La forêt était plongée dans l’obscurité de la nuit, aidée par l’épais manteau végétal qui ne laissait que peu de chance à la lune d’éclairer le sol moussu. Une brume épaisse recouvrait le sol faisant ainsi perler quelques gouttes d’eau du nez des fleurs encore éveillés. Au bordure des territoires matis, Atys n’avait pas encore subi la domination végétal qu’imposait ce peuple et se fut de manière anarchique que la nature y avait poussé.
Tapis dans un fourré, le prédateur attendait sa proie, la queue frétillante d’envie d’enfoncer ses crocs dans cette chair qu’il avait pisté depuis un moment déjà. Cependant, ses années de survie lui avait appris à rester prudent et à attendre le moment adéquate pour frapper. Un léger craquement d’écorce fit dresser les oreilles du solitaire, sa proie était ici ! Les yeux du ragus s’éclairèrent d’une lueur jaunâtre inquiétante alors que ses babines se retroussèrent petit à petit en silence.
Tel un empereur, un capryni au bois impressionnant s’avança à pas lent vers le petit point d’eau, de nombreuses traces diverses indiquant que l’endroit était très fréquenté. Le pelage de ce dernier était couvert de cicatrices impressionnantes, reflet de combats épiques menés contre tout type d’ennemis. Ralentissant son allure par méfiance, il s’approcha de la source d’eau et s’assura d’être bien seul avant de baisser son museau pour se rafraîchir.
Silencieusement, le ragus rampait au travers des racines en direction du vénérable auquel il avait à faire, il n’aurait qu’une seule chance pour réussir son entreprise et pas une de plus. Quelques mètres à parcourir encore et bientôt, il plongerait ses crocs dans le cou de sa proie sans qu’elle n’ait eu le temps de réagir. Patience, quelques pas d’homins à faire et…
Jaillissant d’un buisson tel un carreau d’un fusil arbalète, un gingo à la carrure impressionnante se précipita sur le vénérable herbivore avant de lui sauter dessus de tout son poids. Surpris et dorénavant couché sur le flanc, la victime hurlait de désespoir subissant les assauts des crocs et des griffes de son agresseur voyant son propre sang éclabousser les plantes alentours. Le prédateur massif acheva sa victime d’une morsure au cou, lui arrachant chairs et peaux sous l’effet de sa férocité.
Sortant de son fourré, le ragus hérissa son poil dru face à celui qui venait de réduire à néant une semaine de traque. Le pelage de ce dernier était sombre, presque noir et son cuir épais. Ses crocs démesurés pour un gingo de taille normal lui donnait un aspect effrayant appuyé par la lueur rougeâtre de son regard. Le solitaire avait vécu plusieurs années sur l’écorce et parcouru de nombreuses régions forestières et lacustres, il venait de comprendre face à quoi il se tenait.
Un contaminé ! Ce que les homins appellent un être contaminé par la goo !
Pars d’ici et va te trouver un petit yubo, misérable ragus.
Tu as volé ma proie, tu mériterais de mourir.
Mon maître n’a pas besoin de ta chair, celle ci est largement suffisante. Fuis tant qu’il n’a pas changé d’avis, c’est un conseil.
Et qui est ton maître ? Il n’y a pas de meutes de gingo dans les environs !
Un jeune matis aux cheveux sombres apparut derrière un arbre, le visage fermé et le regard doux. D’apparence faible, ce dernier portait toutefois une armure lourde issue de la même civilisation ainsi qu’une épée légère rangée dans son fourreau et à son dos était accrochée une épée de guerre à la facture visiblement magnifique, du bel ouvrage. Posant son regard sombre sur le ragus, il l’observa comme l’on regardait un yubo pour la première fois. Cependant, quelque chose d’étrange émanait de cet homin à l’apparence tranquille, quelque chose d’inquiétant.
Le gingo observa l’homin quelques instants et baissa la tête en signe de soumission avant de se retourner vers celui qu’il considérait comme un intru et de grogner dans son language animal.
Mon maître désire que tu partes, maintenant.
Le ragus ne comprenait pas, aucun mot n’avait été émis et pourtant, ils s’étaient compris d’un simple regard. Comment était ce possible ?
Alors ton maître est un homin… Tu es devenu son instrument !
Fuis maintenant, ragus. Il est encore temps de sauver ce qu’il te reste de vie.
Arrachant une pièce de viande au corps encore chaud du capryni, le gingo le jeta aux pattes de l’intru.
Tiens, voilà de quoi te nourrir. Laisse nous dorénavant.
Certes, l’envie de se venger était énorme de même que celle de mordre la chair de cet homin mais son instinct l’avait toujours sorti de mauvais pas et à cet instant même, il lui conseillait de prendre ce morceau de viande et de s’enfuir. Tout croc sortis, il mordit dans la chair sanguinolente et commença à reculer jusqu’à ce que…
Tue le, Ebène.
La voix du matis était encore jeune, presque enfantine trahissant un âge assez jeune et pourtant déjà pleine de sang froid, trop peut être. L’ordre était clair et le monstre qui se voulait être un gingo se précipita vers son congénère aussitôt la dernière voyelle émise par l’homin. Mis en alerte par son instinct, le ragus partit à toute vitesse prenant soin de mettre en difficulté son poursuivant, sans succès. Le moindre obstacle réticent se voyait balayé ou survolé d’un bond majestueux par ce dernier, les solutions finissaient inévitablement par se réduire en peau de chagrin. La route s’arrêta enfin… Un précipice… Celui qui se pensait prédateur se trouva acculé au bord de l’à pic, tandis que tout croc sorti, le contaminé lui faisait face et avançait pas après pas vers lui.
Tu es fini, tu aurais dû fuir.
Je connais cet endroit mieux que toi, ce lieu ne sera pas mon tombeau et… je ne mourrai pas de ta patte.
Sur ces mots, le ragus se tourna et sauta dans la vide et disparut au travers de la brume…
hrp
Voici, une petite histoire qui me trottait dans la tête depuis un moment déjà et que j'ai décidé de coucher par écrit. Certe, ce n'est qu'un préambule à l'histoire mais n'hésitez pas à dire si cela vous plait ou non. Encore une fois, c'est pour vous que je l'écris, j'espère malgré tout que cela vous plaira.
Bonne lecture.
[Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
Moderator: Chroniques d'Atys
[Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
Last edited by suenzi on Tue May 08, 2007 5:22 pm, edited 1 time in total.
Amatsu O'Nehly, Vieux tryker borgne des Lacs
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
Re: [Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
[hrp]
Pour l'instant, j'aime beaucoup ce texte très bien écrit, au plaisir d'en lire plus
[/hrp]
Pour l'instant, j'aime beaucoup ce texte très bien écrit, au plaisir d'en lire plus
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Re: [Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
Les premières lueurs du soleil embrasaient les eaux des lacs de la Liberté, semblant étirant les ombres jusquà linfini. Sous un déluge de couleurs orangées se dessinaient au loin les premiers contours de la petite cité dAvendale, plongée sous une légère brume trahissant la fraîcheur matinale. Du haut dun plateau surplombant la baie, le jeune matis observait laube calmement, la main posée sur la garde de son épée légère. A ses côtés, un gingo, impressionnant de par sa taille et ses crocs, attendait assis fixant lhorizon, comme sil sagissait dune proie.
Maître, nous ne devrions pas rester ici, cest trop dangereux pour vous.
Nest ce pas magnifique ? Ce ciel, cet horizon Et cette eau Dici, on peut deviner quelle na pas été empoisonnée
Un murmure inaudible avait animé les lèvres de lhomin en réponse au grognement animal du gingo, murmure presque invisible au premier regard.
Maître
Lanimal, museau pointé sur le matis, attendait un ordre de son maître, prêt à lexécuter sur le champ.
Allons y, tu as raison. Nous avons assez perdu de temps comme çà.
Le visage angélique de Niello se transforma sous le poids de ces mots anodins en un visage calculateur et froid, cette main qui frôlait la garde de lépée légère lenserrait fortement désormais. Le charme était rompu
Maître, il nous faut accélérer. Les mercenaires envoyé par la Famille Di Manicanti ne tarderont pas à nous retrouver à ce rythme.
Et bien quils viennent, nous les extermineront à nous deux !
Maître, malgré la puissance que votre famille mavez conféré, je ne peux tenir tête à tant de guerriers expérimentés. Et puis
La colère du matis sestompa presque aussitôt, comme un dur retour à la réalité, laissant place à une attitude hautaine, très matis diraient certains.
Na pas reçu une formation de combattant Je sais et cest bien pour çà quon doit rejoindre le campement des esclavagistes au plus vite ! Dici là, je compte sur toi pour me protéger !
Inclinant le museau vers le sol en signe de soumission, le gingo savança à hauteur de son maître et se baissa, linvitant à monter sur son dos.
Montez maître, nous irons plus vite ainsi.
Avec un manque certain dagilité, Niello sinstalla sur le mastodonte ne maîtrisant ses gestes quà grande peine, handicapé par la rigide armure qui le recouvrait. Quelques minutes plus tard et après une petite tape sur les côtes indiquant quil était prêt, tous deux partirent dans une grande course. Lanimal bondissait de rocher décorce en rocher décorce avec lagilité et la puissance des meilleurs félins dAtys, galopant sur les plages de sciure avec une aisance déconcertante compte tenu de sa carrure imposante. Inlassablement, le paysage de la Loria défilait sans cesse sous le regard malgré tout émerveillé de Niello toujours accroché au dos de lanimal comme il le pouvait.
Ebène, est ce vraiment que mon peuple possédait ses terres avant ?
Certains le disent Grand maître en parlait souvent.
Père
Les larmes commencèrent à faire briller le regard du jeune matis, il était à nouveau redevenu attendrissant et faible, du moins en apparence.
Rares furent les rencontres durant le trajet, les prédateurs nosant pas défier le monstre de la nature qui simposait à eux malgré lodeur alléchante de lhomin sur son dos. Seuls quelques kitins tentèrent de suivre le rythme infernal de cette course mais finir par abandonner à leur tour. Heureusement, les patrouilles fédérales furent évitées pour le plus grand plaisir dEbène. Le soleil avait déjà entamé son déclin à lhorizon quand ils arrivèrent à lentrée des Plages dabondance et pour la première fois, le gingo tirait la langue semblant épuisé.
A la recherche dun abri à lécart des embêtements, Ebène se dirigea vers une racine plate, endroit providentiel en cas dintempérie et protégeant du vent du fait du mur dalgues séchés par le soleil. Descendant tout aussi maladroitement quil monta au début du voyage, Niello posa ses pieds sur le sol contemplant le paysage qui se découvrait face à lui. La vue des cutes, primitifs aux apparences vaguement similaire à celle des trykers, lui tira un rictus de contrariété, certes, il en avait déjà vu dans le passé mais rarement en un si grand nombre.
Maître, il va falloir attendre le petit matin pour continuer, je
Bien, tu as magnifiquement couru jusquici. Tu mérites de te reposer, demain, nous nous frayerons un passage parmi ces dégénérés.
Maître, voulez vous que je
Non, Ebène. Il me reste des racines et des baies ramassées dans la Loria.
Très bien, maître.
Tu as carte blanche pour ton repas, mais rappelle toi : Ne tue pas dhomins !
Merci, maître.
Il était vrai que la faim tiraillait le gingo mais la nécessité de ne pas se relâcher durant leffort lui avait fait oublié ce point, point qui reprenait une importance primordiale dans léchelle des priorité dorénavant. Mais la satisfaction daller se rassasier de viande fraîche se trouva confronter à la crainte de laisser son maître sans protection, jamais Ebène navait laissé son maître pour aller chasser seul. Et sil lui arrivait quelque chose ?
Et bien, quattends tu ? File te nourrir bon sang !
Le gingo ne bougeait toujours pas, le dilemme ne se résolvant toujours pas dans son esprit.
Naie crainte, Ebène. Je saurai me défendre jusquà ton arrivé si lon venait à mattaquer, mais ne passe pas la nuit à chasser ! Sois de retour le plus vite possible, entendu !
Merci maître.
Dun bond pour se mettre dans la bonne direction, il reprit une course stupéfiante bien que différente cette fois ci. Il ne sagissait plus de protéger mais de tuer et le sang coulerait, il le fallait
HRP
Bonne lecture à vous
Maître, nous ne devrions pas rester ici, cest trop dangereux pour vous.
Nest ce pas magnifique ? Ce ciel, cet horizon Et cette eau Dici, on peut deviner quelle na pas été empoisonnée
Un murmure inaudible avait animé les lèvres de lhomin en réponse au grognement animal du gingo, murmure presque invisible au premier regard.
Maître
Lanimal, museau pointé sur le matis, attendait un ordre de son maître, prêt à lexécuter sur le champ.
Allons y, tu as raison. Nous avons assez perdu de temps comme çà.
Le visage angélique de Niello se transforma sous le poids de ces mots anodins en un visage calculateur et froid, cette main qui frôlait la garde de lépée légère lenserrait fortement désormais. Le charme était rompu
Maître, il nous faut accélérer. Les mercenaires envoyé par la Famille Di Manicanti ne tarderont pas à nous retrouver à ce rythme.
Et bien quils viennent, nous les extermineront à nous deux !
Maître, malgré la puissance que votre famille mavez conféré, je ne peux tenir tête à tant de guerriers expérimentés. Et puis
La colère du matis sestompa presque aussitôt, comme un dur retour à la réalité, laissant place à une attitude hautaine, très matis diraient certains.
Na pas reçu une formation de combattant Je sais et cest bien pour çà quon doit rejoindre le campement des esclavagistes au plus vite ! Dici là, je compte sur toi pour me protéger !
Inclinant le museau vers le sol en signe de soumission, le gingo savança à hauteur de son maître et se baissa, linvitant à monter sur son dos.
Montez maître, nous irons plus vite ainsi.
Avec un manque certain dagilité, Niello sinstalla sur le mastodonte ne maîtrisant ses gestes quà grande peine, handicapé par la rigide armure qui le recouvrait. Quelques minutes plus tard et après une petite tape sur les côtes indiquant quil était prêt, tous deux partirent dans une grande course. Lanimal bondissait de rocher décorce en rocher décorce avec lagilité et la puissance des meilleurs félins dAtys, galopant sur les plages de sciure avec une aisance déconcertante compte tenu de sa carrure imposante. Inlassablement, le paysage de la Loria défilait sans cesse sous le regard malgré tout émerveillé de Niello toujours accroché au dos de lanimal comme il le pouvait.
Ebène, est ce vraiment que mon peuple possédait ses terres avant ?
Certains le disent Grand maître en parlait souvent.
Père
Les larmes commencèrent à faire briller le regard du jeune matis, il était à nouveau redevenu attendrissant et faible, du moins en apparence.
Rares furent les rencontres durant le trajet, les prédateurs nosant pas défier le monstre de la nature qui simposait à eux malgré lodeur alléchante de lhomin sur son dos. Seuls quelques kitins tentèrent de suivre le rythme infernal de cette course mais finir par abandonner à leur tour. Heureusement, les patrouilles fédérales furent évitées pour le plus grand plaisir dEbène. Le soleil avait déjà entamé son déclin à lhorizon quand ils arrivèrent à lentrée des Plages dabondance et pour la première fois, le gingo tirait la langue semblant épuisé.
A la recherche dun abri à lécart des embêtements, Ebène se dirigea vers une racine plate, endroit providentiel en cas dintempérie et protégeant du vent du fait du mur dalgues séchés par le soleil. Descendant tout aussi maladroitement quil monta au début du voyage, Niello posa ses pieds sur le sol contemplant le paysage qui se découvrait face à lui. La vue des cutes, primitifs aux apparences vaguement similaire à celle des trykers, lui tira un rictus de contrariété, certes, il en avait déjà vu dans le passé mais rarement en un si grand nombre.
Maître, il va falloir attendre le petit matin pour continuer, je
Bien, tu as magnifiquement couru jusquici. Tu mérites de te reposer, demain, nous nous frayerons un passage parmi ces dégénérés.
Maître, voulez vous que je
Non, Ebène. Il me reste des racines et des baies ramassées dans la Loria.
Très bien, maître.
Tu as carte blanche pour ton repas, mais rappelle toi : Ne tue pas dhomins !
Merci, maître.
Il était vrai que la faim tiraillait le gingo mais la nécessité de ne pas se relâcher durant leffort lui avait fait oublié ce point, point qui reprenait une importance primordiale dans léchelle des priorité dorénavant. Mais la satisfaction daller se rassasier de viande fraîche se trouva confronter à la crainte de laisser son maître sans protection, jamais Ebène navait laissé son maître pour aller chasser seul. Et sil lui arrivait quelque chose ?
Et bien, quattends tu ? File te nourrir bon sang !
Le gingo ne bougeait toujours pas, le dilemme ne se résolvant toujours pas dans son esprit.
Naie crainte, Ebène. Je saurai me défendre jusquà ton arrivé si lon venait à mattaquer, mais ne passe pas la nuit à chasser ! Sois de retour le plus vite possible, entendu !
Merci maître.
Dun bond pour se mettre dans la bonne direction, il reprit une course stupéfiante bien que différente cette fois ci. Il ne sagissait plus de protéger mais de tuer et le sang coulerait, il le fallait
HRP
Bonne lecture à vous
Amatsu O'Nehly, Vieux tryker borgne des Lacs
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
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"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
Re: [Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
Le vent soufflait puissamment sur le petit abris de fortune offert par la racine aux abords des plages dabondance, soulevant des vagues de sciures désagréables irritant la peau et les yeux. La nuit déjà bien entamée, la visibilité se voyait réduite à quelques pas tout au plus les étoiles étant masquées par un épais tapis nuageux. A cette scène infernale quoffrait Atys aux homins, un grondement faisait vibrer lécorce, trembler les feuilles des grands palmiers, lenvironnement se faisait prédateur en quête de proie.
Emmitouflé sous une épaisse couverture, Niello dormait dun sommeil agité, le front en sueur et les yeux sagitant nerveusement sous les paupières. Son armure renforcée reposait à lécart sous la racine, semblant presque neuve tant les éraflures se faisaient peu nombreuses, ses armes quant à elles se trouvaient à porter de mains. Malgré lobscurité, aucun détail du bel ouvrage quoffrait lépée de guerre ne pouvait être ignorés laissant incontestablement peu de doutes quant à lappartenance de celle-ci à un noble. Plus commune dans sa fabrication, lépée légère disparaissait sous lépaisse couverture, ne trahissant sa présence que par la garde ronde que lon distinguait au travers dun pli peu discret.
Pour quoi
Le jeune matis sommeillait toujours, de plus en plus nerveux.
Les algues séchées de labris sécartèrent doucement, laissant le vent sengouffrer soudainement, violemment. Une main difforme, sortant de lobscurité de la nuit, passa au travers de louverture et commençait déjà à gratter la sciure profitant de la colère dAtys pour le faire en silence, sondant le terrain face à elle dans lespoir de trouver quelque chose.
Non, non
Des spasmes sajoutaient aux tremblements du jeune homin, sa respiration devenant plus courte, plus rapide, presque désorganisée. Ses membres bougeaient aléatoirement comme si lon cherchait à lattacher à même la sciure, il résistait inconsciemment comme le ferait le plus courageux des espions face à la pire des tortures.
La forme sétait approchée, le visage difforme à la peau tirée par le manque de nourriture, les cheveux sales dans lesquels traînaient toute sorte de « bijoux naturels ». Un sourire fou, déjà avide de goûter à ce que le jeune matis allait lui proposer, le cute rampait le plus silencieusement du monde mais celui qui devait craindre le pire était occupé ailleurs
Un premier carreau, premier dune longue salve, vint se planter dans le dos dun matis richement vêtu à lallure noble, presque imposante, les autres lui brisèrent bras, jambes et organes. Le dernier tiré atteint le cur et dans un mouvement lent, mécanique, le corps de lhomin tomba sur les rotules avant de seffondrer face contre sciure.
Père !!! Non !!!
Un garde aux couleurs de la famille Letoni sapprocha par la suite, sans entendre les gémissements de désespoir. Au pied du corps, un vif coup dans les côtes fit retourner le corps du matis au sang noble dans un grand spasme nerveux. Sans prendre la peine de chercher à savoir si la vie avait quitté ou non sa victime, le tueur enfila sa paire damplificateur et posa chacun dentre eux sur les tempes de lhomin à moitié mort.
Crève !!! Crève !!! Crève !!!
Etait ce limagination qui tordait de folie le visage du garde et qui le faisait crier avec tout autant de folie psychotique? Sûrement, il ne pouvait en être autrement Les amplificateurs dégagèrent une fumée bien connu du plus petit pratiquant de magie, verdâtre, lacide rongeait la tête du noble réduisant à néant lespoir que la Karavan le fasse revivre dans un corps neuf.
La lumière séteignit soudainement, laissant le noir total envahir chaque recoin. La forêt semblait se déplacer, filer à toute vitesse créant une impression divine darriver à esquiver chacun des troncs se présentant sur le trajet. Puis la sensation satténua pour laisser place à un grand vide, un visage apparût au milieu comme une étoile en pleine nuit noire, celui dun ami
Manioli Pourquoi
Le visage ferma les yeux un instant puis les rouvrit, dévoilant un regard dur, froid, assassin.
Tu dois mourir Je suis désolé, Niello, mais cela vaut mieux pour toi.
Non ! Qui Qui dautre que toi pouvait être mon ami?
Je nai jamais été ton ami, cest ton père qui lavait souhaité Niello, je ne peux pas faire autrement.
Ma mère, cest toi qui la
Tué? Oui, il fallait que ce soit moi, Niello Personne dautre nen avait le droit.
Non ! Non ! Nooon !
Deux mains sortirent de lobscurité pour rejoindre le cou du jeune matis. Aux allures puissantes, elle commencèrent lentement à encercler ce dernier tandis que le visage souriait de plaisir, trahissant une certaine jouissance. Niello se laissait faire nopposant aucune résistance, comme en accord avec ce que lui imposait le visage. Fermant les yeux, il attendait
Maître, il faut vivre ! Pour le bien et la survie de votre famille ! Agissez en homin !
Maltus? Que
Maître
Ebène?
La famille Letoni nest pas éteinte, il vous faut survivre pour quelle ne disparaisse pas!
Tu dois mourir, cesse de taccrocher à la vie comme tu le fais !
De concert, la voix du vieux fyros et celle du gingo corrompu par la go se mélangèrent aux paroles corruptrices du visage créant un maelstrom incontrôlable. La respiration se faisait difficile, ardue, presque impossible, les deux mains len empêchait. Cette fois-ci, il luttait de toutes ses forces !
Taisez vous ! Taisez vous tous !!! Assez !!
Maltus, Ebene, Manioli, son père, tout le monde disparut, seul le visage disgracieux dun cute les avait remplacé, ce dernier sappliquant à létrangler en bonne et du forme. Lair manquait, ne pouvait plus atteindre ses poumons pourtant demandeur, il fallait agir et vite ! Saisissant la garde de son épée, il embrocha plusieurs fois la créature, parodie de lhomin, avec une haine certaine. Du sang à chaque impact jaillissait le souillant chaque fois un peu plus, lui et sa couche. Sans vie, le corps du cute sombra sur le flanc libérant la trachée du Niello Sans prendre la peine déloigner le corps, le jeune matis restait assis sur le lieu même de son agression. La tête basse, il se mit à pleurer de colère et de nervosité, haissant le monde qui lentourait, serrant les poings de détermination.
Peu de temps après, Ebène revint au travers de la tempête constatant avec effroi la faute qui lui incombait
Maître
Ca va
Je suis désolé, jaurai dû rester.
Ebène?
Oui maître?
Assurons nous que chacun de ceux qui nous ont trahi meurent Il le faut, je le dois pour mes parents.
Bien maître, je vous aiderai jusquà mon dernier souffle.
Niello regarda limpressionnant gingo sans ciller, une lueur venait dapparaître au cur de ses yeux, la détermination de ne plus vouloir subir et commencer à agir. Comme si Atys, elle-même, avait entendu la volonté de ce dernier, la tempête se calma petit à petit révelant les dégâts quelle avait causé.
Partons, je dois rejoindre au plus vite le camp des esclavagistes.
Bien, maître
Hrp : c'est après une assez longue période que je poursuis cette petite aventure. J'espère qu'elle vous plaira malgré le fait que j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire (plus de deux fois) mais n'hésitez pas à faire un commentaire si quelque chose ne vous plait pas. J'en tiens toujours compte
Merci d'avance et bonne lecture à vous
Emmitouflé sous une épaisse couverture, Niello dormait dun sommeil agité, le front en sueur et les yeux sagitant nerveusement sous les paupières. Son armure renforcée reposait à lécart sous la racine, semblant presque neuve tant les éraflures se faisaient peu nombreuses, ses armes quant à elles se trouvaient à porter de mains. Malgré lobscurité, aucun détail du bel ouvrage quoffrait lépée de guerre ne pouvait être ignorés laissant incontestablement peu de doutes quant à lappartenance de celle-ci à un noble. Plus commune dans sa fabrication, lépée légère disparaissait sous lépaisse couverture, ne trahissant sa présence que par la garde ronde que lon distinguait au travers dun pli peu discret.
Pour quoi
Le jeune matis sommeillait toujours, de plus en plus nerveux.
Les algues séchées de labris sécartèrent doucement, laissant le vent sengouffrer soudainement, violemment. Une main difforme, sortant de lobscurité de la nuit, passa au travers de louverture et commençait déjà à gratter la sciure profitant de la colère dAtys pour le faire en silence, sondant le terrain face à elle dans lespoir de trouver quelque chose.
Non, non
Des spasmes sajoutaient aux tremblements du jeune homin, sa respiration devenant plus courte, plus rapide, presque désorganisée. Ses membres bougeaient aléatoirement comme si lon cherchait à lattacher à même la sciure, il résistait inconsciemment comme le ferait le plus courageux des espions face à la pire des tortures.
La forme sétait approchée, le visage difforme à la peau tirée par le manque de nourriture, les cheveux sales dans lesquels traînaient toute sorte de « bijoux naturels ». Un sourire fou, déjà avide de goûter à ce que le jeune matis allait lui proposer, le cute rampait le plus silencieusement du monde mais celui qui devait craindre le pire était occupé ailleurs
Un premier carreau, premier dune longue salve, vint se planter dans le dos dun matis richement vêtu à lallure noble, presque imposante, les autres lui brisèrent bras, jambes et organes. Le dernier tiré atteint le cur et dans un mouvement lent, mécanique, le corps de lhomin tomba sur les rotules avant de seffondrer face contre sciure.
Père !!! Non !!!
Un garde aux couleurs de la famille Letoni sapprocha par la suite, sans entendre les gémissements de désespoir. Au pied du corps, un vif coup dans les côtes fit retourner le corps du matis au sang noble dans un grand spasme nerveux. Sans prendre la peine de chercher à savoir si la vie avait quitté ou non sa victime, le tueur enfila sa paire damplificateur et posa chacun dentre eux sur les tempes de lhomin à moitié mort.
Crève !!! Crève !!! Crève !!!
Etait ce limagination qui tordait de folie le visage du garde et qui le faisait crier avec tout autant de folie psychotique? Sûrement, il ne pouvait en être autrement Les amplificateurs dégagèrent une fumée bien connu du plus petit pratiquant de magie, verdâtre, lacide rongeait la tête du noble réduisant à néant lespoir que la Karavan le fasse revivre dans un corps neuf.
La lumière séteignit soudainement, laissant le noir total envahir chaque recoin. La forêt semblait se déplacer, filer à toute vitesse créant une impression divine darriver à esquiver chacun des troncs se présentant sur le trajet. Puis la sensation satténua pour laisser place à un grand vide, un visage apparût au milieu comme une étoile en pleine nuit noire, celui dun ami
Manioli Pourquoi
Le visage ferma les yeux un instant puis les rouvrit, dévoilant un regard dur, froid, assassin.
Tu dois mourir Je suis désolé, Niello, mais cela vaut mieux pour toi.
Non ! Qui Qui dautre que toi pouvait être mon ami?
Je nai jamais été ton ami, cest ton père qui lavait souhaité Niello, je ne peux pas faire autrement.
Ma mère, cest toi qui la
Tué? Oui, il fallait que ce soit moi, Niello Personne dautre nen avait le droit.
Non ! Non ! Nooon !
Deux mains sortirent de lobscurité pour rejoindre le cou du jeune matis. Aux allures puissantes, elle commencèrent lentement à encercler ce dernier tandis que le visage souriait de plaisir, trahissant une certaine jouissance. Niello se laissait faire nopposant aucune résistance, comme en accord avec ce que lui imposait le visage. Fermant les yeux, il attendait
Maître, il faut vivre ! Pour le bien et la survie de votre famille ! Agissez en homin !
Maltus? Que
Maître
Ebène?
La famille Letoni nest pas éteinte, il vous faut survivre pour quelle ne disparaisse pas!
Tu dois mourir, cesse de taccrocher à la vie comme tu le fais !
De concert, la voix du vieux fyros et celle du gingo corrompu par la go se mélangèrent aux paroles corruptrices du visage créant un maelstrom incontrôlable. La respiration se faisait difficile, ardue, presque impossible, les deux mains len empêchait. Cette fois-ci, il luttait de toutes ses forces !
Taisez vous ! Taisez vous tous !!! Assez !!
Maltus, Ebene, Manioli, son père, tout le monde disparut, seul le visage disgracieux dun cute les avait remplacé, ce dernier sappliquant à létrangler en bonne et du forme. Lair manquait, ne pouvait plus atteindre ses poumons pourtant demandeur, il fallait agir et vite ! Saisissant la garde de son épée, il embrocha plusieurs fois la créature, parodie de lhomin, avec une haine certaine. Du sang à chaque impact jaillissait le souillant chaque fois un peu plus, lui et sa couche. Sans vie, le corps du cute sombra sur le flanc libérant la trachée du Niello Sans prendre la peine déloigner le corps, le jeune matis restait assis sur le lieu même de son agression. La tête basse, il se mit à pleurer de colère et de nervosité, haissant le monde qui lentourait, serrant les poings de détermination.
Peu de temps après, Ebène revint au travers de la tempête constatant avec effroi la faute qui lui incombait
Maître
Ca va
Je suis désolé, jaurai dû rester.
Ebène?
Oui maître?
Assurons nous que chacun de ceux qui nous ont trahi meurent Il le faut, je le dois pour mes parents.
Bien maître, je vous aiderai jusquà mon dernier souffle.
Niello regarda limpressionnant gingo sans ciller, une lueur venait dapparaître au cur de ses yeux, la détermination de ne plus vouloir subir et commencer à agir. Comme si Atys, elle-même, avait entendu la volonté de ce dernier, la tempête se calma petit à petit révelant les dégâts quelle avait causé.
Partons, je dois rejoindre au plus vite le camp des esclavagistes.
Bien, maître
Hrp : c'est après une assez longue période que je poursuis cette petite aventure. J'espère qu'elle vous plaira malgré le fait que j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire (plus de deux fois) mais n'hésitez pas à faire un commentaire si quelque chose ne vous plait pas. J'en tiens toujours compte
Merci d'avance et bonne lecture à vous
Amatsu O'Nehly, Vieux tryker borgne des Lacs
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
Re: [Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
Belle aventure !! Quel style !! La suite !!! Vite !!
(petit détail : quelques rares fautes d'orthographe)
(petit détail : quelques rares fautes d'orthographe)
Re: [Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
// sublime.... //
http://zorai.forumzen.com/index.forum
"Ce quon ne désire pas pour soi, ne pas le faire à autrui."
Confucius
Re: [Niello Letoni] De l'histoire d'une vengence
Les forêts, majestueuses et merveilleuses, resplendissaient de milles feux grâce un subtile mélange féerique entre la rosée matinale et les premiers rayons du soleil. Dans le ciel, les nuages flottaient comme un pétale dans un lac, doucement et avec grâce, au gré du vent d’altitude assez léger. De la nuit précédente, quelques rares brumes se trouvaient être encore présente mais une petite brise, naissant du cœur de la forêt même, la dispersaient dans quelques volutes dansantes.
En plein cœur de la forêt verdoyante, une petite plaine avait su résisté à l’avancée permanente de la nature sur les lieux de vie homine, sans aucun doute, l’art matis à manipuler cette dernière avait donné un charme inégalable dans ce que certains n’aurait qu’appeler une clairière. Les arbres, les buissons, les pare-terres de fleurs, tout était prétexte à la beauté et à la subtilité des formes, les senteurs n’étaient pas en reste tant la moindre beauté de la nature rencontrée exaltait un parfum excellent. Assez vaste, ce petit paradis se voyait garni méthodiquement de multiples tentes de diverses tailles en installation, accueillant en leur sein diverses échoppes et autres membres du spectacles. Seul au milieu de ce chantier, un matis richement habillé à l’allure noble et strict se tenait fièrement debout à regarder l’horizon, quelques caprynis osant s’aventurer au loin. Se tournant pour rejoindre un petit banc, il fut rejoint par un matis aux allures plus guerrières, moins noble, plus servile.
Maître, les préparatifs pour la chasse sont prêts.
Bien, Maltus, tu as encore fait du très bon travail.
Le noble, bien qu’âgé, ne perdait pas un détail de ce qui l’entourait lui et son serviteur, l’œil aux aguets, certainement un réflexe acquis au cours de sa jeunesse. L’envie de s’asseoir semblait l’avoir cependant quitté et ils partirent tout deux faire quelques pas en plein cœur des préparatifs, observant les serviteurs courir à droite et à gauche les bras chargés de victuailles.
C’est pour cela que vous m’avez engagé, maître.
Le gibier sera important cette année, Maltus. L’hivers aurait été suffisamment doux pour donner envie à ces bêtes de se reproduire plus qu’à l’accoutumé. Qu’en est il des esclaves?
Ceux qui ne répondait pas aux exigences ont été préparé selon vos ordres, maître
Ce fyros… Comment s’appelle t’il déjà?
Plongé dans ses souvenirs, le noble se rappelait la rencontre avec celui là même dont il cherchait le nom, s’il n’avait pas reçu une formation idéal de maître d’arme, peut être ne serait il plus ici pour parler de lui, pensa t’il une nouvelle fois. Nombre de ses gardes du corps furent abattus alors qu’ils se croisèrent sur la route menant à Yrkanis, seul, ce fyros en avait abattu cinq à lui tout seul à l’aide d’une hache de guerre. Ce ne fut qu’au prix d’un combat extrême en terme d’intensité et stressant que le matis avait gagné et par la même occasion, en avait fait son esclave.
Frahor, maître.
Amusant ! J’avais oublié ce détail, ce peuple est si proche de la sous race qui peuple avec eux leur désert que certains parents ne prennent plus la peine de les différencier. Pourquoi ne l’a-t-on pas exécuté? Il a déjà tué trois de nos gardes, il y a quelques jours, il me semble.
Maître, c’est vous-même qui avez préféré l’offrir en trophée de chasse.
C’est vrai… J’avais omis ce détail, cela occupera la famille Di Manicanti à autre chose que ma perte.
Cela faisait plusieurs années que Maltus servait sous les ordres de son maître, d’abord sur le champ de bataille puis dans son domaine lorsque vint la retraite. Il avait au fil du temps appris à déchiffrer les expressions du visage de ce dernier, ce fut sans surprise qu’il comprit que l’oubli était entièrement feint. La famille Di Manicanti essayait de s’accaparer un peu de l’influence que possédait la famille qu’il servait en gagnant les faveurs de la cour royale, en complotant secrètement divers contrat d’assassinat. Certes, la plupart du temps, cela ne réussissait qu’à les rendre plus ridicule encore mais les derniers jours ne le rassuraient pas, les nouvelles étaient mauvaises et une guerre ouverte entre les deux familles, plus une utopie.
Bien, laisse moi Maltus et fais venir mon fils.
Je m’en occupe à l’instant, maître.
Maltus quitta son maître après un salut plein d’étiquette et d’un pas rapide s’engouffra dans l’une des plus grande tente installée dans la clairière. Plusieurs minutes s’écoulèrent tandis que le noble attendait mains jointes dans le dos laissant le silence se mêler à la douce musique que la brise jouait au contact de la végétation luxuriante. La symphonie cessa enfin lorsqu’un jeune homin s’approcha derrière lui, l’air à la fois impressionné, intimidé et avec, malgré tout, une lueur de fierté familiale qui ne vacillait pas.
Père, vous vouliez me voir?
Oui, Niello. Je veux que tu cesses de fréquenter cette servante.
Les mots ainsi prononcés avait le tranchant de l’arme la plus parfaite, atteignant sans mal le cœur de leur victime.
Mais père, je l’aime !
Il suffit ! Bientôt tu prendras la tête de la famille et il ne sera pas bon pour nos affaires qu’il soit connu que mon successeur flâne avec la populace.
Le jeune adolescent cachait à grande peine la colère qui le tiraillait de l’intérieur, son amour pour cette jeune et belle Maria n’était en rien un jeu. Encore une fois, son père avait relancé le sujet, cependant, quelque chose n’allait pas sans qu’il ne sache dire quoi.
Bien, père… J’ai compris. Maria et moi cesserons de nous voir si cela vous nuit…
Je l’espère pour toi mon fils, mon règne sur ce domaine touche bientôt à sa fin et je préfère te savoir prêt à l’assumer.
Le noble n’avait pas bougé d’un cil, le regard toujours autant alerte sur les animations qui l’entourait, dos à son fils.
Père, qu’y a-t-il? Vous n’êtes pas…
Mon fils, la famille Di Manicanti compte projeter un nouvel attentat contre notre famille durant la grande chasse d’aujourd’hui. Cette fois-ci, il semblerait que nous soyons leur cible…
Maudis soient ils ces enfants de dégénérés ! Mais père, si vous savez cela, pourquoi ne pas agir maintenant pour empêcher cela?
Malheureusement, mon fils, le dénouement de la bataille est déjà connu… On m’a rapporté aux aurores que la moitié de mes gens d’armes ont rallié la cause de ce maudit Salieri, ceux qui ne l’ont pas fait doivent déjà être mort à l’heure qu’il est.
Niello s’inquiétait de plus en plus ne sachant quoi faire, lui qui n’avait pas reçu le moindre enseignement militaire regrettait déjà d’avoir laissé sa mère lui faire son entière éducation, au grand dam de son père.
Nous n’avons qu’à nous cacher quelque part le temps qu’il oublie cette idée !
Fuir? Pour donner le sourire à cette famille de coupe gorge? Jamais la famille Di Letoni n’a fui lorsque le danger la mettait en péril et cela n’arrivera pas non plus aujourd’hui.
Le noble se tourna vers son fils, un sourire paternel ridant son visage tendrement et d’un geste assez lent mais ferme, il posa ses deux mains sur les épaules de Niello.
La guerre ne se fait pas sans mort, mon fils, sache le et il arrive qu’elle emporte bien plus qu’un simple soldat. Les traîtres ont envahi nos rangs pour rejoindre celui d’un ennemi qui paie certainement, ceux qui nous étaient dévoués et fidèles hier seront ceux qui nous poignarderont aujourd’hui… Mon fils, d’ici quelques heures, ta mère et moi ne seront certainement plus, il ne restera plus que toi comme représentant de notre famille, porteur de notre sang.
Père, ne dite pas çà !
Niello, il suffit ! Ne sois pas lâche face à ton destin ! Maltus a fait préparer le cerbère qui t’était destiné pour ta cérémonie de dresseur royale.
Un cerbère? Mais père, ils sont bien trop précieux pour qu’on…
Il n’y aura pas meilleur protecteur pour toi dans la forêt, tu finiras par le comprendre. Maintenant, va ! Maltus t’attend au centre de dressage depuis un moment déjà, il te donnera les informations dont tu auras besoin pour échapper à l’étau des soldats Manicanti.
Les larmes aux yeux, Niello regardait son père qui lui tournait à nouveau le dos. Ce fut en ayant conscience de le regarder pour la dernière fois qu’il se rendit compte combien il avait encore tant à lui dire. Mais le temps pressait, l’heure n’était plus aux papillonnages habituels et il savait… Il savait que celui qu’il vénérait comme un héro ne mentirait jamais sur un sujet aussi grave que celui ci. Ne sachant tout d’abord trop quoi faire, le jeune homin finit par partir en arrière en direction du manoir principal et des installations de dressage.
Adieu mon fils, la survie de la famille repose sur tes épaules.
Fièrement dressé, le noble reprit sa marche au travers du lieu des festivité, combien parmi les ouvriers et serviteurs allaient tenter de l’assassiner ? Observant chaque homin passant non loin de lui, il surveillait comme à son habitude silencieusement attendant que son fils s’éloigne suffisamment. Maitre d’armes par choix de son propre père, il n’en ressentait pas moins une profonde tristesse pour ce fils qu’il avait appris à aimer au fils des années derrière un masque de discipline. Cependant, la guerre était proche et un mensonge aussi important que celui de taire la vérité au sujet de sa propre mort pouvait faire plus que mal que perdre une partie de ses terres. S’isolant près d’un pare-terre de rose aux couleurs blanches et orangés, il relut pour la dixième fois un message reçu en plein cœur de la nuit, celui-ci annonçant la tragique disparition de son épouse. Le rapport signalait que l’escorte devant l’accompagner jusqu’à Yrkanis avait été la cible d’une fusillade et les corps jetés en offrande aux kitins des environs. Une méthode digne des Manicantis…
Jena, pardonne moi les fautes que j’ai commis dans le passé et protège mon fils de cet avenir si sombre qui s’annonce pour lui…
La détonation d’un tir de fusil brisa la magie de l’effervescence qu’engendrait la préparation des festivités, très rapidement suivi par des cris paniqués au sein des serviteurs. Une seconde détonation retentit suivi ensuite d’un véritable déluge de mort, combien de fusils tiraient sur la foule exactement ? Même pour le noble, cela devenait difficile de le déterminer précisément, une quarantaine peut être. Sortant de son support une épée de guerre magnifiquement ouvragée, il s’engagea avec méfiance à prendre connaissance de l’identité exact de ses assaillants en traversant le champ de chaises et de tables disposés en vue d’un festin aux allures royales.
Soudain, un douleur aigu, amère ! Le goût du sang dans la bouche se fit de plus en plus fort tandis qu’il remarquait qu’il avait cessé d’avancer. Ses habits de belle facture devenaient pourpre au niveau du cœur, l’air ne parvenait plus et l’apnée provoquée commençait à devenir insupportable, ce fut alors qu’il remarqua qu’une dizaine de soldat portant le blason de la famille Manicanti l’observait. Dans un ultime effort, il leva son arme bien haut en signe de défis à ses agresseurs et entama d’avancer vers eux dans une succession de pas se faisant de plus en plus rapides. Un tir de fusil tenta de l’arrêter, en vain, suivi d’un autre qui l’atteignit à la jambe sans pour autant l’arrêter mais le noble s’avançait toujours jusqu’à arriver face à un soldat dont le fusil fumait encore de son infamie. En sang, au bord de la mort, l’ancien maître d’arme planta son épée dans le corps de son ennemi jusqu’à la garde avant de recevoir une salve de balle dans le dos. Lâchant la prise sur la poignée de son arme, le seigneur Di Letoni posa un genou au sol épuisé, son regard s’étant déjà voilé de noir. Un dernier tir lui traversa le dos et vint crucifier son cœur une nouvelle fois mettant un terme à la dernière vague d’énergie qu’il lui restait. Tandis que les soldats s’esclaffaient de la réussite de leur objectif, le noble serra dans un dernier geste symbolique un petit pendentif qu’il gardait toujours précieusement sous ses vêtements. Aidé par une violente frappe d’un des soldats dans les côtes, il chuta lentement sur le flanc retrouvant le contact de la sciure.
Venez ici ! On l’a eu !
La beauté du petit paradis forestier s’étaient envolés sous l’horreur de la guerre qui venait de s’y dérouler, laissant l’hideuse main de l’homin souiller chaque once du terrain des festivité. Un silence pesant s’installa l’espace de quelques secondes, celles nécessaires à Niello, qui s’était caché dans les bois alentours, pour voir son père allongé sur la sciure, la vie l’ayant quittée.
Un cri retentit alors… Un seul, celui d’un jeune homin à qui l’on venait de prendre un héro…
hrp
Bonne lecture
En plein cœur de la forêt verdoyante, une petite plaine avait su résisté à l’avancée permanente de la nature sur les lieux de vie homine, sans aucun doute, l’art matis à manipuler cette dernière avait donné un charme inégalable dans ce que certains n’aurait qu’appeler une clairière. Les arbres, les buissons, les pare-terres de fleurs, tout était prétexte à la beauté et à la subtilité des formes, les senteurs n’étaient pas en reste tant la moindre beauté de la nature rencontrée exaltait un parfum excellent. Assez vaste, ce petit paradis se voyait garni méthodiquement de multiples tentes de diverses tailles en installation, accueillant en leur sein diverses échoppes et autres membres du spectacles. Seul au milieu de ce chantier, un matis richement habillé à l’allure noble et strict se tenait fièrement debout à regarder l’horizon, quelques caprynis osant s’aventurer au loin. Se tournant pour rejoindre un petit banc, il fut rejoint par un matis aux allures plus guerrières, moins noble, plus servile.
Maître, les préparatifs pour la chasse sont prêts.
Bien, Maltus, tu as encore fait du très bon travail.
Le noble, bien qu’âgé, ne perdait pas un détail de ce qui l’entourait lui et son serviteur, l’œil aux aguets, certainement un réflexe acquis au cours de sa jeunesse. L’envie de s’asseoir semblait l’avoir cependant quitté et ils partirent tout deux faire quelques pas en plein cœur des préparatifs, observant les serviteurs courir à droite et à gauche les bras chargés de victuailles.
C’est pour cela que vous m’avez engagé, maître.
Le gibier sera important cette année, Maltus. L’hivers aurait été suffisamment doux pour donner envie à ces bêtes de se reproduire plus qu’à l’accoutumé. Qu’en est il des esclaves?
Ceux qui ne répondait pas aux exigences ont été préparé selon vos ordres, maître
Ce fyros… Comment s’appelle t’il déjà?
Plongé dans ses souvenirs, le noble se rappelait la rencontre avec celui là même dont il cherchait le nom, s’il n’avait pas reçu une formation idéal de maître d’arme, peut être ne serait il plus ici pour parler de lui, pensa t’il une nouvelle fois. Nombre de ses gardes du corps furent abattus alors qu’ils se croisèrent sur la route menant à Yrkanis, seul, ce fyros en avait abattu cinq à lui tout seul à l’aide d’une hache de guerre. Ce ne fut qu’au prix d’un combat extrême en terme d’intensité et stressant que le matis avait gagné et par la même occasion, en avait fait son esclave.
Frahor, maître.
Amusant ! J’avais oublié ce détail, ce peuple est si proche de la sous race qui peuple avec eux leur désert que certains parents ne prennent plus la peine de les différencier. Pourquoi ne l’a-t-on pas exécuté? Il a déjà tué trois de nos gardes, il y a quelques jours, il me semble.
Maître, c’est vous-même qui avez préféré l’offrir en trophée de chasse.
C’est vrai… J’avais omis ce détail, cela occupera la famille Di Manicanti à autre chose que ma perte.
Cela faisait plusieurs années que Maltus servait sous les ordres de son maître, d’abord sur le champ de bataille puis dans son domaine lorsque vint la retraite. Il avait au fil du temps appris à déchiffrer les expressions du visage de ce dernier, ce fut sans surprise qu’il comprit que l’oubli était entièrement feint. La famille Di Manicanti essayait de s’accaparer un peu de l’influence que possédait la famille qu’il servait en gagnant les faveurs de la cour royale, en complotant secrètement divers contrat d’assassinat. Certes, la plupart du temps, cela ne réussissait qu’à les rendre plus ridicule encore mais les derniers jours ne le rassuraient pas, les nouvelles étaient mauvaises et une guerre ouverte entre les deux familles, plus une utopie.
Bien, laisse moi Maltus et fais venir mon fils.
Je m’en occupe à l’instant, maître.
Maltus quitta son maître après un salut plein d’étiquette et d’un pas rapide s’engouffra dans l’une des plus grande tente installée dans la clairière. Plusieurs minutes s’écoulèrent tandis que le noble attendait mains jointes dans le dos laissant le silence se mêler à la douce musique que la brise jouait au contact de la végétation luxuriante. La symphonie cessa enfin lorsqu’un jeune homin s’approcha derrière lui, l’air à la fois impressionné, intimidé et avec, malgré tout, une lueur de fierté familiale qui ne vacillait pas.
Père, vous vouliez me voir?
Oui, Niello. Je veux que tu cesses de fréquenter cette servante.
Les mots ainsi prononcés avait le tranchant de l’arme la plus parfaite, atteignant sans mal le cœur de leur victime.
Mais père, je l’aime !
Il suffit ! Bientôt tu prendras la tête de la famille et il ne sera pas bon pour nos affaires qu’il soit connu que mon successeur flâne avec la populace.
Le jeune adolescent cachait à grande peine la colère qui le tiraillait de l’intérieur, son amour pour cette jeune et belle Maria n’était en rien un jeu. Encore une fois, son père avait relancé le sujet, cependant, quelque chose n’allait pas sans qu’il ne sache dire quoi.
Bien, père… J’ai compris. Maria et moi cesserons de nous voir si cela vous nuit…
Je l’espère pour toi mon fils, mon règne sur ce domaine touche bientôt à sa fin et je préfère te savoir prêt à l’assumer.
Le noble n’avait pas bougé d’un cil, le regard toujours autant alerte sur les animations qui l’entourait, dos à son fils.
Père, qu’y a-t-il? Vous n’êtes pas…
Mon fils, la famille Di Manicanti compte projeter un nouvel attentat contre notre famille durant la grande chasse d’aujourd’hui. Cette fois-ci, il semblerait que nous soyons leur cible…
Maudis soient ils ces enfants de dégénérés ! Mais père, si vous savez cela, pourquoi ne pas agir maintenant pour empêcher cela?
Malheureusement, mon fils, le dénouement de la bataille est déjà connu… On m’a rapporté aux aurores que la moitié de mes gens d’armes ont rallié la cause de ce maudit Salieri, ceux qui ne l’ont pas fait doivent déjà être mort à l’heure qu’il est.
Niello s’inquiétait de plus en plus ne sachant quoi faire, lui qui n’avait pas reçu le moindre enseignement militaire regrettait déjà d’avoir laissé sa mère lui faire son entière éducation, au grand dam de son père.
Nous n’avons qu’à nous cacher quelque part le temps qu’il oublie cette idée !
Fuir? Pour donner le sourire à cette famille de coupe gorge? Jamais la famille Di Letoni n’a fui lorsque le danger la mettait en péril et cela n’arrivera pas non plus aujourd’hui.
Le noble se tourna vers son fils, un sourire paternel ridant son visage tendrement et d’un geste assez lent mais ferme, il posa ses deux mains sur les épaules de Niello.
La guerre ne se fait pas sans mort, mon fils, sache le et il arrive qu’elle emporte bien plus qu’un simple soldat. Les traîtres ont envahi nos rangs pour rejoindre celui d’un ennemi qui paie certainement, ceux qui nous étaient dévoués et fidèles hier seront ceux qui nous poignarderont aujourd’hui… Mon fils, d’ici quelques heures, ta mère et moi ne seront certainement plus, il ne restera plus que toi comme représentant de notre famille, porteur de notre sang.
Père, ne dite pas çà !
Niello, il suffit ! Ne sois pas lâche face à ton destin ! Maltus a fait préparer le cerbère qui t’était destiné pour ta cérémonie de dresseur royale.
Un cerbère? Mais père, ils sont bien trop précieux pour qu’on…
Il n’y aura pas meilleur protecteur pour toi dans la forêt, tu finiras par le comprendre. Maintenant, va ! Maltus t’attend au centre de dressage depuis un moment déjà, il te donnera les informations dont tu auras besoin pour échapper à l’étau des soldats Manicanti.
Les larmes aux yeux, Niello regardait son père qui lui tournait à nouveau le dos. Ce fut en ayant conscience de le regarder pour la dernière fois qu’il se rendit compte combien il avait encore tant à lui dire. Mais le temps pressait, l’heure n’était plus aux papillonnages habituels et il savait… Il savait que celui qu’il vénérait comme un héro ne mentirait jamais sur un sujet aussi grave que celui ci. Ne sachant tout d’abord trop quoi faire, le jeune homin finit par partir en arrière en direction du manoir principal et des installations de dressage.
Adieu mon fils, la survie de la famille repose sur tes épaules.
Fièrement dressé, le noble reprit sa marche au travers du lieu des festivité, combien parmi les ouvriers et serviteurs allaient tenter de l’assassiner ? Observant chaque homin passant non loin de lui, il surveillait comme à son habitude silencieusement attendant que son fils s’éloigne suffisamment. Maitre d’armes par choix de son propre père, il n’en ressentait pas moins une profonde tristesse pour ce fils qu’il avait appris à aimer au fils des années derrière un masque de discipline. Cependant, la guerre était proche et un mensonge aussi important que celui de taire la vérité au sujet de sa propre mort pouvait faire plus que mal que perdre une partie de ses terres. S’isolant près d’un pare-terre de rose aux couleurs blanches et orangés, il relut pour la dixième fois un message reçu en plein cœur de la nuit, celui-ci annonçant la tragique disparition de son épouse. Le rapport signalait que l’escorte devant l’accompagner jusqu’à Yrkanis avait été la cible d’une fusillade et les corps jetés en offrande aux kitins des environs. Une méthode digne des Manicantis…
Jena, pardonne moi les fautes que j’ai commis dans le passé et protège mon fils de cet avenir si sombre qui s’annonce pour lui…
La détonation d’un tir de fusil brisa la magie de l’effervescence qu’engendrait la préparation des festivités, très rapidement suivi par des cris paniqués au sein des serviteurs. Une seconde détonation retentit suivi ensuite d’un véritable déluge de mort, combien de fusils tiraient sur la foule exactement ? Même pour le noble, cela devenait difficile de le déterminer précisément, une quarantaine peut être. Sortant de son support une épée de guerre magnifiquement ouvragée, il s’engagea avec méfiance à prendre connaissance de l’identité exact de ses assaillants en traversant le champ de chaises et de tables disposés en vue d’un festin aux allures royales.
Soudain, un douleur aigu, amère ! Le goût du sang dans la bouche se fit de plus en plus fort tandis qu’il remarquait qu’il avait cessé d’avancer. Ses habits de belle facture devenaient pourpre au niveau du cœur, l’air ne parvenait plus et l’apnée provoquée commençait à devenir insupportable, ce fut alors qu’il remarqua qu’une dizaine de soldat portant le blason de la famille Manicanti l’observait. Dans un ultime effort, il leva son arme bien haut en signe de défis à ses agresseurs et entama d’avancer vers eux dans une succession de pas se faisant de plus en plus rapides. Un tir de fusil tenta de l’arrêter, en vain, suivi d’un autre qui l’atteignit à la jambe sans pour autant l’arrêter mais le noble s’avançait toujours jusqu’à arriver face à un soldat dont le fusil fumait encore de son infamie. En sang, au bord de la mort, l’ancien maître d’arme planta son épée dans le corps de son ennemi jusqu’à la garde avant de recevoir une salve de balle dans le dos. Lâchant la prise sur la poignée de son arme, le seigneur Di Letoni posa un genou au sol épuisé, son regard s’étant déjà voilé de noir. Un dernier tir lui traversa le dos et vint crucifier son cœur une nouvelle fois mettant un terme à la dernière vague d’énergie qu’il lui restait. Tandis que les soldats s’esclaffaient de la réussite de leur objectif, le noble serra dans un dernier geste symbolique un petit pendentif qu’il gardait toujours précieusement sous ses vêtements. Aidé par une violente frappe d’un des soldats dans les côtes, il chuta lentement sur le flanc retrouvant le contact de la sciure.
Venez ici ! On l’a eu !
La beauté du petit paradis forestier s’étaient envolés sous l’horreur de la guerre qui venait de s’y dérouler, laissant l’hideuse main de l’homin souiller chaque once du terrain des festivité. Un silence pesant s’installa l’espace de quelques secondes, celles nécessaires à Niello, qui s’était caché dans les bois alentours, pour voir son père allongé sur la sciure, la vie l’ayant quittée.
Un cri retentit alors… Un seul, celui d’un jeune homin à qui l’on venait de prendre un héro…
hrp
Bonne lecture
Amatsu O'Nehly, Vieux tryker borgne des Lacs
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
Père de nombreux enfants
"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."
Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."