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Akumu s'éveilla la tête lourde.
L'esprit embrumé comme après un mauvais rêve, il mit quelques secondes à faire le point, son regard fixant le plafond du hall dans lequel il venait désormais se reposer chaque soir.
*Un cauchemar*
Ou peut-être pas...
Le mini tryker chercha sa natte, reflexe nerveux.
Et ne trouva que le vide.
Akumu se passa alors une main tremblante sur la tête pour constater la pénible réalité: il n'avait pas rêvé.
Tout était réel ... Bien trop réel ...
Des perles salées naquirent au coin de ses yeux, et il ne fit rien pour les retenir lorsqu'elles dévalèrent doucement la courbe de ses joues.
Son regard flou indiquait qu'il revivait en ce moment l'horreur de la veille.
Et qui sait combien de fois encore son esprit lui imposerait cette vision...
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Il était au Vide, venant juste de terminer une chasse avec son amie Athina.Cette dernière, éreintée par une longue journée, était partie prendre un repos plus que mérité.
Akumu savait qu'il aurait dû lui aussi rentrer se reposer un peu au Bout des Terres, mais les évenements de la journée lui occupaient encore l'esprit, chassant toute trace de fatigue physique.
Le Tryker décida alors de parcourrir la région à la recherche de plantes, afin de refaire son stock de mousses fines qui s'était épuisé depuis longtemps.
Il chassa longtemps, changeant souvent d'endroits, comme si rien ne lui convenait, cherchant toujours autre chose...
Akumu finit par se rendre à l'évidence: son but premier n'était qu'un prétexte. Tout ce qu'il cherchait réellement à faire, était de trouver l'oubli dans l'occupation, le vide de son esprit par la chasse.
Car ses pensées revenaient sans cesse à ce qui s'était produit quelques heures plus tôt.
Et aux conséquences que cela avait eu sur lui...
Certes, l'incident pouvait paraître anodin.
Mais il avait ravivé une vive douleur dans son coeur et son âme.
Alors qu'il chassait avec quelques compagnons, il lui avait semblé percevoir que l'un de ceux-ci nourrissait des sentiments sans doute plus qu'amicaux à son égard.
Bien sûr, pour le petit Tryker au coeur de nombreuses fois meurtri, cela aurait pu être un réconfort.
Mais son âme pleurait encore sa dernière douleur.
Et bien que son esprit avait tenté maintes fois de le raisonner, de lui dire qu'une belle amitié vaut plus qu'un amour bâclé, il n'arrivait pas à se sortir le bel homin de la tête.
Ce bel homin, à la fois patient et doux, gentil et attentionné, qui d'une simple plaisanterie avait de lui son ami. Avant que Akumu ne se rende compte qu'il était tombé amoureux, lui qui pensait ne plus jamais ressentir pareils sentiments après l'echec de son mariage.
Mais il avait oublié que Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas
Et avant même de s'en rendre compte, l'homin avait occupé jusqu'à ses moindres pensées, pris place dans chaque moment de sa vie.
Et ce, même s'il savait cet amour non réciproque.
Hors, son compagnon de chasse, de part ses légers compliments et son interêt feutré pour Akumu, lui avait involontairement rappellé cet état de fait.
Il avait, de par sa lente approche, ravivé le souvenir de sentiments non partagés.
Sentiments qu'Akumu essayait désormais d'oublier dans la fureur de la chasse.
Et tandis qu'il chassait sans penser à rien d'autre, pretant de moins en moins attention à ce qui l'entourrait, s'enfoncer de plus en plus loin dans le Vide, region qu'il connaissait somme toute fort peu, le Tryker ne vit pas le péril arriver.
Et n'eut même pas le temps de l'identifier...
Alors qu'il était en train de chasser des cratchas, enchainant plante sur plante, une ombre gigantesque surgit dans son dos pour l'envelopper soudainement.
Avant même de se rendre compte de ce qui se passait, une douleur infinie s'emparait de lui, le faisant tomber au sol, tandis que ses entrailles et son corps semblèrent prendre feu.
Tant et si bien, qu'il senti à peine les nombreuses et profondes lacérations qui laissèrent son corps quasi exsangue.
Le tourment du Tryker lui sembla durer une éternité.
Lorsqu'il repris lentement conscience, un nouveau jour se levait sur Atys.
Tremblant, en état de choc, il eut à peine la conscience de craquer un ticket-teleporteur vers FairHaven.
Akumu ne se souvenait d'ailleurs même plus de comment il avait regagné son hall pour s'y effondrer
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- Tu es réveillé?Douce voix teintée d'inquiétude.
Dlanaël, la plus jeune de ses soeurs aînées. Réconfort et apaisement.
Akumu tenta de se lever mais fut rapidement arrêté par une main ferme sur son épaule.
- Attend au moins quelques heures, que je finisse de te soigner, Aku-chan.
Epuisé et meurtri, le Tryker acquiesca et s'allongea de nouveau, fixant le plafond
- Que.. Il se râcla la gorge, sa voix avait une intonation étrange. Que s'est-il passé?
Un profond soupir peiné lui parvint de sa soeur
- Je ne sais pas, je t'ai trouvé ce matin dans l'entrée du hall... Dans.. Dans cet état..
La voix de Dlanaël se brisa.
En une fraction de seconde, elle était dans ses bras, le serrant contre elle tout en prenant soin de ne pas raviver ses blessures.
- Je n'ai rien pu faire de plus, Aku-chan, pardon..
Les larmes de sa soeur lui brisaient le coeur et Akumu tenta de la réconforter, de la bercer quelque peu, bien qu'il se sentait lui même au plus mal.
- Je sais ma puce, je sais... Et tu as sans doute fait beaucoup plus.
Il tenta de sourire, sans se douter que ce simple geste déformait son visage plus qu'autre chose, à cause de la grande plaie qui lui barrait désormais la face.
Dlanaël se releva et essuya tant bien que mal ses larmes.
Elle savait qu'elle devait se montrer forte, pour son frère, pour son équilibre.
Akumu n'avait cessé de délirer dans son sommeil depuis qu'elle l'avait trouvé.
Paroles incohérentes pour la plupart, hurlements de pure douleur parfois.
Et même s'il était conscient, et semblait aller mieux, la Trykette ne pouvait s'empêcher de frissonner en croisant le regard trouble de son jeune frère.
Instinctivement, elle sentait que quelque chose l'avait brisé.
Elle ne savait ni quoi, ni ce qui avait été atteind, mais elle savait que quelque chose avait changé chez Akumu.
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Akumu ne s'éveilla que de longues heures plus tard.
Il avait finalement réussi à retomber dans le sommeil, au grand soulagement de sa soeur qui souhaitait le voir se reposer un maximum.
Celle-ci était d'ailleurs sortie afin d'aller cueillir quelques baies et chasser un peu pour leur repas, du haut de son niveau vingt en magie offensive.
Resté seul, le Tryker se leva avec peine, désireux de se rafraîchir le corps qui lui semblait toujours bien chaud depuis son premier réveil.
Il savait qu'il repoussait l'inévitable, tandis qu'il se lavait le corps à l'eau fraîche en aveugle, refusant de poser le regard sur son propre corps qu'il devinait meurtri.
Et ses cheveux... Il n'avait pu faire sans s'en rendre compte!
Sa natte, précieuse depuis tous ces cycles, n'était plus.
Et Akumu appréhendait ce qu'il découvrirait encore comme trace de sa "mésaventure nocture" comme il l'avait déjà nommée pour lui même.
Lorsque vint le moment de s'habiller, il n'eut d'autre choix que de baisser les yeux sur son propre corps.
Et le Tryker se figea dans son mouvement à cette vue: de nombreuses et profondes plaies se disputaient la moindre parcelle de peau à d'immenses brûlures.
Paniqué, Akumu se précipita vers le coffre dans lequel sa soeur rangeait ses effets et en sorti un mirroir.
Qui se brisa au sol lorsque le foreur le lâcha...
Si son visage avait été épargné par les brûlures qui lui avaient vraisemblablement coûté sa natte, une énorme plaie sanguinolente lui barrait le visage, juste sous les yeux.
Au vue de ses cheveux perdus, de son visage blessé, et de ce regard qu'il ne reconnaissait plus, Akumu perdit le peu de contrôle qu'il lui restait.
Et un long hurlement empli soudain le hall, résonnant contre les parois jusqu'à s'éteindre sur le Tryker pris de spasmes.
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Lorsque Dlanaël revint peu de temps après, elle trouva son frère toujours prostré.
Et tenta, par des gestes doux et réconfortants de lui faire reprendre conscience.
Conscience de lui même et du monde qui l'entourrait.
*Qui sait quelles séquelles il gardera de ce qui s'est passé?*songea tristement la Trykette tout en soignant à nouveau les plaies d'Akumu qui semblaient s'être réouvertes d'elles-mêmes.
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