[ALKIANE] Une disparition inquiétante ...

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Copie d'une lettre adressée à Syrus Rahl par Tagghli Di Khasthakka

Cher Guide,
Syrus,

Tout d'abord, je voulais te signaler que je serai bientôt en possession de ta commande spéciale d'herbes bleues, la récolte à commencé ici, et cette année s'annonce déjà comme un grand cru !

Je voulais aussi te parler de faits étranges qui me sont parvenus aux oreilles ce matin.

Depuis plusieurs jours je campe aux abords de Min Cho, passant mes journées à étudier la faune et à éradiquer les psykoplas au pied du Promontoire des Kipees pour le compte d'un fleuriste mégalomane.

Ce matin donc, je venais de quitter Serae Taraforest, en visite dans les environs pour tester son nouveau matériel de tir ... Le teint verdi par le pollen des plantes intelligentes, les yeux embrumés et la gorge pâteuse, nauséeux, je me dirigeais presque à tâtons vers le marché de la ville pour y acheter quelques victuailles et me rafraîchir un peu.
En passant devant les étables, j'ai fait un crochet par la grande jare où le mektoubier garde l'eau de réserve pour les montures, pour me rincer le visage, et, pendant que je me séchais et que je retrouvais peu a peu mes esprits, j'ai pu entendre une conversation entre deux homins à leur insu.

Les deux zoraïs avaient un accent assez prononcé, et j'avoue avoir éprouvé le plus grand mal à comprendre ce dont ils parlaient, mais j'ai pu en saisir le sens, et quelques détails inquiétants, que je te livre ici ...

Apparemment, ils rentraient du "Void" comme ils disaient, je suppose qu'ils parlaient du Vide, et l'un d'eux expliquait à l'autre qu'il avait entrevu un homin prisonnier au camp des Gibads, un Zoraï, qui avait l'air plutot mal en point.
L'autre parlait d'une baggare dans la taverne de Jen-Laï, causée par un Karavanier Zoraï à la recherche de champignons hallucinogènes. Il semblerait que l'homin en question ai disparu depuis, et, chose peu rassurante, qu'il était dans un état second quand il a quitté le bar.

N'ayant plus de nouvelles de notre frère Psykup depuis un moment, j'ai pensé, connaissant l'énergumène, qu'il avait encore du se fourrer dans de sales draps. Et en entendant cette conversation, je me suis demandé si les chasseurs ne parlaient pas de ses derniers forfaits en terres Zoraï ...
Je n'en sais pas beaucoup plus pour le moment, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour en apprendre un peu plus sur ces faits inquétants. Je te ferai un rapport complet dès mon retour dans les Sommets Verdoyants, avec, je l'espère, des précisions à te donner à ce sujet.

Daigne recevoir cher Guide l'expression de mon dévouement, et puisse Jena t'éclairer de sa lumière, afin que nous retrouvions notre frère sans encombres au plus vite.

Heliaste Tagghli Di Khasthakka.

PS: Un fournisseur m'a confié que les champignons sacrés poussent dans la jungle, quelque part entre l'Atelier des ruines de Zo-Kian et l'Atelier de l'Etang Vierge ... Je pars cet après midi explorer la région, en quète d'indices plus précis.

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Assis au creux de la Main Géante, Tagghli réfléchissait.

...

Ses dernières explorations au sud du Vide Zoraï ne lui avaient pas permis de retrouver de traces probantes de Psykup, mais ses observations du camp des Gibads avaient éveillé en lui quelques soupçons, rapidement confirmés par les confidences de Jingchaburan, l'hôte de la tribu des Gibads, qui se montra beaucoup plus bavard après que Tagghli lui ai offert une balle de sa meilleure Gomapsyko. Les Gibads étaient plutôt pacifiques d'ordinaire, mais Tagghli avait bien senti que sa présence aux abords de leur campement avait créé une certaine tension dans la horde. Jingchaburan semblait inquiet, et avait tout tenté pour éloigner le matis des environs.

Les Gibads ne lui avaient démontré aucune animosité, mais ces kamistes primitifs ne lui inspiraient pas confiance. Il avait eu l'occasion de pénétrer leur campement, mais n'y avait vu aucune trace de Psykup.
Il tenta bien de parlementer avec Amagastaï, le chef de la tribu, mais ce poilu apprivoisé ne s'exprimait que par grognements et onomatopées.

Tagghli n'avait jamais éprouvé de peur face aux Zoraïs ou au Gibbaïs. Mais ces êtres semi primitifs l'impressionaient. Il ne savait pas trop comment les considérer, et la confusion régnait dans sa tête quand à la façon dont il allait les aborder. Mais déjà Amagastaï revenait vers lui d'un pas décidé, avec ce qui devait etre un sourire sur ce que Tagghli devait se résoudre à appeler un visage. Sans réfléchir plus loin, sur l'invitation du Chef, il s'assis et rendit son sourire au Gibad.

Comme la tradition l'exigeait, Tagghli échangea des cadeaux avec ses hôtes, tout en gardant ses distances. Il offrit à boire et à fumer, connaissant le goût prononcé des Gibads pour les psychotropes en tout genres. En échange, il se vit offir une boite remplie de champignons sacrés, preuve que comme on le lui avait dit, Psykup avait dû venir dans la région pour s'en procurer. Il se garda bien de les consommer de suite, préférant les conserver pour un moment plus propice aux délires que procurent ces bienfaits de la jungle.

Malgré tout, Tagghli restait sur sa faim, il sentait bien que les Gibads lui cachaient quelque chose. Il quitta la Tribu, plus intrigué qu'à son arrivée. Il le sentait, ces Gibads n'étaient pas innocents, mais rien ne lui permettait de le prouver ...

Sur le chemin du retour vers Min Cho, Tagghli avait rencontré un chasseur, au Col de la Main Géante, avec qui il avait échangé quelques mots.
Il apprit par ce chasseur qu'un vieux zoraï, toxicomane notoire du nom de Baobaba, vivait parmi les Gibads depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait. Ce Baobaba avait été aperçu récemment à Jen-Laï portant des habits neufs, et une épée marquée du sceau de l'Alkiane, chose on ne peut plus impromptue dans ce coin perdu d'Atys.

A ces mots, le sang de Tagghli ne fit qu'un tour, et il se remémora sa visite du campement. Il avait entraperçu une silhouette étrange derrière un paravent, plongée dans l'obscurité d'une hutte, maigre et chétive, couchée à même le sol et masquée sous des peaux sales. Rien à voir avec Psykup s'était il dit sur le moment. Ce devait être ce Baobaba sans doutes ...

Il avait remercié le chasseur en trinquant avec lui, échangeant quelques banalités sur la faune locale, puis avait installé son bivouac pour la nuit au creu même de la paume de la Main Géante. Bercé par les cris des Timaris, les yeux perdus dans les étoiles, Tagghli réfléchissait à la meilleure manière de libérer son ami.

...

Plongé dans ses pensées, il tripotait machinalement la petite boîte contenant les champignons sacrés, il l'ouvrit et regarda les champignons de près. Etonné par l'odeur forte qui s'en dégageait, il approcha la boîte du feu qui le réchauffait, et se rendit tout de suite compte que quelque chose clochait. Ces champignons ne ressemblaient en rien aux champignons sacrés qu'il connaissait ! Il en gouta un tout petit morceau, et reconnu immédiatement un goût puissant d'huile de Koorin, poison mortel si il est ingéré sans précaution préalables.

Les Gibads avaient voulu le tuer !! Voilà la preuve qu'il attendait, il n'avait plus aucun doutes sur les mauvaises intention de la tribu primitive, et se savait maintenant en danger, lui aussi.

Il rédigea rapidement un message à l'intention de son Guide, le rangea dans son sac, et éteignit son feu rapidement avant de s'emmitoufler dans une couverture. Des jours difficiles s'annonçaient ... Il s'endormit facilement, exténué et inquiet pourtant ... Demain, a son réveil, il irait poster son message à Syrus.

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Copie d'une note adressée à Syrus Rahl par Tagghli Di Khasthakka

Cher Guide,
Syrus,

voici quelques jours, je te signalais d'étranges rumeurs qui concernaient peut être la disparition de notre frère Psykup.
J'ai poursuivi mes investigations, et suis allé rendre visite aux Gibads, sans succès. Par contre, je peux affirmer que ces primitifs nous cachent des choses. Ils ont essayé de m'empoisonner, et j'ai bien peur du sort qu'il ont réservé à Psykup.

Je te prierais donc de dépécher au plus vite un détachement en mesure de défaire cette tribu, si les choses venaient à tourner mal lors de notre sauvetage.

D'avance je te remercie, et attends de tes nouvelles avec impatience.
Je garde l'oeil ouvert et l'oreille tendue, puissent nos Alkians presser l'allure pour qu'avec l'aide de Jena, nous puissions libérer Psykup au plus vite.

Heliaste Tagghli Di Khasthakka.

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Tagghli polissait la lame de son épée, assis à même le sol, à coté de l'Altar Karavan de Zora. Il ruminait son plan, attendant patiemment l'arrivée de la troupe Alkiane que Syrus devait lui envoyer. Les Gibads seraient faciles à battre pensait il, mais il savait aussi qu'il était plus que probable que Psykup aie été drogué, voir même torturé par ses geôliers.

Il se demandait quel sort il allait réserver à ce Baobaba ... Ce devait être lui l'instigateur de ce kidnapping. Il fallait le retrouver lui aussi, et l'interroger sur ses intentions !

Les Alkians arrivèrent en rang ordonnés, armés et bardés jusqu'aux dents. Remontés à bloc, motivés par l'espoir de retrouver leur frère, ils s'étaient mis en marche vers le Pays Malade dès l'ordre de Syrus reçu par Shaarm, Maître Héliaste de l'Ordre.

A leur arrivée, peu de mots furent prononcés. Tagghli fur ravi de voir que les meilleurs Alkians faisaient partie de l'escouade, dirigée par l'Inquisiteur Mutenroshi et Serae Shaarm elle même ! Tous savaient ce qu'ils avaient à faire, et la colonne se forma rapidement, puis pris la route vers l'Est, à travers la jungle épaisse. Après Hoi-Cho, ce fût le col de la Main Géante, puis ils passèrent sous la souche qui masquait l'entrée du Vide, et ne tardèrent pas à se retrouver face au camp des Gibads.

Après quelques palabres, ils fût convenu que Shaarm et Melaria, prise pour une raison mystérieuse d'une crise aigue de mutisme et ne s'exprimant donc plus que par gestes, allaient essayer de parlementer avec les primitifs. Pour le coup, Melaria allait peut etre avoir plus de chances de se faire comprendre que tout autre en ces circonstances. Les deux homines s'approchèrent, entrèrent dans le camp, et tentèrent un dialogue avec l'émissaire Gibad. De longues minutes s'écoulèrent, durant lesquelles les Alkians échafaudaient toutes sortes de théories et de tactiques d'attaques.

Les gardes Gibads avaient repéré le petit groupe d'homins, et commençaient déjà a se regrouper autour d'eux. Shaarm et Melaria revinrent enfin, l'air plutôt inquiètes. Mais au même moment, Serae Yunalessia perdu tout contrôle à l'approche d'un Gibad qui avait dû l'effleurer d'un peu trop prêt. Elle l'électrocuta immédiatement, en digne "petit Kincher", comme on aimait à l'appeler dans la troupe. Il n'en fallait pas moins pour que les Alkians se jettent sur les Gibads et réduise à néant la tribu. Ils traversèrent le campement en quelques secondes, ravageant tout sur leur passage. Les Gibads n'opposèrent pas vraiment de résistance, préférant déguerpir dès le début de l'attaque.

Les huttes furent fouillées, et Psykup retrouvé, allongé sous un tas de peaux puantes. A coté de lui, une créature bizarrement recroquevillée sur elle même, gémissant de peur. Ce devait être Baobaba ...

Les deux zoraïs furent extraits de la hutte, et toute l'attention portée à Psykup, qui semblait dans un état second. Il paraissait ne pas reconnaitre ses compagnons de guilde, et était en plein délire. Après quelques soins, il fût évident que Psykup avait effectivement été drogué ... plus qu'il ne le souhaitait !

Baobaba fût interrogé sur le champ, et rapidement rudoyé par quelques Alkians avides de vengeance. Tagghli intervînt pour éviter de perdre le seul témoin qui pourrait leur dire comment soigner leur frère, s'attirant du même coup les faveurs de Baobaba, duquel il n'eut (presque) aucun mal à obtenir le début d'une explication.

Expert dans la manière de faire parler les réfractaires, il usait tantôt de douceur, offrant au toxicomane une bouffée de fumée, tantôt de violence, le giflant sans ménagement. Baobaba fini par avouer qu'il était bien à l'origine des ennuis de Psykup. Il vivait parmi les Gibads depuis longtemps, attirant dans le camp des primitifs les voyageurs imprudents, leur promettant monts et merveilles pour ensuite les droguer et les dévaliser. Mais il avait reconnu l'insigne d'Alkiane sur les effets de Psykup, et se dit qu'il pourrait tirer quelque chose d'un kidnapping. Grand mal lui prit, les Alkians l'avaient démasqué !

Après quelques palabres, il s'avéra que le remède aux maux de Psykup était un alcool de Shooki fabriqué uniquement dans une région aride et dangereuse du désert Fyros ... Le couloir Brulé ! Une tribu en gardait la formule jalousement, il allait falloir les convaincre pour en obtenir un échantillon. Deux possibilités s'offraient à eux. Passer par le vortex du désert Zoraï, ou remonter sous l'écorce jusqu'au coeur du Couloir Brulé, via le Route des Ombres. Par discrétion, les Alkians décidèrent de passer sous l'Ecorce, et formèrent un cortège, se partageant le support de Psykup, la garde de Baobaba, l'Avant et l'Arrière garde, et l'Ouverture du chemin en bon ordre, puis prirent la direction de l'Arc Caché.

La traversée de la Route des Ombres ne s'effectua pas sans mal, Baobaba profitant de la moindre occasion pour tenter de fuir, ou pour attirer des monstres sur ses gardes, ou encore pour les saouler de paroles ineptes. Tant et si bien qu'une fois arrivés dans la Forêt Insaisissable, Mutenroshi, excédé par le torrent de paroles de Baobaba, ordonna à Shaarm de l'assommer.

Malheureusement, Shaarm eut la main un peu lourde, et Baobaba était bien peu résistant. Le zoraï s'effondra sur le sol, et les Kamis vinrent aussitôt récupérer sa dépouille. La consternation envahi les rangs des matis. Comment allaient t'ils faire pour retrouver la tribu qui fabriquait le remède ? Qu'allait il advenir de Psykup, qui avait perdu connaissance entre temps ?

Il fût proposé d'entrer en contact avec les meilleurs médecins d'Atys, et ce dut Ser Shenshantag qui tentât le premier de faire revenir Psykup à lui, avec succès. Une potion puissante avait pu relever l'Alkian zoraï, mais son esprit semblait toujours ailleurs. Malgré tout, il semblait en état d'utiliser un ticket de téléportation, ce qui allait grandement faciliter la tache de ses sauveteurs.

Dans le même temps, un détachement avait été envoyé à Pyr, pour questionner Lydix, le barman. Lui, devait savoir où trouver cette satanée liqueur ... Ser Mutenroshi et ses compagnons n'eurent pas grand mal a faire avouer à Lydix le nom de son fournisseur, le Fyros se souvenait trop bien de sa dernière altercation avec des Alkians. De retour auprès de Psykup, et après une brève concertation, les Alkians décidèrent de se rendre immédiatement à Dyron, via le téléporteur Karavan, afin d'atteindre au plus vite le village des ... Fraiders !!!

En chemin, ils rencontrèrent Ciboulette, la compagne de Psykup. Transie d'inquiétude, la pauvre errait dans le désert à la recherche de son homin depuis des lunes. La pauvre zoraï fût elle aussi soignée et réconfortée, mais à la vue de Psykup, qui ne la reconnaissait pas non plus, elle décida de suivre le cortège de matis, et de les aider à trouver le village des primitifs.

Le voyage jusqu'au village s'effectua sans encombres, libérés du boulet que constituait Baobaba, les Alkians retrouvaient leur réflexes et leur concentration, et les choses se déroulaient au mieux. Ils pénétrèrent dans le village, et allèrent immédiatement trouver l'Emissaire Fraider pour lui exposer leur problème. Agglutinés autour du chef Fraider, les Alkians l'empêchaient de surveiller leurs actes, et surtout créaient une diversion tandis que l'un d'entre eux rodait à l'arrière du camp, à la recherche d'une amphore contenant le précieux liquide. Sans se faire repérer, le voleur Alkian dérobât une flasque dont le contenu avait une odeur de shooki si forte qu'elle passait à travers la peau de la gourde, et sorti tout aussi discrètement du camp pour aller rejoindre Serae Yunalessia qui était restée auprès de Psykup en compagnie de Ciboulette, un peu à l'écart.

Le remède lui fut administré immédiatement, et Psykup retrouvait déjà ses esprits, et sa mémoire, alors que les Alkians quittaient les camp des Fraiders, encore interloqués par l'étrangeté de leurs hôtes. Tous furent heureux de voir leur frère enfin revenu à lui même, et tous voulurent l'embrasser et le serrer dans leurs bras. Ciboulette obtint bien entendu la meilleure part de ces embrassades, mais la troupe tout entière était parvenue à rendre à Psykup toutes ses facultés, au terme d'une longue et périlleuse quête.

Satisfaits, fatigués et fourbus, ils décidèrent de rentrer tous au plus vite dans les chers Sommets Verdoyants, pour y prendre un repos bien mérité.

Syrus allait devoir parler à Psykup de ses habitudes ... alimentaires ... Il allait falloir être plus prudent à l'avenir !