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La Glorieuse Atys : un départ, une promotion

Posted: Fri Nov 10, 2006 3:15 pm
by fafa91
"Jbaax"...
"Jbaax"...
Faw murmurait ce nom afin de s'en imprégner. Assis sur une dune quelque part entre Pyr et Oflovak, Faw contemplait l'horizon. On apercevait au loin les franges de l'Ecorce près des quatre chemins. Un gingo hurlait au loin, foudroyé probablement par un Goari. Atys était là, vivante, a ses pieds.
Les yeux brillants, un flot de souvenirs venait submerger ses pensées. Il avait quitté une heure auparavant le hall de guilde, rue Dexton, après une réunion avec les quelques Glorieux qui restaient.
Faw se remémorait les bons souvenirs. Ils étaient certes lointains mais bien présents dans sa mémoire. Il revoit son Chef partant à l'assaut des Karavaniers ou des Kitins avec la même ferveur, le même entrain, à la tête d'une troupe d'homins Glorieux, prêts à le suivre n'importe où. Ce Chef qui hurlait ce cri de guerre, tiré d'un ancien chant Fyros et devenu le chant de la Glorieuse, auquel toute la guilde se ralliait:

« tant que l'air emplira nos poumons,
nos coeurs fiers et justes battront à l'unisson,
et tant qu'à la nuit succèdera le jour,
nous lutterons encore et toujours ! »

Faw avait rarement appelé Jbaax par son nom, il l'appelait toujours "Chef". Non pas par un aveuglement quelconque mais ce fut d'abord par jeu et puis finalement ce nom s'était imposé car Jbaax etait réellement un vrai chef.
Toujours proche de ses homins, jamais un mot plus haut que l'autre sachant gérer nombre de conflits aussi bien externes qu'internes à la guilde. Oh oui, le chef en a passé du temps en palabres !
Et puis Faw se souvint de ces expéditions mémorables aux cotés de Jbaax, les sorties forage avec l'Alliance Kami autour de Thésos afin de ramener des matières premières pour les artisans. Et plus tard les primes...toujours pour alimenter les artisans en matières exceptionnelles afin d'avoir le meilleur matériel. Et puis les chasses de guilde, les combats contre les bandits, la bataille qui nous permit de remporter notre Avant Poste de la Forêt Brûlée...et la bataille qui nous le fit perdre. Faw se rendit compte que son chef avait toujours été là, à chacun de ses instants, comme une figure de proue, un phare dans la nuit, un repère pour toute la guilde...Et maintenant ce chef avait disparu.
Déçu par la mort de l'Alliance Kami, le déchirement de guildes anciennement amies et complices, le départ de nombreux homins de la guilde, pour beaucoup des piliers de celle-ci, bref une accumulation d'évènements qui font que le Chef a fini par craquer. Il avait décidé d'aller explorer les nouvelles Terres, partir en reconnaissance au nom de la guilde en quelque sorte, se frotter de nouveaux à des kitins belliqueux.
Faw savait bien, lui, que le Chef voulait fuir ces images sombres qui lui taraudaient l'esprit, ces images d'un temps passé et révolu qu'ils ne retrouveront jamais.
Lors de cette dernière réunion de guilde, le Chef avait fort justement désigné Heneus pour le remplacer. Un choix que Faw approuvait. Et pour cause. C'est Faw qui vait recruté Heneus et il n'en était pas peu fier. Faw n'a jamais recruté à tour de bras. Il prenait le temps de discuter avec l'homin, le sonder à son insu pour se rendre compte s'il etait digne de rejoindre la Glorieuse Atys. Et Heneus s'était montré naturellement digne de la guilde. Il avait remporté au fur et a mesure la confiance de tous les homins. Il avait beaucoup voyagé sur Atys, connaissait un nombre innombrable de choses, bien plus que Faw lui-meme. Lorsque le Chef désigna le nouveau chef, ce fut comme une évidence, le seul choix possible.
Mais le dilemme de Faw etait qu'il aurait beaucoup de mal a appelé Heneus "chef". Alors Heneus resterait Heneus, Jbaax resterait a jamais le "Chef", et Faw pensait que les choses seraient parfaites ainsi.

Re: La Glorieuse Atys : un départ, une promotion

Posted: Mon Nov 13, 2006 10:49 pm
by maje920
Un soir, 1 rue Dexton, Pyr


Quatre glorieux s’étaient retrouvés pour un évènement dans le hall de la guilde. Un évènement qui, lui, n’avait rien de glorieux. Ils étaient assis en cercle à côté du feu de cheminée, dont les flammes dansantes ne faisaient qu’épaicir l’atmosphère régnant en ces lieux.
Le jeune Maago, avec Fawbrhysse à sa gauche et Heneus à sa droite, faisait face au chef. La conversation avait commencé comme toutes celles que l’on pourrait imaginer après de longues retrouvailles. Maago se délectait de ces discutions traitant de l’apogée de ‘la Glorieuse’, avec leurs récits de batailles contre les karavans et l’empire, les chasses et les opérations forage. En effet il n’avait pas connu ces temps de grâce ou la Glorieuse faisait vibrer l’écorce d’Atys.

L’histoire du jeune Maago avait débuté au moment précis ou il pensait qu’elle allait se terminer. Lors de l’exile de quelques uns des siens dans quelque lieu égaré du désert, il avait été laissé derrière lorsqu’il s’était évanoui d’épuisement. Il se réveilla peu à peu à cause d’une douleur qui le lançait dans les jambes. Il ouvrit les yeux avec difficulté pour voir une meute de varynx autour de lui. Son attention se porta sur sa jambe en sang, un varynx voulant évaluer l’état de son futur repas. Quand soudain les varynx levèrent la tête de concert. Un cri se faisait entendre, d’abord éloigné, il se rapprochait rapidement. Un homme courait vers lui vêtu d’une armure noire et portant une hache. L’homme se propulsa d’une foulée au milieu des bêtes attirant leur attention à coup d’insultes. Le jeune garçon était tout d’abord étonné qu’un homme se trouva dans cette partie du désert, mais il l’était encore plus de voir cet homme en question au milieu d’une dizaine de ces bêtes, en train de sourire a pleines dents en se moquant d’elles et faisant mine de vouloir les caresser sous le menton. Jouant du moulinet avec sa hache au milieu des varynx, le guerrier l’abattit d’un coup sur la tête du premier et remonta en diagonale sur la tête de celui d’à côté qui fut également tranchée. Profitant de l’effet de surprise il en tua deux autre en blessa mortellement un troisième. En une seconde à peine ce guerrier avait diminué de moitié le nombre de ses assaillants. Deux varynx reculaient alors que la hache s’abattit une fois de plus sur l’un d’eux, s’élança sur le plus proche et le tua avec une facilité déconcertante. Quant aux fuyards l’un d’eux fut rattrapé par ladite hache.
Le guerrier s’approcha de Maago et sans rien dire, lui pansa la jambe et le mit sur son dos. La traversée fut longue et pénible, le silence du désert ne fut brisé qu’une fois par le guerrier qui donna son nom « Jbaax », Maago lui répondit de son nom également et plus un seul mot ne fut prononcé de toute la traversée.
Arrivé à Pyr Maago le suivait toujours. Il marchait derrière lui dans les rues et voyait avec surprise un grand nombre de personnes s’incliner ou lancer du riz sur son passage. Cela l’intriguait. Qui était donc ce guerrier qui l’avait sauvé. Le guerrier en question l’emmena dans un bâtiment, où, au dessus de la porte l’on pouvait lire : La Glorieuse Atys. Une fois à l’intérieur, pour une raison inconnue, il se sentit comme chez lui, une ambiance de joie et de sérénité émanait de ces lieux. A notre arrivée certains se retournèrent, quelques uns fabriquaient des colliers, d’autres continuèrent quelque discussion et un dernier était en train de se rouler par terre avec des yubos. C’est à ce moment que le jeune Maago entendit Jbaax parler pour dire : « Je vous présente Maago, un nouveau glorieux. » Maago découvrit alors que le guerrier qui l’avait sauvé était en fait le chef d’une des plus grandes guildes d’Atys. Dès lors, du au grand respect qu’il lui portait, Maago ne l’appela plus que Chef et resta un membre de la Glorieuse Atys.

Assi devant son chef Maago buvait toutes ces paroles, bien qu’il ne puisse se résoudre à les accepter. Son chef voulait partir et quitter son poste. Chose inconcevable que Maago ne pouvait envisager. Le chef disait qu’il se sentait fatigué de sa vie d’homin et ne savait plus que faire de ses journées passées sur l’écorce, presque tout ce en quoi il croyait faisait maintenant partie du passé. Il nous révéla donc qu’il comptait se retirer dans les anciennes terres d’Atys et que pour cette raison il voulait effectuer une passation de pouvoir afin que la guilde puisse continuer d’exister. Car plus que toute au monde il ne voulait pas voir la guilde disparaitre. Dans un grand moment d’émotion Heneus accepta la dernière requête du chef qui serait de le remplacer, bien que l’on sentit qu’il ne le faisait pas de gaité de cœur. Suivit une ovation pour le nouveau chef.
Le chef, comme l’avait toujours appelé Maago, ne mit par la suite que peu de temps à les quitter pour entamer son long voyage. Bien que triste Maago n’était pas déçu de le voir partir. Il avait connu son chef seul voyageant sur l’écorce et vu sont départ comme un retour aux sources.

Et qui sait il reviendra peut être un jour prochain avec derrière lui un tout jeune homin.

Re: La Glorieuse Atys : un départ, une promotion

Posted: Tue Nov 14, 2006 6:20 am
by raschka
Le soleil dans les rues de Pyr. Aucun Homin n'est assez fou pour s'exposer à ses cruelles morsures en cette heure de l'après-midi. Aucun? Non, d'un pas lourd, un homin s'extrait d'un hall de guilde, et se dirige vers les bains publics.
Lentement, après s'être débarrassé de ses vêtements, Heneus se glisse dans l'eau chaude, laissant la chaleur et l'humidité détendre ses muscles et purifier son esprit.
Doucement, presque à regret, il prend une profonde inspiration et ferme les yeux avec une infinie lenteur. Une sensation familière d'assoupissement, les oreilles qui deviennent sourdes au monde extérieur, l'Homin sens qu'il entre en transe méditative profonde.

Lentement, les images arrivent devant ses yeux. Des souvenirs, lointains, brouillés, des bribes d'anciennes visions envoyées par Ma-Duk, des fragments d'images de batailles, de chasses, d'apprentissage, de vie de famille... Ses souvenirs des anciennes et des nouvelles Terres, d'avant et d'après sa première mort et son arrivée a Pyr l'assaillent.
Puis, obéissant à un ordre invisible de sa volonté, les images se fixent, deviennent plus nettes, et se recentrent sur des souvenirs particuliers, des souvenirs encore récents : Des visages, des voix, des groupes marchant dans le désert, des homins en train de forer, créer des armes, des armures, tout l’équipement nécessaire a la vie d’une guilde.
Il se rappelle…Samm, Achilleos, Sumsargon, Ludos, Youl, Lames, Antropia, Legef, Zyon…tant de noms qui ne sont plus que des souvenirs, des compagnons qui étaient la et ne le sont plus depuis trop longtemps maintenant.

Puis, d’autres lieux, d’autres Homins.

Pyr, un soir d’Automne, prêt de l’autel kami. Le visage bienveillant d’un fier Fyros, ses paroles suaves, ses questions délicates et précises, et surtout, la dernière, la plus importante


"Jures-tu allégeance a la guilde La Glorieuse Atys, a ses officiers et a son chef Jbaax ? Jures-tu de la suivre, dans la vie comme dans la mort, jusqu'à ce que ta graine de vie soit flétrie ou que les évènements t’obligent à nous quitter ?"

La réponse avait été immédiate, sans hésitation et définitivement positive. Quelques secondes après, l’homin lui avait tendu un blason à coudre sur son armure, témoignant de son allégeance a l’une des plus puissantes guildes d’Atys.

Quelques mois avaient suivis, entre entraînement, apprentissage d’Atys, services rendus à la guilde, création d’un équipement adapté a ses faibles capacités. Puis, la guerre était venue, et les homins s’étaient entre-déchirés dans trois zones des anciennes terres, sous la conduite des leaders de chaque faction, pendant que les foreurs tentaient d’extraire des matières premières particulières du sol rouge de sang des champs de batailles.
Heneus revoyant Jbaax, fonçant en première ligne des guerriers de la Glorieuse, Epée Ardente en main, armure noire devant les lignes kamistes, un chef qui chantait en massacrant,un chant de guerre qui faisait vidrer leurs coeurs et trembler leurs ennemis :


"tant que l'air emplira nos poumons,
nos coeurs fiers et justes battront à l'unisson,
et tant qu'à la nuit succèdera le jour,
nous lutterons encore et toujours !"

Jbaax devant lequel peu de Karavaniers restaient pour se défendre, sous les coups duquel même les plus puissants champions de la faction ennemie tombaient.
Puis, une période de liesse, et d’autres batailles, la prise de contrôle d’un avant-poste en territoire Fyros, des chasses aux créatures de haut niveau, et la désertion de la guilde qui guettait.

Heneus se souviendrait toujours de ce jour. Parti pour deux cycles entiers en voyages dans les anciennes terres sur invitation des kamis, il était revenu pour trouver une guilde brisée, dissolue, dont les derniers fidèles peinaient à garder la tête haute face aux autres guildes kamistes et aux suivants de la karavan. Ce soir la, le chef était absent, et les officiers s’étaient réunis avec ceux de la Garde des Kamis. Les deux guildes furent fusionnées, donnant naissance a la Garde Atysienne. L’avant poste de la Glorieuse, si durement acquis, fut attaqué par la nouvelle garde et pris à son compte.
Heneus, la mort dans l’âme, suivit le mouvement, se joignant à cette nouvelle guilde, un seul Homin, Fawbrhysse, restant à la Glorieuse, gardien du souvenir, et témoin de l’invulnérabilité de celle-ci.

Quelques cycles plus tard, l’écorce avait tremblé : Jbaax était de retour !
Immédiatement, Heneus s’était rallié à la Glorieuse, qui, il le pensait, allait renaître sous la houlette de ce chef intrépide.
Mais, rapidement, ses espoirs s’étaient effondrés. L’homin qui avait un jour été le plus fier des Fyros, le plus puissant Guerrier marchant sur l’écorce, un de ses meilleurs diplomates, n’était plus que l’ombre de lui-même.

Une réunion de guilde avait été organisée. Les quatre membres de la Glorieuse s’étaient réunis dans le hall, pour discuter de l’avenir de la guilde. Fawbrhysse, Maago, Jbaax et Heneus, assis en cercle devant le feu qui brûlait joyeusement dans un coin du hall.
Le chef avait pris la parole, et, malgré ce petit feu, et le soleil qui tombait depuis une lucarne dans le toit du hall, l’atmosphère était devenue glaciale. Ses mots étaient durs, sans ambages, et sa décision, mûrement réfléchie, était sans appel : Jbaax quittait l’écorce connue, pour prendre de longes et bonnes vacances dans les anciennes terres auxquelles l’accès venait d’être ouvert.

Une longe période de remémoration de poignants souvenirs avait suivi, puis, la question qui brûlait les lèvres de certains n’ayant même pas pu être posée, Jbaax s’était tourné vers Fawbrhysse, puis vers Maago, et leur avait tour a tour demandé s’ils voulaient bien qu’Heneus devienne le nouveau chef. Aucun des deux n’avait protesté.
Enfin, les yeux brillants, il s’était tourné vers Heneus et, la voix mal assurée, lui avait posé une unique question. [/i]

"Heneus ! Acceptes-tu de devenir, dès à présent, chef de la Glorieuse Atys ? "

La boule qui montait depuis quelques secondes dans la gorge du Guérisseur se bloqua, le forçant à se reprendre avant de répondre.
Une décision difficile, qui modifierait toute sa vie, ses rapports avec ses amis, et même avec ses ennemis. Une lourde responsabilité. Mais une petite voix s’était éveillée dans son esprit : Une guilde n’était qu’une grande famille, et il avait toujours réussi à gérer la sienne avant ce jour fatal ou… Se refusant de penser à ce jour, Heneus répondit, d’une voix chargée d’émotion qu’il acceptait le poste.
A ses mots, presque à regrets, Jbaax détacha lentement le blason de chef qui ornait sa superbe armure noire, et, respectueusement, l’épingla sur le gilet léger resplendissant d’Heneus.
Les membres de la guilde s’étaient levés, pour acclamer le nouveau chef, leurs encouragements et félicitation résonnant dans toute la rue Dexton.

Le chef s'en vas...
...vive le nouveau chef

Maintenant, Heneus était en train de méditer sur son avenir et celui de la guilde, et pensait à beaucoup de choses. En particulier, il faudrait recruter, et surtout, nouer des alliances solides avec le reste des guildes kamistes, et des accords de commerce et de paix avec les neutres.
Satisfait, il ouvrit les yeux, couru jusqu'à son appartement, et s’effondras d’un sommeil sans rêves.