Skarn fumait tranquillement.Assis au bord du promontoire surplombant le camp des Dresseurs d'eau, il envoyait régulièrement quelques ronds de fumée à l'adresse des Kizoar et autres Izams qui piaillaient en contre-bas.
Boesus Xalon avait accepté de bonne grâce d'accueillir cette veillée traditionnelle même si elle risquait de perturber le travail des artisans et Skarn lui fit un signe d'amitié alors que le Fyros occupé levait la tête vers lui.
Oren se couchait sur le Désert et les reflets de feu jouaient avec les vaguelettes de l'oasis.Le Fyros sourit en voyant ainsi les deux éléments primordiaux du Désert se mèler naturellement.
<<Anul ûr niar>>, murmura t'il doucement...
Et il pensa à Anathe qui avait tant fait pour que cette Veillée ait lieu.Grâce à elle le Désert s'ouvrirait à nouveau, lâchant aux oreilles profanes la sagesse des fyros.
Skarn porta à nouveau le tuyau de sa pipe à la bouche et songea : <<Celui qui peut dire de quel feu il brûle, ne brûle que d'un petit feu.>>
Et pourtant...cette fois le thème de cette veillée n'était rien moins que l'eau...
Le Feu, l'Eau...
Anul ûr niar décidément...
Ce Dua, Nivia 14, 3e CA 2536 (JY) (le samedi 27/01 à 21h30) à l'Oasis d'Oflovak...
(Thème: l'eau, merci de préparer un texte ou un conte sur ce thème)
Veillée aux contes (2nd édition)
Moderator: Chroniques d'Atys
Veillée aux contes (2nd édition)
Last edited by ludoya on Fri Jan 19, 2007 1:50 pm, edited 1 time in total.
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Aby avait entendu parler des contes de Skarn. Cette fois il allait parler de l'eau et elle voulait absolument être présente. Ses grenouilles vivaient dans l'eau
Pour rien au monde elle ne voulait rater l'occasion de savoir, car Skarn aurait sûrement la réponse à ses questions !
Il dirait peut-être :
Où se cachaient les grenouilles ?
Pourquoi on ne les voyait pas, mais on pouvait les entendre ?
Est-ce que c'est l'eau qui est mauvaise ou empoisonnée ?
Qu'est-ce qu'il faut faire pour que les grenouilles reviennent dans le désert ?
Quand est-ce que Lilith va lui rendre Guynouille ?
Pour rien au monde elle ne voulait rater l'occasion de savoir, car Skarn aurait sûrement la réponse à ses questions !
Il dirait peut-être :
Où se cachaient les grenouilles ?
Pourquoi on ne les voyait pas, mais on pouvait les entendre ?
Est-ce que c'est l'eau qui est mauvaise ou empoisonnée ?
Qu'est-ce qu'il faut faire pour que les grenouilles reviennent dans le désert ?
Quand est-ce que Lilith va lui rendre Guynouille ?
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
[hrp] Petite précision importante, il y aura une récompense à la clef pour le meilleur texte dit à cette Veillée, alors à vos plumes
Oui je sais c'est idiot, mais j'avais oublié de le dire Merci de votre attention. [hrp]
Oui je sais c'est idiot, mais j'avais oublié de le dire Merci de votre attention. [hrp]
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Aby était allée à la veillée des contes.
Et c'est toute fière qu'elle s'était lancée la première.
- Aby, ton conte ne parle pas d'eau !
- Ah ? Alors faut que z'en raconte un autre ?
- Oui si tu en connais un autre.
- Ben z'en connais un, mais c'est pas un conte de homin, mais un conte de grenouille
- Ca fait rien, vas-y.
- Alors ze vais vous raconter l'histoire que m'a contée Guynouille, ma grenouille mazique préférée que m'a volé Lilith.
C'est une histoire très connue dans le monde des grenouilles puisque Guynouille la connaît depuis qu'elle est toute petite, et ma Guynouille elle est née au fin fond de la Masure Hérétique chez les Matis.
Donc :
Et c'est toute fière qu'elle s'était lancée la première.
Mais Anathe était intervenue après que les rires se soient calmés.La ragus et le yubo
- Dis Mami ragus, c'est vrai que t'as zamais tué un seul yubo ?
- Oui c'est vrai Tiragus
- Mais Mamiragus, les ragus se nourrissent avec les yubos
- Oui Tiragus t'as raison, mais pas moi, et si tu l'veux ze vais te raconter pourquoi.
Il était une fois un tout petit bébé ragus. Il venait à peine de naître lorsque son papa fût tué par des missants chasseurs Matis.
Sa mère voulu alors venzer son défunt ragus et attaqua d'autres chasseurs. Elle les mit tous à terre, mais ils revirent en masse pour la tuer.
C'est comme ça que le bébé ragus se retrouva
Aby hésite
Zut ze sais pu comment on dit ! forfolin ze crois. Sans papa ni maman quoi !
Le bébé ragus partit chercher du lait pour manzer, mais épuisé il s'endormit près d'un arbre.
La neize arriva et le rouvrit de sa froide couverture.
Glaglagla faisaient ses petites dents tellement il avait froid.
Glaglagla faisait son coeur qui allait bientôt s'arrêter.
Il savait qu'il allait bientôt mourir de froid.
Soudain une douce chaleur vint le réchauffer.
La neize fondit autour de lui comme par miracle.
Ils ouvrit ses petits zieux et vit deux billes zaunes qui le regardaient avec surprise.
Le yubo qui venait de pisser sur le tas de neize s'enfuit sur ses petites pattes.
Voilà Tiragus, c'est grâce à ce yubo que ze suis pas morte de froid. Alors z'ai décidé de zamais tuer un seul yubo.
- Aby, ton conte ne parle pas d'eau !
- Ah ? Alors faut que z'en raconte un autre ?
- Oui si tu en connais un autre.
- Ben z'en connais un, mais c'est pas un conte de homin, mais un conte de grenouille
- Ca fait rien, vas-y.
- Alors ze vais vous raconter l'histoire que m'a contée Guynouille, ma grenouille mazique préférée que m'a volé Lilith.
C'est une histoire très connue dans le monde des grenouilles puisque Guynouille la connaît depuis qu'elle est toute petite, et ma Guynouille elle est née au fin fond de la Masure Hérétique chez les Matis.
Donc :
Un petit têtard nommé Dyron
Il était une fois un petit têtard.
Il était né dans une flaque d'eau au milieu du désert Fyros.
Tous les zours il l'a traversait de long en larze, nazant avec sa petite queue qui le faisait avancer pu vite que tous les autres têtards.
Il était si fier d'être un têtard que zamais il voulait grandir..
Il connaissait tout les petits recoins de la flaque et se sentait heureux.
Mais un matin des petites pattes commencèrent à pousser et il eut de la peine à avancer
Et bientôt il fut le dernier.
Puis un zour il constata que sa petite queue avait disparu.
Il essaya de nazer, mais coula pu vite que n'importe qu'elle ambre que l'on zette à l'eau. Ses amis le sortirent de l'eau en se moquant de lui.
- Une grenouille qui sais pas nazer ! Une grenouille qui sait pas nazer !
- Ze suis pas une grenouille moi ! Ze suis un têtard !
Le petit têtard savait bien que c'était pas vrai, mais il voulait pas devenir une grenouille.
De honte il alla se réfuzier sur le bord de la flaque d'eau et se cacha.
Des grosses larmes se mirent à couler des ses zyeux globuleux.
Il pleura si longtemps que ses larmes firent grandir la flaque qui devint bientôt une mare.
La mare grandit et les fyros vinrent y abreuver leurs mektoubs lors des longues traversées du désert.
Un zour le petit têtard devenu grenouille s'avança vers l'eau. Les larmes coulaient touzours de ses zyeux comme une fontaine intarissable.
Intarissable c'est Guynouille qui l'a dit, moi ze sais pas ce que ça veut dire.
Les larmes se transformèrent en grosses gouttes et en tombant dans l'eau, firent des zolis ronds qui se transformaient en ondes à la surface.
Intrigué, un gros poisson vint voir ce qui se passait.
- Pourquoi tu pleures zolies grenouilles ?
- Ze sais pas nazer et mes zamis ils se moquent de moi !
Le gros poisson zuzota à l'oreille de l'ancien têtard.
Et un peu pu tard, on vit une zolie grenouille verte qui marchait sur l'eau sans s'enfoncer.
Aby chuchote en riant
Elle était sur le dos du poisson.
Toutes les grenouilles et les têtards regardèrent avec admiration leur ami et applaudirent.
Après ça, les larmes cessèrent, mais le petit têtard devenu grenouille retourna se cacher parmi les hautes herbes de peur que ses zamis lui demande de recommencer.
C'est ainsi que qu'il devient un héro pour toutes les grenouilles et son nom resta gravé à zamais dans les mémoires.
Bien pu tard, quand les homins construirent une des pu grandes villes Fyros sur les berges de la mare, ils lui donnèrent le nom du têtard qui l'avait abreuvée de ses larmes.
Et en souvenir de leur héro, les grenouilles du désert décidèrent de zamais pu se montrer et de touzours vivre cachées.
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Laprès-midi était fraîche et pluvieuse dans les Plages dAbondance, je forais des boucle de Patee quand je vis soudain Ender arriver en courant à toute vitesse. Visiblement il avait décidé de faire la course avec un torbak destructeur. Je les vis disparaître à lhorizon, quelques temps plus tard je vis Ender rouge et essoufflé revenir vers le téléport de la Karavan. Je le saluais avec bonne humeur. Cest alors quil me demanda si javais lintention de me rendre à la Veillée au Contes, devant ma réponse affirmative, il sortit de son sac quelques feuillets
Je ne pourrais my rendre mais cela me ferais plaisir que tu les lises ce soir
Je le remerciais chaleureusement puis nous nous séparâmes. Je passais le reste de laprès-midi à apprendre les deux poèmes, jy apportais quelques corrections comme Ender me lavais autorisé, mais surtout je décidais de les mettre en musique
Le soir venu je me rendis à la Veillée. Les homins étaient nombreux et javais un peu le trac, même si javais une expérience dactrice, cétait la première fois que jallais chanter ainsi. Quand vint mon tour je sortis mon luüt à 5 cordes et commençais à égrener des accords mélancoliques puis je commençais à chanter
[HRP]Un grand grand merci à Ender pour ses deux poèmes et un grand merci aux organisateurs de la Veillée et aux talentueux participants [/HRP]
Je ne pourrais my rendre mais cela me ferais plaisir que tu les lises ce soir
Je le remerciais chaleureusement puis nous nous séparâmes. Je passais le reste de laprès-midi à apprendre les deux poèmes, jy apportais quelques corrections comme Ender me lavais autorisé, mais surtout je décidais de les mettre en musique
Le soir venu je me rendis à la Veillée. Les homins étaient nombreux et javais un peu le trac, même si javais une expérience dactrice, cétait la première fois que jallais chanter ainsi. Quand vint mon tour je sortis mon luüt à 5 cordes et commençais à égrener des accords mélancoliques puis je commençais à chanter
Jarpégeais les accords pour donner une tonalité plus nostalgiqueLacs, étendues de vie
Lacs, passions infinies
Sous les vents glacés de lhiver, une jeune trykette pleurait.
Perdue dans un amour passé, elle pleurait.
Il était si beau,
Il était si joyeux,
Il était si fort,
Et leur amour était pur.
Puis les arpéges montèrent en crescendoElle pleurait, ... et l'aimait encor.
Son chagrin était si grand que les nuages en pleuraient.
Jétouffais peu à peu le son de mon luüt puis je revins au thème initialAlors, dans sa détresse, elle le revit.
Un lac de pluie et de larmes scintillait tel le miroir de ses pensées
Elle y vit toute la beauté, la pureté, la joie et la force incarnée.
Elle le reconnut, cétait lui !
Elle entra dans l'eau et s'estompa à jamais de cette vie.
Lémotion avait noué la gorge des homins et la petite Aby avait les larmes aux yeux. La deuxième chanson était beaucoup plus gaie. Jabandonnais le luüt pour sortir un tambour que je calais entre mes cuisses. Le rythme était entraînant et je commençais tout dabord par fredonner lair.Lacs, étendues de vie
Lacs, passions infinies
Je regardais les fyros présents et leur fit un sourire malicieuxPar l'Eau et le Vent, ami écoute moi !
Un fyros voulait un bain, un bain comme à Pyr.
Il demanda à un tryker, et importa de l'eau.
Suivant l'Eau et le Vent, le tryker accepta !
Il convoya de l'eau d'un oasis contre dappers sonnants
Et le Fyros bâtit son bain
Plus d'Eau mais du Vent, l'eau s'évapora !
Le fyros dépité, ne voulait pas repayer
Car il s'en doutait, il sétait arnaquer
Jachevais la chanson par un dernier roulement de percussion. Les applaudissements fusèrent, le climat mélancolique généré par la première chanson sétait envolé et la joie habitait le cur des homins. Je rendais un dernier hommage à lauteur des chansons et je remerciais intérieurement Ender du joli cadeau quil mavait fait. Puis se fut le tour dAtom.Pensant à l'Eau et au Vent, ni une ni deux le tryker l'aida !
Le commerce est sacré, le client précieux
Le tryker ramena de l'eau et renfloua le bain
Souffla le Vent, l'Eau de nouveau s'envola !
Nul ne peut ennuyer trois fois un tryker
Pas même le temps s'il est en jeu des dappers
Eclairé par l'Eau et le Vent, une solution il trouva !
Le tryker revint la caravane chargée de tonneaux
Et remplit le bain avec cette nouvelle eau
Grâce à l'Eau et au Vent, rien ne s'évapora !
Le fyros fort heureux lui paya tout et plus encore
Et demanda alors pourquoi l'eau était meilleure alors
Par l'Eau et le Vent, le tryker ne lui répondit pas !
Le secret de l'eau lourde ne se divulgue pas
Nul ne doit savoir que les trykers ont des lacs de Stinga
[HRP]Un grand grand merci à Ender pour ses deux poèmes et un grand merci aux organisateurs de la Veillée et aux talentueux participants [/HRP]
Melowen , Capitaine de la Garde Noire
Guilde Roleplay et Multiraciale Les Libres Frontaliers
Les Libres sur ryzom.fr
"Je vais où mon coeur me porte"
Guilde Roleplay et Multiraciale Les Libres Frontaliers
Les Libres sur ryzom.fr
"Je vais où mon coeur me porte"
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Ravenak avait aussi récité son petit conte et s'etait émerveillé des autres histoires et poemes racontés par les participants de cette charmante veillée.
C'est l'histoire de Xaan le fier qui traversait le desert sans eau à la suite d'un pari fou que sa fierte l'avait fait accepter.
Bien sur, cette folie l'emmena jusqu'au coeur du desert profond ou il s'écroula de deshydratation.
Un varinx passa alors à proximité et eu l'idée de l'enterrer car il était deja repu de son précédent repas.
Mais il creusa si profondemment la sciure qu'un grondement se fit entendre et qui fit fuir le prédateur.
C'est alors qu'une source d'eau pure jaillit et sortit Xaan de son coma. Il se déshaltera jusqu'a plus soif et repris sa route. Il pu ainsi remporter son pari.
On l'appela desormais Xaan le chanceux et cette source au coeur du desert porte egalement son nom.
[highlight]- Ravenak -[/highlight]
Gardien Celeste et Foreur Maitre passionné
Gardien Celeste et Foreur Maitre passionné
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Ender se mit en quête de nouvelles sur la veillée aux Contes.
Il espérait vivement que tout ce fut bien passé, bien que déçu de n'avoir pu entendre les contes de tous ces homins au talents multiples !
Au bar, il se fit conter par des homins de nombreux textes, qui étaient tous plus beaux les uns que les autres.
Quand l'un des homins présent commença à raconter l'arrivée de la trykette aux cheveux de feu, la fabuleuse Melowen, son coeur s'étrangla.
Il en fut plus heureux encore en voyant les nombreux rajouts et les évolutions extraordinaires qu'elle avait faite.
Il repartit finalement, la tête pleine de contes beaux et poignants.
Et par la suite, il ne put s'empêcher de penser que cette homine était vraiment un joyau incroyable pour rendre si beaux des textes initialement si plat. Il avait eu bien raison de croire en elle !
( HRP : Des retours que j'ai eu, ça c'est très bien passé ! Bravo Skarn et tous les organisateurs. )
Il espérait vivement que tout ce fut bien passé, bien que déçu de n'avoir pu entendre les contes de tous ces homins au talents multiples !
Au bar, il se fit conter par des homins de nombreux textes, qui étaient tous plus beaux les uns que les autres.
Quand l'un des homins présent commença à raconter l'arrivée de la trykette aux cheveux de feu, la fabuleuse Melowen, son coeur s'étrangla.
Il en fut plus heureux encore en voyant les nombreux rajouts et les évolutions extraordinaires qu'elle avait faite.
Il repartit finalement, la tête pleine de contes beaux et poignants.
Et par la suite, il ne put s'empêcher de penser que cette homine était vraiment un joyau incroyable pour rendre si beaux des textes initialement si plat. Il avait eu bien raison de croire en elle !
( HRP : Des retours que j'ai eu, ça c'est très bien passé ! Bravo Skarn et tous les organisateurs. )
Schtroumpf !
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Assis aux côtés des homins présents à cette veillée, l'inspiration était venue spontanément à Atom.
Ce n'était pas un vraiment un conte, mais il livra à tous ses pensées du moment.
Atom - Harmonie
Ce n'était pas un vraiment un conte, mais il livra à tous ses pensées du moment.
Les pieds dans une mare, le Matis ose laisser paraitre un sourire...
Caché sous une chute, le Zorai est paisible derrière son masque...
Pataugeant dans un lac, le Tryker jubile plus que d'habitude...
S'abreuvant à une oasis, le Fyros affiche la plus grande des satisfactions...
Les homins n'ont pas que des différences et preuve en est...
Car au grand puit de la vie et tout comme aujourd'hui, ils trouvent tous du bonheur...
Tel est le pouvoir de l'eau.
Atom - Harmonie
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Nimu hésita longtemps avant de se manifester. Elle n'avait jamais parlé de la sorte en public et après avoir écouté tant de conteurs talentueux elle était terrifiée à l'idée d'ennuyer tout le monde avec son histoire. Mais le regard appuyé et quelque peu narquois de son amie assise en face d'elle l'aida à se lancer:
[HRP] Superbe soirée, mille mercis aux organisateurs et aux participants. Vivement la prochaine veillée [/HRP]
Quand jétais petite, alors que pas même des rumeurs du renouveau des civilisations homines nétait parvenues jusquà nous, ma mère avait une servante Tryker, quon aurait dit plus vieille que les racines.
Elle servait ma famille depuis toute petite, et sétait prise damitié pour mon arrière-grand-mère, qui avait le même âge, si bien quelle avait choisi de rester à son service lorsque les Trykers redevinrent libres.
Elle était déjà très vieille quand les Kitins déferlèrent sur lécorce, et elle suivit mes aïeux vers leur refuge.
Elle possédait un étrange bijou, à nul autre pareil. Son joyau, poli en forme de larme, était translucide comme lambre, mais il nen avait pas la couleur. On laurait dit fait deau pure solidifiée, retenant prisonniers des centaines de petits cristaux multicolores, et traversée de volutes laiteuses.
La vieille trykette aimait à dire quil sagissait de larmes dhomin enfermées dans leau dun torrent. On avait dû parcourir toute lécorce pour recueillir ces larmes.
Les plus rares et les plus précieuses étaient les larmes rouges, disait-elle, car un Fyros ne pleure que trois fois dans toute une vie. Dautres sont bien moins économes, ajoutait-elle avec un sourire malicieux, car ils croient trop souvent que rien ne leur manquera jamais.
Mon frère et moi passions des soirées entières à écouter ses histoires davant le Grand Essaim, et un jour où nos questions étaient sans doute plus pressantes que dhabitude, elle nous raconta comment ce bijou était venu entre ses mains, de la plus étrange façon.
Mon grand-père était un aventurier. Son mariage avait été arrangé depuis sa naissance (car sa famille et celle de ma grand-mère étaient de haute ascendance), et il semblait lavoir toujours considéré comme une formalité à accomplir avant de reprendre ses voyages. Cétait un homin bon et généreux, mais il avait toujours été taciturne, et les rares fois où il était de retour pour accomplir ses devoirs dépoux et de maître, il ne rêvait que du jour où il pourrait enfin repartir, si bien que ma grand-mère se languissait bien souvent de lui, en sa propre présence.
Un jour où il était parti depuis presque deux saisons, Maeda, la servante, qui était partie nettoyer du linge à la rivière voisine, fut soudain prise dun profond et inexplicable chagrin. Des larmes se mirent à couler abondamment de ses joues dans leau de la rivière, et il lui fallut de longues minutes pour reprendre ses esprits.
" Crois-tu que jaie été un mauvais époux, un mauvais père ? " dit soudain une voix, tandis que le trouble créé par les larmes à la surface de leau se dissipait.
Elle eut alors la surprise dy voir le reflet de mon grand-père, qui se tenait juste derrière elle.
" Petit Maître ? Vous mavez fait peur, je ne vous ai pas entendu approcher. Vous êtes rentré ce matin ? "
Comme il ne répondait pas, elle se tourna vers lui et vit quil tenait son bras droit contre son cur, dune étrange façon. Il regardait droit devant lui.
" Je les aime, tu sais, à ma manière. "
" Cest juste que... Je ne sais pas comment lexprimer... "
Le malaise qui lavait prise peu de temps auparavant recommença à se manifester, mais cette fois, elle ne pleura pas. Mon grand-père se tenait droit et fier sur la berge. Il navait que vingt-six ans, mais ses voyages lavaient endurci, et il avait déjà la stature dun homin mûr.
" Votre fille na connu que trois cycles, Petit Maître, peut-être avez-vous besoin dun peu de temps... "
Elle continua : " ...mais les enfants grandissent vite. "
La voix de mon grand-père séleva à nouveau, plus faible quauparavant : « jaurais tant aimé leur rapporter quelque chose dunique cette fois, mais... »
Elle saperçut alors que mon grand-père pleurait, les yeux rivés sur leau, non loin de lendroit où elle se tenait.
Regardant à son tour, elle vit luire un joyau à demi enseveli dans la vase. Elle se baissa pour le ramasser, et quand elle se releva, mon grand-père avait disparu. Elle rumina longtemps sur ce qui venait de se passer, et alors qu'elle rentrait, elle s'aperçut que le joyau pleurait...
Elle s'apprêtait à se confier à son époux mais une autre surprise l'attendait. "Viens vite Maeda, lui dit-il, le maître est rentré ce matin"
"- Je sais, je l'ai vu tout à l'heure, à la rivière"
Il ouvrit des yeux ronds: "C'est impossible, tu as dû confondre. Il est mourant, un torbak lui a ouvert le ventre...
Notre maîtresse l'a veillé toute la journée..."
Sa graine de vie s'éteignit dans la nuit, et ma grand-mère fut bouleversée quand la trykette lui raconta ce qu'elle avait vu à la rivière.
Elle polit elle-même le joyau et le sertit en pendentif qu'elle donna à sa servante.
Et le joyau pleura à chaque fois qu'elle perdit un être aimé...
Il pleura quand son époux mourut à son tour...
Il pleura quand ma grand-mère mourut.
Il pleura...
à la mort de mon frère...
et quand ma mère le rejoignit...
Il pleure sans fin la graine de Maeda, qui mourut à un âge vénérable, juste avant que je ne parte pour les Nouvelles Terres.
[HRP] Superbe soirée, mille mercis aux organisateurs et aux participants. Vivement la prochaine veillée [/HRP]
Re: Veillée aux contes (2nd édition)
Skarn était transporté par cette Veillée.Transporté par les récits des participants, transporté par les couleurs, les sons, les émotions.Chaque conte était un appel à la vie et le vent du Désert tournait autour du feu, se nourrissant des mots, des souffles et des soupirs.
Ce soir là les homins se racontèrent mutuellement.Les peuples ensemble et pourtant différents...
Ce soir là les homins se racontèrent mutuellement.Les peuples ensemble et pourtant différents...
Il y a bien longtemps, avant le Grand Essaim, avant le grand Feu de Coriolis, dans les Anciennes Terres, vivaient deux Fyros.
Tous deux étaient éleveurs, éleveurs de mektoubs.
Le premier avait un grand troupeau, de grandes étables et une belle maison.
Le second navait que deux bêtes et vivait avec elles dans une petite étable.
Les deux Fyros se retrouvaient deux fois par jour à loasis pour faire boire leurs animaux. Une fois le matin quand Oren se lève et une fois le soir quand lastre se cache derrière Atys pour dormir.
Chaque matin le riche Fyros arrivait tard, alors que les deux bêtes du plus pauvre avaient déjà bu leur soûl.Son grand troupeau assoiffé se ruait alors sur loasis et puisait de toutes ses trompes leau rafraîchie par la nuit.
Chaque soir le riche Fyros arrivait tôt et son troupeau était déjà en train de sébattre dans les eaux tièdies par le jour quand le plus pauvre arrivait pour faire boire ses deux mektoubs.
Chaque jour le riche Fyros se moquait du plus pauvre, lui disant quun soir, quand il viendrait faire boire ses bêtes, il ny aurait plus deau. Le modeste Fyros ne répondait pas et se contentait de mener calmement ses deux animaux sur la rive.
Il y a bien longtemps, avant le Grand Essaim, avant le grand Feu de Coriolis, dans les Anciennes Terres, le Dragon fut troublé par un mauvais rève.
Son souffle puissant et son haleine ardente embrasèrent une veine de sève. La racine passait près dune oasis. Toute la journée elle chauffa, chauffa, tant est si bien que leau bouillonna. Danciennes maladies endormies dans les eaux fraîches se réveillèrent et souillèrent leau de leur poison.
Le riche Fyros arriva bien tôt ce soir là. Son troupeau se rua comme à son habitude sur les eaux de loasis.Elles étaient encore plus chaudes que dhabitude mais le Fyros ne sen inquiéta pas.
Quand le modeste Fyros arriva, il sarrêta en haut dune dune qui surplombait loasis.
Les cadavres des mektoubs flottaient, parsemaient les rives. Aucun navait survécu, et le riche Fyros se lamentait auprès dune femelle grosse qui gisait le ventre gonflé.
Le modeste Fyros descendit la dune, sapprocha du malheureux, et lui dit :
<<Jai trouvé un autre puits, dans mon étable.Je trouvais quelle était bien humide au début, mais en fait je lavais bâtie sur une source. Alors jai creusé, creusé, longtemps que je creuse.Je fais boire mes bêtes tôt le matin et ensuite je creuse jusquà tard le soir depuis des années.
Mon couple de mektoub a eu deux petits depuis. Un mâle et une femelle, je te les vends de bon cur, mais il faudra que lon collabore pour reconstituer un troupeau sain, tu vendras tes étables pour acheter un second couple.Je fournirai leau.
Le riche Fyros se redressa peu à peu, il venait dentrevoir dans les paroles du plus modeste, lhonneur et la justice.
Le Désert est prompt a reprendre ce quil donne, toi qui est fyros comme moi, ne loublie jamais.>>