Il me raconta ce récit :
Bastien wrote:Voici, lhistoire de mon rêve, le jour où pour moi, tout a basculé.
Je men souviendrai toute ma vie après avoir passé une matinée à forer dans les lagons, non loin de Windermeer, jai rejoins un endroit charmant que javais trouvé depuis quelque temps. Cétait un lieu irrésistible pour un Tryker, la douceur des lacs, le soleil tamisé par des arbres splendides, la douce musique dun ruisseau tout proche, rien ne manquait pour me remettre de mes efforts de la matinée.
Je prenais mon repas tranquillement, accompagné dune délicieuse bière, agréablement rafraîchi par le ruisseau depuis la veille, remerciant la nature du spectacle qui soffrait à mes yeux.
Tout allait bien, les seuls nuages présents venaient de mes pensées. Je ne mintéresse pas à la politique, et je ne comprends rien aux querelles entre les Karavans et les Kamis, mais les bruits de futures guerres qui métaient parvenus me rendaient mal à laise.
Ayant terminé mon repas, je laissais mon regard se perdre sur létendue de lac, et comme par enchantement, le lac sest voilé, et je vis mon pays dAeden Aqueous, comme si je volais, comme si jétait un Izam, cétait splendide.
Ma joie fut de courte durée ; je reconnus Avendale, enfin il serait plus juste de dire « deviné ». Tout était en ruine, la ville était détruite, en cendres, de nombreux points minuscules étaient présents, sur le sol, et chacun de ces points était un Homin sans vie, toutes races confondues. Un formidable éclair me fit fermer les yeux, je me trouvais maintenant au dessus de Fairhaven, un Fairhaven bien plus étendu que celui daujourdhui. Cétait désolant, il y avait là deux armées face a face, engagées dans un combat sans merci. Lune dentre elles protégeait Fairhaven, composée pour une grande part de Trykers, mais épaulée par de nombreux homins des autres races. En face se trouvait une armée composée de combattants de tout origine, mais surtout, et cest ce qui métonna, de nombreux Trykers aussi. Ce fut un choc épouvantable.
Je fus écoeuré de voir des Trykers, ces points plus petits que les autres, courir vers une mort certaine, tués par dautres Trykers. Déjà que pour moi la guerre, cest laveu dun échec, de voir ainsi mes frères morts au combat me révoltait.
Un nouvel éclair, et je me retrouvais au-dessus des Jardins Majestueux, là aussi transformés en champ de bataille ; armées en mouvement, et encore dautres morts . Mon rêve me transporta ensuite au-dessus de Thesos, et toujours la même désolation, les mêmes armées en marche, et la mort, partout pareille. Et je vis Zora en flammes, et bien entendu, une armée cantonnée à ses portes.
Et soudain, une obscurité étouffante. Un lieu que je ne connaissais pas, dont javais entendu parler par les rumeurs et les légendes dAtys, et je crus reconnaître les Primes Racines. Un bruit de mandibules et de pinces provenait du fond de cette obscurité qui mindisposait.
Alors que mes yeux shabituaient à la faible clarté des Primes, je distinguais le sol recouvert par un manteau de Kitins, une masse innombrable et insectiforme recouvrant chaque parcelle de terrain.
De lobscurité, je passais à la lumière du jour, et je vis les Kitins sortir des Primes de toute part, je ne distinguais plus rien, rien que des images brèves de batailles, de bruits darmes et de hurlements de Kitins.
Et soudain le calme, un silence et une vision de mort, partout des cadavres dhomins de toute race, pro-Kami et pro-Karavan unis dans la mort.
Une violente tempête, un tourbillon me secoua, et je me réveillais allongé sur le sable.
Doù vient ce rêve ? Ma til été inspiré par la déesse Jena, fidèle alliée des Trykers ? Ou par une entité Kami, pour lesquels jéprouve un grand respect ? Je doute pouvoir répondre, un jour, à cette question ....
Ce nest pas tant les guerres entre Homins qui m'ont frappé, dans ce rêve, même si une profonde tristesse menvahit en y repensant. Les cadavres de Kamis et de Karavan, déchiquetés pas les Kitins, mêlés, éparts, parmi les nôtres, Homins de toutes races, sans noms, tous égaux dans la mort et la souffrance, m'ont terriblement ébranlé.
Et surtout, un sentiment déchec insupportable, en voyant ces longue files dHomins chercher refuge, dans les zones les plus reculées dAtys, pour échapper aux Kitins. Quoi ? Tout va recommencer de nouveau ? Lavenir sera-t-il encore aux réfugiés ? Verrons nous encore nos civilisations à peine reconstruites, tomber de nouveau ?
« Non, jamais, il faut nous unir »
De retour chez moi, plongé dans mes pensées, jétais certain de ne pas avoir été le seul à avoir fait ce rêve. Je me jurais de parcourir Atys pour trouver dautres homins qui on eu la même expérience.
Je devais le savoir .