ahoga wrote:Hors sujet :
Qu'on me dise si j'ai tout faux, mais lors de l'assassinat de l'envoyé du pape qui a servi de prétexte pour la Croisage des albigeois. Devant Beziers, il n'y a pas eu cette fameuse phrase : "Brûlez les tous, Dieu reconnaîtra les siens" de la part d'un écclésiastique?
Bon l'inquisition n'était pas encore née même si St Dominique prêchait dans le coin, mais je suis curieux de connaître l'avis d'experts
Bon, tant qu'on est dans le hors-sujet
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Cette phrase ("tuez-les tous", et non "brulez-les tous") fait référence au "massacre de Béziers", le 22 juillet 1209. Elle est imputée par un moine allemand du
XVe siècle, Césaire de Heisterbach, à l'un des prédicateurs de la croisade dite des Albigeois, l'abbé de Citeaux Arnaud Amaury, et non, comme on le répète trop souvent, à l'évêque de Béziers Renaud de Montpeyroux. Amaury recevait l'évêque de Béziers qui, loin de prôner le massacre, venait implorer la clémence des croisés lorsque se produisit la tuerie. Car ce fut l'imprudence des défenseurs de Béziers qui fut fatale à la ville. En effet, alors que l'armée des chevaliers campait plus loin, certains quittèrent les remparts pour aller, croyaient-ils, tailler en pièce la piétaille insouciante qui se baignait dans l'Orb. C'était se méprendre sur la vigueur et la détermination de celle-ci, et les Biterrois durent vite battre en retraite. Dans la panique, les portes de la ville ne purent être fermées à temps, et le massacre s'ensuivit tandis que la chevalerie de Simon de Montfort était encore au repos.
Néanmoins cette phrase, inventée par un moine allemand à propos d'événements survenus deux cents ans plus tôt, a été très souvent réutilisée à des fins anti-catholiques, notamment à la fin du XIXe siècle, au moment des conflits anticléricaux, et récemment encore, on pouvait lire dans le Figaro (25 octobre 1999) qu'elle avait été prononcée par "l'évêque de la région après le siège de Monségur, à qui l'on demandait comment traiter les assiégés." Comme quoi, les fausses phrases "historiques", ça peut voyager...
A lire sur le sujet : Simon de Montfort, de Dominique Paladilhe (éd. Perrin) pour ceux que cela pourrait intéresser.