[bg Melowen]Le Kami des Lacs

Moderator: Chroniques d'Atys

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snark
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[bg Melowen]Le Kami des Lacs

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/hrp Je transforme ce post pour y publier les différents fragments de mon histoire, je les rajouterais au fur et à mesure de mes humeurs et de leur écriture hrp/


Il y a des jours comme cela où rien ne va. Je m’étais disputée avec mon père adoptif, ma meilleure amie me faisait la tête pour rien, et mon maitre qui m’enseignait l’art du combat m’avait dit que décidément je n’étais pas bonne à grand chose...
J’avais dépassé ma quinzième cerne et je boudais sur la plage d’Avendale. Je m’étais mise à l’écart, l’avenir me paraissait sombre, je me sentais seule, j’avais envie de disparaître.
J’avais entendu parler des Landes Obscures, région inhospitaliere où il n’y avait nulle présence homine ou animale. Là bas je serais tranquille.
Je ne savais pas bien où c’était, juste que cela se situait à l’ouest des Chutes de la Rosée. Je rentrais dans l’eau et décidais de partir. Les pensées négatives tournaient dans ma tête, j’avais une boule au fond de la gorge, mais les larmes n’arrivaient pas à sortir. Je nageais longtemps avant de d’arriver en haut de la presqu’île des Chutes. J’étais déjà venue dans les Chutes avec un groupe de chasseurs, j’en connaissais les dangers, mais je savais aussi qu’en étant prudente, il était possible de passer à l’endroit où la presqu’île était la moins large. J’apercevais le rivage. Quelques gros cloppers au nord qui ne représentaient pas vraiment de danger si on restait à distance. Les ragus étaient plus dangereux. Je restais prudemment dans l’eau attendant qu’un couple de ragus s’éloigne vers le sud, puis je traversais sans soucis.
A partir de là c’était l’inconnu pour moi. A cet endroit du lac, les îles forment une sorte de dédale, elles ont des formes étranges, presque cylindriques et s’élèvent haut dans le ciel. Fascinée, je nageais entre ces îles si bien que sans repères je finis par me perdre. Bonne nageuse et endurante, je n’en étais pas moins qu’une jeune homine. Au bord d’une île je vis une petite plage et je décidais d’aller me reposer. En approchant je vis que cette plage n’étais pas déserte. Une étrange créature s’y tenait. Je prenais pieds sur la plage et m’approchais. Plus petite que moi, la créature semblait recouverte d’une fourrure très fine, une tête étrange couronnée de quatre excroissances, mais surtout des yeux grands et allongées, sans iris, ni pupille où le paysage alentour se reflétait comme dans de petits miroirs. Je compris que j’étais face avec un Kami, je n’en avais jamais vu, les anciens m’en avaient parlé et j’avais vu quelques gravures de mauvaise qualité.
Ne sachant trop quoi faire, je m’inclinais vers lui et tentait un timide : "kikoo ". Le Kami emit une sorte de gazouillement ressemblant à un rire, il me regarda de ses yeux reflétant le bleu du ciel et fit « kikoo » à son tour. « Je m’appelle Melowen » dis je mettant la main sur ma poitrine. Le Kami mit sa petite main sur sa poitrine également et émis un bruit étrange comme le souffle du vent faisant vibrer les arbres. Je me tus et restais immobile. J’étais intimidée et perplexe, il émanait de la créature malgré son aspect banal et enfantin une grande force. Je ne savais quelle contenance adopter. Je ramassais des petits cailloux sur la plage et me mis à faire des ricochets. Le Kami s’approcha de moi, me regarda avec attention, puis pris un caillou et le lança. Le caillou rebondit si loin que c’est à peine si je le vis s’enfoncer dans l’eau. Le Kami parut très satisfait de lui et émit de nouveau un gazouillement.
Tout à coup, la peine et le découragement me submergèrent de nouveau, je m’assis au bord de l’eau, les vagues venant lécher mes pieds et me mis à pleurer. D’abord des larmes qui coulèrent sans discontinuer et puis des gros sanglots. Je me sentais si seule et comme toujours dans ces circonstances je pensais à mes parents que je n’avais pas connus…
Le Kami était resté debout auprès de moi, je sentais sa présence silencieuse. Puis il s’assit à côté de moi et me prit la main. Je sentis comme une chaleur et mes sanglots diminuèrent d’intensité. Puis une étrange sensation m’envahit, mon corps me semblait de plus en plus léger, le bruit du vent et des vagues diminuait d’intensité, j’entendais comme un bruit sourd, le bruit de mon propre cœur ? J’eus bientôt la sensation de voler, je vis la plage s’éloigner, et je me vis assise sur la plage auprès du Kami. Mon âme quittait mon corps, mais nul sentiment de peur, juste un immense apaisement. Je flottais déjà haut dans le ciel, j’étais plus haut que les plus haute s falaises, déjà je n’étais plus qu’un point sur la plage. J’avais quitté mon corps et pourtant je sentais le vent qui me portait, je survolais bientôt Avendale, puis le vent me porta au-dessus de la Loria. Puis d’un coup, comme tirée par un fil invisible je regagnais mon corps. Ma vision avait du durer assez longtemps car les Lacs étaient maintenant plongés dans l’obscurité, le Kami me tenait toujours la main. De léger mon corps commença à peser, comme s’il était attiré ou englué dans la matrice d’Atys. Le noir total se fit. Le silence …
Puis dans le silence comme un bruissement allant croissant . Le bruissement devenant des milliers de voix, mais des voix ne parlant pas la langue des homins. J’eus alors l’impression de ne faire qu’une avec Atys, je sentais les réseaux de sève qui parcourait notre planète nourricière et comme happée par un tunnel, je parcourais ces réseaux à une vitesse vertigineuse. Au bout du tunnel , une lumière allant grandissant et au bout de ce tunnel un paysage inconnu, un désert rude et âpre, puis le tunnel de nouveau et comme dans un vertige des visions de nouveaux paysages, une jungle profonde et humide, une forêt majestueuse, une sombre caverne où luisaient des plantes étranges… Dans ma tête une voix se détachant de mes propres pensées énonçant des phrases indistinctes et dans le brouhaha « Tous ne sont qu’un » « Les chemins sont multiples, mais le but est unique » et d’autres dont je n’arrive à me souvenir mais qui parfois me reviennent en rêve. Puis de nouveau le pays des Lacs baignant dans la douce lumière de la nuit. Le bruit des vagues, le vent sifflant doucement dans la falaise. Le Kami avait laché ma main, il se tenait de nouveau debout, la fatigue m’envahit mais mon âme était totalement apaisée.
Je me levais et allait me blottir contre la falaise et je m’endormis aussitôt d’un sommeil sans rêve.
Lorsque je m’éveillais, la rosée avait mouillé mes vêtements. L’aube rosissait à peine et le Kami était debout à me regarder. Je m’assis, le Kami mis un doigt devant sa bouche. Voulait il que je me taise à ce moment, que je ne dise rien de ce que j’avais vécu, ou qu’il n’y avait pas besoin de parole entre nous… Puis il me tourna le dos regardant la mer.
La lumière se levait doucement sur la beauté de nos Lacs, il était temps que je rentre à Avendale…
Je ne dis mot à personne de cette expérience, d’ailleurs qu’aurais je pu vraiment en dire ? Encore même aujourd’hui que deux cernes se sont écoulées, je ne parvient qu’imparfaitement à mettre des mots sur ce qui m’est arrivé. D’ailleurs est ce vraiment arrivé et n’est ce pas tout simplement qu’un rêve induit par la fatigue ? Je suis retournée voir le Kami des Lacs, jamais cela ne s’est reproduit. Par contre lorsque je suis dans la peine et la douleur, sa simple présence me rassure et m’apaise à la fois. Quelques fois aussi, par delà les murmures de l’eau des lacs et le souffle du vent des îles, il me semble entendre la voix du Kami…
Last edited by snark on Mon Dec 06, 2004 5:15 pm, edited 1 time in total.
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snark
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Re: [bg Melowen]Le Kami des Lacs

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Ceci est le début de mon histoire...

Découverte dans la Loria

Le vieil homin avançait d’un pas sur et rapide contrastant avec son allure chétive et son age. Il cheminait dans les étangs de la Loria, les sens en éveil pour éviter une rencontre fâcheuse avec des prédateurs. Soudain il s’arrêta. Porté par le vent, il entendit comme un léger gazouillement. Il ferma les yeux pour mieux se concentrer sur la direction du son, puis sans hésitation il se dirigea vers un point précis. En se rapprochant, il reconnut le cri d’un très jeune homin, il ne pouvait le voir car il était caché par une dune. Encore quelques pas, il atteignit le sommet de la dune et en contrebas sous un arbre ce qui lui parut une toute petite hominette jouait avec des brins d’herbe. A ses côtés rien d’autre qu’un petit sac à dos. Pas un homin, pas une trace. C’était un miracle qu’elle soit encore vivante avec les Torbaks qui infestaient ce coin perdu de la Loria. Il s’agenouilla auprès d’elle, l'hominette gazouilla de plus belle et lui tendit les bras. Le vieil homin grommela : « qu’est-ce que je vais faire de toi ? ».
Sortant une grande écharpe de son sac, il prit l'hominette dans ses bras, noua l’écharpe autour de lui pour que l’enfant repose sur son ventre. Il mit le petit sac dans le sien et fit demi-tour. Bercée par le pas de l’homin, l'hominette s’endormit rapidement. Après une marche sans encombre, ils arrivèrent à la porte menant aux environs du village d’Avendale.
Arrivé à Avendale, le vieil homme se dirigea vers une habitation. Il appela, « Holà vieil ami ». Un homin entre deux âges sortit et s’inclina respectueusement.
-« C’est toujours un honneur de te voir Thub Pa, que me vaux ta visite ? »
-« Brewen regarde ce que j’ai trouvé dans les étangs de la Loria, elle était abandonnée. C’est un grand mystère et aussi une grande chance que je soit passé par là »
-« Grâce en soit rendue à Jena. C’est une hominette ?»
-« Oui et je te la confie. Melonez et toi n’avez jamais eu d’enfant et je sais que dans votre cœur cela a toujours été une blessure»
-« A partir de ce jour, Thub Pa, elle sera notre propre fille »
-« J’ai à faire maintenant et ne peux m’attarder. Il est possible que tu ne me revois pas avant longtemps, mais je reviendrais pour prendre de ses nouvelles ».


Une orpheline

J’eus une enfance différente de celle des autres enfants. Mes parents n’habitaient pas ensembles, même si leur amour était profond, ils avaient décidé de vivre chacun de leur côté. Ils avaient peur de gâcher leur relation par la routine d’un couple, ils étaient aussi de caractères très différents et très soucieux de leur liberté. Aussi depuis ma naissance, j’allais tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, au gré de leurs occupations et de mes caprices…
J’étais heureuse ainsi et je grandissais sans souci malgré les dangers environnants. Les Trykers sont ainsi, insouciants du lendemain, profitant de l’instant présent, toujours prêts à se divertir…
J’étais turbulente, curieuse de tout et très indépendante. Mon caractère affirmé, faisait de moi un leader naturel, j’avais ma bande et c’était moi qui commandait, sans partage…
Ce n’est qu’à 8 ans que je compris que Brewen et Melonez n’étaient pas mes vrais parents. Un jour que je jouais avec des enfants du village et que comme à mon habitude, j’entendais diriger la partie, un des enfants me dit :
« Melowen tu veux toujours commander alors que tu n’es même pas d’ici »
« Que veux-tu dire ? Mes parents sont à Avendale depuis aussi longtemps que les tiens »
« Tes parents, quels parents ? » dit-il en riant. Je lui sautais dessus et le renversais. Il continua :« Demande leur s’ils sont vraiment tes parents » Il riait toujours. Je me relevais, et méprisante lui tournait le dos « Peuh, tu racontes n’importe quoi »…
Mais le soir venu les paroles du garçon me poursuivirent. C’est vrai que mes parents étaient plutôt plus âgés que ceux des autres enfants, et si j’y réfléchissais bien je ne leur ressemblais pas vraiment. Toute la nuit, je retournais cela dans ma tête. Le lendemain matin, je pris mon courage à deux mains « Paddy, dis-moi la vérité, un garçon m’a dit hier que vous n’étiez pas mes parents ». Mon père ouvrit la bouche pour répondre, puis se ravisa. La mine grave, il me dit de m’asseoir et alla chercher ma mère. Mon cœur battait à tout rompre. Quant il revint avec elle, il lui dit : « Melonez, il est temps de lui dire la vérité » Et s’adressant à moi, il continua :
« Il est difficile après toutes ces années de te le dire, mais nous ne sommes pas tes vrais parents. Un jour Thub Pa, un tryker errant est venu frapper à ma porte. Il t’avait trouvé dans les étendues désertiques de la Loria. Nulle trace de tes parents, nul moyen de t’identifier. Comme il savait que notre désir le plus cher était d’avoir un enfant, il est venu te confier à nous. Pour nous ton origine ne change rien, tu es notre fille et nous t’aimons comme telle. Voilà toute la vérité »
Sous le coup de cette révélation je ne trouvais rien à dire. J’allais me blottir dans les bras de ma mère pour y pleurer silencieusement.
Last edited by snark on Fri Dec 31, 2004 5:25 pm, edited 1 time in total.
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zemogwai
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Re: [bg Melowen]Le Kami des Lacs

Post by zemogwai »

Salutations, Melowen au Coeur Tendre,

Je me suis permis de reprendre vos récits pour les publier prochainement au journal. N'oubliez pas, vous y êtes toujours la bienvenue et, en tant que rédactrice, vous pouvez nous proposer la suite de vos aventures directement.

Voici la section où seront publiés vos textes dans les jours qui viennent : Biographies Tryker

A bientôt.
EX- Maître Mogwaï,
EX- Fondateur des Seigneurs de l'Ecorce
EX- Haut Conseiller Principal du Conseil des Maisons Matis
EX- Directeur et Rédacteur en Chef de la Nouvelle Feuille d'Atys (annoncez vos évents dans l'agenda !)
EX- Partenaire de l'Encyclopatys


Atys restera à jamais dans mon coeur.
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snark
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Re: [bg Melowen]Le Kami des Lacs

Post by snark »

zemogwai wrote:Salutations, Melowen au Coeur Tendre,

Je me suis permis de reprendre vos récits pour les publier prochainement au journal. N'oubliez pas, vous y êtes toujours la bienvenue et, en tant que rédactrice, vous pouvez nous proposer la suite de vos aventures directement.

Voici la section où seront publiés vos textes dans les jours qui viennent : Biographies Tryker

A bientôt.
Merci Maitre Mogwai, je dois dire qu'en ce moment, mon existence est devenue un tourbillon et je n'ai pas eu (je le regrette) le temps de passer à la rédaction de la Nouvelle Feuille :)
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L'appel de la Goo

Post by snark »

*Le pays Matis quelque part dans le Jardin Fugace*

La veille j’avais aidé mes amis Talodi à guider des Matis vers le Pays des Lacs. La tentative s’était soldée par un échec. Arrivés à la Ferme de la Folie, des fous malgré nos avertissements avaient défié les kittins. Nous nous étions fait massacrer jusqu’au dernier. J’avais alors décidé de retrouver le chemin qui tout à fait à l’est permet d’éviter la Ferme de la Folie. Je m’étais enfoncée seule dans la direction de l’Est. Rapidement je n’avais plus croisé d’homin, juste une Matis, étonnée de trouver une Tryker isolée, puis ensuite personne. La faune devenait plus dangereuse et je devais redoubler d’attention. J’allais atteindre l’extrême Est et il me faudrait alors descendre au Sud.

C’est alors que je sentis sa présence, il y avait un kami dans les parages, j’en étais sure. Je me rapprochais d’un endroit étrange, des rochers couverts de mousse, formaient une architecture fantastique, creusée de grottes. Il se mit à pleuvoir et je me mit à l’abri. L’endroit m’était étrangement familier, comme si j’y étais déjà venue. J’entendais les gémissements des gingos et le sinistre battement d’ailes des javing. Je me recroquevillais, espérant rester la plus discrète possible. L’averse se calma. Evitant soigneusement de me faire repérer, je me dirigeais vers le sud, je le vis tout de suite. Un kami était effectivement là. Je m’asseyais à ses pieds.

J’étais contente d’être arrivée ici sans encombre. Décidément je faisais des progrès et depuis quelque temps, j’avais parfois la sensation de sentir les animaux avant de réellement les voir. Deux javing menaçants se rapprochèrent, je ne bougeais pas, certaine de la protection du kami. Les deux javing m’aperçurent, ils se dirigèrent vers moi, s’approchèrent à me toucher, je sentais le souffle de leurs ailes et leur odeur fétide. Je dois l’avouer, je n’étais pas rassurée, mais, sous la protection du kami, il ne se passait rien. J’arrivais malgré leur présence à me détendre et peu à peu j’arrivais presque à les oublier.

Mon esprit se mit flotter librement.

La Goo. La Goo je ne pouvais prononcer ce mot sans frémir de peur et de dégoût désormais. Pour la tryker que je suis la Goo était jusque-là quelque chose d’abstrait. Parfois il arrivait qu’un foreur en découvre quelques scories, ou que des chasseurs abattent une bête contaminée, mais ceci restait fort rare et le Pays des Lacs paraissait indemne. Mais survint la première invasion qui nous confronta à des cutes contaminés, devenus d’une agressivité totalement incontrôlable. J’étais alors partie dans le Pays Malade et j’avais pu constater son effet terrifiant sur les gibbai. J’avais lutté aux côtés d’autres homins et nous avions réussi à repousser une première fois l’assaut.

D’abstraction, la Goo devenait maintenant terriblement concrète et l’engagement dans ma Guilde ne m’en paraissait que plus nécessaire.
Puis je vécu cette expérience avec Psychee. Durant une longue nuit, je partageais au plus profond de moi la lente agonie d’un être contaminé par la Goo. Expérience terrifiante, car la Goo aspire la sève peu à peu, inexorablement et le pire c’est que l’âme se retrouve sans résistance, allant même jusqu’à souhaiter sa disparition. Je ne dus mon salut qu’à l’intervention des amis de Psychee qui après avoir extirpé de son corps la substance malfaisante nous ramenèrent avec amour des frontières où se dissolvent les êtres.

Quelques jours plus tard, alors que je chassais avec des Gardiens de la Sève et Psychee imparfaitement remise, je pus contempler pour la première fois les ravages de la Goo sur Atys. Je vis les étendues rosâtres, où flottait un brouillard empoisonné. A un moment où nous nous étions arrêtés, une saute de vent porta vers nous les effluves maléfiques, un léger picotement, une sensation âcre dans la bouche, puis les poumons qui brûlent. Nous nous mîmes à tousser et une espèce de langueur nous prit. Le danger nous entourait, nous pénétrait et nous étions là à ne rien faire, il fallut toute l’énergie d’Eblahom et des autres Zorai pour nous forcer à nous éloigner. Nous retournâmes à l’air pur et pourtant en moi il y avait l’envie de faire demi-tour, de retourner me plonger dans les vapeurs nauséabondes. Je venais de connaître pour la deuxième fois l’appel de la Goo. Malgré cet avertissement, nous restions à vue des terres corrompues, j'étais horrifée et fascinée à la fois. Sans nous en apercevoir nous n’arrivions pas à nous éloigner et sans cesse nos pas nous ramenaient à la sinistre contrée. Ce que je pris ensuite pour de la fatigue n’était que l’affaiblissement produit par la proximité de la Goo. J’avais été rendue plus fragile sans doute que les autres par mon exposition prolongée lors de la terrible nuit, les Zorai étant naturellement mieux protégés. Psychee elle aussi était au bord de la défaillance…

L’appel de la Goo a cela de terrible qu’il est pernicieux, sans en avoir conscience la Goo s’insinue dans notre esprit, dans notre corps, elle nous envahit jusqu’à ce que l’on souhaite dissoudre notre sève en elle. Les Kamis avaient bien raison de vouloir la détruire à tout prix et même si je voulais penser que la Karavan ne désirait s’en emparer que pour l’étudier et trouver la meilleure parade, cette solution me paraissait infiniment dangereuse. La Goo n’était pas quelque chose avec lequel on pouvait pactiser…

Je suis assise près de ce Kami éloigné de tout, la nuit est tombée, les javing errent autour de moi comme de sinistres fantômes. Mon esprit parcourt le lien qui me relie à Psychee. Lorsque je suis près des Kamis, je le sens très nettement, le lien tissé avec elle est alors comme vivifié.
Avec terreur ce que je ne veux envisager m’apparaît clairement, je vois en Psychee la lente contamination de la Goo. La substance introduite dans son corps a dû être enlevée trop tardivement ou imparfaitement. Une autre présence lui permet encore de lutter et de ne pas s’abandonner à la Goo. Je contemple impuissante le lent envahissement de son corps. Les Gardiens les plus sages parlent de Maitres Zorai, qui vivant dans les profondeurs de la jungle connaîtraient encore les secrets permettant de purifier un être contaminé par la Goo. Mais moi que puis-je faire pour protéger celle que je considère maintenant comme ma sœur ? Il ne me reste plus qu’à prier auprès des Kamis pour que les Gardiens trouvent un Maître Zorai avant qu’il ne soit trop tard…
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Re: [bg Melowen]Le Kami des Lacs

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/HRP Je continue à publier les souvenirs d'enfance de Melowen HRP/

Thub Pa

Quelque temps passa. Cette révélation n’avait rien changé dans l’attitude de mes parents, et même si je me demandais bien qui étaient mes vrais parents, cela n’était somme toute qu’une préoccupation secondaire. Un jour j’interrogeais mon père: « Qui est ce Thub Pa dont vous ne m’avez jamais parlé. ?» « Certains disent que c’est un grand sage, d’autres un grand combattant, d’autres qu’il entretient des relations secrètes avec la Karavan ou avec les Kamis, mais en vérité personne ne le connaît vraiment. Nous ne l’avons pas revu depuis longtemps, Thub Pa est aussi imprévisible que le vent du désert. On ne peut le revoir pendant des années et soudain il revient comme si de rien n’était. »

Et une fin d’après-midi alors que je jouais avec d’autres enfants, j’aperçus un vieux Tryker qui ne payait vraiment pas de mine et qui nous observait. Après un moment il s’approcha de nous et m’adressa la parole : « Bonjour Melowen, tu ne te souviens pas de moi, je pense » Il marqua une pause « Je suis Thub Pa…Viens tu as sûrement des questions à me poser ».
Je le suivis, il s’assit sous un arbre et m’invita à en faire autant. « Maintenant que tu connais la vérité, je vais te raconter dans quelles circonstances je t’ai trouvé ». Une fois son récit terminé, je m’écriais : « Mais Thub Pa n’y avait t il rien avec moi qui pourrait me permettre de découvrir mes origines ? »
« J’y viens petite fille, tes parents adoptifs ne sont pas au courant ». Il fouilla dans sa besace et en sortit un petit sac. « A côté de toi il y avait ceci , cela te revient de droit ». Je fouillai le sac, j’y trouvai des habits de bébé, d’une étoffe banale et sans aucun signe distinctif. Puis je sortis un étui qui contenait une dague. Elle était curieusement ouvragée et je n’en avais jamais vu de pareille. La poignée était gravée de branches entrelacées et sur la lame, comme une signature, on pouvait voir une conque stylisée. Tout au fond du sac, je trouvai un pendentif, suspendu à une lanière de cuir. Le pendentif composait un symbole étrange : un cercle entouré de 6 triangles. Il était entièrement fait de morceaux d’ambre sertis dans des os finement découpés. Sur le morceau d’ambre sphérique était gravé un signe mystérieux.
« Garde les précieusement, quand le temps sera venu, ils pourront t’aider à découvrir tes origines. Mais en attendant il te faut grandir… »
Après cette première rencontre, Thub Pa était revenu plusieurs fois, il m’avait observé parfois, mais n’avait jamais parlé de nouveau avec moi. Je l’avais vu plusieurs fois discuter avec mon père, et je ne sais pourquoi, je me doutais que c’était de moi qu’ils parlaient…
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