Le médaillon

Moderator: Chroniques d'Atys

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snark
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Le médaillon

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Le médaillon

Accoudée à une fenêtre d’Yrkanis, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Mon cœur est troublé par ce qu’il vient de se passer entre Creenshaw et moi. Les événements se sont précipités, tout est allé trop vite… Dans les prochains jours, il est possible que j’aille vers une mort certaine et là où nous irons les kamis ne pourront rien faire pour nous. Et Kalean est si loin maintenant, est-il encore vivant ? Une saison s’est écoulée depuis son départ. Presque une demi-saison depuis mon terrible rêve.
Mon cœur est lourd, j’ai le sentiment d’avoir trahi Kalean, mais je me sentais si seule…

Je porte la main au médaillon qu’il m’a fait remettre après son départ, ce médaillon en nacre qu’il conserve depuis son enfance. Son contact me rassure. Je le prends dans ma main et l’examine à nouveau : à l’intérieur du médaillon figure le luciogramme d’un couple de trykers inconnus et au dessus une inscription en langue ancienne : « Shinpei ». Dans la pénombre de la nuit, il semble dégager une sorte de phosphorescence. C’est peut-être la fatigue qui trouble mes sens. Je ferme les yeux, l’image de Kalean se forme dans mon cœur, et j’ai l’impression d’une chaleur dans ma main. J’ouvre les yeux, il me semble que la phosphorescence est plus intense. Il me semble que je me sens plus apaisée. Tenant toujours le médaillon, je laisse mon cœur rêver…

Tandis que je me perds dans ma rêverie, mon cœur est saisi par une étrange intuition. Le sentiment diffus d’une présence à mes cotés. Cette présence n’a rien d’hostile, elle me semble presque familière…
Me retournant, je ne suis qu’à peine surprise de constater qu’un petit tryker se tient auprès de moi. Le petit garçon est très sale, des guenilles de réfugiés cachent à peine sa maigreur famélique. La crasse de son visage contraste avec la pureté et l’éclat de son regard mauve. Ses grands yeux reflètent un mélange troublant de douceur, d’innocence, de résignation et de tristesse. Son crâne rasé laisse entrevoir quelques menues cicatrices, tandis que son front est orné d’une épaisse frange de cheveux violets.

Nous nous observons mutuellement puis le garçonnet esquisse un sourire :
« Ici je te vois mieux… tu es encore plus belle que j’aurai cru. »
Le sourire qui éclaire son visage s’efface derrière une mine plus grave.
« Mais... pourquoi es-tu si triste ?... »

Suis-je en train de rêver ? Le petit tryker me paraît pourtant si réel, je n’ose le toucher de peur qu’il disparaisse. Sa présence ne m’effraie pas au contraire et j’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Je songe à la grotte des Landes et à mon délire…

Je m’agenouille en face de lui :
« J’ai donc l’air si triste ? C’est sans doute que je le suis petit frère. La vie d’une homine n’est pas toujours simple. Tu vois, j’ai une amie d’enfance, nous sommes si proches que c’est une sœur pour moi, mais tout me sépare d’elle maintenant, son appartenance à une maison ennemie, ses croyances, sa mère adoptive…
Et puis mon cœur est déchiré entre deux homins, l’un est un tryker comme nous, drôle, gentil, aventureux, nous nous connaissons depuis longtemps maintenant mais il est parti pour une aventure dont il ne reviendra peut-être pas, l’autre est un fier fyros, c’est un homin terrible, qui traque les traîtres sans répit, mais avec moi il n’est que douceur et attention… Comment aimer l’un sans faire de la peine à l’autre ? J’ai le cœur trop grand vois-tu petit frère. Des fois je me dis que je ferais mieux de disparaître dans la jungle zorai, comme je l’ai déjà fait une fois… »

« Mais je me plains auprès de toi, alors que je vois aussi dans ton regard de la tristesse… »


Le petit garçon baisse les yeux.

« Parfois je suis triste quand je pense à ma maman…
J’étais un mauvais garçon, c’est pour ça elle m’a quitté…
Quand mon papa est parti, il m’a bien dis que c’étais moi l’homin de la maison, et que je devais prendre soin de maman.
Il nous a laissé tout seuls, mais moi j’étais pas un bon fils…
Le jour où les monstres sont arrivés j’ai eu si peur que je me suis caché, et à cause de moi ma maman… »


L’enfant renifle.
« …elle est morte... et c’est ma faute…
Les kamis… ils me la rendront jamais… »


Les larmes coulent abondamment sur les joues sales du garçonnet.
Je veux naturellement réconforter le petit avec une caresse.
Mais ma main traverse le corps du garçon, exactement comme si elle plongeait dans de l’eau tiède…
Surprise, j’ai un léger mouvement de recul.

Ma surprise passée, je souris au petit tryker

« Je vais te raconter une histoire… Mon histoire, moi aussi ma maman est morte, tuée par les kittins. Je devais sans doute avoir le même âge que toi, nous étions en train de fuir et les kittins ont attaqué. Quand ma maman a vu que tout était perdu, elle m’a ordonné de fuir, j’avais très peur, peur des kittins, peur de la quitter. Mais j’ai obéi, j’ai fui et ai réussi à me cacher.
Petit garçon, tu n’aurais rien pu faire contre eux, et il était normal d’avoir peur. Si tu étais resté, c’est ta maman qui t’aurait ordonné de te cacher et moi je suis sure, maintenant qu’elle a rejoint Ma-Duk, qu’elle se réjouit que tu sois toi toujours vivant… »


Le petit tryker me regarde étonné :
« Alors toi aussi tu as perdu ta maman ?...
Shinyu… ma pauvre Shinyu… »


Le garçonnet s’affaisse, le dos voûté, la tête baissée, il se tient comme un esclave chargé d’un trop lourd fardeau. La frange épaisse de ses cheveux masque ses yeux, mais les larmes qui s’écrasent sur le sol trahissent ses pleurs. Etrangement, sa voix ne ressemble plus à celle d’un enfant de son âge.

« Ma-Duk !... Pourquoi devons nous endurer tous ces supplices ?
Pourquoi ceux qui s’aiment doivent-ils être séparés ?
Shinyu… ma pauvre Shinyu…
Comme tu as dû souffrir… »

« On dit que les liens du cœur(1) sont les plus forts,
mais ils sont aussi les plus douloureux…
Quelle ironie... »


((1) le mot coeur remplace ici le mot shin qui fût employé dans le discours originel.)

« Nos mères croyaient en nos destins, elles croyaient que l’amour liait les êtres au-delà de tous les tourments…
Mais je suis las, je n’ai plus le courage d’aimer.
Ma mère m’a raconté un jour que le nom de Shinpei m’apporterait la paix du cœur…
Mais je n’y crois plus…
Shinyu… ma pauvre Shinyu…
Nos routes se séparent inéluctablement…
Le lien qui nous unit ne peut que nous conduire à la souffrance. »

« Shinyu, j’ai tellement mal…
Pardonne-moi… ma pauvre Shinyu.
Pardonne-moi de t’abandonner.
Mais l’amour ronge mon cœur si profondément qu’il m’est insupportable de vivre ainsi plus longtemps.
J’ai tellement souffert… mon cœur a besoin de répit.
Toi seule peux nous libérer en brisant le lien qui unit nos deux cœurs. »

« Shinyu, nous ne sommes que des fantômes du passé, unis par un étrange lien.

Nous n’avons plus d’avenir parmi les Homins. Melowen a succédé à Shinyu, Kalean a succédé à Shinpei, c'est ainsi. il faut cesser de les hanter.
Nous ne sommes que les vestiges d’une promesse qui lia deux cœurs…
Mais désormais ces cœurs aspirent à la libert酻


« Libère Kalean de ma présence!... Je t'en prie, brise le médaillon… »

Mon cœur se met à battre très fort. Le petit tryker m’a appelée Shinyu, comment peut-il savoir ? Je regarde plus attentivement le petit garçon, tout en lui me paraît familier, ses yeux, ses traits, et sa voix… Cette voix je la connais bien.

Les pensées s’emmêlent dans mon cœur, une sorte de vertige me prend.
Je songe à cette vieille tradition qui veut que lorsque deux femmes s’apprécient beaucoup et qu’elles ont des enfants de sexes opposés, elles peuvent les unir par un lien particulier. Il suffit alors de leur donner un nom ancien dérivant d'un mot qui symbolise la nature du lien
Shinyu et Shinpei : ainsi nos mères nous auraient liés, nous conduisant par delà le temps à nous rencontrer et nous aimer.
Mais nous ne sommes plus ce que nous avons été, Shinyu et Shinpei ne sont plus, ce sont de doux souvenirs, car tant d’eau a coulé par les Lacs depuis.

Je prends le médaillon dans mes mains, elles tremblent un peu, notre destin repose dans mes mains. Mais j’ai peur, mon cœur aspire à la liberté, pourtant même si cet amour qui nous lie ne vient pas vraiment de nous, je sais qu’il est doux et rassurant. J’ai l’impression de traverser un gouffre, sachant que le pont qui l’enjambe, trop fragile, ne permettra pas le retour.

Si je brise le médaillon, si cet amour disparaît, si nos cœurs retrouvent leur liberté, est-ce que la tendresse qui existe entre nous sera toujours présente ? Kalean si je ne suis plus ton amante, je veux rester ta sœur…

Shinpei me regarde d’un air suppliant, j’aimerais pouvoir le prendre dans mes bras, mais ce n’est qu’un fantôme qui aspire désormais au repos.

Alors, les larmes aux yeux, d’un coup sec je casse le médaillon en deux.

Un bruit sec. Le serment est rompu.

Les morceaux du médaillon se mettent à luire étrangement. La même lueur s’échappe du corps de Shinpei, qui balbutie quelques mots, les yeux rivés au sol.

« Shinyu… ma tendre Shinyu...
Nous ne sommes que… l’incarnation d’un doux rêve…
Rien d'autre que le fantôme des espoirs nourris par nos mères…
Nous n'étions ni vivant, ni morts…
Des êtres condamnés à errer entre deux mondes… sans consistance réelle... incapables d’avancer plus loin sur le chemin des Kamis… »


Shinpei se redresse.

« Mais aujourd’hui je suis heureux, car je m’en vais rejoindre l’esprit dont je suis issu… »

L'enfant lève les yeux au ciel.
« Maman »

Son visage irradie. L’éclat qui emplit la pièce devient si intense que je ne distingue plus rien autour de moi. C’est alors que j’entends la voix douce et apaisante d’une homine, qui semble s’adresser directement à mon âme…

« Melowen… Melowen…
Melowen, n’ait pas d’inquiétude…
L’amour est partout, il embrasse chaque forme de vie.
Le lien qui t’a uni à Kalean n’a jamais été factice, car la magie ne peut créer l’amour.
Le rite qui vous a réuni n’a fait que vous guider l’un vers l’autre. Il vous a permis d’éveiller vos consciences et de sensibiliser vos cœurs à ce lien que vous partagerez toujours, et qui nous rassemble tous. Car au final nous ne formons qu’un. »
« Ton jeune cœur est impétueux, en proie à tant de passions trompeuses…
Il n’est pas encore assez mûr pour distinguer clairement l’amour véritable du simple désir, ou de l’attachement.
Le véritable amour est transcendant, il s’épanouit au-delà de l’entendement des Homins. »
« Et quand l’heure sera venue, tu comprendras que ce que tu as partagé avec Kalean n’était que le germe d’un amour immensément vaste, qui nourrit Atys depuis l’aube des temps. »


Les dernières paroles résonnent avec une intensité particulière.

« Melowen, ton amour pour Ma-Duk fera éclore la Graine de la Vie qui sommeille en toi... »

Lorsque l’étrange lueur se disperse, il ne reste devant moi qu’une colonne d’eau, en suspens, qui dessine encore les contours de Shinpei.
Pendant une seconde qui semble une éternité, la sculpture d’eau reste inerte, comme échappant aux lois de l’espace et du temps.
Au moment où je tends la main pour toucher ce mystère, l’eau s’effondre sous son propre poids, aspergeant mes jambes.
Il ne reste plus de Shinpei qu’une flaque sur le sol, comme autant de larmes que ses grands yeux avaient pu verser.

Je reste longtemps à genoux devant cette flaque, le médaillon brisé dans mes mains, des larmes coulant doucement sur mon visage. Ce n’est pas une tristesse douloureuse qui m’habite mais une douce nostalgie, nourrie par les paroles de l’homine qui résonnent encore dans mon cœur.
Ses paroles étaient vraies, c’est un véritable amour qui m’unissait et m’unit encore à Kalean, même si maintenant il a sans doute changé de nature.
Quatre cernes pour que la petite trykette naïve devienne moins naïve, qu’elle connaisse la haine, la douleur et la vengeance, mais aussi l’amour et l’amitié
Quatre cernes pour que je comprenne et je découvre ce qui me lie à Psychée
Quatre cernes pour que je devienne ce que je suis :
Plus tout à fait une jeune homine mais pas vraiment une homine…

Mon cœur continue à m’emporter au gré des vents. Peut-être m’a t il éloigné de Kalean pour mieux m’y ramener…

Ecrit à quatre mains par Melowen et Kalean frère et sœur tryker à jamais…
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Re: Le médaillon

Post by dpinel »

Pas tout compris, mais c'est très joli, bravo!

-- Popy.
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suenzi
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Re: Le médaillon

Post by suenzi »

Edit J'avais mal compris le texte et donc mon post n'était pas adapté.

P.S. : Très beau texte Melowen :D
Amatsu O'Nehly, Vieux tryker borgne des Lacs
Père de nombreux enfants

"Tirer un trait sur son passé, c'est d'abord accepter que l'on ait fait des erreurs..."

Creenshaw, Solitaire fyros mort pour l'empire.
"La mort est à la fois plus grande qu'une montagne et plus petite qu'un cheveu."
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snark
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Re: Le médaillon

Post by snark »

suenzi wrote:P.S. : Très beau texte Melowen :D
/HRP Ce texte a été écrit par Kalean et moi-même, l'idée du médaillon est de Kalean :) HRP/
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Re: Le médaillon

Post by snark »

Retrouvailles

Printemps 2530 AC1

J’avais passé la journée à forer dans les Vents du Songe, puis avec les matières récoltées, j’avais perfectionné ma technique d’assemblage d’épée Lor-Tanner. Amatsu avait passé une partie de l’après-midi avec moi, il s’était installé à portée de voix, Gally jouant tranquillement avec son yubo en peluche à côté de lui. A la fin de l’après-midi, ils s’étaient endormis tous deux. Je les avais laissé dans le campement des Sculpteurs, et j’avais dit à un garde de le prévenir à son réviel que j’étais partie à Fairhaven vendre ma production.

En ce début de soirée, les alentours de l’étable étaient animés. Gwenne et Baal étaient là. J’étais contente de voir mon amie heureuse en sa compagnie. Nous discutâmes tous les trois un moment avant qu’Amatsu nous rejoigne avec Gally. Kurutani arriva elle aussi et Amatsu lui confia Gally au grand plaisir de la jeune trykette.

J’aperçus Yulie, la très jeune homine que Rhianwen avait recueillie. J’allais la saluer. Comme la fois précédente, elle se montra au début méfiante, puis se détendit ensuite. Je m’interrogeais sur les malheurs qui avaient du la frapper pour qu’elle ait une telle méfiance des homins et qu’elle ait perdu l’usage de la parole. Wolkam était dans les parages, cela me fit plaisir de saluer le chef de la tribu des Talodi et j’observais avec amusement qu’il paraissait prendre grand plaisir à la compagnie de Yulie.

Et puis Kalean arriva… Cela faisait très longtemps que je ne l’avais vu, au moins une année de Jena. Je crois que nous étions aussi surpris l’un que l’autre, partagé entre le plaisir de nous revoir, mais aussi la gêne. Amatsu tressaillit quand il reconnut la voix de Kalean. Nous échangèrent quelques banalités puis je lui présentais Gally :
-Oh quel joli petit yubo, tiens elle a les yeux mauves comme moi ! Alors Amatsu tu joues les papa
-Oui Kalean
-A mon avis tu feras un bon père
Amatsu se rapprocha de moi et me prit la main
-Meilleur que, heu… Son géniteur
-Tu ne l’aimais pas ?
-Bah je le connaissais peu, mais il avait une vie trop mouvementée pour fonder une famille, je crois…

Je sentis Amatsu me serrer la main. Kalean poursuivit :
-J’ai entendu dire qu’il avait des enfants dans chaque ville…
Je pris la défense de Creenshaw :
-Kalean… Il n’avait que deux enfants et de sa seule épouse
-Ah d’accord… Tu sais les rumeurs…
-Mais je comprends tes sentiments pour lui. Après tout c’est pour lui que je t’ai quitté
-Oui c’est pour un Fyros que tu as piétiné ma confiance. Mais bon c’est de l’histoire ancienne, mais j’aurais préféré que tu me quittes pour un tryker.

-Aussi quelle idée as-tu eu de quitter Melowen en ne lui laissant qu’un mince espoir de retour
-Tu as raison Amatsu, loin des yeux, loin du cœur. Je ne devrais pas blâmer Melowen, mais ça m’a fait mal quand même.
-Peut-être que si tu n’étais pas parti, ou si tu avais été plus clair, tout se serait passé bien mieux.
Amatsu me serra la main encore plus fort. Je ressentais en lui qu’il contenait sa colère.

-Quand Melowen est partie dans la jungle pendant des semaines, je l’ai attendue. Peut-être que je l’aimais plus qu’elle ne m’aimait
Kalean avait raison et ses paroles me troublèrent bien plus que je ne l’avais imaginé.

-J’étais jeune Kalean, mais je sais ce n’est pas une excuse et je m’en veux toujours du mal que je t’ai fait.
-Bah oublions tout cela Melowen, pendant longtemps j’ai gardé l’amertume au fond de moi. J’ai fait comme si de rien n’était, mais les regrets me rongeaient comme la goo. Mais il arrive un moment où un cœur ne peut plus se taire et où la vérité se déverse comme la sève d’une blessure mal cicatrisée. Melowen tu es la dernière Homine qui aura pu entrer dans mon coeur
-Kalean... je comprends maintenant ce qui m'a tenue éloignée des lacs si longtemps. J'avais peur de risquer de me retrouver en ta présence. J'avais honte tout simplement...
-Moi aussi j'avais peur, peur de te dire des choses cruelles
-Et tu aurais été en droit de les dire
-Mais cette histoire m'a fait évoluer. Maintenant que je suis sans attache, je n'aurai plus d'hésitation à donner ma vie pour les kamis. Certaines personnes sont faites pour fonder une famille, d'autres sont faites pour mourir.
-Et certaines les deux...
Il y avait ton de regret dans la voix d’Amatsu
-Oui c'est vrai Amatsu, mais moi j'ai fait mon choix : je ne veux donner naissance ni à des orphelins ni donner mon amour à une future veuve

A ma grande surprise Amatsu prit alors la main de Kalean et la joignit avec la mienne, Kalean n’était pas moins surpris que moi.
-Prenez le temps de vivre une ou deux journées ensemble... Apaisez la cicatrice en finissant ce que vous n'avez pu terminer auparavant...
-Amatsu ?
-Ne t'en fais pas Melowen... Je vous attendrai d'ici deux jours. Et je m'occuperai de Gally d'ici là. Prenez le temps de soigner cette cicatrice tous les deux... Profitez l'un de l'autre pendant ces deux jours.
Amatsu nous sourit, puis prenant Gally dans ses bras, il s’éloigna d’un pas hésitant. Kurutani lui emboîta le pas et saisit son bras afin de le guider. Kalean et moi le suivirent des yeux. Il y eut un temps de silence.

-Melowen, je t'ai livré mes véritables sentiments, je me sens apaisé. Désolé si tu as pu en être blessée
-Kalean tu ne m'as pas blessée loin de là
-Je t'avais promis d'être un frère pour toi, mais je n'en ai pas eu la force… Cependant si un jour tu as des ennuis, sache que je ne te tournerai pas le dos
-Ni moi Kalean
-Pour moi tu resteras la plus belle homine que je connaisse
-Kalean les moments que nous avons vécu ensemble resteront à jamais là
Je portais ma main sur mon cœur.

-Même encore aujourd'hui je ne peux les évoquer sans regrets
-Je me souviens de nos chasses complices dans la jungle. Les timaris, les gingos qui nous surprenaient
Je souriais à Kalean, mais les larmes me montaient aux yeux tandis que les souvenirs me revenaient.
-Tout cela me parait si proche et si lointain à la fois…

Je me sentais coupable, emportée par la passion, j’avais comme me l’avait dit Kalean, piétiné sa confiance.
-Je me rends compte combien j'ai été cruelle avec toi, je suis partie sans me retourner j'étais inconsciente et très amoureuse
-Oui, la passion nous emporte parfois loin des chemins de la raison…

-Kalean es-tu content que nous nous soyons revus ?
-Oui, je me rends compte que nous pouvons rester amis
-Mon coeur a battu a tout allure quand tu es arrivé toute à l'heure, et je suis heureuse que nous ayons pu discuter sans détours
-Oui moi aussi

Kalean me sourit en me regardant droit dans les yeux. Plongeant mes yeux dans les siens, je répondis à son sourire. Il prit ma main qui se mit à trembler un peu et y déposa un baiser
-Que Ma-Duk veille sur toi
J’avançais ma main vers sa joue et la caressais tendrement
-Que les Kamis te gardent
Ma voix tremblait sous l’émotion et une larme de Kalean coula sur ma main. Alors Kalean me prit dans ses bras, je l’enlaçais moi aussi, reposant ma tête sur son épaule. Nous n’avions pas eu besoin de mots pour refuser l’offre d’Amatsu. Il me semblait que la cicatrice s’était refermée, même si elle restait encore sensible. Nos routes s’étaient séparées, mais après bien du chemin, elles pouvaient se croiser, et pourquoi pas nous conduire dans une direction commune. Il était temps pour moi de rejoindre Amatsu et Gally et Kalean avait lui aussi ses propres obligations.

-Au revoir, à bientôt
-Oui à bientôt, à très bientôt
Je fouillais dans mon sac et brisait un pacte kami pour Pyr.


[HRP]Merci à mes complices Kalean et Amatsu :) [/HRP]
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Re: Le médaillon

Post by vulcaino »

-"Nooooon, Amatsu ne fait pas çà !!!!"

Lex s'éveilla brusquement dans la chaleur moite d'une nuit d'hiver à Pyr.
En sueur, le souffle coupé, tremblant de peur ,il tentait avec difficulté de se calmer du cauchemard qu'il venait de faire, serrant comme un forcené une amulette à trois branche qu'il portait autour de son cou.

A ses cotés, Miena, réveillée par les cris de son époux, l'avait déja pris dans se bras pour le calmer.

-"Amatsu...Amatsu est en danger..."

-"Ce n'est rien mon amour, tu as juste fait un cauchemard..."dit Miena en caressant son visage et en l'embrassant tendrement.

-"Pourtant c'était si réelle..."

Lex avait repris son souffle. Il se redressa sur le lit Fyros. Miena dont les bras entouraient encore Lex commençait déja à se rendormir peu à peu sur son épaule.

-"Je n'aime pas çà du tout" continua Lex...

-"Ce n'était qu'un vulgaire cauchemard Lexou...tu as dû encore abuser en cachette de la liqueur de Graine Verte ...rendormons nous" dit Miena à moitié somnolente

-"D'une part je ne bois plus...et d'autre part tu ne comprend donc pas...? Amatsu est un être à part...Je ne peux t'expliquer comment et pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment...Il faut que j'en ai le coeur net".

Lex se leva du lit.

-"Mais où vas tu Lex ?" dit Miena

-"Amatsu et Melowen habitent à quelques rues d'ici, je vais voir si tout va bien"

-"Par Ma Duk mais il fait encore nuit tu vas réveiller toute la maisonné"

-"Que le Grand Dragon emporte Ma Duk ! " dit Lex en bouclant son armure.

-"Raaahhh j'abandonne" dit Miena... n'oublies pas de fermer la porte en sortant..." et elle se rendormit.

Lex posa un baisé sur son front... -" je reviendrais vite..."

La rue était calme...Lex prit le chemin de la demeure d'Amatsu. Débouchant sur la place du marché de Pyr il croisa Clepto.

Celui ci qui faisait son tour de ronde dans Pyr fut surpris de le croiser à une heure si tardive.

Lex savait qu'il pouvait faire confiance à Clepto surtout s'agissant d'Amatsu...
Il lui raconta donc la raison de sa présence...

Clepto l'accompagna chez Amatsu.
Ils frappèrent à la porte.

Un jeune Fyros vint leurs ouvrir, rejoind par une Homine qui ressemblait fort à Melowen.
C'étaient Salvator et Tessa, les enfants de Melowen et d'Amatsu... enfin plutot d'Amatsu du temps où il était Creenshaw.

Les deux enfants reconnurent Clepto qui pendant longtemps avait été chargé de leur éducation.

Malheureusement ceux ci n'avaient aucune idée d'où étaient passés leurs parents...
Ils étaient partis depuis quelques jours afin de préparer leurs noces...

-"Nous ne sommes pas plus avancé frangin" dit Clepto

-"Hummm... le décors de mon cauchemard ressemblait fort au lacs..."

-"Alors allons y !" dit Clepto

-"j'ai promis à mon épouse de rentrer vite, je ne voudrais pas qu'elle s'inquiète..."

-"qui t'as dit que nous en aurions pour longtemps...nous n'allons pas nous y rendre à pieds bien sur...tu possèdent bien des pactes pour Fairhaven...?"

-"je n'aime pas utiliser les services de la Karavan mais puisqu'il s'agit de la vie de mon ami, je ferais une exception..."

Ils brisèrent chacun un pacte pour Fairhaven et disparurent aussitôt dans une lumière bleu...
Lex O'Biroy


Duc autoproclamé du Nexus et Chef fou des



Coeur et esprit portés disparus ...
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Re: Le médaillon

Post by snark »

Les Quatre Elements

Mystia (Hiver) 4e CA 2531

A mon réveil Amatsu n’étais plus là. Il m’avait laissé un petit mot sous une belle fleur blanche où il me donnait rendez-vous à Fairhaven. Il me parlait également d’une excursion. Alors que je m’apprêtais à partir, un Izam arriva portant également un message. Kalean me demandait si je pouvais me rendre à l’étable car il avait besoin de moi pour retrouver la mémoire. Je brisais un pacte pour Fairhaven.

Amatsu étais près du bar. Il paraissait très amoureux et c’est avec plaisir que je me laissais aller à ses caresses. Il m’expliqua qu’il voulait m’emmener dans un lieu de pèlerinage pour quelques jours et que nous devions prendre des vivres avant de partir. Il commença à acheter de quoi faire du feu. Je compris qu’il voulait partir tout de suite, il avait tout arrangé et prévenu les enfants. Un peu gênée je lui avouais que Kalean m’avait donné rendez-vous. Alors que nous allions nous rendre à l’étable Kalean vint à notre rencontre.

-Melowen, je te cherchais
- Kalean !
-Bonjour Kalean
-Bonjour Amatsu
-Melowen m'a dit que tu avais besoin d'elle.
-En effet
-Nous comptions partir quelques jours
-Ne t'inquiètes pas, ça ne prendra qu'une journée, c'est un rituel qui doit me permettre de recouvrer la mémoire. Pour cela, j'ai besoin d'une personne qui m'a bien connu

Amatsu voulait nous accompagner mais Kalean répondit :
-Il faut que pendant le temps du rituel Melowen se concentre sur ce qu'elle a partagé avec moi. Les personnes qui nous sont proches portent en elles l'empreinte de nos vies, et c'est cette empreinte spirituelle que le rite doit me permettre de lire. Ta présence risque de détourner l'attention de Melowen et de troubler cette empreinte

Je rassurais Amatsu ouvrant le lien qui nous unissait et lui montrant que je n’avais que le désir profond d’aider Kalean à retrouver sa mémoire. Amatsu nous laissa partir et je me mis en route avec Kalean.

En chemin il m’expliqua :
-Le but de se rituel est d'invoquer les 4 éléments d'Atys afin de faire corps avec elle et de retrouver en toi l'empreinte de ma mémoire perdue. Pour cela, nous devons nous rendre en différents lieux

Nous arrivâmes à la cascade où nous nous étions souvent rendus. Kalean s’arrêta :
-Voilà, ici ce devrait être parfait pour débuter le rite. Sous cette cascade, nous allons invoquer la mémoire de l'eau

Il me tendit sa main que je saisis puis il commença la première invocation :

O Onde Claire,
Toi qui ruisselle à la surface de l'Ecorce,
Entends mon appel.
Tout comme les cours d'eau se renforcent et confluent en s'écoulant vers l'Océan,
Les homins naissent fragiles et s'unissent sur le chemin de la vie,
Jusqu'à former le flot des âmes qui s'en vont peupler l'Au-Delà.
O puissante Onde,
Sors-moi des eaux troubles dans lesquelles je suis plongé
Permets-moi de remonter le courant tumultueux qui mène à la source de mon existence


J’avais fermé les yeux me laissant bercer par le bruit de la cascade. Kalean me demanda d’enlever ce qui recouvrait mes bras. Puis nous tendîmes les mains sous le fin rideau d’eau.

O Onde Pure,
Lave nos corps de leurs souillures,
Et libère nous des poisons qui nous tourmentent


Kalean posa une couronne de fleurs sur ma tête
-Melowen, concentres toi sur ce que nous avons vécu ensemble. Quand tu te sentiras imprégnée de ces souvenirs, jette la couronne dans la cascade.

Je laissais des souvenirs enfouis remonter à la surface de mon âme, des images d’abord confuses puis de plus en plus précises. Puis je jetai la couronne dans l’eau.

Là-bas à Fairhaven, je savais qu’Amatsu avait eu comme un écho de ce qui venait de se passer.

Puis nous reprîmes notre chemin. Non loin de l’île des Corsaires, Kalean m’amena à une brèche qui dominait l’étendue de la ferme de Windermeer. Le soleil entamait sa descente vers l’horizon. Kalean prit un air sérieux et regarda au loin :

-Voici le lieu idéal pour la seconde invocation : l'invocation des Vent

O Vent d'Atys,
Toi qui caresse l'Ecorce de notre planète,
Entends mon appel.
Tes murmures véhiculent les paroles de nos ancêtres,
Tu te fais l'écho de la vie qui palpite sur Atys;
Mes souvenirs ont été dispersés comme des feuilles mortes.
O Vent Frais,
Dissipe le brouillard qui obscurcit mon horizon
Et permets-moi de revoir les étoiles qui m'ont orienté jadis.


Kalean me demanda de retirer ma veste et de prendre de grandes inspirations pour m'imprégner du souffle d'Atys. Je frissonnai dans la neige qui se mit à tourbillonner dans le vent qui glissait dans mes cheveux.

O Vent Ami,
Toi qui guides les âmes,
Emporte nos inquiétudes et apaise nos esprits.


Kalean posa une couronne de feuilles sur ma tête.
-Concentre toi à nouveau sur le lien spirituel qui nous unit et ensuite jette la couronne dans le vent.

D'autres souvenirs remontèrent du fond de mon âme. Souvenirs de chasses ensemble et de promenades communes. Puis je jetai la couronne devant moi, elle flotta dans le vent , puis fut emportée hors de notre vue.

Là-bas à Fairhaven, Amatsu me sentit frissonner.

Kalean reprit sa route et nous mena au campement des Corsaires :
-Bien, ici nous allons invoquer le 3e élément, le feu. J'ai prévenu Codgan, il est d'accord.
Approches toi près du feu et réchauffe toi.

A demi nue j’avançai mes mains vers le feu.

O Feu Vif,
Toi qui flambe avec vigueur,
Entends mon appel.
Tu provoques la crainte et beaucoup te redoutent,
Mais tu sais aussi réchauffer nos cœurs,
Et cautériser nos plaies.
O Feu Dévastateur,
Comme une terre brûlée,
Mes souvenirs ont été ravagés;
Mais de la cendre naît la fertilité.
Ne consumes pas mon esprit,
Mais fais germer en moi cette mémoire perdue.


Kalean me pria de retirer mes chaussures
-Nous devons faire le tour du feu en marchant sur les braises.

O Feu Majestueux,
Tes braises nous rappellent que la vie est un chemin parsemé de souffrances,
Aide-nous à les accepter sans les fuir.


Je pris une grande inspiration et je sentis la corne de mes pieds fondre sur les braises. En me concentrant sur ma respiration j’arrivais à rendre la douleur supportable.

Kalean me posa une couronne de lianes sur la tête :
-Concentre toi sur les peines que nous avons enduré ensemble, et ensuite jette la couronne dans le feu.

D’autres souvenirs, ceux des jours moins heureux me vinrent en mémoire ainsi qu’une image de nous deux en ce lieu… Je jetai la couronne dans le feu.

Là-bas à Fairhaven, Amatsu ressentit la douleur de mes plantes de pieds brûlés.

-Bien, le rite est presque terminé. Il nous reste le dernier élément pour la dernière invocation. Je suis un peu ennuyé, le dernier élément est l'Ecorce. La dernière étape du rituel doit être faite dans une grotte, creusée dans l'écorce, mais je ne sais pas où en trouver une.

Je souris :
-Alors suis-moi, cette grotte n’est pas loin.

Nous traversâmes les Landes Obscures alors que la nuit venait de tomber. Avant d’entrer dans la grotte Kalean marqua un temps d’arrêt comme si quelque chose lui revenait en mémoire, puis il me rejoignit :
-C'est étonnant comme ce lieu m'est familier. C'est magnifique, c'est le lieu idéal.
-Oui c'est magnifique et il n'est pas étonnant que ce lieu te soit familier
-J'ai le sentiment étrange que quelque chose d'important a débuté ici

Je pris la main de Kalean
-Oui c'est ici que nous nous sommes rencontrés et que nous avons fondé la Fraternité Kami
-C'est donc le lieu idéal pour la dernière étape du rituel

O Ecorce Fertile,
Toi qui abrite la vie et protège le coeur d'Atys,
Entend mon appel.
Aucun être vivant ne pourrait croître sans ta protection,
Tu es notre mère à tous,
Tu nous alimente de ta sève, nous tes enfants.
O Douce Ecorce,
Entend la plainte de ton enfant égaré,
Et ramène le auprès des siens.


Kalean me regarda, sa gêne était perceptible :
-Maintenant nous devons nous mettre nus, pour entrer en parfaite communion avec l'écorce d'Atys, en retirant cette fausse écorce que représentent nos vêtements.

Sans hésiter je retirais ce qui me restait de vêtements

O Ecorce Maternelle,
Nous sommes désormais pareils à ce que nous étions,
Dans le giron de nos mères;
Permets nous de rétablir le contact avec nos ancêtres,
Et d'accéder à la conscience collective qui unit les ames,
Afin que je retrouve dans le coeur de Melowen
L’empreinte de ma vie oubliée.


Il déposa une couronne de racines sur ma tête

-Remémore toi le lien qui nous unit depuis notre enfance ainsi que le lien qui unissait nos mères et dont tu m'as parlé. Ensuite, enfouis cette couronne de racines dans le sol.

La main de Kalean dans la mienne je fermais les yeux. J’évoquai le souvenir d’un jour d’hiver à Yrkanis, d’un curieux petit garçon et d’un médaillon magique. Et celui de deux noms Shinpei et Shinyu. Puis une autre image vint, celle d’une réunion dans la grotte, d’un homin et d’une homine qui se reconnaissent, unis qu’ils étaient par un lien venu du passé.
Une larme coula sur ma joue que Kalean essuya, puis tandis que je creusais la sciure de mes mains pour poser la couronne dans le trou, une autre larme roula dans la sciure :

Ecorce maternelle
Je te fais cadeau de cette larme
Souvenir de notre amour
Souvenir de ce qui nous unit


Je recouvrais la couronne de sciure.

-Bien, les quatre invocations sont réalisées. Maintenant je vais pouvoir plonger en toi pour retrouver ma mémoire perdue. Installes toi aux creux de mon épaule et plonge ton regard dans le mien pour que nous puissions entrer en communion.

Blottie contre Kalean je sentis une force étrange m’envelopper. Nous étions caressés par la fraîcheur de l’eau, la douceur du vent, la chaleur du feu et la vigueur de l'écorce. Notre esprit paraissait dépasser nos corps et englober tout ce que fût Atys depuis l’aube des temps. La mémoire de Kalean devint plus limpide. Nous revécûmes les instants passés ensembles, avec une telle intensité que nous sentions nos corps et nos esprits vibrer et battre en harmonie avec les pulsations du coeur d'Atys. Les sentiments de Kalean rejaillirent en surface comme une fontaine et m’inondèrent de leur amour. Pris par la confusion de ce qui venait de renaître en lui, Kalean m’embrassa passionnément. Je marquai une hésitation puis je m’abandonnai au baiser ne pouvant résister à ce flot d’amour. Kalean se mit à me caresser avec beaucoup d'attention et tendresse. Je savais que plus rien n’existait pour lui et que chacune de ses pensées, chacune de ses caresses étaient dirigées vers moi. Je me fondis dans son amour.

Là-bas à Fairhaven, Amatsu, ressentit la vague d’amour qui nous unissait. Il vit la grotte dans la clarté de la lune et il se mit en route.

Nous nous étions endormis dans les bras l’un de l’autre. Les lueurs de l’aube m’éveillèrent. Je mis un temps à me rendre compte du lieu où j’étais et lorsque je vis le visage de Kalean, le souvenir de la veille me revint en mémoire. Ma première pensée fut alors pour Amatsu. Pour ce voyage qu’il voulait faire avec moi. Pour le mal que je venais de lui faire.
Une lettre était posée sur mes affaires. Fébrile je l’ouvris et mon cœur se glaça tandis que je la parcourais :
Melowen

Alors que tu arrivais à la taverne de Fairhaven, je te savais encore en plein doute quand à qui tu souhaitais, voulais aimer. Je l'ai laissée aller avec Kalean car ton désir de l'aider était si fort que je ne pouvais te contraindre.
Comme je le pensais ce rituel vous a révélé à tous les deux combien vous vous aimez l'un l'autre. Je l'ai ressenti.
Oui quand je vous ai vu nus tous les deux, dans les bras l'un de l'autre, mon coeur m'a fait terriblement mal. Mais une certitude s'est imposée à moi: ton coeur a parlé et a choisi qui tu souhaites aimer.
N'aies pas de regrets quant à ton acte, ce qui devait arriver arriva et le destin était peut être ainsi. N'éprouves pas de regrets ni de pitié pour moi je t'en prie. Ne répétes pas le passé que tu as déjà vécu avec Kalean.
Vis heureuse avec ce que ton coeur vient de te révéler. Sois heureuse. Comme je te l'avais signifié je vais m'effacer et laisser la place à Kalean. Encore une fois sois heureuse, car c'était là ma seule et unique ambition pour toi...

Amatsu
Mes larmes vinrent tacher la lettre. Sans bruit je me rhabillais et glissant la lettre contre mon cœur je m’enfuis dans l’aube naissante…

[HRP]Voilà ce qu'il s'est passé avant ce qui est décrit dans le post de Lex.
Merci à Kalean et Amatsu pour ce très beau moment, merci à Kalean pour l'idée du rituel et les textes du rituel et merci à Amatsu pour sa lettre
[/HRP]
Melowen , Capitaine de la Garde Noire
Guilde Roleplay et Multiraciale Les Libres Frontaliers
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"Je vais où mon coeur me porte"
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