Dernières Larmes

Moderator: Chroniques d'Atys

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achale
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Dernières Larmes

Post by achale »

La journée commençait de tombée, le soleil dardant sur l’oasis ses plus flamboyants et magnifiques traits de feu, comme pour marqué sa mort, comme s’il ne devait jamais renaître le lendemain.
Liandra finissait de se rafraîchir dans les eaux claires de l’endroit, une longue journée de travail était derrière elle. Se rapprochant de son mektoub chargé de peaux qu’elle avait dépecées sur les zerx dont elle avait repéré un troupeau il y a quelques jours, elle se posa un moment devant lui, contemplant la pauvre bête surchargée. Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Elle était satisfaite, ayant bien travailler. Tout ce cuir rapporterait pas mal de graines.
Entreprenant de se défaire de sa parok avant de s’occupée de sa bête elle arrêtât son mouvement brusquement, ses yeux se posant sur son épée au fourreau sur la bête de bât.

Intuition, instinct de varynx, prémonition, quelque soit le nom qu’on donne à cela, çà l’avertit que derrière elle on s’approchait dans l’intention de lui faire du mal. Elle remarquât alors que dans l’oasis le chant de la faune s’était tu. Le regard toujours fixé sur sa lame, les mains posées sur la boucle qui harnachait l’épaulière à son plastron, elle restât un moment figé.
Puis dans un éclair ses muscles se détendirent, elle sautât vers son mektoub, dégainât sa slathe et se retournât dans le même mouvement, plongeant la pointe de celle-ci dans la poitrine d’un homin vêtu d’une striva couleur cendres, le visage couvert par un masque, qui s’apprêtait à abattre une palor dans son dos. Levant les yeux vers l’homin, elle vît l’incrédulité dans son regard, tandis que partout autour dans l’oasis des ombres sortaient de derrière dunes et arbres. Liandra envoyât un coup de pied dans le ventre de l’homin tout en tirant son épée, celui-ci s’affaissât au sol tandis qu’un flot de sang jaillit de l’endroit où elle avait percé son cœur.
Elle fît un tour sur elle-même. Cernée. Observant les mouvements à la fois mesurés et assurés de la petite troupe, elle se rendit compte que cette fois ci il ne s’agissait pas de stupides fanatiques lancés en aveugle au massacre. Des guerriers, aguerris, ayant un travail à faire.
Finalement, c’était peut être parce que le soleil savait déjà qu’elle ne le reverrait pas renaître demain qu’il avait ainsi offert un si beau coucher.
Relevant son épée, elle posât sur son front la lame d’où pulsait une vie propre.
« Jena, pardonne moi pour ce que j’ai été.
Pardonne moi pour ce que je n’ai pu être.»
La guerrière chargeât deux homins qui se rapprochaient d’elle. Arrivée à portée, elle lançât dans l’élan un coup de taille qui brisât la garde du premier assassin. Ramenant brusquement sa lame dans le sens inverse en appuyant sur ses jambes, elle lui ouvrit le ventre d’un coup rapide et mortel avant de dévier d’un revers l’estoc que venait de lancer le second tueur de sa klyde. Autour d’elle elle entendit les bruits de course, tous se rapprochaient. Bloquant une deuxième attaque, elle fît glisser sa lame sur celle de son adversaire pour la plongée ensuite dans sa gorge, puis se retournât pour faire face aux suivants. Une dizaine d’homins. Ceux-ci formaient un demi cercle, se rapprochant pas à pas. Liandra pivotât lentement, faisant en sorte de tourner le dos au soleil couchant. Le temps se figeât un instant, elle observait ses adversaires, ses adversaires l’observaient…
…Sur une dune proche, un homin, dos au soleil, chargeait un magasin de balles perforantes dans son stylone, puis l’épaulât…
…Un soldat se lançât, suivit de deux autres. D’un bond en arrière elle esquivât un coup de hache, puis parât une fente venant de sa droite, avant de pivoter sur elle-même d’un mouvement descendant, coup circulaire qui ne touchât personne mais fit un instant reculer les assaillants. Un piquier sautât alors vers elle dans le but de l’embrochée alors qu’elle était encore accroupie. Elle se fendît vers lui, toujours baissée, et plantât sa slathe dans la jambe, stoppant la charge sur le coup, avant de parer une attaque venant de sa gauche puis de rouler sur le sol pour esquiver une fente en avant. Tout en se relevant, elle sentit entre ses côtes une morsure, un assassin ayant profité de l’ouverture pour planter sa palor dans son flanc. Se retournant brusquement sous l’effet de l’adrénaline elle frappât le visage, la lame enfonçant la boite crânienne. Dégageant son arme, elle bloquât deux autres attaques, puis se jetât vers un homin pour riposter quand son mouvement fût brusquement arrêté par une vive douleur qui éclatât dans son dos. Liandra pivotât sur elle-même d’un mouvement violent, arrachant des mains du tueur la courte lance plantée entre ses reins et abattit telle une furie sa lame sur lui, l’ouvrant de l’épaule au torse. Elle ne vit pas venir à temps un mouvement sur sa gauche, et une klyde vint mordre son bras. Elle serrât les dents tandis que la lame ripait sur l’os de son poignet. Dégageant sa slathe, elle parât une seconde fente de l’homin, puis relevât brusquement de son bras valide sa lourde lame, cognant sa main et le désarmant. Liandra levât haut sont épée pour en finir avec lui tandis qu’autour d’elle les assassins s’étaient rassemblés, prêts a chargé pour la mise à mort…
…Depuis sa dune, il avait suivit les mouvements de la guerrière, attendant l’ouverture. Cette dernière s’arrêtât un moment, levant haut son épée d’une main pour abattre un de ses homins. Il sourit en même temps que son doigt pressait la gâchette…
…L’homin avait ouvert grands ses yeux, apeuré par l’imminence de sa mort, quand il sentit un liquide chaud gicler sur son masque, l’aveuglant. Il passât une main sur ses yeux, et vit devant lui la guerrière, tenant toujours haut sa lame, comme pétrifiée…
…Toujours tranquillement, il appuyât une deuxième fois sur la gâchette de son arme…
…Elle allait en finir avec le tueur, essayer d’en emporter au moins encore un avec elle quand elle sentît une fulgurante douleur émanée de sa poitrine, lui coupant le souffle. Baissant les yeux sur son plastron, elle vît son sang couler depuis un trou qui venait d’apparaître au niveau de son torse. Puis à nouveau une explosion de douleur dans son ventre, tandis qu’un projectile la traversait de part en part. Elle tombât sur ses genoux en avant, essayant de reprendre son souffle, les gorgées d’air brûlant ses poumons tandis qu’elle crachait du sang.
Elle essaie de se relever, s’aidant de sa lame plantée dans la sciure, mais les forces lui manquent, toute sa vitalité s’écoulant de ses blessures, elle retombe à genoux. Appuyée sur son épée elle se redresse et lève les yeux vers le ciel, tandis que ses assassins l’encerclent…
…Le fusil sous le bras, il descend la dune à petites foulées. Arrivé au cercle formé par ses soldats autour de la proie, il les écarte, puis se pose devant elle…
…Elle se redresse, tenant toujours par la garde son épée plantée dans le sol. Sous elle, son sang commence à former une flaque tandis qu’il s’écoule de ses blessures. Sa vue se brouille, les tueurs commencent à n’être que des silhouettes floues. Levant les yeux vers le ciel qui s’obscurcît, elle sent la peur montée en elle tandis que la douleur s’atténue, laissant progressivement place à une froide insensibilité dans son corps. Des larmes coulent de ses grands yeux verts « Jena veille sur elle… »
…Il l’observe un moment, le visage de la guerrière devenant de plus en plus livide au fur et à mesure que la vie la quittait lentement. Il cherche son regard qui se perd semble t’il dans les étoiles, et y découvre la peur. Dans cet instant où ils sont conscients de ne plus être en vie tout en n’étant pas tout a fait mort, ils avaient tous peur. Il se demandât un instant si lui aussi aura peur le jour où il mourra. Il supposât que oui, sans doute. Il l’entendît murmurer quelques paroles tandis que quelques larmes commencent à couler sur son visage, et ne cherchât pas à les comprendre. Il doutait qu’elles lui soient destinées de toute façon. Il posât le bout du canon de son fusil sur le cœur de la guerrière. Et tirât.
Dans les limites de plus en plus faibles de la conscience qu’elle a de son environnement, elle sent comme pression sur son cœur tandis qu’elle chute en arrière, arrachant son épée du sol dans le mouvement, sa main y étant toujours fermement accrochée. L’espace de quelques secondes elle semble encore observer les étoiles, avant que la vie ne quitte définitivement son regard.
La vie n'est qu'une respiration dans l'ouragan,
Qu'une larme dans le torrent,
Qu'une étincelle dans le néant.

Liandra d'Alanowëe
Alessia Silinlayo
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