Pyr, la Capitale des capitales quil disait. Vu comme ça sétait tentant, on a donc dit oui.
Voila comment Ellula et moi nous sommes retrouvés avec une demie douzaine dautres homins, en partance pour le territoire Fyros.
La sortie de Zora était animée, nous avons retrouvé Koulyk et Zordai qui nous avaient invités, des amis à lui et quelques personnes qui souhaitaient elles aussi faire ce voyage. Une charmante jeune zoraï nommée Amaelle, aux yeux pétillants dallégresse, était un ravissement pour les sens. Mezkal, Madcrazy et Xeonote semblaient eux aussi plus excités que moi par le danger. Parmi tous ces natifs de la jungle, deux guerriers fyros, Shirow et Whale, fiers malgré leur petite taille, chevelures flamboyantes et regards daciers. Eux aussi tremblaient dimpatience à lidée de retrouver leur terre natale. Malgré une certaine angoisse montante je commençais presque à sentir le sable du désert dans leurs attitudes.
Dautres, comme ma sur et moi, navaient jamais quitté notre jungle, lexcitation, que javais du mal à partager, montait doucement, progressivement. Le temps pour nous de faire un pacte avec les Kamis pour quils nous ramènent à notre belle cité et nous étions en route.
Rapidement nous fûmes en territoire inconnu, du moins inconnu pour moi. Koulyk et les deux Fyros semblaient à laise, connaissant par cur les routes que nous empruntions. Quelques créatures sattaquèrent à nous mais, en quelques passes darme dune rapidité époustouflante, les Fyros sen débarrassaient, aidés de quelques sortilèges qui fusaient en vibrant au dessus de ma tête.
Mis en confiance par la dextérité et lefficacité de nos guides je commençais à apprécier le voyage. Ces longues étendues verdoyantes, cette végétation aussi variée que dense, toute cette vie grouillant à tous les niveaux. Jen serais presque venu à oublier les terribles maux qui sétaient abattus sur Atys
Jusquau moment ou je lai vu.
Au loin entre les arbres, cette lueur malsaine, rosâtre, pervertie. La Goo. Jen avais souvent entendu parler mais jamais je ne lavais vu, je sentais mes membres commencer à trembler. Si jamais jétais moi-même contaminé ? Je voyais les créatures atteintes : Leurs muscles saillaient la ou ils nauraient pas du être, leurs couleurs étaient ternies, leur attitude même semblait chaotique, folle. Quelle maladie transformerait son hôte en un monstre fou et assoiffé de sang ? Comment finirais-je si jétais atteint, ou pire comment finirais Ellula si elle était atteinte ? Je frissonnais à cette idée, elle est la seule famille quil me reste.
Les kilomètres défilèrent, les pas se suivaient de plus en plus machinalement et la fatigue commençait à se faire sentir. Petit à petit on pouvait aussi remarquer une hausse de la température, on était sans doute encore loin de la canicule qui régnait dans le désert ardent mais nos corps habitué à lombre des arbres commençaient à transpirer abondamment. Malgré tout, nous continuions à avancer. Nous voulions voir le bout de ce voyage.
Arrivé dans les primes racines, le voyage commença à être plus difficile. Même les fyros et nos guides avaient du mal à se débarrasser des monstrueux kitins qui ont élu domicile la bas. Plusieurs passages nous prirent beaucoup de temps mais toujours nous passions, toujours les blessés voyaient leurs blessures magiquement refermées. Cependant, à lessoufflement, aux visages graves et fermés, aux cris des fyros, tout le monde sentait que cétait de plus en plus difficile, de plus en plus juste.
Soudain, au détours dun virage, nous aperçûmes un véritable goulot détranglement, un petit chemin large comme quatre homins, montant sèchement vers le haut dun plateau. La sueur dégoulinait, poisseuse, le long de mon dos, sous mon masque, et je voyais le vent emporter les premières volutes de sable jusquà nous. Au milieu de ce chemin se dressait deux kitins de plusieurs mètres de haut, leurs pattes acérées comme des lances et plus longues que je ne suis grand, ils semblaient ne pas bouger, ne pas nous avoir vu.
Je ne les aurais jamais cru aussi intelligent, dès linstant ou Shirow et Whale les ont chargé en poussant leurs cris de guerre, dautres ont surgit de partout. Rapidement nous nous sommes retrouvés luttant contre une véritable armée de ces créatures. Ellula, Amaelle, moi et les autres invités avons essayés dapporter notre aide, sans peser grand poids dans la balance. Les sortilèges fusaient de toutes parts, illuminants le passage de milliers de couleurs surnaturelles. Les guerriers hurlaient leur rage, parvenant à peine à couvrir le bruit sec des épées heurtant lépaisse carapace des kitins. Au dernier moment jai vu venir le coup, une patte, telle un tronc darbre taillé en pointe me heurta à la tempe avec une violence inouïe. Je sombrais dans linconscience et ne vit pas le reste du combat.
Lorsque je me réveillais nous avions reculé, quitté le territoire des monstres pour retrouver un peu de calme au milieu de centaines dherbivores qui broutaient paisiblement lherbe. La température avait un peu baissé et je me surpris à espérer quon fasse demi tour. Après mêtre renseigné, jappris quil ne manquait que Xeonote, ramené à Zora par les Kamis suite à de graves blessures. Je ne peux quespérer quil sen sorte bien.
Au lieu de faire demi tour nous avons attendu des renforts pour repartir de plus belle. Percyval et sa compagne sont arrivés peu de temps après, armures et armes prêtes, pour nous aider à passer le goulot. Cette fois nous savions à quoi nous attendre, les créatures étaient toujours la mais lembuscade naurait plus son effet de surprise, et nous étions plus nombreux.
Le combat fut beaucoup plus bref, Percyval et les deux fyros en première ligne retinrent les kitins et évitèrent que les magiciens soient mis à terre. Les bouts de carapace volèrent dans tous les sens. Gelés par les sorts, broyés et tranchés à coups dépées, une a une les créatures tombèrent et nous parvinrent au sommet du plateau, essoufflés, mais vivants.
La fatigue était telle que je fis les heures suivantes du voyage dans un état second. Le soleil tapait de plus en plus fort, lair était sec et ma gorge me faisait souffrir. Au sol la terre avait été remplacée par du sable fin, qui volait et sinsinuait au travers des vêtements. La sueur et la poussière sagglutinaient pour se transformer en une pâte infâme qui coulait le long du dos, provoquant des démangeaisons de plus en plus atroces.
Les fyros nous donnèrent quelques conseils pour marcher dans le sable sans trop se fatiguer et nous commençâmes la traversée du désert. Petit à petit la curiosité et la persévérance eurent raison dune partie de la fatigue et je relevais la tête. Autours de moi tous étaient las, mais tous étaient heureux dêtre parvenu jusque ici, au cur du royaume fyros. Les regards étaient curieux, les éclats de voix enjoués, même Amaelle marchait encore dun bon pas, son attitude entraînante posant un baume sur le cur. Seul Shirow, sérieusement blessé par les kitins, montrait des signes dépuisement : Il traînait la jambe droite, marchant irrégulièrement. Il prouva encore une fois, fièrement, que la célèbre force de son peuple nest pas une légende en parvenant, malgré nos boutades, jusquà Pyr avec nous.
La cité se dressa devant nous, laissant lhétéroclite bande de zorais épuisés que nous étions, les bras ballants et la bouche ouverte. Immense comme jamais je naurais cru quune cité puisse être, belle malgré la dureté des éléments et de la nature, parcourue de long en large par des milliers dhomins malgré lécrasante chaleur
La capitale des capitales
Ainsi cétait sans doute vrai.
Koulyk nous fit à tous plaisir en montrant quil connaissait déjà la ville par cur, et une fois passé les portes de flammes (sans doute destinées à faire fuir les prédateurs affamés), il traîna nos carcasses épuisées et desséchées jusquà une grande et accueillante taverne ou nous pûmes enfin nous reposer. Shirow disparu rapidement, partit soigner sa jambe douloureuse, et sans doute piquer un somme loin des regards. Nous avons bu si vite quen quelques minutes nous étions tous un peu gai, mais toujours aussi déshydratés. Nous avons donc eu le droit au deuxième plaisir de la ville : Les bains.
Sans doute jamais leau claire et fumante (et pourtant si fraîche par rapport aux rues écrasées par le soleil) navait vu autant de zorais en même temps. Seul Whale détonnait encore au milieu de notre groupe, tache blanche entourée de bleu. Bercé par les bulles et les voix de mes compagnons je me suis doucement endormis.
Quand je me suis réveillé tous avaient regagné notre cité, même ma sur. Ils avaient eu la bonté de me laisser dormir. Je suis sortit des bains comme un mort qui se réveille à la vie, sous le regard goguenard et amusé des gardiens. Jai décidé de vivre dans le désert ardent quelques temps, cette nature si différente que celle que je connais a sûrement tant de choses à mapprendre et à mapporter. Jespère juste quEllula ne prendra pas trop de risques pendant ce temps
[Loello et Ellula] Expedition en territoire Fyros
Moderator: Chroniques d'Atys
Re: [Loello et Ellula] Expedition en territoire Fyros
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Joli texte
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Joli texte
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Tarakhan,
Maître d'armes de la Phalange Noire.
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Aussi Pirate de l'espace : Captaine de vaisseau de classe StarDragon
Maître d'armes de la Phalange Noire.
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Aussi Pirate de l'espace : Captaine de vaisseau de classe StarDragon
Re: [Loello et Ellula] Expedition en territoire Fyros
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Oui, magnifique !
Il faudrait le publier dans la Nouvelle Feuille d'Atys
Bravo pour ce récit de voyage, c'est vraiment très beau !
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Oui, magnifique !
Il faudrait le publier dans la Nouvelle Feuille d'Atys
Bravo pour ce récit de voyage, c'est vraiment très beau !
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Oscar de l'Ormeray
* L'Art et la matière *
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