Uriel entra dans la chambre de Shinyu, doucement elle caressa le visage de sa fille, Shinyu remua doucement puis sous la caresse ouvrit les yeux. « Maman » Uriel sourit : « Shinyu, il faut te lever et lhabiller, nous avons un voyage à faire
». Il faisait encore nuit, toute ensommeillée, Shinyu se leva et shabilla lentement. Elles traversèrent la grande demeure endormie. Le garde de faction à lentrée salua la mère et la fille qui séloignèrent pour traverser Avalae endormie. Elles prirent la route, Uriel tenait la main de sa fille et ne disait mot. Arrivées au croisement des routes de Davae et Yrkanis, Uriel prit la direction du sud. Shinyu était dévorée de curiosité mais devant le mutisme de sa mère, nosait rien dire. Laube naissait, et elles cheminaient toujours.
Uriel sarrêta : « Voilà nous quittons le Jardin Majestueux, arrêtons nous un instant, elle ne devrait plus tarder maintenant ». Uriel sortit une couverture et fit sasseoir sa fille, lui donnant quelques fruits : « Manges, tu auras besoin de forces, nous avons une longue route à faire ». Puis elle sortit des habits de son sac et les revêtit. Shinyu nen avait jamais vu de tels, elle regarda sa mère étonnée. « Cest une robe zorai ma fille, des habits du pays où jai grandi » dit-elle en souriant. Lentement le jour se levait, dans la brume, Shinyu vit une longue silhouette apparaître. Lhomine était très grande, et dans la pénombre, Shinyu avait limpression quelle portait comme un masque. Elle ne sétait pas trompée, lhomine portait un masque délicatement ouvragé et ornée de couleurs, sa peau était bleue et larmure dont elle était vêtue était dune facture totalement inconnue. Uriel sinclina respectueusement en joignant ses deux mains :
« Que ta sève soit forte Chiangmai » lhomine sinclina elle aussi : « Que les kamis te protègent Uriel »
-Chiangmai je te présente ma fille Shinyu
Shinyu se leva prestement et maladroitement salua lhomine comme sa mère lavait fait.
-Shinyu, Chiangmai est une zorai de la Sève Sacrée. Elle nous accompagnera jusquau Cercle Kamic, lieu sacré, sa tribu y réside non loin. Mettons nous en route sans plus tarder.
Ma mère enfila ses gants de magie et la Zorai armée dune étrange massue dont lextrémité produisait des petits éclairs ouvrit la marche. Dabord nous suivîmes la route. Chiangmai marchait vite, à peine elle ralentissait lallure lorsquun gingo se trouvait en travers du chemin, deux ou trois coups et le gingo gisait dans sa sève. Elle était dune efficacité redoutable, ma mère avait à peine besoin de la soigner. Puis Chiangmai décida de quitter la route, elle prit alors la direction de lEst. La forêt était maintenant moins dense, la marche moins rapide, Chiangmai sarrêtait, lil aux aguets et parfois faisait un détour pour éviter un prédateur quelle avait aperçu. Je commençais à être fatiguée, mais je nosais dire un mot tant la tension était palpable. Puis japerçus une curieuse architecture de rochers couverts de mousse. Ma mère se tourna vers moi :
-Le cercle kamic
Lendroit était dangereux, des gingos rodaient et on entendait leur aboiement sinistre, mais surtout les javing étaient autant dombres inquiétantes et hostiles. Ma mère se dirigea sans hésiter vers un endroit précis. Cest alors que je vis le kami, cétait un petit être, plus petit que moi, couvert de poils noirs, pour une petite homine comme moi, il présentait un aspect rassurant, bien éloigné de ce que mes amies matis murmuraient à propos des kamis. Je nen avais jamais vu daussi près, javais toujours aperçu le kami siégeant près dYrkanis que de loin. Chiangmai et ma mère sinclinèrent respectueusement et je fis de même. Ma mère sassit et me fit signe de masseoir à côté delle. Chiangmai séloigna de quelques pas en arrière, lil toujours aux aguets.
Ma mère ouvrit son sac et sortit un pendentif que je ne connaissais pas. Le pendentif composait un symbole étrange : un cercle entouré de 6 triangles. Il était entièrement fait de morceaux dambre sertis dans des os finement découpés. Sur le morceau dambre sphérique était gravé un signe mystérieux.
Elle le mit à son cou. Puis ferma les yeux, elle murmura dans une langue inconnue, ce qui me sembla être une prière. Puis elle fit le silence. Le kami était en face de nous, comme imperturbable, de temps à autre il émettait des petits bruits, ses yeux parsemés détoiles étaient comme deux petits trous noirs insondables.
Le temps sécoula, je commençais à avoir des crampes. Ma mère ouvrit les yeux et prenant son pendentif le passa autour de ma tête :
-Donnes moi ta main Shinyu. Fermes les yeux et quoiquil se passe naies pas peur.
Je pris la main de ma mère, elle était porteuse dune douce chaleur qui mirradiait lentement.
-Ecoutes ta respiration Shinyu, écoutes le battement de ta sève dans tes veines, écoutes le murmure dAtys.
En même temps que la chaleur m envahissait, je sentis mon esprit sapaiser. La main de ma mère était comme un prolongement de moi-même. Puis sans quelle ait dit un mot jentendis ma mère me parler
-Kamis, Je vous présente ma fille, elle sappelle Shinyu
Dabord ce fut le silence, puis dans le lointain de mon âme comme un bruissement allant grandissant, devenant murmure, puis comme des milliers de voix indistinctes formant pour finir une sorte de chant. Cétait merveilleux et effrayant à la fois. Le concert allait grandissant, se transformant en une tempête.
-Kamis, je vous remets lâme de ma fille, sera t elle digne de vous servir ?
Je sentis ma mère lâcher alors ma main, jeus alors la sensation de tomber dans un puit, jhurlais et mon cri se mêla au concert et sy fondit. Je continuais à chuter, mais mon corps se faisait plus léger, jusquà ce quà la chute succède la sensation de flotter. Puis je fus prise dans un tourbillon, ballottée, comme une feuille dans un tempête, poussée, loin ,encore plus loin toujours plus loin
La peur menvahissait, jétais maintenant si loin que jamais ma mère ne me retrouverait, dans le bruit assourdissant de ces milliers de vies, ne comprenant pas ce qui marrivait. Puis soudain le silence, plus rien le vide absolu, je hurlais mais aucun son ne pouvait se propager dans ce vide et je me sentis fondre et disparaître dans ce néant. Je ne sentais rien, ne voyais rien, nentendais rien, toute sensation était abolie, il ny avait que la vacuité, une seconde, une éternité.
Puis dans le vide les voix reprirent, les voix des existences passées, présentes et avenirs dAtys, et ma voix nétait rien dans ce concert, juste une petite note inaudible. Puis dans les petits yeux vides mais remplis détoiles, je pu contempler ce qui avait été et ce qui serait, effrayée et terrifiée, petite parcelle de sève sans autre choix que celui dexister.
Je perdis conscience.
La nuit était tombée, cela faisait déjà longtemps que Shinyu avait été plongée dans un état proche de la catalepsie, sa mère lavait regardé hurler, elle avait vu les larmes couler sur son visage. Elle navait pas bougé, le cur déchiré, laissant sa fille se débattre dans le chant dAtys. Derrière Chiangmai impassible regardait la scène. Puis Shinyu seffondra comme une petite poupée de chiffon. Alors sa mère et Changmai sapprochèrent. Dans la lueur nocturne, Shinyu était dune pâleur mortelle. Uriel prit son pouls et tressaillit, elle ne sentait rien sous son doigt, nulle respiration ne paraissait soulever la petite poitrine. La grande Zorai, se baissa et prit délicatement la petite Tryker dans ses bras, elle approcha sa face de son masque. Le temps parut se suspendre, puis déclara :
« Elle respire, mais le souffle est très faible, sa sève bat encore mais pour combien de temps ? Allons en route ».
Le camp de la sève sacrée nétait pas loin. Les deux homines portèrent Shinyu dans une tente où une vieille zorai semblait les attendre.
« Poses la sur ces couvertures »
Uriel était en pleurs
« Allons ressaisis toi, tu savais à quoi dattendre en lamenant ici, rends toi utile, ravive le feu et mets à chauffer de leau »
Dans un petit brasero, elle recueillit des braises, puis sortit dun petit sachet, ce qui ressemblait à de petits cailloux noirâtres. En les posant sur les braises, ils dégagèrent en se consumant une épaisse fumée âcre qui remplit la tente. Elle se mit à marmonner une prière dans une langue ancienne tout en répandant la fumée tout autour de Shinyu.
La vieille prit des branches ornées dun feuillage argenté, elle froissa quelques feuilles et les jeta dans leau, une étrange odeur se répandit, douceâtre et une peu écoeurante.
Elle déshabilla Shinyu, la laissant totalement nu sur le dos.
« Allez actives ce feu, si tu veux que ce ne soit de froid quelle meure »
Elle retira, leau du feu, contrôla sa température, attendit en murmurant toujours des prières puis imprégnant un tissu, elle entreprit de laver soigneusement la petite tryker. Shinyu restait toujours aussi immobile, sa pâleur était extrême, comme si elle avait été vidée de toute sa sève.
« Hum, le choc a été plus rude que prévu, elle ne revient pas à nous
»
Uriel pâlit brusquement et lâcha la bûche quelle sapprêtait à mettre dans le feu.
« Tiens toi tranquille, je vais la ramener » dit la vieille et son regard était sans douceur aucune.
A genoux au chevet de Shinyu, tenant dune main à chapelet de graine de Slaveni et lautre main posé sur le front de Shinyu, la vieille se remit à psalmodier.
« Son esprit est resté piégé là-bas, il ne veut pas revenir »
« Chiangmai donnes moi le pot sur cette étagère »
Chiangmai tendit le pot à la shamane qui commença à frictionner le petit corps avec longuent, des couleurs revinrent peu à peu.
« Maintenant, prends ces branchages et fouette le corps de ta fille »
Uriel sexécuta les yeux pleins de larmes.
« Allons plus fort ! »
Le petit corps devenait zébré de traits rouges. La vieille prit alors plusieurs potions, des poudres et mélangea le tout. Elle assit à moitié Shinyu, lui ouvrit la bouche, y fit couler le liquide.
« Bien tu peux arrêter »
Elle sortit de son fourreau un dague extrêmement affilée, puis prenant un bras de la petite tryker, lentailla, et fit de même sur lautre bras. La sève coula, noirâtre, comme gélatineuse
« Attendons »
Lattente parut interminable à Uriel, puis la petite se mit à râler, la sève à couler rouge et dune consistance normale. La vieille tendit des tampons fait de fibres végétales aux deux homines.
« Vite posez cela sur les plaies »
Elle reprit le brasero, répandit de nouveau des cailloux, et reprit sa psalmodie. La couleur revenait sur le corps de Shinyu, la respiration perceptible.
« Elle est sauvée, mais il est trop tôt pour se prononcer sur son esprit. Elle ne sera peut-être plus jamais ce quelle était
»
La mère de Shinyu éclata en sanglot.
« Allons, cest un grand honneur pour ta fille davoir été choisie pour veiller sur Celle qui doit Venir. Mais pour pouvoir laider un jour, elle devait être initiée, elle devait elle aussi Savoir »
« Recouvre là avec ces couvertures, maintenant il ne reste plus quà veiller, veiller et prier pour que son âme ne soit pas détruite »
Shinyu avait repri une couleur normale, les yeux clos elle paraissait dormir paisiblement.
Le coma dura deux jours. Deux jours dangoisse pour la mère de Shinyu, deux jours de préoccupation pour la vieille shamane.
La première chose que je vis, cétait ma mère me souriant à mon chevet, elle avait lair davoir beaucoup pleuré et peu dormi, un peu de lumière filtrait par louverture dune tente,.
« Maman »
« Ma chérie »
Elle me prit dans ses bras et me serra sur elle, nous mimes à pleurer.
« Shinyu jai eu si peur »
« Maman jai eu si peur aussi, Maman pourquoi mas-tu abandonnée là-bas ? »
« Il le fallait, ma chérie, il le fallait
»
« Il fallait quoi Maman ? »
« Lépreuve, tu devais savoir et nous devions savoir si tu pouvais entendre les Kamis »
« Mais pourquoi ? »
« Un jour tu comprendras, tu es
tu es celle qui doit veiller »
« Veiller sur quoi, sur qui ? »
« Veiller sur Celle qui doit Venir »
« Mais qui est ce ? Comment je la reconnaîtrais ? »
« Tu la reconnaîtras, ne tinquiètes pas, les kamis y pourvoiront. Quant à Celle qui doit Venir, elle ne sait pas encore qui elle est. Mais ne men demandes pas plus, tu dois te reposer ».
Epuisée je mendormis. Une vieille zorai vint me réveiller, elle me fit boire une potion qui me revigora instantanément.
« Alors comment te sens-tu petite ? »
« Je me sens bien madame, avec ce que vous mavez donné, je me sens très bien même »
« Te rappelles-tu de ton père, de tes amis ? »
Je souris un peu étonnée des questions
« Bien sûr que je me souviens de papa, et bien sur je me souviens de mes amis et dElenaa, mon amie que je considère comme ma grande sur
»
« Elenaa
Bien
»
Elle me regarda dun air bizarre en prononçant son nom puis reprit :
« Et de ce que tu as vécu près des kamis ? Ten souviens tu ? »
« Je
Oui, mais je préfère ne pas en parler, jai eu trop peur
»
Mes yeux se remplirent de larmes
« Ce nest rien, Shinyu, un jour, un jour tu comprendras »
Le ton de la vieille était presque tendre
« De ce que tu as vu, tu ne dois pas en parler, à personne, ni à ton père, ni à ta mère, ni bien sur à Elenaa. A personne et surtout pas aux Matis. Personne ne saura que tu es venue ici et dehors de moi et ta mère et de Chiangmai. Tu napprocheras plus les Kamis, et tu continueras bien sagement à faire tes prières à Jena. Jures le moi ! »
Le ton était dur, impératif, dans ses yeux je vis quelle ne plaisantait pas, même le père dElenaa nétait jamais aussi sévère, ni impressionnant.
« Je le jure madame »
« Bien, je pense que tu as compris. Ce soir, vous partirez, toi et ta mère vous rentrerez à Avalae. Pour tout le monde vous serez aller passer quelque temps dans le camp des Graines Vertes pour y voir de la famille. Je vais te dire adieu petite tryker, et souviens toi tu es Celle qui doit Veiller sur Celle qui doit Venir »
Le soir Shinyu et sa mère reprirent le chemin dAvalae, Chiangmai les guida sans encombre, et profitant de la nuit les amena jusquaux portes dAvalae. Shinyu ne dit rien à qui que ce soit. Et quaurait elle pu dire, en dehors du fait quelle avait été dans le Cercle Kamic avec sa mère. Car ce quelle avait vécu, lenfant quelle était ne possédait nul mot pour lexprimer.
Shinyu
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Shinyu
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