Ryzom

La jeune trykette passait, comme à l'habitude, en coup de vent à côté de l'étable de Fairhaven quand quelque chose d'inhabituel retint son attention.

Les différentes petites annonces d'artisans avaient laissé place sur la façade frontale du bâtiment à une grande affiche clairement destinée à interpeler le passant.

Kurutani fut abasourdie à la lecture de l'affiche.

L'expression de son visage demeura indéchiffrable, mais ceux qui la connaissaient bien y auraient reconnu le signe d'un grand trouble.

Légèrement en dessous, on avait placé une affichette plus modeste. Elle y reconnut la signature d'Aegina et ne fut pas surprise en prenant connaissance de son texte. Un ténu rai de lumière passant au travers des sombres nuages noirs.

Elle sentit alors ce curieux picotement caractéristique au niveau de sa nuque... Danger ? Ici ?

Se retournant elle vit le regard du lad jusques là rivé sur elle, insistant, se détourner coupablement. Tandis que le jeune tryker tentait vainement de reprendre contenance en se trouvant une quelconque occupation, Kurutani prit sans tarder le chemin de son appartement.

Ses plans pour la journée se trouvaient chamboulés, et elle n'aimait pas spécialement ça.

La petite Aégina n’était guère rassurée.
Elle se demandait : « Et si quelqu’un m’avait vu, m’avait reconnu ? »
Un frisson lui parcourut l’échine, si jamais représailles il y avait … elle pensa à Nano, son bien aimé, tous ses amis et surtout à sa sœur Tregian qui elle, était trytonniste.

Le message qu’elle avait placardé, ne représentait pas grand chose en lui même hélas, mais il fallait qu’elle puisse se confier, qu’elle puisse dire ce qu’elle avait fait.

Au moment où elle allait quitter la taverne, Ehliuh arriva, il ne pouvait pas mieux tomber.
Elle lui raconta ses actes … tout en marchant dans la pièce, ne pouvait restait en place, ne pouvait accepter ce que Matsu avait écrit…cherchait désespérément un peu de réconfort dans le regard d’Ehliuh…


Aegina
Mais sa révolte grandissait, elle ne pouvait admettre que des homins puissent parler et agir la sorte, elle dit à Ehliuh :
« Tu sais, je n’aime pas voir le sang couler, que ce soit celui de mes amis ou autres, mais là, je serais capable de le faire, même si mon entraînement n’est pas encore terminée, on ne peut rester les bras croisés à attendre que ces fous furieux agissent. Il faut faire quelque chose !
Contrer tout cela ! … »

Elle s’assit à la table où s’était installé Ehliuh, prit un grand verre de stinga, pour se calmer et écouta les conseils de son ami.


Aégina

Toujours debout, aprés avoir écouter calmement, un peu trop sans doute, le discours d'Aegina, Ehliuh était inquiet mais il n'en disait rien. Il pencha un peu la tête et sourie avant de s'éloigner en direction du bar. Peu de temps aprés il revins avec deux cafés chauds et toujours sans rien dire en tendis un à la jeune trykette à la fois revolté et inquiete. Il attendit de la voir porter la boisson reconfortante à ces levres et commenca:
"Oui, nous n'avons pas une position facile, voir le monde se déchirer sans vraiment pouvoir l'aider est un drame. Alors on est tenté d'agir, mieux agir deviens un devoir.
Mais agir comment? Ajouter au bruit et a la fureur du monde ne me semble pas une option: cela ne nous ressemble pas.
Aujourd'hui les trytonistes demain peut être nous qui sait? Nous devons alors trouver un moyen d'action, courageux mais pas inconscient et je dois te dire que ton acte est tout à fait dans cet esprit là, je suis fier de connaître quelqu'un comme toi. Je me suis pour ma part contenter d'arracher quelques affiches mais il restait un vide que ton action à combler. Tu peux evidemment compter sur mon soutien et je ne pense pas me tromper en disant que tu peux compter sur notre soutien à tous, la guilde est peut être trop silencieuse ces derniers temps. Alors oui il y a un danger, bien pire que celui d'être confondu avec les trytonistes, mais quand nous avons choisi ce chemin nous savions qu'il n'était pas le plus sur, faire demi-tour serait inacceptables."
Un court silence vola élégamment dans l'air.
"Je reflechit moi aussi a une action pacifique pour apaiser les gens ou du moins leur rappeller qui ils sont tous: des homins."
Et le tryker de sourire avant d'ajouter:
"un autre café?"

buvant un verre au bar de pyr ,je ne pu m'empêcher de lire ce vieux bout d'affiche ... je fut surpris ,puis intrigué par pareille chasse .je décidais donc de commander un autre verre au barman pour réfléchir un peu plus longtemps sur le sujet quand tout a coup il me viens une idée saugrenue :cette matsu est peut être elle même trytoniste ...une fyros je crois vivant a yrkanis avec un alibi parfait ...


la sagesse zorai impose la prudence ...


Calie

Amie passait devant l'étable d'Yrkanis en coup de vent, elle jetait des regards autour d'elle pour être sûre que Matsu n'était pas dans le coin.
Son regard attentif remarqua immédiatement la nouvelle affiche de Matsu.
La jeune Matis avança d'un pas vif vers l'étable et d'un geste brusque arracha l'affiche. Elle en fit une boule et la jeta sur Varo Linia le garçon d'étable.

- Tu devrais avoir honte de laisser mettre des affiches pareilles sur ton étable. Cria-t-elle.
- Et dis bien à Matsu que c'est moi qui ai arraché son affiche !

Les habitués de l'étable regardèrent Amie d'un air surpris, jamais personne ne l'avait vu se fâcher. Mais ils furent encore plus étonnés de voir les larmes qui coulaient sur son visage.

Sans rien dire de plus Amie s'enfuit brisant un pact.

Kirya se souvenait de cette soirée étrange,ils étaient arrivés rompus de ce voyage en toubs pour aider leur amie Xuuna qui avait perdu la mémoire, ils pensaient que son retour a Pyr et surtout aux thermes l'aiderait a retrouver ses souvenirs. Heureuse d'arriver dans cette ville qui fut sienne il y avait peu encore, elle fut surprise par l'ambiance qui avait changé. Les regards semblaient soupçonneux, l'air semblait plus froid qu'il ne devait, elle commençait a avoir peur. Ils se dirigèrent aux thermes avec la seule envie de se détendre et de se prélasser un peu dans l'eau chaude, elle y avait presque courru comme pour retrouver un lieu de refuge, devançant Alchimi. Elle se precipita dans l'eau avec ses amis et vit arriver Alchimi avec un air trés soucieux qu'il essayait de dissimuler. Il les rejoignit dans l'eau, feignant l'insouciance mais tous commençaient a sentir une certaine inquiètude. Soudain alors qu'ils commençaient a se detendre , repoussant les questions a plus tard; Matsu entra en trombe et dévisagea chacun d'un regard perçant et soupçonneux.

"Ou est votre chef je veux lui parler? Vous avez une réunion secrète,vous étes pris sur le fait..." et elle commença a les accuser de tous les noms.
Par chance émergea du milieu de l'eau la téte d'une homine pro-kami , chef de guilde et connue pour ses actions pendant les derniers conflits. Elle se retrouvait au milieu de ces matis par hazard et n'avait pas bronché sachant qu'ils ne leur feraient pas de mal. De par sa présence Matsu ne pouvait plus les accuser d'etre en réunion secrète. Mais elle appela avec rage leur chef pour le questionner en privé.
Des bribes de leur conversations leur parvenaient par moment. Matsu s'acharnait pour lui faire dire ce qu'elle avait envie d'entendre, lui faire dire qu'ils étaient trytonistes. Mais Eldoras tenait bon et il avait les arguments qu'il fallait pour cela.
Le moment de tempète était passé , mais il laissait un gout amer.
Kirya avait vu l'affiche en repartant de Pyr et revenue à Yrkanis, elle essayait de comprendre : pourquoi tant de haine, quel mal pouvaient faire les trytonnistes? peur de perte de pouvoir?
Elle commençait a avoir de plus en plus peur, mais il fallait se reprendre et vite. Il fallait réfléchir a un plan pour apaiser les tensions et privilègier le dialogue, beaucoup pouvaient etre en danger.
Elle réfléchissait pour savoir qui contacter pour avancer un plan de défense, il fallait ruser et rester discret, comme ils l'avaient toujours fait. Le temps n'était pas à la liberté, se dit-elle en soupirant.

Albert lisait le message et estima qu'il était temps de revenir sur l'écorse, cependant quitter l'île refuge d'Elias ne lui plaisait pas beaucoup, mais pensa t'il le temps était venu pour venir en aide aux adeptes du Grand Kami : Elias Tryton et leur montrer le chemin...*Ips!
Albert sécroula ivre mort un fois de plus contre sa bouteille de Shooki, près a prendre ses rêves pour la réalité*

Les jours passèrent, l’hiver fit place au printemps, cette saison si particulière où les homins se laissaient aller vers leurs envies, leurs désirs. Matsu ne se laissait pas émouvoir par cette période de l’année particulièrement difficile pour elle.

La chasse continuait, ses espions lui avaient fait part de quelques informations bien utiles, les mercenaires quant à eux n’avaient pas encore rapporté de têtes de Trytonistes, mais la fyros était confiante, ce n’était qu’une question de temps. Bientôt elle pourrait inaugurer la geôle qu’elle avait fait construire dans un appartement annexe aux sien. Tout était fin prêt, il ne manquait plus qu’au gibier à sortir de son trou.

Une ombre vint assombrir le tableau, les dires du palefrenier d’Ykranis. Matsu l’avait écouté, les yeux écarquillés, ne semblant pas vouloir le croire. Amie avait-elle perdu la raison, il fallait lui donner une dernière chance avant qu’il ne soit trop tard. Elle prit un bout de papier et écrit quelques lignes qu’elle remit au garçon d’étable. "Si tu vois Amie, donne lui ce message"

Amie,

Je te laisse une dernière chance de te rendre, et de sauver ainsi tes alliés. Reviens vite à moi, une liste portant les noms de tout tes nouveaux amis et j’arrêterai immédiatement ma traque. Je te laisse le choix Amie, je te connais, accepterais-tu de voir cette chasse continuer juste à cause de ta peur ?

Bientôt il sera trop tard…

Matsu Tsuko

Ayant vu l’état déplorable du panneau d’affichage d’Ykranis, la fyros entreprit de faire un tour pour voir les autres messages des capitales. Bien vite elle comprit que ces dires n’allaient plus être lisible, ce moyen devenait trop connu, il fallait trouver autre chose. Matsu avait déjà son idée…

Elle l’avait attendu de longues heures à Yrkanis. L’homin lui avait dit de se tenir près de l’étable à certaines heures, et qu’il l’approcherait lorsqu’il pensait que le moment serait adéquat.

Alors elle s’était plantée à proximité de l’étable, comme convenu, épiant au passage les allées et venues, rencontrant de nombreux amis, toisant de haut les regards interrogateurs qui ne manquaient pas de se poser sur elle. Il était évident que sa présence était vaguement dérangeante, mais elle n’en fit pas grand cas. En d’autres temps, d’autres lieux, elle aurait sans doute croisé le Prior qui l’aurait traitée d’hérétique et d’autres joyeusetés, mais elle réalisa que cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas vu. Elle admit presque avec un sourire que cela lui manquait, mais se ravisa ; il y avait déjà assez de fanatiques Karavan à Yrkanis, le silence de l’un d’entre eux était une petite victoire.

Il ne vint pas le premier jour, sans doute pour tester sa détermination. Il n’était pas impossible non plus qu’il l’ait épiée durant tout ce temps, afin de voir avec qui elle s’entretenait. Elle pensait qu’il viendrait au moment où les abords de l’étable seraient vides : c’est au moment où il y avait le plus de monde à l’étable qu’elle entendit un « psst » derrière elle. L’homin se tenait à quelques mètres d’elle, elle ne l’avait pas entendu ni vu arriver. Sa réputation n’était plus à faire, mais elle en fut néanmoins surprise.

Ils se connaissaient déjà un peu ; ils s’étaient rencontrés à quelques reprises lors de chasses, mais l’homin n’avait jamais été loquace. A l’époque, il offrait ses services, mais ne portait pas encore de blason. Elle contempla celui qu’il arborait désormais, et fut convaincue que c’était l’homin de la situation.

Il lui proposa de rejoindre la taverne pour discuter tranquillement de leur « affaire », s’assurant qu’il n’y avait pas d’oreilles indiscrètes alentours. Autour d’un verre de vin de pissenlit, ils devisèrent du détail de l’opération. Lorsqu’elle lui parla d’une Fyros, il n’eût aucun mal à deviner de qui il s’agissait. Il ne posa aucune question quand à ses motivations à elle, ni si cela avait un lien avec les affichettes collées un peu partout à Yrkanis. Mais elle était convaincue qu’il ne les posait pas car il en connaissait déjà les réponses.

Elle quitta les lieux satisfaite : l’homin était réputé pour son invisibilité et son efficacité. Elle se demandait pourquoi il louait ainsi ses services. Il semblait ne pas manquer d’argent, et appartenait à une maison respectable. On lui avait dit que c’était un chasseur, que le goût de la traque, de la sève et du sang ne l’avait jamais quitté. Une sorte de divertissement, en somme…

message addressé à Matsu

bobocop wrote:
Chère Matsu,

Je dois reconnaître que le remu-ménage provoqué par la traque des Trytonniste dont tu fais ostinément preuve a le métite de bousculer les avis de chacun et par la même conduit à prendre en considération l'importance de la menace, si elle existe.
Cela-dit ce combat n'est pas celui d'une seule homine mais je ne peux t'apuyer dans ces agissements.
S'il faut condamner les idées Trytonnistes, je crois que nous devons libérer ses adeptes tout comme nous devons libérer les Kamistes de leur esclavage, et non les exterminer.
Nous sommes tous homins et la volonté de Jena est de nous réunir, le sacrifice de certains est certes nécessaire mais ne doit pas se transfomer en croisade.
Je ne peux que t'encourager à t'orienter vers une connaissance plus juste des agissements de ces "Trytonnistes" avant de condamner leur action.
La meilleur solution pour enrayer le phénomène est peut être tout simplement de révéler à tous les homins les buts réels de Ellias Tryton.

Enfin, sache Matsu que le culte ne disparaîtra pas par la mort de ses adeptes qui eux se renouvelleront sans cesse, mais bel et bien par la mort de ses idées.

N'hésites pas à me faire part de tes craintes ou oservations à ce sujet, mais sois prudente. Ce que tu as déclenché a révélé de nombreux ennemis qui en voudront à ta vie.

Amicalement,
Dorbringer