Le lourd passé d'Asharan... Chapitre I

[asharan]

Je me nomme Asharan,
Je vins au monde durant la 6ème année de la lune Argent d’Atys ! Premier Fils, je faisais le bonheur de ma mère Samhalane et la fierté de mon père Arakilm. Et cela même si avec mon jeune frère Khylan, nous passions notre temps libre à leur causer des soucis par nos multiples aventures qui en général se finissaient par une punition…
Mais cela je vous le conterais un autre jour !

Mon histoire commence un jour de mort !
Un jour où le destin me fit passer de l’enfance à l’age adulte !
Un jour où je perdis mes parents et mes amis !
Je me souviens de ce jour maudit comme s’il était advenu hier !

C’était une belle journée d’été !
Le soleil était à son zénith et chauffait notre peau tannée par une enfance vécue presque nu dans le désert Fyros. Le bruit agaçant d’un groupe de Kizoar lointains nous parvenait aux oreilles, porté par une légère brise qui soulevait sur son passage des volutes de sable entre les quelques Shooki qui poussaient prés de notre village !Mon père m’entraînait, moi et mon frère au maniement de l’épée à deux mains Fyros en périphérie de notre village… Malgré le fait que nous étions des éleveurs et des agriculteurs, nous en étions pas moins des Fyros… Combattre faisait partie de nous !Nous étions éreintés et trempés de sueur après avoir lutté plus d’une heure d’affilée… Notre entraînement était vraiment très dur, car notre père estimait qu’il fallait canaliser toute l’énergie débordante que mon frère et moi avions à cette age ! Et ceci afin d’éviter de provoquer sans cesse catastrophes sur catastrophes.Nous allions bientôt rentrer afin de déjeuner en compagnie des autres villageois avec qui nous partagions nos repas, et nous étions pressés car les effluves des plats ( du Shooki farci à la viande haché de Yubo entre-autre chose ) qui chauffaient dans les chaudrons venaient jusqu’à nous, comme une invitation.

Soudainement, plus rien !
Aucun bruit…
Un silence de mort !
Même le vent semblait s’être tut !
Mon père releva la tête en direction de l’horizon, semblant humer l’air tout en scrutant l’horizon du regard, l’inquiétude se lisant sur son visage dur !

D’un coup, le cor d’alarme du village retentit !
Presque aussitôt, un cri nous alerta sur la nature du danger ! Des kitins ! ! ! Une invasion de Kitins ! ! !
Immédiatement, mon père se mit à courir vers le village avec nous à sa suite !

Une fois arrivés devant notre maison, celui-ci attrapa l’armure que lui tendait notre mère…Il nous ordonna alors d’aller nous mettre à l’abri au sous-sol de notre maison, tandis qu’il revêtait sur armure lourde de combat, comme tous les autres villageois !
Malgré nos protestations ( nous n’étions alors âgés que de 6 années et nous n’avions peur de rien au grand dam de notre mère ), nous dûmes obéir… Notre mère, nous serra contre son cœur en nous disant une dernière fois qu’elle nous aimait… Notre père se baissa pour se mettre à notre hauteur, nous fixa du regard… Nous posa ses mains sur nos épaules et nous dit simplement ces mots : « Soyez toujours Fiers, Droits et Courageux ! Vous êtes des Fyros ! »
Alors, il se releva, regarda notre mère tendrement et ils se mirent à courir aux devants des Kitins !
J’avais tellement envie d’être à leur coté que je ne pouvais me résoudre à fermer la porte… Je restais là dans l’embrasure de la porte avec Khylan mon jeune frère à mes cotés… Finalement, le cœur lourd, je fermais cette dernière mais juste avant je pus apercevoir les terribles Kitins dévaler la colline et foncer sur notre village, dévastant sur leur passage la tour de guet, en agitant leur mortelles pinces et en poussant leur cris stridents !
La colline était rouge de Kitins ! Ils étaient tellement nombreux et semblaient tellement invincibles. Les villageois qui couraient aux devants d’eux semblaient tellement insignifiants…

D’aucun n’avaient peur…
Ils partaient affronter leur destin, comme leurs pères avant eux !
D’aucuns la peur ne feraient reculer ! Ils lutteraient jusqu’à leur dernier souffle de vie…
C’est la dernière image que j’eus de mes parents vivants !
Celle de fiers guerriers Fyros partant, poussant le cri de guerre de la tribu, avec leurs frères et sœurs au combat…

Lorsque nous réussîmes à quitter notre maison quelques heures plus tard, après avoir dû déblayer les débris qui nous bloquaient la sortie, nous avions sous les yeux un effroyable spectacle ! Notre village n’était plus qu’une immense ruine, jonché de cadavres Fyros et de dépouilles Kitins… Les combats avaient dû être titanesques ! Les tables qui quelques heures auparavant étaient recouvertes de vaisselles et de nourriture variées étaient désormais détruites, renversées, piétinées… Notre village qui était si vivant n’était plus qu’un immense cimetière ! Quelques heures auparavant, la vie habitait notre village… Désormais, c’était au tour de la mort de régner !
Aucun survivants parmi les combattants Fyros… Tous avaient succombés face aux monstrueux kitins. Nous dénombrables 38 dépouilles de Kitins… Et malgré le terrible chagrin qui nous habitait, nous ressentîmes une immense fierté pour nos parents, nos amis, nos frères Fyros qui avaient si vaillamment luttés jusqu’à leur dernier souffle sans défaillir un instant !
Après quelques fouilles, je retrouvais les corps de ma mère et de mon père… Côte à côte, jusque dans la mort, leurs mains tendues l’une vers l’autre dans un ultime effort d’être réunis… Jusqu’à la fin de leur vie ils s’étaient aimés…

Seuls, 16 enfants âgés de 2 à 7 ans, dont moi et mon frère, réchappèrent au massacre !Les heures qui passèrent ensuite furent très dures car malgré notre douleur il nous fallut agir rapidement… Nous ne pouvions pas laisser les corps de nos parents et amis ainsi à la vue de tous les charognards du désert. Ces derniers seraient vite attirés par tant de sang et de sève ! Il fallait faire vite car si nous pouvions aisément tuer les petits Izam et yubo, nous n’avions guère de chance contre une meute de Gingo Hurlant ! Nous devrions attendre pour faire notre deuil…
Les plus grands, dont je faisais partie avec mon frère, prîmes alors les choses en main… Nous érigeâmes des bûchers funéraires improvisés tant bien que mal où nous placèrent chacun des villageois après avoir lavé leurs corps du mieux que nous le pûmes et les avoir revêtus de leurs armures de rechange ! La nuit était bien avancée lorsque nous achevâmes le dernier bûcher…
Après avoir prononcé une courte oraison, nous prirent chacun une torche et nous mimes le feu aux bûchers ainsi qu’aux dépouilles des kitins qui avaient été abondamment aspergées d’huile de koorin !
Nous restâmes ainsi, prostrés devant les bûchers qui illuminaient notre village jusqu’à l’extinction du dernier… C’est alors seulement qu’avec mon frère nous laissâmes aller nos larmes et nos cris de douleurs, lorsque l’obscurité totale gagna notre village, sous le regard silencieux des étoiles immuables, là où désormais attendraient nos parents notre venue…

Par chance, aucuns charognards ne vint durant la nuit. Et lorsque les premiers rayons du soleil apparurent par delà les dunes, mon frère et moi, avions prit notre décision : Quitter le village ! Plus rien ne nous retenait ici, trop de souvenirs subsistaient en ce lieu, nous devions nous éloigner au plus loin et puis quelles auraient été nos chances de survivre seuls désormais ?
Il pouvait se passer des semaines entières avant qu’un commerçant itinérant ne passe dans notre village qui était situé aux confins des terres Fyros. Nous récupérâmes toute la nourriture et l’eau que nous pouvions transporter ( par chance 3 mektoub survivants revinrent aux premières heures de l’après-midi et nous pûmes ainsi y charger nos provisions ainsi que les plus jeunes pour qui marcher des heures sous le soleil serait insupportable ) et après un dernier regard à notre village, nous prîmes la direction du Nord, la direction du plus proche village voisin, distant de 33 km…

Et c’est ainsi que commença notre premier voyage vers l’inconnu,
Notre première étape vers l’âge adulte !

Un jour prochain, nous nous promîmes de revenir dans notre village,
Un jour prochain…
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Asharan, Fyros
Maitre d'armes Lourdes, Destructeur
Membre de la Glorieuse Atys