Après la fête
C'est le soir
La fin d'une journée de fête
Il y a encore des lueurs
Et l'on distingue la paleur
De ce visage que reflète
Un miroir
Ballons bleus
Par la fenêtre l'on discerne
Les luminions que l'on décroche
Sur le visage qui s'approche
Un long doigt glisse sur les cernes
Ombres bleues
Plénitude
La nuit d'Atys est le grand rêve
Où s'abandonnent les homins
Plus de reflet, de grise mine
En ces longues heures de trève
Solitude
[poésie] Après la fête
Moderator: Chroniques d'Atys
[poésie] Après la fête
Last edited by monwalker on Mon Aug 29, 2005 9:20 pm, edited 1 time in total.
Oscar de l'Ormeray
* L'Art et la matière *
* L'Art et la matière *
Re: [poésie] Après la fête
Assis dans les herbes hautes de Towerbridge, Lex profitait des derniers rayons du soleil automnales. Bientot l'hiver serait là, il serait temps de repartir vers les lacs...
Il ne pouvait se résigner à quitter ce lieu où il avait vécu tant de choses.
C'est en effet en ce lieu qu'il avait dû affronter pour la première fois une invasion de Kitins.
" J'ai perdu tant d'amis ici qui gisent aux pied de ces arbres centenaires, tombes sans nom, livrées à la nature cruelle qui recouvre irrémédiablement les souvenirs du passé".
De fait plus aucune trace ne trahissait la violence des combats qui jadis avaient fait trembler l'ecorce en ce lieu.
Malgrè les cicatrices toujours vives de son coeur, Lex ne pouvait s'empêcher d'y revenir chaque année.
De façon étrange, en nul autre endroit il ne ressentait une telle plénitude...
Contemplant la cime des arbres, qu'une douce brise faisait légèrement bouger, les vers du poête Matis Oscar de l'Ormeray lui revinrent à l'esprit...
"plenitude...
la nuit d'atys est un grand rêve...
où s'abandonnent les homins...
plus de reflet, de grise mine...
en ces longues heures de trêve...
solitude..."
Il lui arrivait parfois de croiser ce noble Matis érudit en ce lieu.
Ses poêmes étaient connus dans tout Atys, on racontait même que certains Fyros les appréciaient.
Peut être avait il composé ces vers magnifiques inspiré par la beauté mystérieuse de ces lieux.
Au loin résonnait l'écho des hurlements mélodieux de quelques gibbai dont personne n'avait jamais pu expliquer la présence en ce lieu.
Certains distinguaient dans ces hurlement des chants mythiques dont le sens était perdu à jamais.
La nuit était tombée.
Un Tryker perdu dans ses rêveries gisait dans l'herbe.
Lex dormait à coté de son Mektoub d'un sommeil profond empli de songe.
Lex O'Biroy.
Il ne pouvait se résigner à quitter ce lieu où il avait vécu tant de choses.
C'est en effet en ce lieu qu'il avait dû affronter pour la première fois une invasion de Kitins.
" J'ai perdu tant d'amis ici qui gisent aux pied de ces arbres centenaires, tombes sans nom, livrées à la nature cruelle qui recouvre irrémédiablement les souvenirs du passé".
De fait plus aucune trace ne trahissait la violence des combats qui jadis avaient fait trembler l'ecorce en ce lieu.
Malgrè les cicatrices toujours vives de son coeur, Lex ne pouvait s'empêcher d'y revenir chaque année.
De façon étrange, en nul autre endroit il ne ressentait une telle plénitude...
Contemplant la cime des arbres, qu'une douce brise faisait légèrement bouger, les vers du poête Matis Oscar de l'Ormeray lui revinrent à l'esprit...
"plenitude...
la nuit d'atys est un grand rêve...
où s'abandonnent les homins...
plus de reflet, de grise mine...
en ces longues heures de trêve...
solitude..."
Il lui arrivait parfois de croiser ce noble Matis érudit en ce lieu.
Ses poêmes étaient connus dans tout Atys, on racontait même que certains Fyros les appréciaient.
Peut être avait il composé ces vers magnifiques inspiré par la beauté mystérieuse de ces lieux.
Au loin résonnait l'écho des hurlements mélodieux de quelques gibbai dont personne n'avait jamais pu expliquer la présence en ce lieu.
Certains distinguaient dans ces hurlement des chants mythiques dont le sens était perdu à jamais.
La nuit était tombée.
Un Tryker perdu dans ses rêveries gisait dans l'herbe.
Lex dormait à coté de son Mektoub d'un sommeil profond empli de songe.
Lex O'Biroy.
Re: [poésie] Après la fête
Avant de quitter son appartement, il vérifia une dernière fois son équipement. C'était un soir semblable à tous les autres. Il refaisait les mêmes gestes, comme à chaque fois, comme à chaque départ pour une période de forage depuis plus de deux ans. Et comme d'habitude, il irait sur les terres fertiles de Towerbridge, où il passerait encore de nombreuses heures à forer. Et pourtant... Ce n'était pas tout à fait comme d'habitude. Une émotion particulière tenaillait Oscar ce soir-là, tandis qu'il inspectait ses outils. Sa pioche était encore vivante, bien que faible. Elle tiendrait encore ce soir et demain... Ce serait suffisant. Cette pioche-ci tiendrait "jusqu'au bout"... jusqu'à la fin.
En avait-il usé des pioches à Towerbridge ! En avait-il remué de la terre, creusé des trous, extrait des sources... Et les Bagnards ! Ces "piétineurs de sources" comme il les appelait... Combien de fois avait-il pesté contre eux ! Tandis qu'il refermait la porte de son appartement, Oscar fut submergé par les souvenirs de ces années passées à Towerbridge. Il revoyait la beauté des paysages aux couleurs changeantes... Tower si paisible sous la neige, exhubérant sous les fleurs et les parfums au printemps, inondé de soleil l'été, avec ces violents orages qui forçaient à réfugier les mektoubs sous l'arche, et puis l'automne... Saison magnifique. De loin celle qu'il préférait, non seulement pour l'ambre, qui était plus luisante, plus forte, mais pour la magie des couleurs, ces ciels gris-gingo, avec des reflets violets, et qui viraient à l'or étincelant le soir, tandis que les arbres aux feuilles rouges flamboyaient sous la pluie...
Towerbridge... En passant la porte d'Yrkanis, Oscar retrouvait ses premières impressions de jadis, cette exaltation mêlée de frayeur, comme quatre ou cinq ans plus tôt, la première fois qu'il avait osé franchir les barrières de la ville. Seryz, sa fidèle monture, connaissait si bien la route qu'il n'était plus besoin de la guider, de la rassurer. Elle choisissait d'elle-même le meilleur chemin, savait éviter les ragus et les gingos, ne s'effrayait plus des cris puissants des kipees croisés en contrebas du Tertre des Psykoplas. La routine... Et pourtant non, tout semblait neuf, nouveau, Oscar regardait chaque détail tout au long du trajet comme s'il les voyait pour la première fois. Car en réalité, ces impressions si vives des "premières fois", qui marquent la mémoire à jamais, sont si proches en intensité de celles de la dernière fois, du dernier jour, de l'instant ultime avant la fin... Oui, cette fois-ci, ce serait un peu la fin.
Bien entendu, parvenir enfin à dépasser le stade du forage des matières du quinzième cercle, c'était l'aboutissement d'années d'efforts. Bien entendu, c'était la récompense tant désirée, si souvent rêvée, après tout ce temps ! C'était une grande joie dont Oscar savourait à l'avance le goût délicieux. Oui, sans aucun doute, cette fois-ci, il allait enfin l'obtenir son titre de foreur avancé, et comme ce serait drôle de voir les grands yeux écarquillés de surprise de son instructeur à Yrkanis ! Oui...
Towerbridge, enfin ! Quel bel endroit ! Comme elle était belle cette combe ! Belles ces collines. Comme ce promontoire herbeux, avec son arche naturelle, était à la fois imposant, fier, et si doux, si rassurant... L'endroit idéal pour mettre les bêtes à l'abris des prédateurs. Oscar se sentait submergé de sentiments mêlés. Cet endroit, où il avait passé tant de temps, vécu tant de choses, noués tant d'amitiés, il le délaisserait bientôt, demain peut-être. Il irait sans doute dans le Marais, retrouver les paysages jadis entrevus au sud du pays, près du campement des Embourbés... Mais là, maintenant, en cet instant, il contemplait Towerbridge. Il le contemplait comme peut-être jamais il ne l'avait fait avant. Il ne faisait pas simplement qu'admirer son paysage, comme les premières fois... Il savourait chaque seconde, chaque détail, le moindre souffle... Il lui semblait goûter jusqu'à l'âme même de ce lieu qui, plus qu'une simple bande de terre, était comme un être vivant, qui respirait, qui comprenait, qui ressentait les mêmes émotions que lui.
- Towerbridge... Mon ami. Mon ami proche, mon confident, qui a tout partagé avec moi, qui connait mes amis, mais aussi mes silences, qui sait mes secrets... Demain, sans doute, je partirais au loin, dans le sud. J'irais forer là-bas. Et toi, Towerbridge, tu seras là, avec moi, dans mon coeur, pour toujours et à jamais !
- - - - - - - - - - - - -
[HRP] ce texte pour répondre à Lex et le remercier de son beau texte. J'ai hésité avant de publier le poème ci-dessus, parce qu'il est triste, et aussi parce que je n'étais pas du tout sûr que des gens apprécieraient de lire des poésies sur ce forum... Alors voilà, c'est vrai, Tower a toujours été une grande source d'inspiration pour moi, dans des moments légers et joyeux, et aussi des moments plus difficiles. Si mes poèmes ne déplaisent pas trop, j'en posterais encore...
[/HRP]
En avait-il usé des pioches à Towerbridge ! En avait-il remué de la terre, creusé des trous, extrait des sources... Et les Bagnards ! Ces "piétineurs de sources" comme il les appelait... Combien de fois avait-il pesté contre eux ! Tandis qu'il refermait la porte de son appartement, Oscar fut submergé par les souvenirs de ces années passées à Towerbridge. Il revoyait la beauté des paysages aux couleurs changeantes... Tower si paisible sous la neige, exhubérant sous les fleurs et les parfums au printemps, inondé de soleil l'été, avec ces violents orages qui forçaient à réfugier les mektoubs sous l'arche, et puis l'automne... Saison magnifique. De loin celle qu'il préférait, non seulement pour l'ambre, qui était plus luisante, plus forte, mais pour la magie des couleurs, ces ciels gris-gingo, avec des reflets violets, et qui viraient à l'or étincelant le soir, tandis que les arbres aux feuilles rouges flamboyaient sous la pluie...
Towerbridge... En passant la porte d'Yrkanis, Oscar retrouvait ses premières impressions de jadis, cette exaltation mêlée de frayeur, comme quatre ou cinq ans plus tôt, la première fois qu'il avait osé franchir les barrières de la ville. Seryz, sa fidèle monture, connaissait si bien la route qu'il n'était plus besoin de la guider, de la rassurer. Elle choisissait d'elle-même le meilleur chemin, savait éviter les ragus et les gingos, ne s'effrayait plus des cris puissants des kipees croisés en contrebas du Tertre des Psykoplas. La routine... Et pourtant non, tout semblait neuf, nouveau, Oscar regardait chaque détail tout au long du trajet comme s'il les voyait pour la première fois. Car en réalité, ces impressions si vives des "premières fois", qui marquent la mémoire à jamais, sont si proches en intensité de celles de la dernière fois, du dernier jour, de l'instant ultime avant la fin... Oui, cette fois-ci, ce serait un peu la fin.
Bien entendu, parvenir enfin à dépasser le stade du forage des matières du quinzième cercle, c'était l'aboutissement d'années d'efforts. Bien entendu, c'était la récompense tant désirée, si souvent rêvée, après tout ce temps ! C'était une grande joie dont Oscar savourait à l'avance le goût délicieux. Oui, sans aucun doute, cette fois-ci, il allait enfin l'obtenir son titre de foreur avancé, et comme ce serait drôle de voir les grands yeux écarquillés de surprise de son instructeur à Yrkanis ! Oui...
Towerbridge, enfin ! Quel bel endroit ! Comme elle était belle cette combe ! Belles ces collines. Comme ce promontoire herbeux, avec son arche naturelle, était à la fois imposant, fier, et si doux, si rassurant... L'endroit idéal pour mettre les bêtes à l'abris des prédateurs. Oscar se sentait submergé de sentiments mêlés. Cet endroit, où il avait passé tant de temps, vécu tant de choses, noués tant d'amitiés, il le délaisserait bientôt, demain peut-être. Il irait sans doute dans le Marais, retrouver les paysages jadis entrevus au sud du pays, près du campement des Embourbés... Mais là, maintenant, en cet instant, il contemplait Towerbridge. Il le contemplait comme peut-être jamais il ne l'avait fait avant. Il ne faisait pas simplement qu'admirer son paysage, comme les premières fois... Il savourait chaque seconde, chaque détail, le moindre souffle... Il lui semblait goûter jusqu'à l'âme même de ce lieu qui, plus qu'une simple bande de terre, était comme un être vivant, qui respirait, qui comprenait, qui ressentait les mêmes émotions que lui.
- Towerbridge... Mon ami. Mon ami proche, mon confident, qui a tout partagé avec moi, qui connait mes amis, mais aussi mes silences, qui sait mes secrets... Demain, sans doute, je partirais au loin, dans le sud. J'irais forer là-bas. Et toi, Towerbridge, tu seras là, avec moi, dans mon coeur, pour toujours et à jamais !
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[HRP] ce texte pour répondre à Lex et le remercier de son beau texte. J'ai hésité avant de publier le poème ci-dessus, parce qu'il est triste, et aussi parce que je n'étais pas du tout sûr que des gens apprécieraient de lire des poésies sur ce forum... Alors voilà, c'est vrai, Tower a toujours été une grande source d'inspiration pour moi, dans des moments légers et joyeux, et aussi des moments plus difficiles. Si mes poèmes ne déplaisent pas trop, j'en posterais encore...
[/HRP]Oscar de l'Ormeray
* L'Art et la matière *
* L'Art et la matière *