Le Masque ne suffit pas

[Chroniques d'Atys]

Le crâne à moitié tondu, une natte tressée pendant paresseusement dans son dos, un vieux zoraï rabougri, dont le masque osseux et figé avait été ouvragé d'un croissant renversé, se tenait là, le masque dressé vers les cieux, il avait les bras ouverts comme accueillant l'ami.
Il communiait avec le monde...
Des milliers de grenouilles, crapauds, oiseaux nocturnes, grillons emplissaient ses oreilles de leurs chants. Au loin, le vent faisait craquer sourdement la canopée, tandis qu'une légère brise bruissait entre les feuilles des doraos, laissant balancer doucement sa natte bleue. Un najab hurla, couvrant juste les autres animaux pendant un court instant, cédant rapidement aux plus petites créatures le monopole du bruit ambiant.
En un instant, il se retourna, bas sur ses jambes fléchies, et un éclair fusa de ses doigts tendus, un éclat de tonnerre retentissant une demi seconde plus tard, imposant un tonitruant silence à la jungle si animée un instant auparavant.
Le surplombant, un grand kirosta resta immobilisé un moment, vacilla, et lentement, chût, un trou fumant au centre de son poitrail laissant voir ce qui se trouvait derrière lui, tandis qu'un autre kirosta arrivait, les griffes brandies. Laissant glisser son pied arrière vers l'avant, le vieillard entra facilement entre les pattes de l'énorme insecte, esquivant sans peines le dard mortel en reculant le corps. Des arcs électriques suivirent sa main droite comme il la leva vers le ciel, pointant majeur et index vers le corps du kitin, et relâchant l'énergie accumulée brusquement. La nuit s'illumina un bref instant, puis de nouveau retenti le tonnerre. Un autre pas glissé, son centre de gravité très bas, et il était sorti de la cage de chitine qu'étaient les pattes du kirosta, avant que celui ci ne s'affaisse.

"Désolé, grandes bêtes, pai aujourd'hui ne sera pas le jour où un kitin me vaincra."

Reprenant son attitude méditative, le vieil homin semblait écouter, au loin...

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A Zora, dans la Mairie, Be'Darins s'approcha discrètement de Xyrius, l'ambassadeur fyros résidant.
"'Doy Xyrius... Dis, tu pourrais me confirmer une rumeur ?
- Oren Pyr l'amie... Laisse moi deviner, ce vieillard qui interroge les Zoraï'i ?
- Oy... Celui là même. Les zoraï'i sont tout émoustillés. On se croirait au printemps à Fairhaven, au moment de la bière nouvelle.
- Je ne l'ai pas vu, mais j'ai entendu un zoraï dire qu'il s'appelle "Sens".
- Sens ? Pff Déjà que Saison et Supplice c'était bizare, mais Sens ? Ca veut rien dire... Ces zoraï'i alors.
- Attends un peu... Il paraitrait aussi qu'il appelle certains des homins avec qui il s'est entretenu "Eveillé", avec beaucoup de respect. Je sais pas ce que ça veut dire, mais je te tiens au courant. Et toi, occupe toi de me ramener ce que je t'ai demandé...
- Oy oy, je sais, grytt pour les infos en tout cas ! "

Comme les deux homins reprenaient leurs occupations habituelles, au loin, le tonnerre résonna à deux reprises, pourtant, l'orage ne menaçait pas.

[thx59]

Yi Shin méditait comme à son habitude sous l'arbre majestueux de la placette jouxtant l'étable de Zora. La saison printanière offrait ce jour là aux homins de la Jungle un temps calme et agréable, quelques petites risées faisaient se mouvoir les frondaisons des grands arbres de la Jungle. Pourtant, Yishin ressentit soudain un souffle étrange.... Venant du sud, ce vent semblait constant alors que l'instant d'avant, les quelques bourrasques soufflant sur la Jungle étaient pour le peu désordonnées.

Il se leva, pressentant un phénomène inhabituel et se dirigea vers la plaine s'étendant au sud de la Capitale. A travers la plaine, le vent changeant de direction semblait le guider vers une paroie au pied de laquelle il découvrit un vieux zorai.

Après les salutations d'usage, Yi Shin comprit vite qu'il se trouvait face à un Sage zorai qu'il n'avait jamais encore croisé ; il se prénommait Sens ...

Le vieux zorai énigmatique invita Yi Shin à répondre à de nombreuses questions sur la société zorai, ses fondements, ses aspirations ainsi que sur le culte kamique. Etrangement, Yi Shin sentit que peu à peu, l'important n'était pas tant les réponses mais plutôt le sens des questions ou du moins celui qu'il voulait bien leurs donner.

Au fur et à mesure que l'échange se prolongeait, et bien que l'analyse des questions en amenait d'autres, Yi Shin discernait que quelque chose, dans sa perception du monde, se transformait.

Les derniers propos du vieux Sage confirmèrent le sentiment qui l'habitait désormais. Il avait progressé sur le chemin qui mène à l'Illumination Kamique et se sentait à présent comme ... éveillé

[tristan7]

Non loin de Min-Cho, après une soirée passée en compagnie de trop nombreuses bières de Stinga, Wong émergea d'un sommeil de plomb.
Aprés s'être passé de l'eau froide sur le masque, il commença à se sentir "éveillé" malgré une migraine de tous les kamis...

[zergus]

Lokido après son long voyage à travers un labyrinthe interminable, envahi d'herbivore et de carnivore plus féroce l'un que l'autre, menant dans les lacs bondé de petit Homin frétille, jouissant du soleil éclaircissant l'eau d'une bleuté dès plus belle, croisa Wong sur le chemin de retour dans les environs de Min-Cho. Voyant Wong dans d'atroce migraine Lokido l'aida à se poser sur un mektoub a moitié ronger par les Javings puis lui apporta une gamelle d'eau, la plus fraiche de la jungle.

Wong rentra dans ses quartiers, Lokido continua sa route vers Zora pour acheter son nouvel appartement et croisa Yishin, comme à son habitude, médita sous l'arbre prestigieux de Zora près de l'étable de notre capitale.

Yishin ne disant pas un mot, émerveillé, Lokido traça sa route vers son habitation. Du plus haut de Zora, Lokido jeta un regard discret sur la Ville de Zora,son regard croisa celle d'un Zorai clairsemé, ratatiné sur lui-même qui lui démontra un regard d'une connaissance inouïe... Serait-ce l'illumination ? Lokido, tout exalté se précipita dans ses appartements pour se soumettre à une intense réflexion sur ce qu'il venait de voir...

Lokido Duo-Fuong

[monfalim]

Un souffle passa. Il vint se mêler aux ramures des salvo et dorao, ployant légèrement d'avant en arrière, tel un ballet de fleurs et acheva sa course en effleurant la nuque de la zoraï. Arrêtant ses mouvements de pioche, sa récolte en suspens, ses yeux croisèrent ceux d'un autre zoraï.

Son regard la palpait, ses paroles la scrutait et son esprit la questionnait.
Hagarde, secrète, et plutôt prise au dépourvu, la zoraï finit par parler à coeur ouvert, non sans garder une certaine réserve. Les questions fusaient, l'homine les renvoyant parfois avec malice et une certaine effronterie.
Elles faisaient appel à sa compassion pour l'Ecorce, aux valeurs de son peuple qu'elle avait récemment défendue avec hardiesse auprès des siennes, les Graines de Kami. Mais était-ce en vain ?

Pourtant, ce zoraï eu l'air satisfait. D'un poing gauche contre leur main droite, têtes inclinées et sourire aux lèvres, un respect mutuel planait silencieusement.

A mesure qu'il s'éloignait, les réflexions de l'homine prenaient peu à peu sens, tel était le nom de ce mystérieux zoraï, arpentant le pays malade en quête d'esprits éveillés.

Son pied rencontra l'ambre qu'elle n'avait finit d'extraire. Symbole de connaissance à demi enfoncé dans le sol, elle retint longuement son attention, un léger souffle emportant la terre retournée. La zoraï sourit doucement devant cette image.