[BG Tarakhan] Chroniques de la Phalange Noire, Tome II : La Troupe d’Eferit

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island97
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[BG Tarakhan] Chroniques de la Phalange Noire, Tome II : La Troupe d’Eferit

Post by island97 »

Dans sa quête de ses origines, Tarakhan parcourant Atys, de taverne en échoppe, de ville en campament, rassemblait avec persévérence et détermination, l'histoire de ses aïeuls.

Le tome II marqua un tournant dans la vie de Tarakhan dont la motivation grandit fortement.
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Tome II : La Troupe d’Eferit

Peu d’indices permettent de retracer le parcours de Tarakh après sa fuite. Cependant, la plupart des pistes laisseraient supposer qu’après son évasion de Dyron, il se serait dirigé vers l’Oasis des Kamis pour y franchir le vortex en direction du Nexus en passant par la Route des Ombres.

Dans l’année qui suivît les évènements de Dyron, nulle mention ne fut faite d’un fyros ressemblant à Tarakh. Avec l'ouverture des nouvelles routes commerciales en 2491, certaines rumeurs circulèrent sur un groupe mené par un fyros à visage sombrement tatoué. Ce guerrier était plus couramment connu sous le nom d'Eferit, en référence à son incroyable rage au combat et son manque de pitié. Beaucoup prétendaient qu’il s’agissait d’un mercenaire mais les membres de son groupe nièrent cela. Les mémoires de Sirbas, le bras droit d'Eferit, reprises ici, constituent le premier ouvrage de l’Ordre de la Lame.

« Moi, Sirbas, renégat matis, lieutenant de Rakh, couche sur ce parchemin mon histoire dans la Troupe d’Eferit. Que cela serve les héritiers de la Troupe d’Eferit et qu’ils n’oublient jamais la bravoure et l’honneur de notre clan. »




« Ce fut au court d’une partie de chasse dans le Nexus que je fis la connaissance de celui qui deviendrait mon ami et mentor, Rakh le Sauvage. Alors que je poursuivais un arma, je tombai sur un groupe de gibbais. Je commençai à reculer, lorsque six d’entre eux me remarquèrent. Je tirai ma masse et me préparai à lutter pour ma vie, jurant de ne pas mourir seul. C’est alors que je vis le plus incroyable des spectacles : un guerrier fyros surgit des buissons et se planta devant moi. Les gibbais en le voyant courbèrent l’échine et reculèrent avant de s’enfuir dans les bois. Encore abasourdi par la scène, je réalisai que le guerrier disparaissait à son tour dans les sous-bois. Je rengainai ma masse et me précipitai à sa suite. Sans un mot, nous marchâmes pendant une heure avant de déboucher sur une clairière où il avait dressé son camp. Se tournant vers moi, il se présenta : « je suis Rakh. » Sa voix profonde, sa crinière hirsute comme celle d’un shalah, ses larges épaules lui donnait l’allure d’un gigantesque gibbai. Son visage et son torse étaient complètement recouverts de tatouages, dissimulant ses traits. Il portait dans le dos une épée ondulante finement ciselée. La richesse du manche laissait deviner qu’elle avait appartenu un garde impérial ou un noble. Scrutant son visage, je me rendis compte que je ne m’étais pas présenté et qu’il attendait que je le fis. Je lui dis mon nom et il m’invita à m’asseoir à coté des restes d’un feu. Il me demanda ce que je faisais seul dans le Nexus et je lui racontai comment ayant renié certaines lois familiales j’avais dû fuir les miens de peur d’avoir un ‘accident’. Je m’étais réfugié dans cette région où peu s’aventure pensant y être à l’abri. Je le remerciai de son intervention qui m’avait tiré d’un bien mauvais pas. Il répondit simplement qu’il tenait la vie des homins comme un bien précieux quelle que soit leur race. Je voulus le questionner sur l’attitude des gibbais mais sentis que le temps n’était plus aux palabres. Il entra dans sa petite tente, en ressortit et me lança une couverture. Il s’en retourna de nouveau à l’intérieur et je ne le revis plus de la nuit. Je restai un moment allongé sur le dos, contemplant le ciel étoilé, me demandant qui pouvait-il bien être. Tout en revoyant l’expression de crainte des gibbais, je m’endormis pour ne me réveiller que deux heures après le lever du soleil.

Lorsque je me redressai, j’aperçus Rakh à une dizaine de mètres, son épée entre les mains, se battant contre des ennemis invisibles. Pour la première fois, je compris ce que voulais dire le mot « maîtrise » : ses mouvements étaient fluides, précis, semblaient être effectués sans le moindre effort et d’une rapidité telle que la lame devenait fantomatique. Le voir se battre était hypnotique et effrayant car chacun de ses mouvements conduisait à une mort certaine. Aucune tension sur son visage ne laissait paraître une quelconque concentration : il donnait l’impression d’être absent, les yeux vides de toute expression. Par certains aspects, son attitude faisait penser à celles de certains kitins : tueurs froids et impitoyables sans l’ombre d’une émotion visible. Dès cet instant, je décidai de le suivre et d’apprendre tout ce que je pouvais de lui. Les deux jours d’après, je passai mon temps à le suivre dans les bois tant bien que mal car il s’y déplaçait comme une ombre et disparaissait régulièrement sans crier gare. Ce fut le troisième jour qu’il s’adressa à moi et me proposa une partie de chasse. Après quelques minutes de marche, il m’indiqua une meute de torbaks. Il m’indiqua un bosquet sur la droite et disparut vers la gauche. L’espace d’un instant, je ne vis plus que la meute mais plus aucune trace de mon compagnon silencieux. Pendant un temps qui me parut une éternité, il ne se passa rien puis je le vis sortir des fourrés à quelques mètres d’un mâle couché dans l’herbe. Ce dernier se dressa sur ses pattes et se mit à poursuivre Rakh qui s’élança droit dans ma direction. C’est alors que je compris : bien qu’il aît servi d’appât, ce ne serait pas Rakh qui affronterait l’animal mais moi. Je sortis ma masse que je trouvai bien dérisoire face à un tel adversaire. Arrivé à un mètre cinquante de ma position, Rakh bondit par-dessus le fourré, attrapa la branche basse de l’arbre derrière moi et s’y hissa. Le torbak continua sa course droit sur moi et pénétra dans le buisson au moment où j’abattais ma masse sur haut de son crâne. Sous le choc, le quadrupède s’affaissa et roula sur le flanc avant de se relever pour me faire face, furieux. J’avais les mains moites et mon cœur battait la chamade. Je remarquais que la bête n’était encore très assurée sur ses pattes et décidai de passer à l’offensive.

Rakh, depuis son perchoir, observait la scène. Impassible, il semblait attendre que la bête m’éventrât. Je bondis en avant, conscient que je me plaçais à portée de la défense monstrueuse de l’animal. A cet instant, je n’eus plus qu’un seul objectif : vaincre à tous prix car je savais que Rakh n’aurait pas le temps d’intervenir. Il s’agissait d’une épreuve et je devais la réussir ou mourir. Saisissant ma masse de la main droite, j’attrapai mon couteau de chasse de la main gauche. Me réceptionnant souplement devant la bête, j’esquivai son attaque encore maladroite d’un pas sur la gauche. D’un revers de ma masse, j’assénai un violent coup qui percuta la bête sur l’œil gauche. Sous la violence du choc, l’œil éclata et la tête du torbak dévia vers la droite, dévoilant l’arrière de son crâne où j’enfonçai mon couteau jusqu’à la garde. L’animal s’affaissa et fut pris de convulsion avant d’émettre un dernier râle. Encore sur le choc de ma victoire inattendue, je ne me rendis pas compte que le dernier son de l’animal signifiait ma mort. Le reste de la meute qui l’avait entendu, se mit en mouvement à la recherche de leur congénère. Le sol se déroba soudainement sous mes pieds et je m’envolai littéralement sous l’impulsion de Rakh qui me hissait sur la branche après avoir saisi mon baudrier. Ce fut à ce moment que la meute découvrit la carcasse. Les torbaks se mirent à tourner autour de notre arbre comme ils nous avaient repérés et cherchaient un moyen de nous atteindre. Au bout de trois longues minutes, ils disparurent dans les buissons. M’apprêtant à descendre, Rakh m’attrapa le bras pour m’empêcher de descendre de notre perchoir. Il pointa son doigt en direction de la clairière. Celle-ci était déserte à l’exception de deux torbaks revenus en son centre. Je ne compris pas immédiatement où il voulait en venir en me montrant ces animaux. Je restai un moment immobile, réfléchissant à la situation. Lorsque je compris l’évidence de la situation, je me sentis comme le dernier des imbéciles. L’énigme était pourtant simple : où étaient passées les six autres bêtes de la meute ? La réponse semblait évidente. Nous restâmes donc dans l’arbre pendant encore une demi-heure avant de voir réapparaître des buissons un des torbaks manquants. Il vint s’asseoir devant l’arbre et pointa sa corne dans notre direction. Ce furent deux des plus importantes leçons que me donna Rakh : ne jamais sous-estimer un adversaire aussi petit fut-il et ne jamais considérer une situation trop promptement.

Devant la persévérance des bêtes, il devint impératif de trouver un plan pour sortir de cette situation : la journée avançait et la nuit risquait de nous trouver encore dans l’arbre, fatigués et risquant de tomber littéralement de sommeil. Sans aucun bruit, Rakh plongea la tête en avant vers le prédateur tout en saisissant l’épée dans son dos. Fléchissant le dos, il tourna sur lui-même, exécutant un saut périlleux. L’arme décrivit un demi-cercle lumineux qui sectionna le cou de notre assaillant. Se réceptionnant sur la pointe des pieds, il resta un moment accroupi, à l’affût du moindre signe. Les cinq bêtes camouflées émergèrent lentement des fourrés et se dirigèrent vers Rakh. Celui-ci se releva et attendit, tenant l’épée à deux mains pointe vers le sol herbeux. Les bêtes s’arrêtèrent à environ un mètre cinquante de lui. Avec le tronc de l’arbre dans le dos, il avait l’avantage de ne pas avoir à se soucier d’attaque par l’arrière. Les prédateurs et la proie continuèrent de se jauger pendant quelques secondes puis, ce fut l’attaque. Contrairement à ce à quoi je m’attendais, Rakh attaqua le premier. Il fit un pas en avant et tournoya sur lui-même, effectuant une attaque en arc de cercle qui faucha les pattes avant de quatre des animaux. Utilisant l’élan du mouvement, il rabattit dans l’épée par-dessus sa tête et l’abattit sur le torbak devant lui. En essayant d’éviter l’attaque, ce dernier sauta trop tard sur sa droite. La lame s’enfonça dans l’épaule dans son épaule, détachant presque celle-ci de son corps. Rakh tira d’un coup sec sur le manche en le faisant tournoyer. Ceci eut pour effet de déchirer définitivement le poitrail de l’animal lorsque le bout recourbé de l’épée ressortit. L’épée vers le sol, Rakh attendait maintenant le dernier animal. Dans un sursaut, je vérifiai que les autres torbaks étaient encore dans la clairière. Comme je m’y attendais, ceux-ci ne s’y trouvaient plus. Je me mis à les chercher des yeux de l’autre côté de notre arbre mais n’aperçut aucun signe des deux torbaks. Inquiet, je reportai mon attention sur la bataille. La bête sauta, la corne en avant, vers le torse de l’homin. Celui-ci, avec une rapidité extraordinaire passa en fente avant tout en dressant son épée. L’animal passa par-dessus la tête de Rakh qui l’ouvrit de la base du cou jusqu’à l’arrière-train. Il retomba sur le sol dans un bruit de viscères se répandant sur le sol. La sauvagerie et la rapidité de la scène me remplirent d’effroi et de respect pour ce guerrier. Cependant, je n’étais pas tranquille car les deux torbaks de la clairière étaient toujours dans les parages. Je restai dans mon abri, attendant un signe de Rakh. Il se tourna vers moi. Voyant mon air inquiet, il siffla trois fois, revint vers les quatre torbaks sans pattes avant qui agonisaient. Il les acheva, nettoya son épée dans l’herbe et la rangea dans son fourreau dorsal. Il sortit une dague et commença à dépecer l’une des carcasses. Ce fut alors que j’entendis des bruissements autour de l’arbre. Je me mis à hurler en pensant aux deux félins de la clairière. Des rires éclatèrent et cinq homins sortirent des buissons. L’un d’entre eux, un fyros de petite taille, le crâne rasé et luisant, habillé d’un gilet et d’un pantalon de magos verts, me pria de descendre. Il était en proie comme les autres membres du groupe à un fou rire incontrôlable.

Mort de honte, je descendis et voulut m’enfuir. Comme s’il avait lu dans mes pensées, Rakh s’adressa à moi, en levant la main pour faire taire les nouveaux venus : « Sirbas, tu t’es bien débrouillé aujourd’hui. Si tu le souhaites, tu peux faire partie de notre groupe. Nous formons la Troupe d’Eferit. Mais prends le temps de réfléchir car nous menons une vie de nomades, sans aucunes attaches, errant là où l'aventure et les batailles nous appellent. Je vais te présenter nos membres» Puis il me présenta tour à tour les membres de la troupe : Ekos, le magos au crâne rasé, Anting et Barzung, deux piquiers zoraïs gigantesques armés de piques électriques incroyablement longues, Lix, un tryker à l’age indéfinissable qui jouait sans arrêt avec des dagues ondulantes, et Karanis, un étrange fyros, armé d’épée matis, portant une capuche qui cachait son visage. Tous me saluèrent à la façon des guerriers en me tenant par les avant-bras. Après cette introduction originale. Rakh m'expliqua qu'ils les avaient envoyés une semaine plus tôt à Pyr pour ramener des provisions. Lors de l'affrontement avec les torbaks, il avait su que le reste de la Troupe était de retour en ne voyant pas déboucher les deux félins de la clairière n'avaient pas rejoint les autres pour le tuer. Anting et Barzung, qui étaient en fait jumeaux, se mirent à glousser. Ekos expliqua qu'ils observaient la scène depuis le moment où Rakh avait ramené vers moi la bête que j'avais affrontée. Les jumeaux, excités par le combat, n'avaient pas pu résister à l'envie de jouer avec les deux derniers félins. Tout en les écoutant, je détaillai de nouveau Karanis. Quelque chose me dérangeait chez lui mais je n'arrivai pas à savoir ce que c'était. Me retournant vers Rakh, je lui demandai ce que signifiait Eferit. Ekos me fixa du regard :

- Peux-tu décrire en un mot la façon de se battre de notre chef Rakh ?
- Sauvagerie, répondis-je sans l’ombre d’une hésitation.
- Bien dit, jeune homin, dit-il en fixant Rakh. Eferit, dans le haut langage des Anciens veut dire Sauvage. C’est ainsi que nous appelons Rakh sur les champs de bataille et tu sais maintenant pourquoi.
- Assez parlé de moi, gronda Rakh. Retournons au camp.
- Arrêtez, dis-je d’une voix assurée dont je fus le premier surpris. Je veux faire partie de la Troupe d’Eferit.
- Tu en fais déjà partie, brave homin, fit Rakh sans se retourner. Tes actes et ton cœur ont parlé bien avant ta raison. Je te souhaite la bienvenue parmi nous.

Nous mîmes alors en route pour le camp et je fis plus ample connaissance avec les autres membres qui m'assaillaient de questions. Je me liai très vite aux jumeaux très enjoués, toujours prêts à s'amuser. Ils contrastaient avec les zoraïs très réservés que j'avais croisé par le passé. Cependant, je restai plus qu'intriguée par Karanis qui ne m'avait pas adressé la parole et fermait la marche. Arrivés au camp, nous discutâmes une bonne partie de la nuit. J'avais l'étrange sensation d'avoir trouvé ce que j'avais toujours cherché sans pour autant savoir quoi exactement. Alors que nous allions nous coucher, je découvris enfin ce qui faisait l'étrangeté de Karanis. Celui-ci se dirigea vers Rakh qui installait sa couverture dans l'herbe. Celui-ci se retourna, l'attrapa par la taille et enfouit son visage dans la capuche de Karanis. Je restai bouche bée en voyant la scène : Rakh aimait un homme ! Ce fut à ce moment que la capuche glissa découvrant la chevelure de jais parsemée de mèches blanches de l'homine qui se nommait Karanis. Elle avait une apparence un peu masculine du fait de sa mâchoire un peu carrée mais le reste de son visage manifestait une forte sensualité. Ils s'éloignèrent et s'évanouirent dans la nuit. Je m'endormis avec maintenant la satisfaction de connaître tous les membres de ce qui deviendrait ma nouvelle famille. »

(Fin du tome II, extrait des Mémoires de Sirbas-Joli-Coeur, lieutenant d'Eferit, an 2491)

Tome I : la Marche du Solitaire

Tome III : La Guerre des Clans (partie 1)
Last edited by island97 on Wed Aug 17, 2005 1:43 pm, edited 1 time in total.
Tarakhan,

Maître d'armes de la Phalange Noire.

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Aussi Pirate de l'espace : Captaine de vaisseau de classe StarDragon
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