Dunes Sanglantes

[dwain69]

Le Soleil, en cette journée de printemps, faisait déjà peser sur les épaules des homins son lourd regard accablant.
A la sortie du téléporteur karavanier, c’est une Cohorte diminuée depuis le jour où elle l’avait conquis qui arrivait dans le Couloir brulé pour défendre cet avant poste en terre ennemie.
Les courageux homins se rassemblaient, Radamanthe se remémorait avec quelle démonstration de force les guerriers noirs de Ma-Duk étaient venus lancer le défi à Yrkanis.
Il mettait son espoir dans sa Déesse une fois de plus, sachant que la journée serait douloureuse et qu’il devait compter sur sa bienveillance pour continuer de fouler cette écorce qu’il chérissait. A ses fiers Cohorteux, il ne montra rien de son angoisse, les galvanisant du mieux qu’il pouvait pour la lutte prochaine à venir.

La montée vers les dunes était toujours aussi pénible, les parois rugueuses laissaient des marques sur la peau quand on s’y frottait et les kitins malveillants, tout en haut, donnaient un avant goût de ce qui nous attendait.
Le pas lourd des Cohorteux se faisait entendre dans ce boyau montant vers un avenir funeste et après l’ombre, jaillit la lumière ainsi que le premier sang d’homin face aux redoutables kinchers.
Ce premier obstacle passé, c’est au pas de course que nous ralliâmes l’avant poste, évitant ces Varynx, redoutables félins du désert et laissant sur notre gauche un troupeau d’Arana cherchant paisiblement sa maigre pitance sous le regard indolent de ces terribles kipucka, véritable armures vivantes, sentinelles kitins sur la bute un peu plus au nord.

Le temps se faisait pressant, nous nous devions d’atteindre l’avant poste avant l’ennemi, afin d’organiser la milice d’artilleurs en faction sur les lieux. Un vent léger balayait les dunes, relevant la sciure, l’aidant à se coller sournoisement à nos peaux transpirantes, nos cheveux humides, rendant la progression encore plus pénible mais malgré cela, notre course harassante fut ré compensée et nous pouvions espérer une meilleure position défensive pour recevoir l’ennemi.

L’attente fut courte, une ombre noire entacha les dunes à l’horizon, même les redoutables kitins semblaient s’incliner devant la progression des cette ombre. Il ne fallut pas longtemps pour distinguer les guerriers noirs de Ma-Duk sur les dunes les plus hautes, une caravane de Mektoubs leur emboitant le pas, perspective impressionnante d’un ennemi rompu aux arts de la guerre, aucun cœur de homin ne peut rester insensible sous l’oppression que provoque cette vision.

L’un des nôtres lâcha : « oh merde ça va pas être de la tarte ! » tandis que je me lâchais d’un : « courage mes amis, on les aura ! » fort peu convaincant quand j’y repense.
Tandis que nos bouches s’asséchaient plus que de raison, nous les observions prendre position pour l’offensive, impuissants à les empêcher de manœuvrer, comptant vainement sur notre position défensive.

Une fois en place, ils nous sommèrent de quitter ces terres, nous laissant une chance de vivre dans le déshonneur, nous, fier Matis, sujets loyaux de notre Roi, la défaite était préférable à la honte.
Avec bravade nous refusâmes cette chance de vivre qui s’offrait à nous, et le déluge de feu tomba sur nos pauvres têtes.

Des ces moments là, il ne me reste que peu de souvenirs, des images furtives et chaotiques, comme Kalbatcha, leur chef, dansant au milieu des flammes qu’il faisait pleuvoir sur nous, du bruit assourdissant de ces explosions frappant de toutes parts mes braves Cohorteux, de la sève de Lisiana entachant l’écorce à quelques mètres de moi, de Blaise fonçant courageusement l’épée haute au cœur des guerriers noirs, d’Oshimaru faisant virevolter sa pique, sourire carnassier aux lèvres pour transpercer les chairs de mes amis. Le ciel nous tombait sur la tête de toute de part, les milices d’artilleurs étaient balayées par les terribles lance-grenades des Rodeurs, Blaise et Rythmix avaient tenté de les couper de leur munitions mais leurs corps reposaient dans la sciure sous les pattes des mektoubs ennemis, Papy saignait de toute part, essayant d’empêcher le nommé Kalchek de prodiguer ses soins puis s’effondrant, frappé d’un éclair dévastateur de la terrible fyros Etincelle, la pluie de feu s’abattait également sur eux, les mages dans leurs rangs, comme Alweena, avaient du mal à garder leur sang froid pour nous abreuver d’une sève meurtrière sous sa forme la plus élémentaire, mais la danse mortelle sur ses dunes sanglantes, petit à petit, tournait au drame pour nous. Je vis Ulwe s’effondrer devant moi, se couchant sur sa lame, Parne laissant tomber sa mitrailleuse, devenue trop lourde pour ses forces déclinantes, Arudy s’acharner avec bravoure mais être terrassé par le surnombre, moi-même tombant sur mes genoux frappé par des éclats et une magie impitoyable. Folkn mon vieil ami, plia sur ses genoux également à coté de moi, nos regards hagards se croisèrent et l’écorce se mit à tanguer, mes dernières pensées furent pour mes jeunes Cohorteux, Laurence, Magigo, Silentexigo, Timna……Timna, elle va me tuer, Folkn est tombé, mais elle est déjà tombée aussi, bravement, comme toute la Cohorte.
Le brouillard s’installe, une forme noire s’avance, un dernier coup violent, une dernière douleur, une dernière pensée : «Mon Azure, où es tu ? Pardonnez-moi mes amis !», le silence, je n’ai plus mal, tout est fini.

[coco76]

Autour de moi, les corps des combattants d'Yrkanis et de leurs artilleurs gisent, certains sont encore fumant, d'autres sont mutillés. Armures brisées et carcasses homines, voilà ce qu'il reste de ces infidèles.

Le combat fût rude, mais ils n'avaient aucunes chances. Les efforts lamentables de ces Karavaniers pour se dresser sur le chemin du bras armé de Ma-Duk ont été anéhantis. Pauvres fous... rien ne peut arrêter les Guerriers Noirs. Nous les avions pourtant avertis.

Je respire à pleins poumons les odeurs de chaires brûlées, de sang et de sève se mélangeant dans la sciures chaudes. "Vois comme tes Guerriers Noirs sont forts, vois comme ils te sont fidèles, Ma-Duk ! Ce carnage est en ton honneur. Jamais tes ennemis ne seront en paix."


[hrp] Superbe texte Rada, et superbe combat EDIT : Je tiens à saluer votre fair play, c'est très agréable d'avoir des adversaires comme vous.[/hrp]

[blizard]

Le soleil se coucha sur les dunes non loin de thesos avec une atmosphère quelque peu maccabre.

En effet suite à une terrible bataille, les guerriers noir de Ma-duk avaient repris une forteresse restée trop longtemps aux mains de l'ennemi, la Cohorte d'Yrkanis, qui malgré son courage dû partir en laissant l'avant-poste retourner au désert.

[hrp] superbe rada ! très beau texte, fair play admirable et aussi très bonne coordination avec les pnj[hrp]