"Mais qu'est ce qui lui a pris ?"
Il traversa la pièce une nouvelle fois nerveusement.
"j'aurai dû la tenir dès le début pour éviter ce dérapage... Je la connais depuis longtemps pourtant. Déjà lorsque l'on était à Zora elle savait se mettre dans les pires situations.... Alors maintenant à Yrkanis, avec les protocoles Matis, j'aurai dû me douter qu'elle allait faire une bétise... Et avec cela le prince semblait hérissé contre les Zoraïs qui vivent à Yrkanis et qui ont fait allégeane à Jena, ainsi qu'à notre Roi..."
Les pas s'enchainaient dans la pièce. il se dirigea vers le bureau, qui lui servait plus réguilièrement d'établis pour confectionner des bijoux que de support d'écriture.
il chercha un instant les ustensiles d'écriture sous les monticules de restes de matières, de bijoux ratés, de sachets de matières en attente. Il saisit sa plume, ainsi que son encre la plus pure.
Il comença à griffoner quelques lignes.
Sa main s'abbatit sur la feuille de fibres tressées et la froissa violemment.
"Ca ne va pas"
le cycle se reproduisit plusieurs fois, les feuilles s'accumulaient au même rythme sur le sol.
Après plusieurs échec il saisit la dernière feuille qui n'avait pas connu le même sort que ses prédécesseurs. il l'a tenait presque fièrement, avec autant de respect qu'un des bijoux qu'il travaillait depuis tellement longtemps.
Missive wrote:
Ser Prince Stevano,
Cette lettre pourrait être une entorse au protocole, j'en suis conscient, et si sentances devaient en découler, je les assumerai humblement.
Je ne peux malheureusement pas rester muet à l'évènement qu'il s'est produit il y a quelques jours près de l'autel Karavan de natae, suite à la course de mektoubs que nous avons disputer, et que vous avez brillament remporter.
Suite à cette course, plusieurs Homines et Homins sont venus pour vous rencontrer. Parmi eux une Zoraï nommée Mysomya a fait preuve d'un manque de respect intolérable à votre égard.
Cette Zoraï, je l'ai connu il y a très longtemps, pendant notre enfance dans les rues de Zora. Même si nous ne sommes pas intimes, je pense la connaitre mieux qu'aucun Matis à votre service. Nous avons connu beaucoup de mésaventures ensemble, nous avons traversé des épreuves difficiles.
Malgré son manque cruel de courtoisie et de connaissance des protocoles Matis, elle est une compagne d'aventure fidèle, sur qui l'on peut toujours compter. Aucune peur n'envahit son coeur face aux ennemis et c'est une lame excessivement adroite. Depuis qu'elle vit sur Yrkanis, elle a toujours su servir au mieux le Roi, la maison qu'elle a rejoint, ainsi que protéger les possessions des différentes Maisons Matis assaillis par les adorateurs des Démons Kamis.
Je suis conscient que le geste qu'elle a eu à votre égard, Prince, est inadmissible pour une suivante du Roi, mais je vous implore d'être clément, de la punir de manière exemplaire, sans surcharger la peine. Ce geste représenterait pour la communauté Zorai d'yrkanis à votre service, un geste juste, mais reconnaissant des services que nous avons grands plaisirs à rendre à chaque Matis.
Je me tiens à votre disposition si vous avez la bonté de me convoquer à un entretien, ou pour rencontrer un de vos serviteurs. De plus je suis pret à parcourir la surface de l'écorce, ainsi que tous les souterrains, pour tenter de remplacer votre monture blessée lors de l'incident. De surcroit si un jour vous venez à manquer de bijoutiers dans les rangs des artisans de la cour, je m'engage à vous offrir dans les plus brefs délais, des bijoux de la meilleure qualité que je suis capable de confectionner, pour vous, ainsi que pour vos gardes. Enfin, si mes talents de mages peuvent vous être utiles pour une escorte, ou simplement ouvrir un chemin difficile lors d'un de vos voyages, je mettrai ma vie en péril pour servir mon Prince.
En espérant ne pas vous avoir fait perdre un temps précieux, je vous salue Prince.
Zenchiddah, mage Zorai au service de la Maison des Jardins d'Atys.
Il scella la lettre avec une cire verte, qu'il frappa de deux sceaux : celui de la Maison des Jardins d'Atys, ainsi que son sceau personnel.
Zenchiddah enfila son uniforme de guilde, car cette lettre n'était pas pour lui qu'un simple courrier destiné à n'importe qui, mais au Prince lui-même.
Il se dirigea vers la porte, prit le chemin de l'arbre royal. Il salua le plus courtoisement possible le garde situé à l'entrée du palais, et lui remit la lettre en le suppliant presque de faire tout son possible pour que ce plis parvienne bien au Prince Stevano en personne.