Ainsi donc, le renouveau des races homins avaient commencé sur la planète végétale. Le ranger qui leur en parla tenta de les convaincre de rejoindre l’île, mais tous les membres du groupe n’étaient pas prêts à se lancer dans un voyage aussi périlleux. Liashu se mit en chemin avec seulement trois autres compagnons. Dernière survivante du groupe, elle parvint à atteindre le campement des rangers, et découvrit alors que tout espoir n’était pas perdu.
Guidée par les maîtres des quatre races, Liashu commença son entraînement. Dans les primes racines où ils avaient trouvé refuge, les homins avaient beaucoup perdu de leurs savoirs ancestraux. La jeune réfugiée dut travailler longuement pour apprendre les techniques de base du combat, de la magie, de la récolte et de l’artisanat. Elle eut l’occasion de se familiariser avec les cultes et les sensibilités de chaque race homine. Mais assez naturellement, c’est sur la voie de Nomis Merclao, des Kamis et de l’équilibre qu’elle s’engagea.
Plus d’une année passa. De nombreux réfugiés arrivaient sur l’île, s’entraînaient et partaient rapidement pour le continent. Mais Liashu ne parvenait pas à se décider à abandonner ce refuge. Malgré les dangers de Silan, c’était la première fois de sa jeune vie qu’elle vivait dans un environnement aussi protégé. Bien que les quatre maîtres la jugent prête à les quitter, il restait tant à faire sur l’île. Chiang le Fort avait besoin d’aide pour contrôler les populations de bandits. Les Kamis avaient également envoyé quelques représentants sur l’île. Même cet endroit préservé était atteint par la Goo. Ils avaient besoin des homins pour les aider à éradiquer les animaux corrompus par la maladie rampante qui frappait Atys.
Elle tenta également de mieux comprendre les disciples de Jena, un peu par curiosité, mais aussi car ils semblaient puissants et attentionnés envers les homins. Leur façon de faire et leurs requêtes quant aux sujets qui touchaient la Goo, ne cessait cependant de l’inquiéter. Alors que les Kamis, qui parlaient de la voix de Ma’Duk, avaient décidé de la destruction de la Goo ; comment d’autres pouvaient envisager de l’étudier ? Si Ma’Duk dans son Grand Dessein n’avait pas prévu de place pour la Goo, quel besoin avait-on de l’étudier ? Le vide infiltré dans la création ne pouvait être que mauvais. Bien des gens qui s’étaient frottés de trop prêt à la Goo, y avaient perdu l’esprit. Malgré leurs bonnes intentions déclarées et le pragmatisme qu’ils revendiquaient, les Karavans jouaient avec le feu pour la jeune Zoraï.
Et puis cette île avait une particularité très chère aux yeux de Liashu : ici, ni les races, ni les cultes ne parvenaient à séparer les homins. Tous travaillaient de concert pour faire de ce lieu un endroit toujours plus sûr et plus accueillant pour les réfugiés qui y parvenaient. C’était sans doute là, la chose la plus importante de toute, le vrai signe du renouveau d’Atys. De temps à autres, des nouvelles parvenaient du continent, grâce aux grimpeurs des rangers. Et ces nouvelles n’étaient pas bonnes. Partout, la guerre ou les tensions faisaient rage entre kamistes et karavaniers. Les anciens amis s’entretuaient, les complots déchiraient les homins. Et Liashu savait qu’elle devrait, une fois là-bas, choisir son camp.
Réfugiée de Silan,
Disciple de Nomis Merclao, sage Zoraï des rangers d’Atys.