Chronique Otant ses bottes, Cuiccio confia ses pieds endoloris aux bons soins de l'herbe douce qui tapissait le sol de son habit-arbre.Enfouissant ses orteils dans le tapis vert et moelleux, il repensait à cette brève sortie de la Grande Serre, en quête de fertilisant pour les plantes et aux quelques homins qui avaient aidé...ou pas.
Bebi Cuirinia et lui leur avaient rappelé plusieurs choses si importantes de l'Histoire du peuple Matis : la Rotoa , chef d'oeuvre de beauté du plus grand Architecte du Vivant de tous les temps, bienfaiteur des homins en exil dans les Primes Racines après le Grand Essaim. L'importance de ce symbole pour tous les Matis... Les traditions funéraires , ou comment Bebi Cuirinia, Embaumeuse Royale préparait les corps des nobles défunts, recueillant leur sève que les familles injecteraient à leur habit-arbre pour qu'ils vivent à jamais. Et enfin le tragique destin de Lenardi Bravichi, privé de cet honneur qu'il avait cent fois mérité par le despote Jinovitch, brulé vif pour avoir soutenu notre Roi Yrkanis.
Caressant l'écorce de la paroi, il pensa à ses ancêtres qui étaient là. Nombreux étaient ceux qui les avaient perdus lors du grand essaim, sa fortune était d'avoir été versé dans la botanique alors.
Un sourire illumina soudain le visage du Botaniste et Historien Royal comme il pensait : de l'ombre nait la lumière, de l'ignorance le savoir, et du fumier la beauté d'une fleur.
Extrait des Mémoires du Botaniste et Historien Royal Cuiccio Perinia, page du Tria, 27 Germinally, 4eme CA 2543(JY).
Animation4 wrote:
HRP : L'event à destination du Peuple matis se déroulera le jeudi 18 décembre 2008, à partir de 21H dans la Cité d'Yrkanis. Tous les habitants des Sommets verdoyants, et notamment les Maisons matis, y sont conviés ; les events fyros puis zoraïs suivront très prochainement.[/HRP]
HRP : Suite à des incidents survenus en jeu, cet event est repoussé à une date ultérieure. Toute l'équipe Animation4 remercie les joueurs qui se sont déplacés pour participer à cet event, et leur présente ses excuses pour ce report indépendant de notre volonté.
L'event sera annoncé à une nouvelle date très prochainement sur ce même Thread.
La serre royale.........il avait un peu couru, légèrement en retard, il avait eu connaissance trop tardivement de l'appel du botaniste royal. La serre royale, il la voyait se dessiner à l'horizon, ainsi que nombre de homins, hauts en couleur, arborant tout blason de maison matis, tout blason oui....... Il marqua un temps d'arrêt, reconnaissant également des matis de maisons qu'il considérait comme maraudeurs et il apperçu également ses amis, Cohorte, Fallens, Alkians, Seigneurs, Jardins et surtout son aimée, sa belle azure comme il avait tendance à l'appeler et il se dirigea vers elle jetant seulement un regard furtif au botaniste Royal, Cuiccio Perinia.
Celui-ci exposait aux homins ses besoins afin de trouver un remède pour la Rotoa, mais Radamanthe était distrait, peu lui importait de cueillir des fleurs ou de l'écorce, n'importe lequel des gardes d'Yrkanis était à même de le faire, il songeait plutôt au coeur du problème. Qui ? Pourquoi ? A qui profite cet acte ignoble touchant un symbole de la Royeauté et de l'histoire Matis.
Trop des questions qu'il se posait restaient sans réponses, pouvait on vraiment avoir confiance en ce Botaniste ? Après tout, lui seul avec diagnostiqué l'empoisonnement de la Rotoa, aucun autre avis d'un autre homin compétent et sauver la Rotoa lui apporterait un certain prestige et les faveurs de la famille Royale.
Oui, il avait un mobile pour un acte aussi odieux, mais d'autres aussi, comme ces nobles qui ont perdu de leur prestige quand le Roi a anobli les chefs des maisons Matis, des pauvres réfugiés tout justes bon à cirer leur bottes mis à leur niveau ! Impensable pour certains ! Oui certains peuvent également être désireux de se venger du Roi et peuvent avoir commis ce sacrilège.
Les pistes restent nombreuses et Radamanthe les explorait en pensée quand son attention fut captée par un signe de la Gardienne du savoir de l'Etoile d'Obsidienne, un vieux fantome du passé qui faisait remontait à la surface de vieux souvenirs enfouis et il lui adressa un sourire quand son champ de vision fut envahi par la silhouette de Cuiccio Perinia osant demander même l'aide des homins considérés comme maraudeurs. Son sang matis ne fit qu'un tour et il se souvient de ses paroles alors : "Si la Reine fait appel à des maraudeurs pour l'aider, elle se passera de mon bras armé !"
Et il quitta alors la place,accompagné de sa tendre Lemra, l'esprit enflammé par le poison que distillait la seule vue de ces homins se promenant librement dans cette Yrkanis qu'il chérissait tant.
Son sang était en feu, mais il ne voulait pas lacher cette histoire, trop de zones d'ombre, trop de points non éclaircis. Il retourna donc vers la serre royale au moment où les homins revenaient de leurs missions, annonçant une cueillette fructueuse et un bandit soit disant coupable qu'ils avaient mis en fuite. Et il se souvient encore des paroles du Botaniste : "Ca ne m'étonne pas de lui qu'il se soit enfui !" et il se souvient également de l'empressement de Cuiccio à apprendre la mort du chef des bagnards.
Personne n'avait relevé vraiment ses paroles, mais lui oui et il pausa des questions qui restèrent sans réponses : "l'avez interrogé ce bandit ?" "Vous avez dit que celà ne vous étonnait pas botaniste, le connaissiez vous ?"
Mais voilà, Cuiccio Perinia ne daigna pas répondre et entrainait déjà tous ces homins avides de justice à sa suite, glorieuse foule armée ne se posant de questions, certaine d'agir pour la noble cause et pressée de faire couler le sang impur du bandit, presque aussi pressée que ce Cuiccio qui mène habilement ou malhabilement cette sombre histoire.
Il n'avait plus grand chose à faire, la place de la serre étant déserte, il ne lui restait plus qu'à profiter du temps libre avant le retour de tous ses assoiffés de vengeance et de leur meneur pour échanger quelques propos agréables avec serae Kaithlin et un jeune tryker nommé Myltarhien dans la fraicheur de la serre.
Il n'avait qu'une idée en tête, recroiser Cuiccio et lui faire comprendre qu'il l'avait à l'oeil, mettre la pression sur ce botaniste s'il était à la base de cette machiavélique histoire.
Son désir fût assouvi quand le Botaniste se trouva nez à nez avec eux dans la serre et il proféra alors ces paroles menaçantes : "Je n'ai pas confiance en toi Botaniste ! Tu as intérêt de sauver la Rotoa sinon je viendrai personnellement te couper les mains et te les faire avaler, accompagnées d'une sauce à la mode Matis !"
Il n'avait plus qu'une chose à faire, écrire au Roi, l'alerter, lui faire part de ses pensées, mais il etait trop tard et la fatigue prenait le dessus, il ferait celà plus tard quand il aura éclairci ses idées.......
Oublié ceux qui l'avait aidé à combattre le mal qui avait noirci les racines de la Rotoa, noirci les racines du Royaume.
Le Botaniste royal avait passé des jours et des nuits au chevet de la Fleur...
Hagard, il se réveillait enfin...Fourbu, les mains pleines d'humus.
Alors qu'il s'asseyait lourdement devant son bureau, son regard capta le reflet ambré d'un cube...
<<Bravichi , murmura t'il...>>
Cube d'ambre
LA MURAILLE DE LENARDI
Les soubresauts achevèrent de retourner le Matis. Tombé à genoux, le visage enfoui contre l'humus fraîchement retourné, peu de ses compagnons lui portèrent un regard, absorbés par leur travail. Ceux qui tentèrent de le secourir, étaient les nouveaux, les pupilles encore intactes...
C'était un peu le rite de passage sur le chantier, une sorte de face à face...Pupilles contre pupilles...
Yasson se pencha sur le mur en carton, maquette du plus ambitieux projet Matis depuis la Grande Ziggourat:
<<Humm ... Ser Lenardi ? Que fait ce yubo perché sur le mur ?
-Oh ! Ce yubo est là pour représenter l'échelle, na Karan...
-Je vois...Vous auriez pu utiliser un Matis non ?
-Oui mais je voulais...humm...comment dire...refléter la grandeur du Royaume, na Karan, un Matis n'aurait pas fait l'affaire...>>
Le Roi leva les yeux vers Bravichi , ce dernier fit preuve d'un sang-froid à toute épreuve et Yasson, regardant à nouveau la maquette en souriant ,dit :
<< Lenardi, c'est magnifique, mon fils apprécierait le souci du détail, et il n'est pas le seul assurément... Bien continuez..., quand les jeunes pousses apprécient, les alinae annoncent le quatrain*...
-oui Sire...>>
C'était un matin d'automne plutôt commun, au pas de l'hiver. Le chantier encore endormi, émergeait à peine de la chape de brume qui le recouvrait, voile protecteur éphémère troué ici là par d'autres volutes délicates , végétales aiguilles bombant le torse de la science , brisant l'ultime protestation de la nature domptée par le génie Matis.
Bravichi Lenardi contemplait son oeuvre naissante, souverain architecte, assis sur le trône de l' uvre d'une vie. Il avait travaillé seul durant presque deux années de Jena, arpentant les régions inconnues du nouveau Royaume, tour à tour cartographe, botaniste, creuset de découvertes inestimables et pionnier de la connaissance Matis sur ces territoires vierges.
Lui qui avait fait en sorte que l' exil des Matis, et des autres par extension, se déroule le plus agréablement possible dans les refuges des primes racines, adaptant sans cesse l'environnement, à la recherche de la perfection dans la moindre de ses uvres, fut-ce le plus fonctionnel des objets, était devenu le plus grand des Architectes du vivant, le symbole du raffinement, de la sensibilité artistique et scientifique Matis.
Mais pour terminer la Grande Muraille Végétale, il avait besoin de main d'uvre. Il en forma beaucoup, simples jardiniers, ou botanistes confirmés. Autant d'arbres, arbustes, boutures, avec pour racine commune, la culture et la Foi Matis. Certains n'étaient pas prêts...
Épuisés , ils accomplissaient pourtant leur devoir, mus par la Lumière de Jena, la fierté , l'honneur et les psychodrogues. Ils le faisaient pour les leurs, pour les protéger à jamais des horreurs qu'ils avaient subies.
Mais la menace était proche et l'échéance d'autant plus...Le temps fuyait, les ouvriers creusaient les sillons qui amènent les graines de vie comme les bourgeons de leur propre mort...L'épuisement forgea l'avenir et le paysage.
Bravichi Lenardi contemplait les fondations du chantier. C'était pour lui le faîte de son savoir. Tout lui souriait : la confiance du Roi Yasson, il n'avait qu'une fille mais il aurait le Prince en apprentissage, un chef d'uvre en construction...L'accomplissement....
<<Maître Lenardi ? Nous avons terminé les plantations, gloire à Jena et à votre savoir, l'Ensemble se porte bien et croit rapidement...>>
Lenardi Bravichi, ne répondit pas tout de suite.
Il avait remarqué un Yubo qui s'était vaillamment aventuré sur l'une des racines porteuses du Mur. L'animal était hésitant car le Mur était encore fort peu large.
Le Grand Architecte du Vivant répondit négligemment :
<<Bien continuez le programme, les plants doivent être forts avant l'hiver...>>
Le yubo était tombé, disparaissant dans la brume. Le cri de l'animal acheva de réveiller le chantier et les ouvriers trouvèrent sa carcasse empalée sur une racine fille à la base du Mur. Ils en firent leur ordinaire...
Un an plus tard , à la veille du Jour de l'Action de Grâce du solstice d'hiver, les Kamis sapèrent le Mur.
* expression matis issue de la figuration poétique, un alina est souvent dessiné au début d'un poème ou d'un quatrain
Last edited by Chroniques d'Atys on Sat Mar 21, 2009 6:17 pm, edited 1 time in total.