Chronique
Freldo Cuirinia engloutit le fruit du cactus. Le jus clair coulait des commisures de ses lèvres roses et charnues. Le regard vert de Corolle Fumaroli suivit un instant la goutte scintillante qui glissait lentement le long du cou, avant de se perdre dans les plis du col de la riche wiva du noble hilare.
"Pourquoi riez vous ainsi, Ser ?"
Freldo avala bruyamment une bouchée avant de se tourner vers la Matis :
"Parce que je mange ces fruits comme un Fyros ! Les mains ne se salissent pas quand elles ne font pas le travail des dents disent-ils !"
Corolle se figea un instant, droite comme un dorotea. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder les dents du matis qui semblèrent pousser soudain comme celles d'un gingo affamé.
"Nos botanistes ont depuis longtemps créé des variétés de ces plantes du désert... sans épines. Nous pouvons donc nous enorgueillir de pouvoir manger leurs fruits sans souiller nos mains, ni de leur jus en les mangeant , ni de notre sang en les cueillant...
"Et vous Corolle ? Savez-vous goûter ces fruits sans vous souiller ?"
La jeune noble matis regardait Fredo fixement. Son teint de nacre tranchait sur la parok noire qu'elle portait. Un fourreau vide pendait sur sa hanche droite et sa main se portait sans cesse vers lui, signe de sa nervosité et du professionnalisme des gardes de Freldo.
Ce dernier sourit en accompagnant du regard le geste de Corolle vers l'arme absente.
"Ces fyros...Ils ne sont pas sots...mais à des lieux d'appréhender notre savoir, notre culture, la force de notre civilisation. C'est pourquoi ils nous détestent : parce qu'ils ne nous comprennent pas...
"Mais vous n'êtes pas venue me parler des barbares, Serae ? N'est ce pas ?"
Corolle sourit en songeant aux paroles de sa mère :
" Une fleur ne s'ouvre que quand elle est prête ! J'ai vu des pétales colorés toute l'année ! C'est la plante qui choisit l'instant, pas la saison... Ne te laisse pas influencer par les aiguillons de l'hiver, les teintes de l'automne, la chaleur de l'été ou les promesses du printemps... Ecorce ! Soit écorce. Mais si ton coeur te dit de t'ouvrir alors déploie tes charmes. Il existe un arbre qui ne fleurit qu'en hiver chez les fyros...Adapte toi, et tu seras forte..."
Corolle souriait...
Elle finit par parler sans émotion.
"Le Roi est fort mécontent, ses vassaux sont mandés. Aucun noble n'a bougé lors de l'attaque des maraudeurs...
Mangez, Freldo, mangez, ces fruits sans épines dont vous vous gavez, les botanistes matis leur ont ôté les piquants, Yrkanis vous privera bientôt de leur douceur..."
[...]
Deux gardes et une porte ouvragée se tenaient entre la Reine Lea et la Chambre royale.
"Navré ma Reine, le Roi nous a donné l'ordre de ne laisser entrer personne.
- Mais je suis la Reine !
- Il a demandé que personne n'entre...fut-ce la Reine en personne."
Lea regarda chacun des gardes dans les yeux, mais aucun ne broncha. Les colères du Roi étaient rares mais elles pouvaient coûter la vie, celles de la Reine étaient courantes sans ne menacer que la prestance. La Reine disparut dans l'ombre du couloir, mais les gardes entendirent le bruissement de sa robe durant une éternité...
Eternité...
Le Roi était assis sur le lit, presque nu, un tatouage éphémère marquait sa poitrine.
Un kirosta rouge agonisant, sous l'étreinte d'une racine verte...un peu estompée, elle ressemblait à une homine cambrée.
Yrkanis tenait un pendentif entre ses doigts et murmurait, fixant une forme évanescente devant lui.
"Jena ! Kainae !"
Le Roi lança le talisman sur le sol et la forme tressauta avant de se préciser.
Jena ! Jena se tenait là devant le Roi des matis. Assise... les jambes croisées, immobile, elle lui souriait. Lumineuse, irradiant une lumière qui frappa le coeur du fils de Yasson comme le tir de son père marqua l'emplacement de la capitale des matis.
Elle était si belle ! Puissante !
Yrkanis la désirait, suivant chacun de ses gestes, ne s'en lassant jamais...
Chaque jour, le Roi s'enfermait, pour la regarder: Elle, Kainae ! La Déesse...
Nul autre que lui ne l'avait vue et il en retirait une certaine jouissance.
Elle semblait parler vers la fin...Que disait-elle ?
Quelle langue parlait-elle ? Le Mateis ? Chaque soir , Yrkanis, pendu aux lèvres de Jena tentait de le déterminer...
[...]
Le Roi s'était levé tôt.
Il portait son armure de bataille. Assis sur le trône, il écoutait depuis plusieurs heures le rapport de ses plus fidèles soldats.
Les maraudeurs s'étaient manifestés, conduits par une certaine Akilia et avaient pénètré les Jardins Majestueux. Peu nombreux cette fois ils avaient poussé loin dans les territoires matis sans être inquiétés. Une poignée certes, mais qui savait ce que l'étrange fyros des Anciennes Terres réservait aux Matis ? Elle avait été repoussée par des réfugiés, des anonymes...
Yrkanis, Roi des Forêts, était en colère. Les Nobles n'avaient pas bougés. Peu étaient présents ce jour là.
Siniello Anindi faisait face.
"Na Karan, je dispose déjà d'un certain nombre d'homins à même de vous servir. Ils l'ont déjà fait à maintes reprises et ils ne reculeront pas devant cette menace !
- Qui sont-ils Ser Anindi ?
- Des réfugiés, mon Roi !
Alors vous êtes plus perspicace que je ne l'aurais cru, Siniello Anindi ! Faites mander tous les chefs de guildes matis de ces réfugiés le plus vite possible.
Dites leur que le Roi les appelle..."
Chroniques du temps du Roi Yrkanis par Cuiccio Perinia, Historien Royal.
Fruit pourri
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Fruit pourri
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Re: Fruit pourri
Libi Fredlo, hérault royal, avait du renoncer au confort des ses appartements d'Yrkanis pour se mettre à la recherche des chefs des guildes sujettes du Royaume.
A l'étable de la capitale matis, elle en avait trouvé certains, et tout en fronçant les narines devant l'odeur de la paille souillée par les mektoubs, elle avait fait ce que le Roi attendait d'elle en leur disant :
Ser et Serae, sujets d'Yrkanis,
Par ma voix, le Roi fait savoir à toutes et à tous que les réfugiés chefs de guildes et sujets du Royaume sont demandés devant la salle du trône où le Roi Yrkanis tient sa cour le Holeth, Folially 18*. Ils seront conviés dans la salle même du trône pour y rencontrer leur souverrain en personne, parmi la cour des nobles.
A l'étable de la capitale matis, elle en avait trouvé certains, et tout en fronçant les narines devant l'odeur de la paille souillée par les mektoubs, elle avait fait ce que le Roi attendait d'elle en leur disant :
Ser et Serae, sujets d'Yrkanis,
Par ma voix, le Roi fait savoir à toutes et à tous que les réfugiés chefs de guildes et sujets du Royaume sont demandés devant la salle du trône où le Roi Yrkanis tient sa cour le Holeth, Folially 18*. Ils seront conviés dans la salle même du trône pour y rencontrer leur souverrain en personne, parmi la cour des nobles.
Re: Fruit pourri
La chaleur de cette douce nuit d'été naissant était propice à l'événement pour lequel les chefs de guildes hauts en couleurs et en apparat se préparaient.
Il était là, devant le palais, au milieu des fiers combattants, multitude de homins rassemblant toutes les maisons d'Yrkanis.
Il pouvait lire la fierté sur leurs visages ainsi que l'anxiété d'affronter un moment si longtemps attendu.
Tous ces homins prêts à verser leur sang pour leur roi, sang déjà répandu maintes fois sans rien attendre en retour, sang qui rougit l'écorce et sombre dans l'oubli.
Une fois encore des homins, de simples réfugiés, avaient, avec abnégation, fais rempart de leurs corps pour la sauvegarde de leur cité tandis que noblesse et gardes s'enfonçaient dans leur impassibilité.
Mais voilà, cette fois ci, ils n'étaient pas les oubliés, leur roi avait tourné les yeux vers eux et leur roi allait les guider !
L'impatience le rendit téméraire et, s'avançant lentement vers l'entrée simplement ornée du palais, il jeta un regard scrutateur aux gardes et marqua une légère halte, se demandant comment son audace serait interprétée.
Mais les gardes, confirmant leur détachement légendaire ou bien le reconnaissant comme un des défenseurs ne lui barrèrent pas le chemin de la salle du trône et, c'est avec une tension palpable, qu'il pénétra dans le grand hall pour s'enquérir auprès de l'intendant Cuine Pido de la présence du roi.
C'est dépité qu'il s'avança vers ses pairs qui attendaient toujours patiemment et leur annonça que leur roi avait sûrement du retard.
L'inquiétude était maintenant intense, le roi allait vraiment les recevoir ? Une fois de plus étaient ils les oubliés ?
Sa sève commençait à bouillir, le sentiment d'avoir été trompé prenait doucement le pas sur la patience dont il avait fait preuve lors de l'attente.
Le mince espoir de voir son souverain fut balayé à l'apparition d'un tryker détaché par ce dernier pour annoncer sa non-venue…
Sans un mot, sentant l'explosion de sa sève proche il quitta l'assemblée de homins pour s'éloigner du District de Tylini, concentrant ses pensées sur le crissement des herbes écrasées par son pas rageur, ne jetant même pas un oeil à la serre royale en passant devant celle-ci. Restant insensible aux douces effluves qui en émanaient, il pressa le pas pour trouver refuge dans le hall du Chant de l'écorce et s'y engouffra sans un regard pour Zagio Anicco, en faction devant l'immeuble, fidèle à ses habitudes.
Murmurant pour lui même, le sang battant ses tempes :
- "un tryker inconnu, même pas l'intendant ou un noble , un tryker inconnu pour nous laisser à notre déconfiture."
D'un pas décidé, il gagna les étagères pour en ouvrir une, en extirpa une bouteille de Shooki, un verre et franchit le seuil du conseil de guilde ainsi armé pour embrasser du regard la pièce quelque peu en désordre. Il posa les objets de son futur délit d'alcoolisme pour saisir sa Lyre trônant sur le vieux bureau usé et commença à composer, inspiré par sa sève bouillonnante.
Ce n'est que quelques temps plus tard, la sève refroidie mais le sang échauffé par le Shooki que l'on put voir Radamanthe armé de sa lyre, colporter cette ballade fraîchement composée, foulant les rues d'yrkanis baignées de la douce lumière des étoiles, le regard souvent perdu vers la canopée en chantant :
Prend ta plume fou de poète et couche ton désarroi
Sur les feuillets du temps coule ta plus belle encre pour ton roi.
Instant précieux, longuement attendu, que cette réception
Espoir naissant de ne plus être une ombre, quelle déception !
Ten na-Karan, à gorge rompre, pauvre réfugié, clame !
Ten na-Karan, le sang de ses ennemis rougit ta lame !
Ombre parmi les ombres au sein d'un peuple fantôme,
De ton corps fais bouclier, de sa présence l'aumône !
Mindaleis na-Karan, nya valyena, nan mindaleis dava olore ?
Cadereis imi sai decatai mordhei, tana ma ereis na ore.
Vaineis ne ten la valyae ilmae, Le, aiya di kainae !
Ten mataleis ilya lai mordhei, tana ma ereis na cherae.
Pauvre fou réfugié, pauvre âme qui rêve de prendre corps,
Pauvre fou d'homin qui attend après la lumière des forts !
Nobles, Nantis, seigneurs de l'écorce, réfugiés nous sommes,
Regardez en bas, regardez vers nous, nous bêtes de somme !
Les larmes des veuves pour votre cause baignent l'écorce,
Notre sève inondant les racines grandit votre force !
Tous ces sacrifices pour un peu de lumière éphémère.
Espoir brisé qui nous laisse dans vos ténèbres princières.
Mindaleis na-Karan, nya valyena, nan mindaleis dava olore ?
Cadereis imi sai decatai mordhei, tana ma ereis na ore.
Vaineis ne ten la valyae ilmae, Le, aiya di kainae !
Ten mataleis ilya lai mordhei, tana ma ereis na cherae.
Simple homin, ultime rempart dont on se fout.
Feuilles de la forêt dont tu es le gardien.
Je ne suis rien, je suis le peuple et tu es tout,
Je ne suis rien, je ne suis plus, tu n'es plus rien.
Mindaleis na-Karan, nya valyena, nan mindaleis dava olore ?
Cadereis imi sai decatai mordhei, tana ma ereis na ore.
Vaineis ne ten la valyae ilmae, Le, aiya di kainae !
Ten mataleis ilya lai mordhei, tana ma ereis na cherae.
(J'aime mon Roi, notre gardien, mais j'aime un doux rêve ?
Je sombre dans ses douloureuses ténèbres, ce qui est mon devoir
Enlace moi dans ta lumière protectrice, Toi, le béni de la déesse !
Pour combattre avec toi tes ténèbres, ce qui est ma chance.)
Radamanthe
Il était là, devant le palais, au milieu des fiers combattants, multitude de homins rassemblant toutes les maisons d'Yrkanis.
Il pouvait lire la fierté sur leurs visages ainsi que l'anxiété d'affronter un moment si longtemps attendu.
Tous ces homins prêts à verser leur sang pour leur roi, sang déjà répandu maintes fois sans rien attendre en retour, sang qui rougit l'écorce et sombre dans l'oubli.
Une fois encore des homins, de simples réfugiés, avaient, avec abnégation, fais rempart de leurs corps pour la sauvegarde de leur cité tandis que noblesse et gardes s'enfonçaient dans leur impassibilité.
Mais voilà, cette fois ci, ils n'étaient pas les oubliés, leur roi avait tourné les yeux vers eux et leur roi allait les guider !
L'impatience le rendit téméraire et, s'avançant lentement vers l'entrée simplement ornée du palais, il jeta un regard scrutateur aux gardes et marqua une légère halte, se demandant comment son audace serait interprétée.
Mais les gardes, confirmant leur détachement légendaire ou bien le reconnaissant comme un des défenseurs ne lui barrèrent pas le chemin de la salle du trône et, c'est avec une tension palpable, qu'il pénétra dans le grand hall pour s'enquérir auprès de l'intendant Cuine Pido de la présence du roi.
C'est dépité qu'il s'avança vers ses pairs qui attendaient toujours patiemment et leur annonça que leur roi avait sûrement du retard.
L'inquiétude était maintenant intense, le roi allait vraiment les recevoir ? Une fois de plus étaient ils les oubliés ?
Sa sève commençait à bouillir, le sentiment d'avoir été trompé prenait doucement le pas sur la patience dont il avait fait preuve lors de l'attente.
Le mince espoir de voir son souverain fut balayé à l'apparition d'un tryker détaché par ce dernier pour annoncer sa non-venue…
Sans un mot, sentant l'explosion de sa sève proche il quitta l'assemblée de homins pour s'éloigner du District de Tylini, concentrant ses pensées sur le crissement des herbes écrasées par son pas rageur, ne jetant même pas un oeil à la serre royale en passant devant celle-ci. Restant insensible aux douces effluves qui en émanaient, il pressa le pas pour trouver refuge dans le hall du Chant de l'écorce et s'y engouffra sans un regard pour Zagio Anicco, en faction devant l'immeuble, fidèle à ses habitudes.
Murmurant pour lui même, le sang battant ses tempes :
- "un tryker inconnu, même pas l'intendant ou un noble , un tryker inconnu pour nous laisser à notre déconfiture."
D'un pas décidé, il gagna les étagères pour en ouvrir une, en extirpa une bouteille de Shooki, un verre et franchit le seuil du conseil de guilde ainsi armé pour embrasser du regard la pièce quelque peu en désordre. Il posa les objets de son futur délit d'alcoolisme pour saisir sa Lyre trônant sur le vieux bureau usé et commença à composer, inspiré par sa sève bouillonnante.
Ce n'est que quelques temps plus tard, la sève refroidie mais le sang échauffé par le Shooki que l'on put voir Radamanthe armé de sa lyre, colporter cette ballade fraîchement composée, foulant les rues d'yrkanis baignées de la douce lumière des étoiles, le regard souvent perdu vers la canopée en chantant :
Prend ta plume fou de poète et couche ton désarroi
Sur les feuillets du temps coule ta plus belle encre pour ton roi.
Instant précieux, longuement attendu, que cette réception
Espoir naissant de ne plus être une ombre, quelle déception !
Ten na-Karan, à gorge rompre, pauvre réfugié, clame !
Ten na-Karan, le sang de ses ennemis rougit ta lame !
Ombre parmi les ombres au sein d'un peuple fantôme,
De ton corps fais bouclier, de sa présence l'aumône !
Mindaleis na-Karan, nya valyena, nan mindaleis dava olore ?
Cadereis imi sai decatai mordhei, tana ma ereis na ore.
Vaineis ne ten la valyae ilmae, Le, aiya di kainae !
Ten mataleis ilya lai mordhei, tana ma ereis na cherae.
Pauvre fou réfugié, pauvre âme qui rêve de prendre corps,
Pauvre fou d'homin qui attend après la lumière des forts !
Nobles, Nantis, seigneurs de l'écorce, réfugiés nous sommes,
Regardez en bas, regardez vers nous, nous bêtes de somme !
Les larmes des veuves pour votre cause baignent l'écorce,
Notre sève inondant les racines grandit votre force !
Tous ces sacrifices pour un peu de lumière éphémère.
Espoir brisé qui nous laisse dans vos ténèbres princières.
Mindaleis na-Karan, nya valyena, nan mindaleis dava olore ?
Cadereis imi sai decatai mordhei, tana ma ereis na ore.
Vaineis ne ten la valyae ilmae, Le, aiya di kainae !
Ten mataleis ilya lai mordhei, tana ma ereis na cherae.
Simple homin, ultime rempart dont on se fout.
Feuilles de la forêt dont tu es le gardien.
Je ne suis rien, je suis le peuple et tu es tout,
Je ne suis rien, je ne suis plus, tu n'es plus rien.
Mindaleis na-Karan, nya valyena, nan mindaleis dava olore ?
Cadereis imi sai decatai mordhei, tana ma ereis na ore.
Vaineis ne ten la valyae ilmae, Le, aiya di kainae !
Ten mataleis ilya lai mordhei, tana ma ereis na cherae.
(J'aime mon Roi, notre gardien, mais j'aime un doux rêve ?
Je sombre dans ses douloureuses ténèbres, ce qui est mon devoir
Enlace moi dans ta lumière protectrice, Toi, le béni de la déesse !
Pour combattre avec toi tes ténèbres, ce qui est ma chance.)
Radamanthe
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- Joined: Tue Mar 13, 2007 1:42 pm
Re: Fruit pourri
[HRP]
* La date de l'event a donc été repoussée pour cause de soucis techniques. Les chefs de guildes matis sont attendus devant la salle du trône d'Yrkanis le vendredi 28 septembre, à 21h30.
Avec toutes nos excuses pour ce contre temps.
[/HRP]
* La date de l'event a donc été repoussée pour cause de soucis techniques. Les chefs de guildes matis sont attendus devant la salle du trône d'Yrkanis le vendredi 28 septembre, à 21h30.
Avec toutes nos excuses pour ce contre temps.
[/HRP]
Re: Fruit pourri
La petite fyros s'approcha timidement du sage Girgia Cisti.
- Girgia est-ce que tu pourrais donner une lettre que j'ai écrite au roi ?
- Aby tu sais écrire maintenant ?
- Euh ben un petit peu, mais pas encore très bien, je crois que j'ai fait quelques fautes, mais je suis sûre que le roi va me comprendre. Alors tu peux lui donner ?
- D'accord petite, je vais faire de mon mieux. Allez file jouer maintenant.
- Girgia est-ce que tu pourrais donner une lettre que j'ai écrite au roi ?
- Aby tu sais écrire maintenant ?
- Euh ben un petit peu, mais pas encore très bien, je crois que j'ai fait quelques fautes, mais je suis sûre que le roi va me comprendre. Alors tu peux lui donner ?
- D'accord petite, je vais faire de mon mieux. Allez file jouer maintenant.
Cher roi Yrkanis,
Je voulè te remèrsié pour nou avoir nobeli moi et Dorcile et Erneg et Sylvanna.
Mès je voulès te dire ke si s'è mérité pour Dorcile, Erneg et Sylv, s'è pa pour moi.
Car moi je sui pa venue dan la Forè pour toi, mè akose de Lilithe ki avè volé ma grenouille. Et mintenan je rèste parse ke il i a pas de grenouille dan le déser et ke moi je lé ème tro pour men séparé.
Moi je préfère léssé ma place a un otre ki mérite bien mieu ke moi. Alor je te propose de prendre mon ami Mutenroshi come nobeli a ma place. Il è trè for et il sokupe de la plomaci. Il sè fère plin de choz oci et en plus il è matis.
En pluss si un jour Dexton il è dakor pour mètre les grenouilles dan le désèr je vé y retourné je pense. Mè il a pa répondu a ma demande alor j'y vé pa.
Voilà j'èspèr ke toi tu répondra a ma lètre et ke fera Muten un nobeli car lui il partira pa a kose des grenouille.
Je te remèrsie roi Yrkanis.
Aby
Re: Fruit pourri
L'été avait couvert d'une douce fraîcheur cette belle soirée, il essayait de rassembler ses souvenir, tout était si confus encore dans son esprit, tout semblait encore n'être qu'un rêve et pourtant il était certain que ses oreilles ne l'avaient pas trompé, que les fiers matis dont il était et qui combattaient pour la forêt avaient été reconnu par le Roi et qu'ils leur accordait une certaine confiance en leur prêtant prochainement attention pour ce qui est des futures affaires du royaume.
Balançant légèrement sa chaise en arrière pour jeter ses pieds sur le bureau, Radamanthe restait songeur, levant les yeux au plafond il commença à murmurer pour lui même :
- "Noble.......Noble....c'est bien beau tout ça mais j'ai l'impression que les ennuis vont arriver avec ! Mais impossible de refuser un tel honneur....j'essaierai de ne pas faillir comme toi, Pére, ou comme toi, Mére."
Il commença un doux va et vient sur sa chaise,se balançant au rythme de ses pensées encore bien embrouillées et continua son monologue tout haut :
- « Ce Freldo cuirinia....... jamais ils ne nous verra d'un bon oeil......Ce Siniello Anindi...... hormis pour la Maison des Jardins d'Atys il ne semble nous manifester que du dédain...Cet Eneliv sûrement très dévoué au roi mais incapable de faire du bon boulot, il repousse ma homine, légitime officier supérieur du chant mais par contre laisse pénétrer dans la salle du trône un Fyros kamiste, armé de surcroît...dévoué mais incompétent à mon goût. Il nous reste Cuiccio Perinia et Corolle Fumaroldi dans l'entourage proche du Roi, à Cerner.....qui sait peut être que l'on pourra s'entendre. »
Cessant de se balancer il se pencha sur son bureau pour saisir plume et encrier et s'aperçut que sa main tremblait d'émotion alors que ses pensées allaient vers sa homine et remercia Jena de la magnanimité de son roi qui ne releva pas plus que ça le comportement impulsif de sa douce, puis il se calma souriant en pensant que cette homine têtue et emportée mais au grand coeur avait été anoblie malgré elle par la bouche de ce roi qu'elle apostrophait tantôt et pût enfin coucher cette missive pour le roi de sa plus belle écriture.
Il roula le pli et le cacheta du sceau du Chant de l'Ecorce, puis pris le chemin du palais.
Quittant le district de Yasson pour traverser celui d'Aniro et s'enfoncer dans celui de Tylini pour enfin atteindre le palais et emprunter le couloir qui mène au hall, il esquiva de justesse une petite silhouette qui couraient gaiement, bondissant vers la sortie et se retourna vers cette dernière alors qu'elle marquait aussi la pause pour lui faire face.
- Ohhh Aby ! Où cours tu ainsi ?
- Hihi Radadou ! On a failli boum ! Je viens d'écrire au Roi !
- Oh tu lui a écris pour le remercier de t'avoir anobli ?
- Ohhhh non ! Je lui dis que mon ami Muten mérite plus que moi et que je veux lui laisser ma place que moi je veux que mes grenouilles !
Radamanthe s'agenouilla alors devant Abyssandra pour que leurs yeux soient à la même hauteur et posa un doigt sur sa poitrine.
- Jena sait à quel point tu as raison et que notre ami Mutenroshi mérite largement plus que beaucoup cette noblesse mais dis toi bien ma petite Aby que même si tu ne veux pas de ta noblesse, il y en a bien plus dans ton coeur que dans le coeur de pas mal de vieilles maisons matis et n'oublie pas que dans la forêt, dans le désert ou ailleurs tu l'amèneras toujours avec toi cette noblesse et que personne ne pourra te l'enlever !
Abyssandra regarda Radamanthe droit dans les yeux tout en prennant un teint rubicond à l'écoute de ses paroles et puis lui déposa un baiser sur la joue et fila en courant en criant :
- A bientôt Radadou !
Radamanthe murmura pour lui même :
- Que Jena te garde petite Aby.
Souriant par l'espoir que faisait naître en son coeur les homins comme Abyssandra, il repris sa marche d'un pas décidé vers l'intendant Cuine pido pour lui remettre le pli en main propre.
- Ser Cuine Pido j'ai là missive pour le roi de la part de la maison du Chant de l'Ecorce, je compte sur vous pour lui remettre dés que possible et vous en remercie.
Saluant l'intendant et les autres homins présent dans le Hall, il quitta le palais ne pouvant réprimer le sentiment de fierté qui l'envahissait depuis l'annonce du Roi.
Balançant légèrement sa chaise en arrière pour jeter ses pieds sur le bureau, Radamanthe restait songeur, levant les yeux au plafond il commença à murmurer pour lui même :
- "Noble.......Noble....c'est bien beau tout ça mais j'ai l'impression que les ennuis vont arriver avec ! Mais impossible de refuser un tel honneur....j'essaierai de ne pas faillir comme toi, Pére, ou comme toi, Mére."
Il commença un doux va et vient sur sa chaise,se balançant au rythme de ses pensées encore bien embrouillées et continua son monologue tout haut :
- « Ce Freldo cuirinia....... jamais ils ne nous verra d'un bon oeil......Ce Siniello Anindi...... hormis pour la Maison des Jardins d'Atys il ne semble nous manifester que du dédain...Cet Eneliv sûrement très dévoué au roi mais incapable de faire du bon boulot, il repousse ma homine, légitime officier supérieur du chant mais par contre laisse pénétrer dans la salle du trône un Fyros kamiste, armé de surcroît...dévoué mais incompétent à mon goût. Il nous reste Cuiccio Perinia et Corolle Fumaroldi dans l'entourage proche du Roi, à Cerner.....qui sait peut être que l'on pourra s'entendre. »
Cessant de se balancer il se pencha sur son bureau pour saisir plume et encrier et s'aperçut que sa main tremblait d'émotion alors que ses pensées allaient vers sa homine et remercia Jena de la magnanimité de son roi qui ne releva pas plus que ça le comportement impulsif de sa douce, puis il se calma souriant en pensant que cette homine têtue et emportée mais au grand coeur avait été anoblie malgré elle par la bouche de ce roi qu'elle apostrophait tantôt et pût enfin coucher cette missive pour le roi de sa plus belle écriture.
Jena aiye na-Karan.
C'est grand honneur qui nous est fait mon roi, par votre décret. Bien plus que ce titre de noblesse dont vous nous avez gratifié c'est la confiance que vous nous portez qui me va droit au coeur.
J'ai pu voir que cette décision ne faisait pas l'unanimité de vos nobles les plus proches et cela me fortifie encore dans l'idée que nous avons un vrai roi qui assume ses décisions et qui mérite que notre sève coule pour lui.
Maintenant na-Karan, je dois vous avouer que mon coeur balance entre la fierté de vous servir d'aussi près et le désir de refuser cette noblesse que vous nous avez attribuez avec largesse. Même si le sang de cette Akilia que l'on nomme tempête des cendres rougit encore ma hache, j'ai fais ce que tout matis digne de ce nom se doit de faire, je suis fils de soldat et j'ai agi en fils de soldat. Mais par delà tout ça je reste un doux rêveur, poète à ses heures et de vos fidèles, qui ne rêve que de paix là où ses pairs rêvent de pouvoir. Je me doute à quel point votre temps doit être précieux et plutôt que de vous importuner régulièrement en quête de vos conseils j'ai pensé que vous pourriez faciliter le rapprochement de la maison du Chant de l'écorce avec une des vieilles maisons qui vous entoure afin qu'elle soit en quelque sorte notre mentor pour nous guider et mieux vous servir, sire. Et si avec le temps vous nous jugez digne de vous alors j'ose espérer qu'à nouveau vous nous accorderez cette chance de nous prêter votre oreille.
J'avoue que j'aurai tendance à tourner mon regard vers serae Corolle fumaroli ou bien ser Cuiccio Périnia et les maisons qu'ils représentent mais je me fie entièrement à vous majesté et à votre choix si une telle décision devait être prise.
Mindaleis na-Karan, nya valyena, nan mindaleis dava olore ?
Cadereis imi sai decatai mordhei, tana ma ereis na ore.
Vaineis ne ten la valyae ilmae, Le, aiya di kainae !
Ten mataleis ilya lai mordhei, tana ma ereis na cherae.
Sire, vous êtes bien un rêve car bien d'autres à votre place pourraient être des cauchemars, vous nous donnez la chance de combattre les ténèbres dans votre lumière je tacherai de la saisir au nom de ma maison et d'en être digne.
Radamanthe Némes.
Il roula le pli et le cacheta du sceau du Chant de l'Ecorce, puis pris le chemin du palais.
Quittant le district de Yasson pour traverser celui d'Aniro et s'enfoncer dans celui de Tylini pour enfin atteindre le palais et emprunter le couloir qui mène au hall, il esquiva de justesse une petite silhouette qui couraient gaiement, bondissant vers la sortie et se retourna vers cette dernière alors qu'elle marquait aussi la pause pour lui faire face.
- Ohhh Aby ! Où cours tu ainsi ?
- Hihi Radadou ! On a failli boum ! Je viens d'écrire au Roi !
- Oh tu lui a écris pour le remercier de t'avoir anobli ?
- Ohhhh non ! Je lui dis que mon ami Muten mérite plus que moi et que je veux lui laisser ma place que moi je veux que mes grenouilles !
Radamanthe s'agenouilla alors devant Abyssandra pour que leurs yeux soient à la même hauteur et posa un doigt sur sa poitrine.
- Jena sait à quel point tu as raison et que notre ami Mutenroshi mérite largement plus que beaucoup cette noblesse mais dis toi bien ma petite Aby que même si tu ne veux pas de ta noblesse, il y en a bien plus dans ton coeur que dans le coeur de pas mal de vieilles maisons matis et n'oublie pas que dans la forêt, dans le désert ou ailleurs tu l'amèneras toujours avec toi cette noblesse et que personne ne pourra te l'enlever !
Abyssandra regarda Radamanthe droit dans les yeux tout en prennant un teint rubicond à l'écoute de ses paroles et puis lui déposa un baiser sur la joue et fila en courant en criant :
- A bientôt Radadou !
Radamanthe murmura pour lui même :
- Que Jena te garde petite Aby.
Souriant par l'espoir que faisait naître en son coeur les homins comme Abyssandra, il repris sa marche d'un pas décidé vers l'intendant Cuine pido pour lui remettre le pli en main propre.
- Ser Cuine Pido j'ai là missive pour le roi de la part de la maison du Chant de l'Ecorce, je compte sur vous pour lui remettre dés que possible et vous en remercie.
Saluant l'intendant et les autres homins présent dans le Hall, il quitta le palais ne pouvant réprimer le sentiment de fierté qui l'envahissait depuis l'annonce du Roi.