" Ne m'en parles pas, répondit le guerrier, je n'ai pas dormi de la nuit avec cet illuminé qui veut mettre les Lacs à feu et à sève ! "
Ba'Naer prit le parchemin et le parcourut. Son visage s'assombrissait au fur et à mesure qu'il lisait, et avec un regard devenu dur, il dit : " Laisses-moi ton parchemin. Je vais le recopier et le placarder sur mon panneau : il est souillé par bien trop de mauvaises paroles, et ta demande doit être portée à la connaissance de tous. Une fois cela fait, j'irai le porter à son destinataire. "
" Merci Ba, tu es vraiment mon ami. Je crois que je vais pouvoir aller rejoindre mon hamac l'esprit en paix. "
Le tryker avait à peine tourné le dos que le barman s'attelait déjà à sa mission. Une fois le travail de recopie fait, il se dépêcha de porter la missive. Au retour, il placarda le double sur son panneau d'affichage, une petite lumière d'amusement dans l'il, en pensant aux réactions des homins. Ah, il aimait avoir de l'animation, de la vie dans son bar.
La lettre disait :
Gouverneur des Trykers, Denen Toen
Vous n'êtes sans doute pas sans savoir qu'un tryker sème le trouble dans les lacs. Il s'est arrogé le droit d'être juge et bourreau, et compte faire la chasse aux trykers sous des prétextes fallacieux. En cela il ne respecte pas notre fière devise qui est " liberté, égalité, partage ".
Il a ainsi décidé que les guildes des Hordes Phoenix, des disciples de Bremmen et des Gardiens des Lacs ne sont plus des guildes trykers. Il me semble pourtant que c'est vous et vous seul à qui appartient le droit de donner ou non la citoyenneté aux homins et aux guildes.
Il pense que nous n'avons pas notre libre arbitre, et que nous sommes les esclaves des Matis. Il oublie l'histoire, et les actions du gouvernement pour rapprocher ces deux peuples. Nous entretenons des relations commerciales et de défense des territoires avec ce peuple.
Il trouve ses alliés chez les Fyros et les Zoraïs, on peut à notre tour se demander dans quelle mesure il n'est pas manipulé.
Il remet en cause notre action au marché de Fairhaven, où nous vendons des catalyseurs à toute l'hominité présente et non belliqueuse, sans distinction de race ni de religion, toujours dans le respect de notre fière devise, arguant que nous faisons cela pour appâter les jeunes réfugiés : il oublie sans doute que nous vendons surtout à des homins appartenant déjà à des guildes, et que ces guildes sont bien contentes d'avoir ces catalyseurs pour leur jeunes recrues.
Aussi, pour toutes ces raisons, et afin que notre belle patrie ne devienne pas le théâtre d'une guerre civile, j'intercède auprès de votre autorité pour statuer sur cette situation ô combien épineuse. Soyez persuadé, gouverneur, que nos armes seront toujours au service de la nation.
Les Hordes Phoenix