un texte vieux d'un an , voire plus .. : '
Une Déza spé ... une ...'
Le pays Zoraï ne manque pas de charme; tout d'abord son peuple dont le masque uniforme gomme toute différence physique, pour mieux laisser filtrer l'authenticité de l'âme; et puis surtout cette végétation si vivante, si présente, que l'on peut comprendre la souffrance de ses habitants face à cette lèpre qu'est la Goo, qui comme une maladie de peau ronge le sol sans qu'aucun remède ne puisse enrayer le mal. Chaque fois j'y pensais dès que je foulais le sol de ce pays , et je ne manquais pas d'être impressionné par ces fiers guerriers, et il faut bien l'avouer par ces fières guerrières aux formes sculpturales; mais la téléportation qui me laissait pendant de longues minutes dans un état d'hébétude, ne me laissait que le loisir de sourire béatement à toutes les créatures qui passaient aux abords du TP, ce qui par la suite me rendait moins hardi dans l'approche de ces beautés Zoraï.
Mais à vrai dire là n'était pas le but de notre voyage, en fait, Meteer avait entreprit de faire de moi un foreur, et comme je m'étais pleins que notre désert n'était pas résolu à me céder ses ressources ; elle avait décidé de m'entraîner sur une terre fertile, ou je ne pourrais prétendre casser ma pioche sur des cailloux stériles ...
Meteer m'avait étonné dès son arrivée dans la guilde, elle avait tout d'abord affirmé son goût pour le forage, et alors que la plupart des réfugiés ne rêvaient que de combat, elle négligeait totalement cet aspect de la vie communautaire pour se consacrer à la connaissance des richesses que recelait le sous sol d'Atys. Mon ancienneté me permettait d'y voir une certaine maturité, car j'avais connu beaucoup de homins qui n'avaient envisagé cet aspect qu'après avoir écumé leur rage envers le peuple kittin dans des chasses vengeresses sans fin. Moi même, je ne pensais pas avoir atteint cette maturité, car je restais revêche à ce travail, qui pourtant m'aurait permis de pouvoir crafter des armures lourdes de meilleure facture. Et devant mon entêtement à ne pas manier ma pioche, elle s'était mis en tête de m'enseigner l'art de s'en servir. J'avais milles autres choses plus intéressantes à faire, mais il m'aurait d'abord fallu affronter le courroux de Meteer, et cela était plus difficile que de faire face à une horde de varynx !
Et nous voilà en route vers ces terres sensées me livrer leurs trésors au prix de quelques leçons de ma tutrice. Elle m'entraîna à l'ouest des eaux paisibles, entre Zora et Hoî-cho, une terre connue pour sa richesse en matériaux aiséments accessibles aux débutants tels que moi. Il est vrai que dès mon premier forage, je trouvais une source de matière première, mais là ou j'en trouvais une, Meteer à quelques pas de moi en trouvais sept, et dans le même temps d'extraction, elle récoltait sept fois plus de quantités .... de quoi être découragé ! Mais j'étais là pour apprendre, et en conséquence j'essayais de m'appliquer. « En fait Siro, tu manques de concentration, il faut bien comprendre qu 'en forage tout est question de concentration, pas besoin d'être très intelligent »; 'merci de me le faire remarquer, je l'avais constaté' grommelais-je, 'ça me réconforte un peu quand même' poursuivis-je pour moi même avec un sourire discret. Meteer était un bon professeur, et elle excellait dans ce domaine; je ne pensais pas être de mauvaise volonté, mais comme elle me le faisait remarquer j'avais toute les peines du monde à me concentrer sur mon extraction, et au final je n'extrayais que de petites quantités de matières assez pauvres. J'étais habitué à soigner mes compagnons de chasse lors des combats, grâce aux soins magiques que j'avais appris à manier, et à la différence du forage, tout était question de rapidité et de choix stratégiques; et l'issue de la chasse dépendait bien souvent de ces deux éléments. Mais prospecter, souvent sans résultat, puis extraire patiemment ces matériaux, me semblaient bien fade en comparaison.
« Siro, tu as entendu Papy sur canal guilde ? » ... Dézagraibab, le doyen de la guilde; un jour Kinna nous l'avait présenté comme étant son père: un vieux Zoraï barbu, un peu ronchon. Elle racontait qu'il combattait seul les kittins, ce pourquoi elle avait préféré qu'il intègre une guilde. Toutefois cela n'avait pas beaucoup changé ses habitudes, et nous avons par la suite constaté cette propension à la solitude. Il était peu bavard, son vocabulaire semblait se résumer à une cinquantaine de mots, et il n'en utilisait jamais plus de dix par phrase, mais je soupçonnais tout de même sous cette façade un vieil érudit. Comme Meteer, je venais de l'entendre demander de l'aide sur le canal télépathique de la guilde, ce qui était surprenant de sa part, car ce n'était pas un homin a appeler à l'aide, mais il entretenait des rapports de complicité avec Meteer, et il avait du nous apercevoir dans la région. C'était les 'Homins Hounder', une troupe de bandit de grands chemins qui l'avaient agressé et malmené. Je les connaissais bien, lors d'un précédent passage je m'étais laissé surprendre par eux également, et n'ayant pas suffisamment récupéré d'un précédent combat, j'avais succombé sous leur nombre, et subi le même sort que Dézagraihab. Cette fois ci, j'étais bien décidé à prendre ma revanche et par la même occasion à sortir mon vieux compagnon de leur griffe. Je savais Meteer tiraillée entre son envie d'aider son ami et sa soif de forage. J'avais déjà constaté chez d'autres foreurs cette addiction à leur passion: la concentration que demandait leur travail, les absorbait et semblait commander leur volonté. Mais l'attachement de Meteer à Déza était plus fort et la zone de forage peu riche pour elle; et alors qu 'elle s 'apprêtait à quitter son extraction, je lui signifiais que je préférais y aller seul, mes forces étaient intactes, et je craignais qu'elle ne me gêne dans le combat. Je me sentais de taille à les affronter seul. Mon ton péremptoire suffit à la rassurer, car dans le domaine du combat son expérience ne valait pas la mienne, et elle m'avait toujours fait confiance à ce sujet.
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Si la téléportation me répugne chaque fois que je l'utilise, il n'en est pas de même de la course à travers les magnifiques paysages de notre écorce. Je prends alors mon épée à la main, épée conçue dans les forges d'Athanos, et rassuré par son contact, je foule à vive allure le sol d'Atys, guidé par mes sens aux aguets. Dans le désert Fyros , la vue seule suffit à se guider, car la flore est très réduite, et la vue dégagée. Mais dans la jungle Zoraï l'extrême richesse de la végétation justifie l'utilisation de tous les autres sens, car derrière chaque buisson, chaque bosquet, peut se trouver un prédateur hostile. D'autant plus au printemps, ou il n'est pas plus beau pays que celui ci avec ces buissons colorés par des fleurs aux milles couleurs, mais chacune de ces beautés pouvait cacher un ennemi mortel. Le terrain m'était toutefois connu, j'avais eu l'occasion de l'arpenter plus d'une fois et je savais que je trouverais les agresseurs de Déza entre l'atelier du lac poussiéreux et le poste frontière de l'arc des kinchers. Il me restait à charger mon épée en cristaux de sève, ce qui me permettrait de lancer un soin magique à Déza dès que je l'apercevrais. J'étais habitué , comme tous les homins entraînés, à le faire en courant, ça ne me distrayait donc pas de l'attention que je portais à éviter tout agresseur potentiel qui aurait pu compromettre l'exécution de la tâche que je m'étais fixé. Après les efforts de concentration que je venais de fournir, cette course ou l'instinct primait, me procurait comme une ivresse, et libérait les tensions que j'avais accumulé sur la zone de forage. La rage du combat qui s 'annonçait montait en moi, et me donnait la sensation d'une puissance contenue qui ne demandait qu'a se libérer avec violence.
Par le canal télépathique de la guilde, je demandais à Déza de se tenir prêt, et d'essayer dès que je l'aurais relevé, d'occire les deux tireurs qui de loin pouvaient m'infliger des dégâts pendant que je m'occuperais du gros de la troupe. Comme j'arrivais en vue du campement des 'Homins Hounders', je cherchais du regard mon compagnon, et je n'eus aucune difficulté à le repérer, allongé à terre, en raison de sa taille imposante, et aussi de son armure Zoraï matelassée qui ne passait pas inaperçue. Je lançais alors le sort de guérison que j'avais chargé dans mon épée, c'était à peine si on ressentait un léger frissonnement , la magie était puissante, la maîtriser demandait une longue expérience, mais son essence restait mystérieuse pour l'homin. Ce faisant, le premier bandit se trouvait à ma portée, et venait tout juste de m'apercevoir qu'emporté par mon élan j'entaillais son thorax par un puissant coup d'épée horizontal, je l'achevais de deux autres coups, car son armure était épaisse, et il était important de ne pas laisser de blessé sous peine de se trouver débordé sous le nombre. L'effet de surprise avait joué, mais un deuxième malfaisant proche se précipitait maintenant vers moi et plus loin d'autres faisaient mouvement dans ma direction. Mon deuxième adversaire se révéla plus puissant, réussissant à contrer mon premier coup, mais la vitesse et la puissance des deux suivants ne lui laissèrent aucune chance. Emporté par mon élan, je poursuivais en direction des silhouettes hostiles qui convergeaient vers moi, ma vision latérale me permis pendant un fragment de seconde d'entr'apercevoir Déza aux prises avec un tireur; il virevoltait dans les airs, appliquant la technique du combat à deux dagues : on effectuait un salto avant et avec le poids du corps, on plantait les deux dagues dans le corps de l'ennemi en dépeçant les chairs en de longues entailles. Cette technique nécessitait une agilité et une grande souplesse, compétences qu'un vieux Zoraï en armure matelassée n'était pas censé posséder .... Et pourtant dans cette discipline, notre vieil ami semblait capable de prouesses, et sa masse lui donnait une puissance redoutable.
Je me trouvais maintenant encerclé par quatre 'Homins Hounder', je n'étais pas blessé, et mes forces étaient intactes. La rage brillait dans les yeux de mes ennemis, j'étais seul, (ils n'avaient pas vu dans l'urgence que j'avais relevé Déza), sur leur territoire, et j'avais tué deux des leurs. Pour eux j'étais un homin mort. Pour moi, la rapidité de mon intervention m'avait donné l'avantage, et j'avais maintenant l'impression qu'ils évoluaient au ralenti autour de moi, ce qui me permettait d'anticiper leurs attaques, de les contrer, et en effectuant de larges moulinets avec mon épée en une attaque circulaire, d'en blesser plusieurs à la fois. Les techniques de combat homins étaient élaborées, et une fois qu'on les maîtrisait et qu'on possédait la force nécessaire acquise lors d'entraînements incessants, on pouvait combattre des ennemis supérieurs en force et en nombre. Trois de mes attaques circulaires avaient affaibli mes adversaires, et je profitais de leur désarroi pour en achever un avec avec deux coups puissants l'un porté à l'abdomen, l'autre à la nuque alors qu'il se penchait en avant en hurlant de douleur. Pendant ce temps un des survivants tentait de m'atteindre dans le dos, je me projetais alors en avant effectuant une nouvelle attaque circulaire qui écarta ses deux autres complices et lui coupa le bras. Il restait face à moi deux combattants maintenant blessés et décontenancés de la tournure des évènements; dans notre dos Déza ahanait en effectuant ses cabrioles, et ses cris avaient peine à couvrir les hurlements de douleurs que ses dagues arrachaient à son deuxième adversaire. La partie était finie, et quelques coups d'épée rapides et biens placés achevèrent mes ennemis.
Le combat était fini, et son issue nous avait été favorable, l'intensité de l'action pouvait maintenant céder la place à l'euphorie de la victoire, je me retournais et avançais vers mon vieil ami qui venait d'achever son adversaire, un sourire béat au lèvre, et ne pu m'empêcher de m'esclaffer en l'apercevant la barbe souillée du sang et de lambeaux de chair de son adversaire. « Eh bien Déza, c'était bon le pâté de 'Homins Hounder' ? ». Pour toute réponse il me donna une grosse bourrade dans le dos en me gratifiant d'un « vient avec moi Siro ! » (4 mots). Je n'avais nul besoin d'une invitation plus protocolaire pour le suivre, me doutant bien de ce qu'il allait me proposer. Je le suivis jusqu'au poste frontière de l'arc des kinchers ou son mektoub attendait en sécurité, et il sortit de ses sacoches une bouteille remplie d'un liquide trouble en m'assénant d'un « Je t'offre une Déza spéciale Siro !! » (7 mots). La Déza spéciale était une matière première unique sur Atys, notre doyen possédait quelque part sur Atys en un lieu connu de lui seul une distillerie ou il fabriquait ce breuvage à partir paraitrait il de cratchas pourris. En fait je ne tenais pas tellement à savoir comment il le fabriquait, seul le résultat comptait, et je connaissais nombres d'homins qui auraient payé cher pour être à ma place.
La première gorgée surprenait un peu pour qui ne l'avait jamais goutté, mais les suivantes étaient inoubliables, et l'on s 'étonnait toujours que la bouteille fusse vide si vite. On avait l'impression que son breuvage ouvrait les sens aux communications non verbales, ce qui permettait d'être en phase avec son créateur qui semblait avec l'âge oublier l'usage du verbe. De plus je n'avais nul envie de grands discours, ma séance de forage m'avait épuisé, et boire un verre avec un copain était pour moi comme pour lui une affaire d'un grand intérêt. J'entendis Déza prévenir tout de même Meteer sur le canal guilde que nous étions sauf, et celle ci répondre qu'il était inutile de l'attendre car elle avait prospecté une source de matières premières excellentes qu'elle comptait épuiser jusqu'à la dernière parcelle. Je pris alors mon parti d'accrocher mon hamac dans un coin bien tranquille tout proche alors que Déza s'éloignait après avoir pris congé d'un « salut Siro, ma douce m'attends ... » (6 mots) . Je m'allongeais dans la toile, les yeux fixés sur les étoiles qui miroitaient bien au delà des racines qui zébraient le ciel d'Atys en devisant sur la douceur de vivre en ce beau pays en compagnie d'amis fidèles comme on en côtoyait à la 'guilde des champions'.
Épilogue : je ne sais si c'est la faute à la Déza spéciale ou si j'avais mal réglé mon canal télépathique de guilde, mais je me réveillais en sursaut au milieu de la nuit aux cris de « Siro, reviens tout de suite, la leçon n'est pas finie, si je te retrouve ça va ch....(censuré) dans le ventilo » ce dont je suis sur, c'est qu'il s'agissait bien de la voix de Meteer, et qu'elle employait une de ses expressions incompréhensibles sans un décodage de sa part. ....
Edit : désolé pour le pavé, j'ai pas vu de règles