les blessures de l'âme

[boubou04]

Tandis que le vent s’acharne sur les hauts murs de pierre de la capitale fyros, le soleil a à son zénith accable de sa chaleur les rares passants qui osent s’aventurer dans les rues par une telle chaleur.
Dans cette fournaise une ombre se déplace le long des murs blancs de la cité.

Vêtue d’une robe blanche en soie, une jeune femme déambule le long des avenues de la ville fortifiée. Le tissu fin semble flotter le long des courbes généreuses de son corps, la blanche clarté de la soie mettant en valeur le noir de jais de la longue chevelure et des sous-vêtements de la dame.

A l’approche de la place des chérubins, la silhouette féline marque un temps d’arrêt et se dirige vers la fontaine située au centre de ce lieu où les citadins se réunissent souvent à l’occasion du marché.

La sculpture ornant la fontaine représente un guerrier en armure lourde assis sur un lourd rocher. Autour de ce puissant combattant fyros au regard déterminé, 4 jeunes enfants semblent effectuer une danse de la guerre mystique en l’honneur de ce héros.

La jeune matis prend appui sur la tête d’un des garçon de pierre et boit lentement l’eau fraiche qui sort de la flûte traversière du petit musicien. Une fois désaltérée, Alycia s’assied sur la margelle et regarde les bâtiments majestueux qui l’entourent.

Son visage s’illumine et un sourire malicieux se dessine peu à peu ; « par le grand mentor, que cette cité est merveilleuse » se dit-elle.

Cela fait une dizaine de jours à peine qu’elle a découvert la capitale fyros mais il lui semble qu’elle y a toujours habité. Tout lui semble merveilleux dans cette cité, l’architecture, le climat, les couleurs et les odeurs qui émanent des ruelles arpentées chaque jour par les homins à la recherche de bijoux, atours, aliments et oeuvres d’art.

Mais plus qu’une nouvelle ville, alycia a retrouvé une chose qu’elle avait pensé avoir perdu à jamais… l’espoir.

Si la chute du cercle de Sokarie avait blessé son cœur, elle avait vécu la dissolution de la garde drakaris comme une mise à mort, tous ses anciens compagnons avaient laissé leur ordre être bradé à un inconnu, sans résistance, sans cohésion, sans foi…

Mais aujourd’hui tout cela lui semblait si lointain, les heures sombres avaient laissé la place au renouveau et peu à peu les visages des anciens « amis » disparaissaient de sa mémoire ; tous ? non une homine drakaris restera à jamais gravée dans son cœur, Maelys di Venska était, est et sera à jamais son amie.

Dame fortune avait séparé leur route, mais Alycia savait que le temps de la séparation ne serait qu’éphémère.

Libéré du joug di kormalys, Alycia avait profité de cette nouvelle liberté pour découvrir Atys ; au cours de ses tribulations elle fit la connaissance du fyros Salions par l’intermédiaire de Shawnee et d’Opaline, 2 amies de longue date qui avaient en tête un nouveau projet.

Durant des semaines elle parcourut les terres arides du désert atysien et découvrit les charmes des oasis cachés entre les dunes brûlantes. Shawnee et Salions, en dignes enfants du désert lui offraient l’occasion de découvrir la splendeur du pays fyros et de sa capitale Pyr pour laquelle Alycia eu un coup de foudre.

Ces journées d’explorations permirent à ces compagnons de marche de partager des aventures et d’apprendre à s’apprécier.
Un soir tandis qu’alycia goûtait aux délices du hammam, elle reçu un message de Shawnee lui conviant de la rejoindre elle et ses proches pour discuter de leur avenir.

La jeune Dolhmer pris cette invitation avec méfiance ; en effet, Pyr n’abrite-t-elle pas le quartier général des légions fyros ; guilde vouant une haine éternelle et sans faille à l’encontre des matis ?.

Alycia avait déjà été importunée par ces légionnaire hargneux, mais Liandra avait été là pour la protéger ; cette fois si elle serait seule…

Elle se dirigeât vers le lieu de rencontre avec crainte, elle utilisait au mieux les ombres que lui offraient la cité et le soleil couchant, tous ses sens étaient aux aguets ; ses yeux mauves balayaient sans cesse la rue à la recherche d’un quelconque indice trahissant une éventuelle embuscade.

Par chance, le message de Shawnee était authentique et alycia eu le plaisir de découvrir ses 3 amis attablés dans un coin de la taverne. Ils semblaient en grande conversation et celle-ci avait dû certainement commencer depuis de longues heures à compter les verres vides abandonnés sur la table.

Alycia s’assit avec grâce et prit le temps de déguster une liqueur de psykopla et seulement après s’être désaltérée elle demanda à Shawnee la raison de cette réunion.

La splendide fyros à la chevelure ardente exposa calmement sa vision du destin promis à Atys.

Le culte du grand mentor sombrait dans l’oubli, les guildes avides de richesses bradaient leur spiritualité en échange de dappers, les lieux de culte des ancêtres ainsi que les reliques qu’ils renfermaient étaient pillés ; les nobles homins perdaient leur souffle vital en vaines luttes de conquête pour un pouvoir de plus en plus compromis au regard de la menace kittin sans cesse grandissante.

La Goo souillait ce monde et ses habitants ; et la karavan semblait ne plus être le rempart de foi indestructible qu’elle devrait être, certes le culte de Jena prônait la parole du mentor, mais les prières correspondaient elles aux mots prononcés à l’origine par le créateur ?.

Shawnee, Salions et Opaline avaient toujours eu un foi indéfectible envers le culte du grand mentor, tel n’était pas le cas d’Alycia ; elle avait passé toute sa vie dans la haine envers les non matis qui menaçait l’empire jadis glorieux mais aujourd’hui décadent.

Elle se souvenait avoir évoqué de temps en temps les questions théologique avec Maelys lorsque la garde drakarys faisait battre son cœur mais elle n’avait jamais pris le temps de parler vraiment avec elle sur ce sujet qui ne lui paraissait pas être le plus urgent ; il est vrai qu’elle pensait que la garde sous le commandement d’Ashael di Kormalys durerait à jamais…

Aujourd’hui tout était différent, Alycia était seule, mais si elle ne savait rien au culte du grand mentor, elle connaissait la valeur des 3 homins qui se feraient l’écho du créateur. Par amitié plus que par foi elle acceptait donc de leur apporter son aide, avec eux elle partirait à la recherche des vestiges laissés par le mentor pour ses fidèles ; elle apprendrait le credo de la foi pour illuminer son être afin de protéger Atys de la goo.

Une nouvelle voie s’ouvrait devant ses pieds ; la route serait longue mais au bout du chemin Alycia espérait se trouver face au grand mentor… et à elle-même ; elle s’investirait sans relâche dans cette quête des origines.

Ce soir là, tard dans la nuit, tandis que les habitants de Pyr sommeillaient, l’ordre des archontes était crée pour transmettre le message du créateur. Ils avaient été les premiers disciple à l’origine, leur caste ressortait des ténèbres pour illuminer de nouveau les contrées d’atys aveuglées par la goo.

Tandis qu’Alycia est perdue dans ses pensées, assise sur le rebord de la fontaine, un coursier Fyros s’avance vers elle et lui dit: « dame Dolhmer ?, j’ai pour vous une missive ».

Alycia prend la lettre cachetée et voit avec surprise que l’auteur du message est Bogdan, l’aubergiste de Karrakis qui s’est occupé d’elle à la mort de ses parents. Intriguée, elle arrache le cachet de cire et prend connaissance du contenu de la lettre.

Très vite, le visage apaisé d’Alycia prend un air d’éffroi ; elle doit absolument rejoindre Karrakis au plus vite.

[à suivre]