Allongée à l'étage sur la peau de bête, devant le foyer agité par les retombées du vent, à l'extérieur, elle buvait une liqueur de shooki, regardant dans le vide ... scrutant ses pensées, pour les remettre en ordre. Que s'était il passé ce soir ? Un procès difficile, un peuple Fyros scindé, presque fragmenté. Une décision disciplinaire faible, sans réel impact. Puis une rébellion ... ah, quel gachis.
Elle se leva en direction de la fenètre, regardant tous ces Fyros flaner dans les rues, insouciants de leur devenir, peut être même pas encore au courant des évènements, tant Pyr était une grande citée.
Notre pire ennemi ne se trouve pas dans les Kittins ou chez les Matis, en fin de compte ... Notre pire ennemi se trouve en nous même. Les Fyros n'ont pas fini la reconstruction de leur peuple, et comme la priorité n'est donnée qu'aux Kittins, et bien elle devient lente, les esprits perdus s'enflamment et réclament le changement, sans pour autant savoir ce qu'ils souhaitent réelement ...
Après un bon quart d'heure à contempler la belle et grande cité de Pyr, ce nuage de fumée qui s'élevait de la tour-prison, ses yeux se levèrent au ciel, son poing se serra, et fermant les yeux, adressa une prière aux kamis, leur demandant de la guider dans ce qu'elle s'apprettait à faire, car elle venait de le décider, l'empire Fyros ne tombera pas, en tout cas pas tant qu'il lui restera un peu de sève en elle.
Elle se mit à son bureau, pris une plume, un morceau d'écorce, son plus beau en réserve, et commenca à écrire ...
Après s'être relue, Elerielle mis cette écorce dans une peau de bodoc, afin de la transporter sans l'abimer. Dans sa tête, tout s'agitait sans cesse. Elle savait que si elle allait porter ceci à un notable, qu'elle ne pourrait plus reculer. Peut être les notables le prendrait mal ... une simple homine qui conseille. Oh, puis après tout, ils sauront surement faire la part des choses ... je l'espere ...Notables de Pyr, Notables Fyros,
Etant donné que je ne sais pas qui va lire cet écrit, je vous présente mes respects, ceux que tout Fyros a envers un de ses pairs.
J'ai ce soir assistée à une succession de bien tristes évènements, qui auront bien plus de conséquences que les paroles d'origines de l'accusé. Ce soir, l'empire Fyros a subi sa première défaite. Etant de la plèbe, je vous écrit pour vous donner mon avis, car cela est mon devoir de Fyros.
Ce soir a éclaté ce qui couvait depuis bien longtemps déjà. Les homins Fyros sont perdus, sans guides, sans hierarchie, sans autres bases que celle de leurs guildes. certe, ils ont leur traditions ancestrales, avec ce code d'honneur qui stipule que le Fyros doit allégeance à son Empereur, mais que sont les traditions face à la vie quotidienne du desert ardent ? Face aux multiples combats au prix de leur vie qu'ils mènent à toute heure de la journée ?
Notables et dirigeants de l'empire, je vous le dit, les Homins Fyros vous ont oubliés, car vous ne vous rappelez pas à eux. Ils sont perdus car ils n'ont pas signes de vie de nos dirigeants, et les plus faibles d'esprit se mettent même à douter que notre révéré Empereur Dexton existe bel et bien, doutes attisés par les plus intelligents, qui bien sur, font leur propre propagande.
Car propagande il y a, n'en doutez point. La politique homine a commencée sans vous, les alliances et les guerres ont été déclarées sans vous. La course au pouvoir se fait, mais de manière parrallèle à vous, sans aucune interraction, comme si les homins ne savaient pas que vous êtes là, et que vous agissez pour eux dans l'ombre.
L'ombre est bien le problème ici. Vous êtes absents de leurs esprits, car, même si à n'en pas douter, vos actions s'effectuent sur des sphères de pouvoir qui nous dépassent tous, vous n'agissez que très très rarement dans les sphères homines communes, sphères dans lesquelles se débattent la pluspart des Fyros en colère actuellement.
Notables de Pyr, la solution, en définitive, est compliquée, mais doit commencer simplement. Montrez vous, rappelez vous au bon souvenirs de la population. Félicitez les bonnes actions, frapper la table de votre poing quand cela est nécessaire, et punissez les fauteurs de trouble. Les homins demandent de la présence, de l'action, et surtout que vous leur enleviez de l'esprit leur plus grande peur : l'incompréhension, venue du doute.
Quoi de plus affaiblissant pour l'empire que le doute parcourant l'esprit de tous les sujets de l'empereur ?
Maintenant, un homin a baffoué vos décisions de justice, et plusieurs autres l'ont suivi. Vous ne pouvez pas vous laisser insulter de la sorte.
Vous avez des Homins fidèles, appelez les, appuyez vous sur eux, et vous retrouverez la confiance de votre peuple.
Gloire éternelle à notre Empereur.
Elerielle,
Ancienne d'Atys.
Elle remontait les quartiers résidentiels de Pyr à vive alure, protégeant son écorce instinctivement. Les escaliers menant aux places du marché, elle y était presque. Elle était déjà venue la rencontrer pour ses quetes de savoir, elle était une des garantes de la sagesse, il n'y a qu'à elle qu'elle pouvait remettre son message, Eutis Apocaps, l'intendante de Pyr. Elle était bien là, en train de discuter avec Aetheus Cegrips, celui dont les conseils sont réputés enpreints de sagesse, et Ioion Ibiraan, celui qui valide l'existence même des guildes sur le territoire. Elerielle était angoissée, face à d'aussi importants homins. Elle mit un genou en terre, et attendit qu'ils s'apercoivent de sa présence. Après un court instant, Eutis Apocaps se retourna, et d'un signe de tête, l'autorisa à s'exprimer. Intendante de Pyr, je vous prie de recevoir mes respects. j'ai un message à vous donner. Si vous consentez à le lire, je me tiendrai à votre disposition, et sachez que j'assumerai mes écrits. Je me tiendrai dans mon hall de guilde, rue Dexton, à la disposition de l'empire.
Eutis Apocaps pris le morceau d'écorce. Elerielle se leva, et partit, soulagée de l'avoir fait ... mais tellement anxieuse pour la suite ...