la pluie et la neige fondue trempaient Psychée depuis des heures. Elle était paralysée de froid, malade, incapable de bouger. La peau abimée et gelée par endroits par le froid, les cheveux collés de crasse et de fièvre. Son regard se portait sur l’horizon obscurci. Elle attendait le retour des fantomes, le crâne secoué de douleurs terribles, le corps perclu de souffrance, et se réalisait même plus les moments où elle perdait conscience avant de rouvrir les yeux, trempés par la pluie.
Dans le flou de son regard enfievré, elle revit les kittins, debouts autour d’elle, secouant leurs mandibules, dans des hurlements inhomins. Ils l’entouraient de nouveau, à demi-iréels. Elle se demanda si ils étaient revenus pour la tuer, attirés par l’odeur de sa mort, mais ils disparurent dans la brume de sa fièvre.
Ce fut ensuite la même scène avec des tueurs de la Karavan, puis avec tout ce qu’elle pouvait compter d’ennemis et d’adversaires imaginaires, venus la regarder, en silence, et repartir... Elle essaya de leur parler, mais elle ne pu prononcer un son, essaya de fuir, mais ne sut pas se relever, et oublia que ce n’etaient que des images...
La tempète ne cessait pas, mélant ses trombes aux illusions qui semblaient naitre et se dissiper des eaux elles-mêmes. Elle entendait leur respiration, leurs bruits, mais même ceux qui parlaient le faisaient dans le plus total silence.

Ils revenaient, encore et encore, s’approchant toujours plus, restant toujours plus longtemps, comme s’ils se concertaient, se demandant quel sort reserver à cette homine mourante et désarmée. Mais ils repartaient toujours, pour être rémplacés par d’autres, parfois se confondant avec des visages amis, avec des sourires, la présence des êtres qui lui étaient si chers, leur odeur parfois... celle de Leonil, et celle de Florimelle, si rassurantes toutes les deux.

Elle savait qu’elle délirait encore, mais plus aucune pensée ne pouvait dissiper le délire, ou lui permettre de le rendre iréel... c’etait comme contempler un théatre mouvant sans pouvoir y échapper...

Et les Kamis vinrent. En premier lieu, un petit, noir, aux yeux lumineux, comme curieux de voir ce qu’il avait devant lui. Il s’approchà presque à la toucher, et resta devant elle. Il était venu comme le reste, né des trombes noirs de la tempète, née dans les chimères de sa fièvre... mais impossible de ne pas le croire réel...
Il resta là... dandinant de la tête, émettant sifflements et bruits étranges, regardant l’homine glacée appuyée à son rocher.

Puis un autre vint, plus grand, plus massif, immense, le torse et les bras complètement hypertrophiés. Il marchait sur ses jambes minuscles d’un pas lourd, faisant le tour du rocher, les membres supérieurs balants, traçant des sillons dans la neige, insensible au froid glacial de la pluie et du vent.
Il se posta devant Psychée... remuant les bras, comme hésitant à achever la vie de l’homine qu’il toisait de six têtes. Il commenca un étrange dialogue avec le petit Kami, tournant sa tete aux yeux immenses et stéllaires vers lui, emettant des sons étranges et féerique.
Les deux Kamis semblaient discuter du sort de l’homine... ou de leur surprise à la trouver là.
Psychée gardait les yeux ouverts, cherchant à percer l’illusion de son délire, à comprendre le sens de cette dernière vision. Elle essuyait ses yeux de la pluie, encore et encore, mais ils ne se dissipaient pas...
« Que voulez-vous ? » Ele ne sut même pas si elle avait pu prononcer ces mots, ou si elle les avait pensé. Elle avait essayé de faire jaillir ses sons de sa gorgre brûlante, et elle n’entendit pas sa propre voix dans le vacarme de la tempète.

Mais ils tounèrent la tête vers elle, comme surpris de l’entendre. Elle tenta de répéter sa phrase, mais n’arracha qu’une quinte de toux qui la fit grimacer de douleur. Elle tendit la main vers le plus petit des deux... essayant de se prouver qu’elle révait.
Il la saisit, doucement, comme curieux du geste...

Elle frissona... impossible de savoir ce qu’elle tenait en main, si c’etait réel ou pas... Elle ne le saurait jamais. Mais elle pouvait le toucher. Il serra sa toute petite main autour de deux de ses doigts, comme voulant lui-même s’assurer de la réalité de la scène. Elle essaya de se redresser, et il ne recula pas. Le plus grand des deux se pencha en avant, , regardant la scène avec curiosité, la têe penchée sur le coté.

« Vous etes des illusions, n’est-ce pas ?... Comme le reste, comme tout le reste, vous n’etes pas là, c’est moi qui délire. Vous ne voulez pas me toucher, vous n’etes pas venu me chercher, vous n’existez pas. »
Les deux Kamis ne bougeaient pas, le plus petit n’avait pas lâché sa prise, mais se mit encore à discuter avec son immense collègue, surpris, le regard emettant presque une incompréhension. Ils la dévisageaient à tour de rôle, avant de repartir dans leur discussion quasi- psychédélique.
« C’est vous que je suis venue voir, c’est vous qui saviez !... Et je ne comprend rien ! Je suis venue savoir pourquoi j’ai fais tout cela, qu’est-ce que je dois faire, est-ce que j’ai le droit de le faire ?!! Répondez-moi !!! » Sa voix se brisa dans sa toux.

Les deux Kamis parurent une fois de plus surpris, et la regardèrent, tout les deux... avant de se fondre dans le paysage, comme désirant redevenir les illusions qu’ils n’avaient cessé d’être.

Mais au fur à mesure que leur présence s’étiolait, ils se mirent à pousser un cri... Leurs deux cri appelant des milliers de voix, s’élévant au dessus de Psychée, du rocher, de l’air, du ciel. Elle perdit toute conscience de la réalité, pour devenir la musique même du ce chant, l’âme déchiquetée en morceaux par ce que nul ne devrait entendre. Chaque sève faisant couler le sablier du temps devenait une voix, grossie par celle des vivants et des morts, des naissances, des agonies, de l’herbe mourante au guerrier affrontant son dernier adversaire. Les racines devenaient des veines, la vie devenait sa sève, le temps devenait les palpitations d’un coeur, et l’homine perdait toute réalité.
Des voix naissant de toutes part s’ajoutaient à un concert inssuportable, approchant à la folie même. Elle mourrait et vivait milles vies en une seconde, hurlait à la douleur de la naissance et de la mort repetée à chaque battement d’un coeur fou et monstrueux. Elle voyait sa propre sève exploser en larmes rouges, et renaitre dans tellement, tellement d’autres vies, sans cesse... plus de début, plus de fin, plus de voie de retour. Elle voulait savoir, mais n’entendait plus rien, sauf ce hurlement indescriptible qui donnait naissance aux vies, aux morts, à toutes les âmes, à toutes les sèves, à la folie, aux désirs, aux choix, aux reniements.

Le rocher se brisa, puis le sol, puis la réalité. Plus d’images d’autres que celles de leurs deux pairs d’yeux, et la folie qui s’emparait d’elle, et détruisait tout ce qu’elle avait jamais pu être. Elle essaye de demander pitié, mais son hurlement devint une part insignifiante de toutes les vies qui à cette seconde imploraient leur vie. Elle essaya de se révolter, mais des millions de révoltes répondirent pour écraser ses pensées... Elle voulut abandonner, fondre dans la folie, mais tellement de folies hurlèrent de toutes parts qu’elle en fut chassée. Elle pouvait compter chaque cellule de son corps devenu une partie de ce chant, hurlant toutes leur agonie dans une douleur qui n’avait plus d’expression ou de normes.

Le silence vint de lui-même, comme s’il n’avait jamais cessé d’être. Elle ne vit rien, n’entendis rien, ne ressentit rien, sauf la vacuité la plus totale du vide le plus indesciptible qui soit. Elle avait voulu savoir, elle avait été au bout de ce qu’elle avait pu endurer de fièvre et de délire, et savait que cela aurait du être son délire... mais il ne l’était pas. Il n’y avait rien, pas de moyens de comprendre cette seconde là. Juste le moyen de l’accepter.
Dans le vide, ils parlèrent, tous. Elle ne sut jamais ce que les millions et les millions de vies pouvaient dire, mais elle entendait, sa propre voix dans le concert de cette folie qui n’avait ni bruit, ni existence.
Elle vit juste ses yeux. Et en eux, des milliers d’étoiles... la sève, les âmes, le futur, la folie, leurs morts à tous, l’espoir, l’abandon, il était tout cela, sans aucun choix d’être ce qu’il pouvait désirer.
Elle pensa... si même, ici, elle ignorait ce que ce mot voulai dire : « Tu ne désire pas, tu n’a jamais désiré, tu existe, sans autre choix... » Une voix, la sienne, lui répondit ; «Tu n’a jamais désiré, tu existe sans autre raison que de le faire. Le choix est ce qui attend toute vie avant que ta sève ne pourrisse... Tu choisi, tu as déjà choisi, tu voulais juste l’entendre. Plus de retour en arrière, car il n’y en a jamais eu... Que ta route soit, parce qu’elle était déjà avant que tu naisse... parce que ton premier choix, tu l’as fais bien avant de pousser ton premier cri ».

Elle plongea dans ses yeux. Le temps s’arréta. Plus de retour en arrière possible, c’etait ce qu’elle avait choisi, et ce qu’elle choisissait à cette seconde... Elle ne sut jamais ce qui arriva. Peut-être rien, tout simplement.

Peut-être juste un délire... le dernier...

Le jour se levait. Elle ouvrit les yeux... la fièvre avait cessé... Son corps était meurtri, elle souffrait de partout, elle était sale, et épuisée. Le rocher avait pu la protéger un peu, finalement.
Elle devinait presque dans cet orage le printemps qui venait se glisser dans l’hiver, et se leva.
Il n’y avait plus de peurs, il n’y avait plus de doutes. Un sourire, rien qu’un sourire. Et dans sa main, quelques poils noirs encore collés à sa peau...
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1 & 2

Post by omorel2 »

Magnifique !

PS : Effectivement, il va falloir relire pour l'orthographe ;)
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1 & 2

Post by psychee »

omorel2 wrote:Magnifique !

PS : Effectivement, il va falloir relire pour l'orthographe ;)
Grmbl.... :p
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Re: Nemesis: Peurs & silences -1 & 2

Post by thalionir »

HRP/ Vraiment superbe !! Bravo !! Et les fautes ne gènent pas trop à la lecture, ne t'inquiète pas ;) Heureux que tu es changé d'avis et soit resté parmi nous Psychée... J'attends avec impatience la dernière partie :)
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