Maelys di Venska- Une vie..

[thayas]

Le 16/12/04 : Troubles


Une fois encore, pour la dernière fois l'espérait elle, elle avait parcouru ce chemin. Vérifiant de ne pas être suivie, multipliant les détours..
Le journal avait retrouvé sa prison, emmuré dans la cave de cette petite maison arbre, sous la surveillance du vieil Homin. Elle lui avait remit une lourde bourse, lui promettant des versements réguliers si tout se passait comme convenu.
Il était avertit, jamais ce coffre ne devrait être ouvert ! S'il lui était volé, quelque soit son excuse.. il le payerait très cher....
Maelys seule savait où était dissimulé le coffret dans la pièce.. mais on était jamais assez prudent.
Ce journal était bien trop lourd de sens pour être rendu public.
Au mieux le rituel avait échoué et Saga était mort, au pire il était arrivé à ses fins..
Mais elle doutait que l'Homin ait travaillé toute une vie pour finalement revenir sur Atys..
" Où qu'il soit, qu'il y reste ! " avait elle songé sur le chemin du retour.
Et s'il devait revenir un jour... son regard s'enflamma.. elle avait son idée...
Ashael venait à peine d'admettre la disparition de son frère, à la lecture de ce texte elle aurait probablement cédé de nouveau à la peur, la peur de voir son frère revenir, plus puissant encore.. La Garde avait besoin de quelq'un à sa tête, la Kormalys serait parfaite, mieux valait qu'elle reste dans l'ignorance.
Quand aux drakaris... un sourire amère se dessinait sur ses lèvres lorsqu'elle pensait à eux, à elle. Quelle naïveté, tout n'avait toujours été que mascarade. Il avaient suivit et obéit aveuglément, offrant à Saga la devanture qu'il attendait pour cacher ses recherches..
L'ignorance sauverait peut être la Garde.. Elle se tairait.

Une fois à la Capitale elle s'était rendue sur le marché. L'endroit grouillait de monde depuis quelques jours. L'attrait de la futilité.. des coiffeurs et maquilleurs offraient un moment de détente aux combattants fourbus. Un peu de fard sur la blessure d'un peuple songeait elle cynique.
Elle trouva rapidement le jeune Homin qu'elle espérait rencontrer.
" Petit, j'ai besoin de toi " lui avait elle dit tout en glissant quelques dappers dans sa poche.
" On m'a dit que tu avais un Izam domestiqué ? Je suis curieuse, montre le moi. "
A peine une heure plus tard l'Izam s'envolait, porteur d'un message.
Cemendur viendrait bientôt la trouver à son appartement.

L'astre diurne était déjà haut dans le ciel lorsqu'elle rejoignit enfin son refuge.
Elle referma la porte et s'appuya contre le pan de bois, en soupirant.
L'Homine se laissa glisser lentement jusqu'au sol, donnant prise à sa lassitude.
Elle pouvait se laisser aller un peu, elle le devait. Toujours vouloir maîtriser ou comprendre ses sentiments finirait par l'user.
La lumière filtrée par la fenêtre venait épouser son corps, la réchauffant délicieusement.
Ses songes se firent plus léger, l'agréable conversation tenue la veille lui revint en mémoire, elle s'assoupit, souriante.