Quelques homins qui discutaient avec le palefrenier eurent la désagréable sensation de perdre leurs tympans suite à une remarque pleine de sagesse prononcée par la voix douce et voluptueuse d'une salade mobile.
Ba'Tavia : Kyaaaaaaaaaaaaaaaa !!! Comme il est beau !
Ce cri, étrange mélange entre à l'appel d'amour du Cray et la puissance vocale d'une Lilithe en colère, entraina 2 types de comportements :
- Pour ceux qui ne connaissaient pas encore la Stinga la plus imbuvable des lacs : un léger mal de tête saupoudré d'une touche de curiosité quand à la personne qui était cité par ce "il est beau". Un ménestrel ? Un Fyros sans poils ? Un nouveau kami ? Un karavanier gigolo ?
- Pour les autres : juste un énorme soupir agrémenté d'un soupçon d'envie de meurtre...
Devant les yeux écarquillés des badauds (qui auraient préféré être endormis), la Ba'Tavia s'arrêta net devant le conifère et entama alors un dialogue que beaucoup qualifieront de "monologue de folle".
Il ne faut bien entendu pas croire ces racontars qui ont oublié qu'après tout, eux aussi ils sont nés dans des Cratchas.
Ba'Tavia : Oh, mon joli, tu es vraiment superbe. Moi c'est Ba'Tavia et toi ?
Que ce soit une réponse réfléchie à la question de la salade ou bien un bête acte mécanique répété inlassablement, toujours est-il qu'une guirlande de lumière s'illumina sur les branches basses du sapin.
Ba'Tavia : Kyaaaaaaaaaaaaaaa !!! Il m'a souri !
Face à tant de bonheur, la petite Stingette manqua de sombrer dans le monde merveilleux où les Stingas gouvernent le monde, où des psykoplas rouges rayés de rose volent vers la Canopée, où les Slavenis parcourent Atys en faisant des numéros de claquettes, où les Shookis se noient dans la liqueur d'homin et fument sans arrêt des poils d'herbivores, où ...
Mais la curiosité était plus forte encore et elle continua de bavasser.
Ba'Tavia : Et tu es arrivé comment ici alors ?
Sapin : ...
Ba'Tavia : Parce que la dernière fois tu n'y étais pas et là maintenant, paf, tu es là.
Sapin : ...
Ba'Tavia : Tu t'es déplacé pour venir ici ? Tu as poussé tout seul ? Tu as pas trop peur d'avoir mal à force de me sourire comme ça ?
Sapin : ...
Ba'Tavia : Ben, tu as raison après tout ! Oui, je suis d'accord avec toi, inutile de parler quand un sourire suffit hein ?
Sapin : ...
Ba'Tavia : Eh, tu es comme tantine Stinga qui disait souvent "Le silence est comme l'eau de nos lacs, il est immense et merveilleux. Le silence est un cadeau qu'il faut chérir. Le silence est une larme de ..." et autres choses du genre.
Sapin : ...
Ba'Tavia : Huhu, oui, elle disait ça, puis après *glousse* elle finissait toujours par "alors tu te grave ça dans les feuilles et tu te tais !".
Sapin : ...
Ba'Tavia : *rit de sa blague* Elle était drôle tantine hein ? Je n'ai jamais compris ce qu'elle voulait dire avec ses paroles, mais c'était joli.
Sapin : ...
Ba'Tavia : Et elle était fière et forte aussi ! Elle n'a jamais laissé un seul homin lui faire du mal ! Enfin, jusqu'à ce qu'elle brûle bien entendu.
Sapin : ...
Ba'Tavia : Et en parlant de brûler, tu savais que dans le désert j'ai vu un Fyros s'enflammer tout seul à cause du soleil qui tapait sur ses poils ? Sisi, je t'assure. Et ...
Quelques heures plus tard ...
Ba'Tavia : Huhu, tu es drôle toi. Tu parles peu c'est vrai mais ça me fait justement penser aux Cratchas du Vide qui ...
Bon, on va encore rajouter quelques heures ...
Ba'Tavia : Et ... oh, il fait nuit ... ça alors, c'est passé si vite ...
Sapin : ...
Ba'Tavia : Oui, moi aussi je te dois un dernier sourire. Je te revois demain hein !
La trykette s'en alla joyeusement, sautillant à chaque pas et chantonnant, quand elle cru entendre une grosse voix derrière elle :
"Oh oh oh, voilà vos cadeaux, Bonnes Fêtes. Oh oh oh"
En regardant dans la direction du sapin, elle vit un petit paquet qui se révéla plein de friandises. Sans chercher à comprendre, elle prit le cadeau et s'en alla plus gaiement encore.
Ba'Tavia : Ah ben, c'est gentil ça ... n'empêche, il est bizarre lui. Un peu comme les Shookis qui commencent leurs phrases d'un bulbe et finissent avec l'autre ... je comprends jamais rien et ...
patati patata
patati ba'tavia ...