(Nemesis) Mémoires

[psychee]

Psychée posa deux doigts sur le tronc du petit bonzaï, et le regarda mourir sous ses yeux.
Elle avait tenté déjà plusieurs fois l'expérience. Avec des fleurs fraiches que lui portaient les serviteurs de la Maison, ou des insectes des jardins.
Tous mourraient en quelques minutes, les fleurs se fanaient, les lézards se débattaient en proie à une brulure terrible avant d'agoniser.

Se laver, encore et encore, ne changait rien. Elle faisait cinq toilettes par jour, se changeait à chaque fois, de peur que ses vétements fussent contaminés à leur tour, mais sa peau nue tuait les plantes, les petits animaux... et rendaient malades ceux qu'elle touchait. Elle faisir changer ses draps chaque nuit, et se vétait de la tete aux pieds, pour ne pas laisser libre un centimètre de peau, à part son visage.

Liandra et Florimelle le savaient, et l'avait cache longtemps. Florimelle s'était même rendue malade en prenant le risque de serrer psychée contre elle ou de laisser la jeune matis s'endormir sur ses genoux nus. Elle en avait hérité des lésions et des brulures difficiles à soigner.
Des brulures comme la Goo peut en faire quand on la touche.

Leto n'avait pas menti. Admiratif, il avait dit: elle exude de la Goo, elle génère elle-même de la Goo comme ces animaux mutés, transformés, et immunisés.

Psychée n'irait pas vérifier si elle était insensible à la Goo. Mais sa peau en exudait assez pour lui interdire tout contact humain, toute caresse, tout geste tendre, sans qu'elle ne porte ses gants qu'elle changeait cinq fois par jour.

Trois saisons avaient passé depuis qu'elle s'était reveillée sans souvenirs. Trois saisons à réapprendre à vivre sous la protection d'une nouvelle mère protectrice, dure, et exclusive. Elle s'était habituée à voir sa vie controlée entièrement par Liandra, avec l'assistante de Florimelle dans la Maison de laquelle elle avait passé les premiers mois avant que Liandra ne puisse l'installer avec des serviteurs, à l'abris. A vrai dire, souvent, elle allait encore passer des nuits chez Florimelle.
Liandra aussi, d'ailleurs, et la féroce Lame passait tout sen temps libre avec Psychée, professeur, amie, mère et protectrice autoritaire, quand elle ne travaillait pas pour la nouvelle maison de l'Etoile d'Obsidienne dont elle était l'une des dirigeantes.

...

Psychée regarda le bonzaï. Il perdait ses feuilles, dans deux minutes, il serait dénudé, et se déssecherait. Quand Liandra n'était pas là, et malgré sa liberté à circuler à Yrkanis, le temps lui sembler couler sans fin.
Elle avait appris tout ce qu'elle devai savoir. Aimer Jena, se rappeler que la Karavan devrair servir l'Homin et non le contraire, mais qu'il vaut mieux ne pas le dire, que les Matis sont destinés à guider la paix sur le monde d'Athys et sont les élus de Jena, qu'il doivent dominer le monde et l'unir pour le sauver. Qu'elle doit être fière de son sang de noble Matis d'une grande Maison qui fut l'une des plus célèbre, même si son nom fut peu connu, et aujourdhui effaçé. Qu'elle ne doit jamais approcher les Kamis, après ce qu'ils lui ont fait, et que les Zoraï sont avant tout dangereux.
Elle avait aussi appris à être noble, élégante, fière, pondérée, calme, et mesurée.
Elle avait aussi réappris la magie, et à se battre et survivre, ces dernières saisons.
Liandra ne négligait rien, et pas non plus de lui présenter les gens que Psychée devait connaitre pour se trouver une place chez les Matis.

Elle n'avait peut-être négligée qu'une chose... Psychée ne pouvait pas redevenir une petite Matis... Car il aurairt fallu qu'elle retrouve sa place, le droit à avoir un nom, un passé, une fierté, et elle devait tout cacher.

Ne restait qu'une immense page vide semée de visages troubles, et d'émotions qui la mettaient parfois en larmes, et un passé d'enfance qu'elle devait taire sous peine de mort...

Elle regarda par la fenètre... Elle aimait beaucoup les Jardins, mais les connaissaient par coeur, comme les rues de la capitale, maintenant. Elle pouvait sortir seule, même s'il était rare qu'elle ne soit pas accompagné par un serviteur. Elle avait toujours de quoi acheter ce doht elle pouvait avoir envie, mais n'avait plsu d'envies.

Les gens commençaient à cesser de la prendre pour la Zoraï Blanche, et les homins à se tromper, elle savait comment les corriger de quelques mots, sans peine...


Mais elle ne savait toujours pas qui était la Zoraï Blanche, ne savait toujours pas qui elle était, et sa mémoire devenait un immense espace flou sur lequel se penchait sa peine, et ce temps qui ne passait pas, et ce futur vide et creux.

Elle pensa à Florimelle. Elle aurait aimé lui dire tant de choses, mais Florimelle avait peur, et essayait de ne jamais montrer ce qu'elle vivait et ressentait...

Tout le monde se cache, tout le monde triche, tout le monde ment, tout le monde a peur.
Etait-ce monde, auquel elle étair destinée? Ou ce monde où la Zoraï Blanche s'étai réfugiée, peut-être pour fuir les risques de ce nom dont elle ne savait peut-être que peu de choses, ou tout. Mais ce atre monde, chez les géants à peau bleue, avair failli la tuer, et la Goo elle était toujours là.

Qui croire?

Comment savoir?

...

Liandra ne tarderait pas à arriver. Son sourire et sa présence effacerait presque tout les doutes, ce soir, elle dinaient toutes les deux chez Florimelle, qui voulait lui faire essayer une nouvelle robe, et lui préter quelques livres.
Psychée ne pourrait pas avoir de réponses... Il ne restait juste qu'à attendre ces moments où elle pouvait cesser d'y penser.

[psychee]

(désolées des fautes, mais je me bats avec un clavier qwertz sur un portable suisse-allemand, alors voilà)