Renaissance

Moderator: Chroniques d'Atys

Locked
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Renaissance

Post by saylvin »

Saylvin ouvrit les yeux. Il ne vit rien, il faisait trop sombre. Sa nuque était enveloppée d'une douleur lancinante. Il chercha dans l'obscurité, battant l'air des mains, et frappa sur la paroi. Il s'y agrippa, et tenta de se relever. Sous ses doigts roulaient de petits coquillages qui se détachaient de la sciure compacte. En prenant appui sur son pied gauche, sa cheville se rappela à son bon souvenir et il laissa échapper un gémissement. Il était mal en point, ça, ce n'était pas dur à comprendre. Ce qu'il ne comprenait pas, en revanche, c'est ce qu'il faisait là, dans cet endroit sombre. Il leva les yeux et aperçut un rai de lumière qui filtrait par le plafond. Ses yeux s'habituant, il distingua comme un gros trou au dessus de lui. Des étoiles dans le ciel distillaient leur froide lumière. Il était dans un trou, oui c'est ça… Un petit souffle vint caresser sa joue : si de l'air soufflait, c'est qu'il n'y avait pas qu'un orifice, et il devait trouver la sortie de ce piège. Clopinant difficilement, il fit courir ses doigts sur la paroi. En toute logique, s'il suivait le bord et faisait le tour, il trouverait une sortie. Ses efforts ne furent pas vains. Suant et soufflant, il finit par apercevoir un halo de lumière, doux et réconfortant. Il pressa le pas, enfin le pas… il se pressa dans toute la mesure que son corps meurtri lui permettait. Il était évident qu'il ne pourrait jamais marcher ainsi, il fallait qu'il trouve de l'aide. Enfin, devant ses yeux se dessinait la sortie de la grotte. Il aperçut au sol une petite racine, cette béquille inespérée l'emmènerait jusqu'à… jusqu'à… Il n'en savait rien. Il avait beau chercher dans sa mémoire, rien, aucun nom, aucune image ne se présentait à lui. Il se sentait vide, pas comme le ciel, qui lui présentait des étoiles dans son immensité, non vidé, sans savoir, sans passé.

La sortie de la grotte était une grosse racine. Une odeur de végétation rance exhalait alentours. Il s'avança un peu et contempla le paysage qui s'offrait à ses yeux. D'immenses racines formaient un enchevêtrement complexe au dessus d'une étendue d'eau mordorée habillée de reflets verts. L'endroit était enchanteur au premier abord, mais le calme qui y régnait rendait le silence de la grotte assourdissant. Pas un cri d'oiseau, pas le moindre clapotis d'un poisson qui saute, happant au passage un insecte. Non, la vie avait abandonné cet endroit. Le pesant mystère qui régnait sur ces eaux, toutes magnifiques qu'elles soient, ne donnait pas envie de s'éterniser là. Mais où aller ? Sur sa droite, une étendue de racines, sur sa gauche, une falaise. A première vue, il n'y avait pas de choix. Saylvin descendit le long de la racine, sur laquelle l'usage et le temps avaient dessiné un chemin. Non sans mal, il atteignit l'eau. Elle n'était pas boueuse, comme il l'avait crû du haut de son promontoire, et pourtant on apercevait difficilement le fond. Cela n'allait pas faciliter sa progression. Sa béquille se coinçant régulièrement entre deux racines, il multiplia les chutes. Après de longues heures de marche pénible, il vit une sortie. Elle se présentait sous la forme d'une montée, qui venait trancher entre deux falaises. Arrivé au dessus du chemin, un nouveau spectacle lui fût enfin proposé : de la vie, de la brise, de la lumière ! Et des animaux, à perte de vue des animaux. Bon, les bestioles n'avaient pas l'air très engageantes. Il voyait de gros crabes s'attaquer à de petits quadrupèdes aboyants qui n'avaient pas l'air bien méchants. Dans des éclairs furieux, les pauvres bêtes s'affalaient, mortes, les gros crabes ne prenant même pas le temps de s'en nourrir. Saylvin se dit que ce chemin là n'allait pas être facile avec une béquille comme seule arme, et l'impossibilité de courir. Le rivage n'était pourtant pas très loin, mais en imaginant qu'il puisse l'atteindre, quelle assurance avait-il que les crabes ne le pourchassent pas encore une fois dans l'eau ? La sagesse lui fit rebrousser chemin, et ces eaux obscures étaient finalement bien réconfortantes, par leur silence et leur calme.

Quelques jours avaient passé. Saylvin était finalement retourné dans sa grotte où il avait aménagé une couche la plus confortable possible. Oh, ce n'était pas le grand luxe, mais ces brindilles et ces feuilles mortes amassées lui avaient permis de passer quelques nuits chaudes, bien isolé du sol. Les eaux obscures n'étaient pas si vides que Saylvin l'avait crû au début. En cherchant bien, il avait trouvé de petits coquillages dans l'eau, ainsi que des mollusques, pas très appétissants il est vrai, mais leur goût légèrement fade et sucré faisait vite oublier leur aspect. Et puis quand on a faim, on mange ! Sa cheville le faisait beaucoup moins souffrir, et il ne se servait plus de sa béquille que pour aller à la pêche, les racines sous l'eau étant toujours aussi piégeuses. Au cours d'une de ses excursions il avait trouvé une sortie toute proche de sa caverne. Elle donnait sur une grande étendue d'eau, mais sans matériel, difficile d'y attraper des poissons.
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

Saylvin se dit que le jour était enfin venu de quitter sa cache. Il savait marcher la tête haute maintenant. Il avait le sentiment que la bonne direction était vers les gros crabes, aussi avait-il pris la peine de fabriquer une arme. Ce n'était pas du grand art, mais un bout de carapace ramassé là, une fibre ici, et quelques morceaux de bois lui avaient permis de fabriquer une hache dont il n'était pas peu fier. Il s'était entraîné sur une racine, et savait que la hache était solide. Il avait aussi été étonné de la facilité avec laquelle il réalisait ses mouvements, comme s'il avait été bûcheron dans une autre vie. Ses progrès rapides le confortaient dans son désir de quitter les eaux obscures : il devrait pouvoir se défendre, et maintenant qu'il courait à nouveau, les gros crabes ne l'inquiétaient plus tant que ça. Il prit une dernière fois sa béquille, qui ferait office de canne cette fois, et parcourut le chemin du premier jour. Cela semblait tellement facile aujourd'hui, cela lui avait semblé être un tel périple à l'époque !
Arrivé aux gros crabes, il ne fit pas le fanfaron et se jeta à l'eau. Ouf, comme il l'avait espéré, les gros crabes ne le suivirent pas, trop occupés à égorger les ouafff, seul nom qu'il avait trouvé pour désigner les yubos. Trop content d'être dans cette eau claire, Saylvin fit un brin de toilette. En se lavant, il chantonnait un air, oui c'était la chanson de… mais de quoi ? Ah, si seulement sa mémoire voulait se réparer comme cette cheville !

Nageant tranquillement vers le village, Saylvin se dit qu'il n'avait pas tout oublié. Au moins il savait nager. Quelques tentes entouraient un feu, et des gardes surveillaient les abords du camp. Se disant qu'il n'avait rien à perdre à part la vie, Saylvin décida d'aller au contact des indigènes. S'approchant d'une jeune homine qui tenait fièrement sa pique devant elle, il la salua :
" Bonjour madame, pourriez-vous m'indiquer où je suis ? ". La Corsaire le dévisagea d'un air surpris : " Mais tu es chez les Corsaires ici ! Et d'où viens-tu pour ne pas nous connaître ? " Saylvin balbutia de vagues explications, s'excusa d'avoir dérangé et reprit son chemin. La Corsaire, interdite, le regarda partir, non sans grommeler que les Trykers ne sont plus ce qu'ils étaient, et qu'on voyait passer toutes sortes de va-nu-pieds, depuis que Still Wyler avait été assassiné.
Quelques heures de nage plus tard, Saylvin arriva au haut d'un chemin dont les lacets serpentaient vers un lac en contrebas. Cette contrée était une explosion de vie, avec ses lacs immenses sinuant au gré des côtes. En bas du chemin, il aperçut une jeune homine qui s'apprêtait à le gravir d'un pas décidé. Il décida de l'attendre au dessus, la position lui laissant plus de chances de fuites si la rencontre devait mal se passer. Il faut dire que les premiers contacts l'avaient un peu refroidi.
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

Treck marchait gaillardement. Elle avait un énorme travail à accomplir depuis la mort du gouverneur. Mener l'enquête, savoir qui avait fait cela et pourquoi. Elle n'avait pas hésité à quitter mari et enfants pour découvrir la vérité, et elle arpentait les lacs à la recherche d'indices concluants. Elle montait une petite côte sinueuse quand elle découvrit au dessus un homin, habillé de guenilles, et tenant dans sa main une… hache ? Oui cela ressemblait vaguement à une hache. Elle s'arrêta à distance respectueuse, l'allure de l'homin lui inspirant la prudence, et le héla : " Hé Tryker qui es-tu ? ". Saylvin réfléchissait, aussi vite qu'il le pouvais. Il venait de passer plusieurs jours uniquement occupé à survivre, obnubilé par la recherche de nourriture, et il se rendait compte que là, devant cette question si simple, il restait pantois. Réprimant un sentiment de panique, qui lui intimait de rebrousser chemin et d'aller se cacher dans sa grotte, il hésita : " Heuu.. et bien… ". Treck, agacée de ne pas obtenir de réponse le relança : " Alors ! Si tu ne veux pas dire qui tu es, dis moi au moins d'où tu viens ! ". Ah, cette fois il pouvait répondre : " de là bas " dit-il en esquissant un geste vague en direction des eaux obscures. Treck, pas très avancée le dévisagea, cherchant à savoir si l'homin était idiot, ou complètement abruti. Mais elle décela une pointe de désarroi dans ces grands yeux bleus, qui regardaient désespérément dans le vide, comme si l'homin cherchait une réponse dans les touffes d'herbes accrochées au talus. La jeune Trykette se dit qu'elle avait peut-être été un peu brusque, et que finalement cet homin n'avait pas l'air bien dangereux avec cette hache dont même un gamin de Fairhaven n'aurait pas voulu pour jouer. Aussi reprit-elle sur un ton plus doux : " Allez tu dois bien avoir un nom, dis-le moi s'il te plait ? ".
Saylvin ne sachant trop quoi répondre choisit deux syllabes au hasard, trouvant qu'elle sonnaient bien ensemble : " Sayl… Saylvin, c'est mon nom… ".
" Sélvine… mmmh jamais entendu ce nom.. et tu dis venir de là bas ? Mais il n'y a rien là bas, les eaux obscures et c'est tout ! ".
Saylvin le savait bien qu'il n'y avait rien là bas, il y avait passé suffisamment de temps pour s'en apercevoir. Il tenta d'expliquer à Treck toute sa courte aventure. La jeune homine comprit très vite que le Tryker était sincère, et elle lui dit : " Si tu ne sais pas d'où tu viens, ni qui tu es, peut-être voudras-tu m'accompagner ? Je fais un long voyage et cela t'aidera peut être à trouver ? ". Saylvin ne se fit pas prier et accepta, soulagé, l'invitation. On voyait enfin dans ses yeux une sorte d'apaisement. D'accord il ne savait plus, mais il avait un but, un espoir, et c'était cette jeune homine qui le lui donnait. Il se promit de la suivre et de l'aider du mieux qu'il pourrait, il ne savait pas encore comment, mais il trouverait certainement.
Treck poursuivi : " Très bien, mais avant de continuer notre route, il faut t'habiller. Ces guenilles puantes ne nous attireront que des ennuis, je le sens. Suis moi, Windermeer n'est pas très loin, et les marchands pas trop chers. "

Still Wyler se reposait dans l'alcôve à proximité de son bureau. L'antichambre de ce dernier était enfin vide, et toutes les affaires courantes expédiées. L'homin était toujours resté proche de son peuple et faisait son possible pour traiter personnellement les différends. Il laissait les broutilles aux magistrats, mais certains gros litiges l'intéressaient. Son accessibilité contribuait au respect de son peuple. Il avait aménagé ce recoin douillet, et une fois dedans on pensait plus être dans la tente d'un guerrier en campagne que dans le bureau du gouverneur. Son secrétaire particulier vint frapper à la porte. " Gouverneur, Baylee O'thorgan et ses hommes ne sont pas rentrés. Devons nous repousser le rendez-vous du Nexus ? " S'enquit ce dernier en triturant un parchemin. On sentait la tension dans sa voix. Le gouverneur le regarda avec bienveillance. " Ne t'inquiètes pas Aixxon, nous ferons route sans lui. Sans doute une affaire urgente l'aura retenu. " Le secrétaire esquissa un hochement de tête puis se retira, bien ennuyé d'avoir dérangé le gouverneur dans un de ses rares repos. Les pensées de Still vagabondèrent à nouveau. Mais l'intervention d'Aixxon lui permit un instant d'oublier le traité et ses souvenirs surgirent du passé. Il se rappela son jeune âge, quatorze ans, lorsqu'il rentra dans la garde fédérale. Baylee avait alors 7 ans, mais il avait été surpris par sa facilité à manier les armes. Sa mère l'avait placé là en apprentissage, ne pouvant subvenir seule aux besoins de la famille. Les années passant, Still avait vu la force et la puissance de Baylee augmenter. Il savait se faire oublier aussi, et était passé maître dans l'art de se faufiler sans encombre au milieu des kitins. Toutes ces raisons avaient naturellement conduit Still Wyler à lui proposer le poste de chef de sa garde personnelle une fois qu'il fût élu. Suivant les occasions, sa fonction se transformait en espion, agent secret, organisateur de réceptions. Baylee excellait pour régler les petits détails et que tout se passe parfaitement. Still Wyler secoua la tête, chassant ces souvenirs. Il se leva, se disant que la route du Nexus n'était pas si dure, et que quelques gardes fédéraux remplaceraient sa garde habituelle. Et puis Atys vivait des instants de paix promise…
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

Saylvin nageait à côté de Treck. Il avait appris que les ouaffs étaient des yubos, les gros crabes des goaris, Treck lui avait montré des messabs et des Cloppers. Elle lui avait aussi expliqué les raisons de ses pérégrinations. Still Wyler était mort, assassiné et elle cherchait le moindre indice qui permettrait de trouver les coupables. Cette affaire de gouverneur ne faisait ni chaud ni froid à Saylvin, il ne le connaissait pas. Il ne connaissait rien de ce que lui montrait Treck. Elle aurait pu lui montrer un Yber et lui faire croire que c'était une stinga. Alors un gouverneur de plus ou de moins. A l'horizon se dessinaient les contours des pontons de Windermeer. Saylvin était content d'arriver, car il peinait à la suivre, alors qu'elle nageait, parlait, riait. Finalement, il ne nageait pas si bien que cela.

La petite ville grouillait d'animation. Des odeurs de fritures venaient chatouiller les narines de Saylvin, et il eut tôt fait de se retrouver devant l'étal du poissonnier, oubliant armures et autres chiffons. Treck rit en le voyant saliver devant les poissons dorés, et en acheta quatre au marchand. Saylvin dévorait déjà son troisième qu'elle n'avait pas touché le sien. Elle le regardait manger avec avidité, persuadée cette fois que son histoire était vraie. On pouvait mentir avec ses lèvres, mais on pouvait difficilement simuler un tel appétit. L'estomac de Saylvin contenté, celui-ci laissa échapper un rot sonore, qui ne manqua pas de faire tourner la tête à quelques passants. Treck essaya bien de lui expliquer que cela ne se faisait pas, c'était peine perdue : cet homin là, toute son éducation était à refaire. Treck l'attira enfin dans la boutique de l'armurier. Elle lui choisit une armure lourde à sa taille, ainsi qu'une légère. Dès que Saylvin eut enfilé l'armure lourde, Treck se dit que cela lui allait vraiment bien, et qu'il était fait pour porter ce type de vêtements. Elle en fît la confidence à un Saylvin rougissant de plaisir : cette sensation d'être porté par quelques mots lui était totalement inconnue mais absolument pas déplaisante. Leur visite de Windermeer se termina par un passage chez le marchand d'armes, afin de remplacer le jouet de Saylvin, il l'avait jeté dans une mare sur les conseils de Treck avant de rentrer en ville, par une hache digne de ce nom. Les yeux de Saylvin s'illuminèrent lorsque le marchand sortit une hache ardente du fond de sa remise. Treck comprit à l'attitude de saylvin, que ce serait celle là et pas une autre. Elle lui demanda aussi un ampli de bonne facture et une pioche, car elle entendait bien apprendre des rudiments de magie à l'homin, et comptait sur son aide pour chercher de quoi faire des bijoux, son passe temps favori. Ainsi équipés, les deux compères reprirent leur excursion.
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

Il regardait la carte que lui avait présenté le serveur d'un air dubitatif. Il était parti en urgence de Fairhaven, un informateur l'ayant averti d'un complot qui se tramait dans l'ombre. D'habitude, Baylee prenait toujours soin d'équiper correctement son mektoub, prenant avec lui suffisamment de poissons séchés pour ne pas avoir à subir la gastronomie de quelques fous qui s'étaient inventés cuisiniers. Mais cette fois l'heure était grave, et l'urgence de la situation l'avait poussé à précipiter son départ. On complotait, on fomentait une attaque, et on prévoyait cela le jour où les peuples s'accordaient enfin.

Son enquète avait débuté à Zora. Les indices recueillis, la technique était simple, laisser parler qui voulait bien, l'avaient conduit jusqu'à Yrkanis. Hélas, il avait cherché, questionné finement, écouté, mais la piste s'arrêtait à Yrkanis. Le groupe de terroristes n'était soit pas venu là, soit reparti très vite. L'état de son mektoub l'obligeait à séjourner une nuit dans la capitale Matis, la bête n'aurait pas pu rejoindre Pyr, sa prochaine destination, sans un repos réparateur. Tandis qu'il l'avait laissée aux bons soins du palefrenier, il s'était résolu à chercher une auberge.

L'enseigne éclairée d'un néon annonçait fièrement " Au Jugula Saignant ", et en dessous, on pouvait lire " Salades Grillades et Spécialités ". Le restaurant était tapi au fond d'une petite ruelle, caché par un gros buisson. L'intérieur était habillé de lumières tamisées, et quelques trophées, tous plus répugnants les uns que les autres étaient accrochés aux murs. Un petit groupe était assis à une table ronde et sirotait quelques liqueurs en refaisant le monde. Baylee s'assit non loin d'eux : si le repas ne lui convenait pas, peut-être aurait-il le plaisir de contenter ses oreilles ?

La carte promettait moult viandes, et certains noms lui étaient totalement inconnus. Il cherchait désespérément un poisson grillé, et allait se rabattre sur une salade quand une réflexion venant de la table d'à côté attira son attention : "nous avons bien fait de les chasser, qu'ils aillent se faire pendre ailleurs. Si les Fyros les acceptent, ce n'est plus notre problème ! ". La discussion s'envenimait à la table d'à côté, alimentée par des alcools épais qui, s'ils échauffaient les sèves, embrumaient les cerveaux.

Le groupe d'ivrognes se levait et partait quand le serveur vint prendre la commande. Baylee demanda une salade et profita de l'instant pour questionner le serveur. Il apprit ainsi que les homins dont parlaient les piliers de bar étaient venus ici, essayant de persuader les gens que ce ne serait pas la signature d'un bout de papier qui amènerait des solutions. Ces gens avaient du coup vite été chassés du pays Matis, et reconduits vers les frontières du nord ouest.

Les deux yeux de jugula le regardaient fixement. Ils dégoulinaient d'une sauce rougeâtre, qui finissait de se répandre sur quelques bourgeons de scratcha. Baylee repoussa l'assiette en soupirant, décidément, il était tout un pan de la culture Matis qu'il ne pourrait jamais apprivoiser ! Il partit se coucher le ventre vide, préférant cela à une mauvaise digestion. Demain, Pyr l'attendait…
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

" Viens voir ici ! J'ai trouvé de l'ambre… "

Un petit coup de hache bien placé sous la grosse pince eut raison du clopper. Prenant sa pioche, Saylvin s'empressa d'aider Treck. Elle forait sans relâche, et fabriquait des bijoux. Ces derniers revendus au marché assuraient leur subsistance, et jamais ils ne se couchaient avec le ventre vide. Les saisons avaient passé, plusieurs fois même, et Saylvin excellait dans l'étripage de cloppers. Treck pouvait ainsi forer dans les endroits les plus dangereux sans se soucier des conséquences.

Comme Treck avait toujours la bougeotte, il connaissait sur le bout des doigts les Lacs de la Liberté ainsi que les Vents du Songe. Avec elle, il avait participé à des réunions secrètes, en quête d'indices, mais il n'osait pas lui avouer qu'il s'y était ennuyé ferme. Quant à son passé, et bien… Personne ne l'avait reconnu, comme s'il n'avait jamais existé depuis ce jour où il se réveilla dans cette grotte. Pourtant, en parcourant certains lieux, il avait comme des éclairs, des images remontaient du fond de sa mémoire, hélas, des souvenirs fugaces qu'il n'était pas possible de raccrocher à d'autres, afin de reconstituer les maillons de cette chaîne définitivement brisée. Vivre sans passé était difficile, alors il se tournait vers l'avenir, et reconstruisait petit à petit sa personnalité.

Treck lui avait présenté Ender : il se méfiait un peu de l'homin, trouvant ses manières avec Treck un peu cavalières. Bien qu'elle repoussât régulièrement les avances d'Ender, Saylvin ne pouvait s'empêcher d'avoir un sentiment de jalousie, lui qui passait sa nouvelle vie à la protéger. En même temps, cet homin un peu illuminé était attachant, et il n'avait pas hésité une seconde quand il lui avait proposé de jouer du théatre. Non seulement il allait pouvoir faire travailler sa mémoire, mais en plus il allait être connu et reconnu… Bon, à condition que la pièce ait du succès, alors ils passaient des heures à répéter les textes et les jeux de scène.

Vint le soir de la grande représentation. Rien que le titre de la pièce, " La Comédienne Aphone " avait éveillé la curiosité des amateurs, et c'est devant une foule impressionnante que les acteurs déroulèrent l'histoire sans une fausse note. Ender avait été parfois dur pendant les répétitions, mais cela avait porté ses fruits.
L'ovation qui succéda au spectacle fit trembler les pontons : c'était un succès ! Et cela réveilla un ou deux homins dans le fond, venus là plus pour cuver leur bière que pour cultiver leur esprit par quelques divertissantes joutes verbales.

Quelques jours plus tard, Saylvin rentrait de chasse, le sac lourd de steaks de yubos, quand il aperçut Treck : " Mais que portes-tu là ? ", s'enquit-il d'un air interloqué en regardant sa tunique. Treck, toute fière, bomba sa menue poitrine qui arborait un magnifique écusson rouge et jaune. " Ah ça ? Et bien tu vois, cela fait plusieurs jours que je te préviens. Je vais bientôt partir retrouver mon mari et mes enfants. Mon enquête est terminée, et je ne voulais pas quitter les Lacs sans rejoindre une grande maison. Ender m'a gentiment proposé de rejoindre les Hordes Phoenix, et j'ai accepté. " Treck en faisant cela espérait bien que Saylvin la suive, elle ne voulait pas le laisser seul face à son destin.
Saylvin sentit monter en lui un profond désespoir, il allait à nouveau se retrouver seul à parcourir les lacs. " Mais… et moi ? Que vais-je devenir sans personne à protéger ? On devait trouver qui j'étais, d'où je venais ? Je ne me sens pas d'accomplir tout cela seul… " Treck voyait bien que Saylvin était désemparé. Elle esquissa un petit sourire rusé et lui dit : " justement, j'en ai parlé avec Ender, les Hordes sont prêtes à t'accueillir, et cette grande famille t'aidera dans la difficile quête que tu as entreprise. "

Elle fouilla dans son sac et lui tendit un écusson rouge et jaune. " Tiens, il est pour toi si tu l'acceptes… " Les yeux encore brillants des larmes qu'il n'était pas loin de verser, Saylvin s'empara prestement du petit morceau d'étoffe pour l'étudier avec soin. Son visage s'illumina d'un grand sourire, et il demanda qui allait lui coudre l'écusson sur sa tunique. Treck rit aux éclats, et sortit bien vite du fil et une aiguille : quand Saylvin souriait ainsi, elle ne pouvait pas lui refuser quoi que ce soit.

Ainsi les Hordes Phoenix seraient sa nouvelle famille, et il se jura qu'il servirait sa guilde de toute la force de sa hache et ce tant que la sève coulerait dans ses veines.
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

La dune de Pyr cachait l'horizon, étendant ses tentacules de sciure vers l'est. Le voyageur inexpérimenté aurait eu bien du mal à imaginer que cet énorme amas façonné par les vents abritait une forteresse. Baylee contemplait cette sculpture naturelle en attendant que son mektoub ait fini de boire. Encore quelques lieues et l'animal pourrait se réconforter d'une bonne botte de paille à l'étable locale.

Depuis Thesos, Baylee se sentait épié, mais ses rapides coups d'oeils furtifs derrière lui et alentours ne lui avaient pas permis d'identifier une quelconque menace. Sitôt son mektoub en pension, il se pressa de rejoindre le marché. Il avait toujours apprécié l'atmosphère de ruche qui y régnait. Les chalands flânaient d'un étal à l'autre, s'essayant à l'art du marchandage. Les commerçants s'affairaient comme des beaux diables courant chercher les pièces rares au fond de leurs remises. Toute cette agitation contribuait à l'originalité de la capitale.

Baylee bifurqua dans une petite ruelle qui serpentait jusqu'à l'Agora. Ses dernières investigations lui faisaient penser qu'il y trouverait les réponses qu'il cherchait depuis si longtemps. Hélas, il n'arriverait jamais là bas : quatre homins cagoulés surgirent d'un porche sombre et se ruèrent sur lui. Ils le maîtrisèrent bien vite, et l'emmenèrent dans l'arrière cour que cachait l'arcade. Les quatre mécréants jetèrent Baylee dans une cave sombre.

Plusieurs heures passèrent. Des pas, des pas qui s'approchent, une clé tourne dans la serrure. Baylee se recroquevilla et serra les poings, prêt à bondir. Mais c'était peine perdue, l'homin n'était pas seul. Les bandits passèrent un masque sur ses yeux, et l'emmenèrent… Il trébucha… des escaliers. Il compta trente sept marches. On tourne à droite, puis à gauche, un bruit de porte. Baylee fut assis de force et ses mains furent liées dans le dos. On lui retira le bandeau. La pièce était petite, sombre, un rai de lumière brute illuminait la poussière qui virevoltait.

Et on le frappa. Les homins, qui jusqu'à maintenant n'avaient pas parlé, voulaient connaître le lieu du rendez-vous. Seul Still Wyler connaissait l'endroit exact, et le roi Yrkanis bien entendu. Son bourreau s'acharnait encore et encore quand un homin entra. Il était masqué, grand, et sa peau était bleue. " Arrêtez, dit-il, nous avons notre renseignement. Un tryker infiltré nous a donné l'information. Cet homin là ne nous sert plus à rien. Rendez le à ses Lacs chéris, ramenez le par la grande chute ! " Et il tourna les talons dans un grand éclat de rire lugubre. Le bourreau regarda une dernière fois sa victime, et passa derrière elle. On allait le détacher ?
Choc, trou noir… Le coup sec et précis sur la nuque assomma Baylee.
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

Plusieurs saisons étaient passées, chacune peignant l'Ecorce de ses couleurs et odeurs particulières. Saylvin s'épanouissait au sein de sa nouvelle famille. Il avait trouvé son rôle, il aidait les nouvelles recrues à s'initier à l'art du combat, et ces dernières lui en étaient reconnaissantes. Il connaissait ainsi tous les lieux de chasse des lacs qui leur permettaient de s'améliorer en prenant le minimum de risques.

Snivel appréciait Saylvin. Il avait très vite décelé chez lui ses qualités de combattant, et son aptitude à se faufiler au milieu des dangers, économisant ses forces pour quand le combat devenait inéluctable. Avec d'autres membres des hordes, il lui avait fait visiter des endroits magnifiques, dont Saylvin n'aurait jamais pu soupçonner l'existence. Des vertes forêts matis aux plaines arides des déserts, en passant par les broussailles enchevêtrées de la jungle, il avait posé mille questions, et Snivel avait donné mille réponses. On le sentait avide de savoir, et il était souvent inutile de répéter, il s'imprégnait tellement de l'Ecorce qu'il ne ferait bientôt plus qu'un avec elle.

Et Saylvin avait aussi trouvé des réponses dans sa foi en Jena. Elle était venue, d'un coup, comme une évidence. Après avoir rempli moult missions pour la Karavan, Saylvin était enfin prêt à connaître les mystères d'Atys, ces endroits enfouis que seuls les plus aguerris osaient fouler d'un pas rapide et furtif. Ainsi Snivel l'emmena t'il dans les Primes Racines, découvrir cette dangereuse explosion de vie souterraine. Son initiation était terminée.

Les Hordes Phoenix devenaient une grande guilde, les recrues avaient progressé. Certains étaient partis, d'autres étaient arrivés. Ender avait quitté le clan, et continuait sa carrière de metteur en scène. Treck avant de partir avait laissé un manuscrit, une pièce en deux représentations, et Saylvin s'était engagé à jouer dedans. Il tint sa parole, et quand tout fut prêt, il connu ses deux dernières expériences de théâtre sous la houlette du proverbial Ender.

Mais les Hordes Phoenix se sentaient à l'étroit sur l'avant poste qu'ils détenaient, enfin, qu'ils avaient en gérance pour l'alliance Karavan. Il fallait donner aux jeunes l'occasion d'inscrire leur nom sur un nouvel avant poste, et par la même occasion leur laisser des souvenirs inoubliables, ainsi que leur donner foi en leur force. Vertval semblait tout indiqué : ce petit avant poste proche de Fairhaven, était détenu par une petite guilde, les Compagnons Tryker, qui n'en partageait pas correctement les ressources, certaines maisons étant régulièrement oubliées.

L'attaque fut déclarée. L'opération militaire fut un succès, les mercenaires se rendirent bien vite, et se mirent à disposition pour la contre attaque. Le peu d'effectif de la maison adverse n'avait pas réussi à contrer l'assaut des Hordes. Mais lors de la contre attaque, le lendemain, les compagnons avaient rameuté bon nombre de leurs alliés, alors que plusieurs membres du haut commandement des Hordes étaient retenus sur des affaires urgentes.
Les troupes affaiblies se battirent avec hargne et courage face à cette alliance de guilde. On mit en place un plan simple : il fallait tenir, coûte que coûte, le plus longtemps possible. Et l'on tint bon sous les coups qui pleuvaient, beaucoup étaient blessés quand la bataille prit fin. Mais l'avant poste appartenait aux Hordes.

De dépit, certains ennemis s'acharnèrent sur Saylvin, le rouèrent de coups qu'il tentait bien d'éviter, mais sous le nombre, il s'écroula dans un coma profond. Il gisait seul sur la plage, ses frères d'armes étaient déjà rentrés, et personne n'avait vu l'embuscade dans laquelle il était tombé. Ce n'est que plusieurs heures plus tard que Blondine, s'inquiétant de son absence, partit avec Zvorax à Vertval. Ils y trouvèrent Saylvin, qui baignait dans sa sève, et ils le ramenèrent entre la vie et la mort, pour le soigner dans leur appartement.
Officier supérieur des Hordes Phoenix
User avatar
saylvin
Posts: 321
Joined: Sun Apr 02, 2006 10:05 am

Re: Renaissance

Post by saylvin »

Baylee reprenait doucement connaissance. Sa vision encore brouillée ne lui permettait pas de distinguer son environnement. Tout juste apercevait il une forme floue qui se penchait sur lui. Une douce sensation de fraîcheur baignait son front. Dans un sursaut, il s'accrocha au bras qui tenait l'éponge humide. Le buste à demi relevé, il implora : " Vite, vite ! Un guet-apens, il faut sauver Still Wyler, ils vont le tuer ! ". Harassé par l'effort, il retomba sur sa couche.
" Mais voyons Saylvin, répondit Blondine, Still Wyler est mort, il a été assassiné… "
Zvorax ajouta : " Et bien Saylvin, tu as dû prendre un sacré coup sur la tête, pour délirer comme cela ! "

Saylvin ? Mais non, je suis Baylee O'thorgan, et Still Wyler va être la victime d'un complot... Ses idées s'emmêlaient… Oui il y avait bien ce saylvin au fond de lui, et cette étrange dualité qui l'habitait se fondait petit à petit en un seul être. Oui, Saylvin… Il se rappelait ses premières heures dans la grotte, sa rencontre avec Treck, les pièces de théatre. Effectivement, ce Saylvin avait emprunté son corps, mais depuis si longtemps, que le gouverneur n'était plus ? Et Baylee dans tout ça, quelle légitimité avait il encore aujourd'hui, maintenant que sa mission était anéantie par la mort de Wyler ?

Baylee demanda un peu d'eau, et ajouta : Asseyez vous un instant, je crois que j'ai une longue histoire à vous raconter… "

Et Baylee commença par le début, par sa vie, qui il était. Blondine et Zvorax ouvraient des yeux ronds, eux qui n'avaient connu que Saylvin. Il leur compta par le menu toute sa vie, et leur dit en conclusion : " Voilà, vous savez tout mes amis. Et je vais vous demander de garder le secret. Baylee O'thorgan n'est plus, jamais personne ne devra entendre encore parler de lui. Je suis Saylvin dorénavant, car ma vie est ici, parmi vous, et Saylvin je resterai, tant que ma graine de vie voudra briller. "

Blondine et Zvorax promirent, et Saylvin tomba dans un sommeil emprunt de sérénité. Il faudrait encore quelques jours avant qu'il ne soit sur pieds.




" Saylvin, viens voir ! " Nouyi accourait toute excitée au bar de Fairhaven. Saylvin se leva, et entreprit de rattraper la trykette. Plusieurs cycles étaient passés, et les blessures de Saylvin n'étaient plus que de vieux souvenirs. Entre-temps, Nouyi était rentrée. Elle avait fini ses études dans cette lointaine tribu, et la pétillance de la jeune trykette faisait chavirer bien des cœurs au sein des Hordes. Dès qu'il l'avait vue, Saylvin était tombé amoureux de la jeune trykette, mais son âge lui empêchait de lui avouer.

Nouyi courrait vers l'île aux amoureux, et Saylvin peinait presque à la suivre. L'île aux amoureux ? Le cœur de Saylvin battait la chamade, que voulait donc lui apprendre Nouyi sur ce lieu, où tant d'amoureux avaient déclaré leur flamme ?

Arrivée sur la plage nord de l'île, la trykette s'arrêta, et, se retournant, regarda Saylvin dans les yeux, l'intensité de son regard le rendait brillant. " Saylvin, j'ai un secret à te faire partager… " Nouyi fouilla dans son sac, pendant que l'homin se triturait les doigts. Et Nouyi lui tendit un vieux luciographe écorné, dont les couleurs avaient passé avec le temps.

" Regardes, c'est toi sur le lucio… C'est toi, avec ma maman. "



Saylvin fût d'abord surpris, et d'un coup une avalanche de souvenirs déferla de sa mémoire.
Ainsi son passé ne le laisserait donc jamais ? Il comprenait maintenant pourquoi il était amoureux de Nouyi, pas de cet amour qu'il avait déjà connu, non, un besoin viscéral de protéger Nouyi, et tellement de tendresse à lui prodiguer. Oui, c'était un amour que voue son père à sa fille. Il regarda encore le luciographe. Neolhy, c'était bien ça le prénom de cette trykette qu'il avait aimé. Pas longtemps, elle était réfugiée, lui dans la garde de Wyler. Et il avait dû partir en campagne militaire et ne l'avait jamais revue.

Saylvin prit Nouyi dans ses bras et l'étreignit si fort que la trykette lui tapait dans le dos avec ses petits poings en riant : " Arrêtes ! Tu vas m'étouffer !
Il desserra son étreinte, et la trykette reprenant son souffle lui demanda : " Dis tu as vu ? Ce que je ne comprends pas, c'est ce qui est écrit au dos du lucio, ce n'est pas ton nom ! "

Effectivement, il y avait son ancien nom. Il proposa à Nouyi de s'asseoir sur la plage, et il entreprit de lui raconter sa vie. Ils seraient trois, ainsi, à connaître son histoire, et l'on garderait le luciographe bien caché, que personne d'autre, jamais, ne sache qui était Saylvin, avant, bien avant.


****************** FIN *********************
Last edited by saylvin on Sat Jul 28, 2007 5:59 pm, edited 1 time in total.
Officier supérieur des Hordes Phoenix
Locked

Return to “Roleplaying”