Limbes

Moderator: Chroniques d'Atys

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snark
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Melowen s’agenouilla quelques instants auprès du Kami. Le lien quoique très faible lui confirma que Psychée n’était plus dans le Pays Malade. Florimelle n’avait pu que l’emmener en pays Matis. Sans réfléchir, elle prit la fine plaque et la brisa, l’énergie kamique la conduisit près d’Yrkanis. Confusément elle sentait qu’elle n’aurait pas dû partir seule, qu’elle aurait dû prévenir les Gardiens, mais comme trop souvent elle avait suivi son impulsion première. Une très subtile augmentation de l’intensité du lien lui confirma que Psychée était bien retournée dans son pays d’origine. Tout en se dirigeant vers Yrkanis, elle réfléchissait, où Psychée était, Liandra ne devait être loin. Elle concentra son esprit sur Liandra. Depuis une certaine soirée à Dyron, un lien d’une nature bien différente de celui qui la liait à Psychée, la reliait à la sombre Matis. La douleur produite par la blessure augmentait d’intensité. Elle pensa à Léto, un flot de haine l’envahit… Comme guidée par cette haine, elle prit la route du sud, la fièvre remontait petit à petit, modifiant ses perceptions, comme une somnambule, elle prit ensuite la direction de l’est et se retrouva aux portes d’Avalae. Sans réfléchir elle entra dans un petit bâtiment près de l’étable.
Psychée, Florimelle et Liandra étaient là.

Mais Psychée n’était plus que l’ombre d’elle-même, ses souvenirs s’étaient enfuis. De son passé seul subsistait trois visages, ceux de Florimelle, Liandra et Melowen. Melowen était épuisée, la fièvre brouillait ses idées, la blessure la faisait de plus en plus souffrir. Elle du s’allonger, puis doucement elle sombra dans un état de semi conscience. La peur l’envahit, elle allait mourir. Alors dans un dernier effort, elle ranima le lien et porta son esprit vers Houyo dans un appel désespéré. Puis elle sombra définitivement dans l’inconscience.

Elle se retrouva plongée dans un univers de cauchemar, des éléments de son passé qui revenaient déformés par la fièvre, et des visions terrifiantes, des torbaks monstrueux qui la dévoraient, Liandra qui la décapitait, elle-même couverte de la sève d’Adfael. Le masque de Léto qui se penchait vers elle en ricanant… L’appel de la Goo se faisait de plus en plus fort, elle perdait prise, ne subsistait plus aucune envie de vivre, simplement le désir de fondre son esprit dans la Goo.

Autour d’elle on s’agitait, la détresse envahissait Psychée, devant cette jeune homine dont on lui disait qu’elle avait été son amie. Florimelle se déclarait impuissante. Liandra décida de faire venir Léto qui arriva ainsi qu’Houyo. Houyo voulait ramener Melowen et Psychée auprès des Gardiens, mais que pouvait faire Houyo face à Liandra. Léto décida d’emmener Psychée et Melowen au Cercle Kamic. Il prit sur son épaule Melowen, qui ne pesait pour lui guère plus qu’un petit yubo.

On la transportait, dans son inconscience, elle sentit la fraîcheur de la nuit, le rythme de la course la berça, les cauchemars refluèrent.

Arrivée au Cercle Kamic, Léto fit s’asseoir tout le monde, Melowen allongée devant lui. Il leur fit respirer une fumée âcre et commença son rituel. Il s’agissait de rétablir le lien entre les deux homines. Léto sortit des champignons de son sac, il en donna à Psychée, mâcha le reste qu’il cracha dans la bouche de Melowen. Psychée perdit conscience à son tour. La magie du cercle opéra, de nouveau le lien se reconstitua, avec une très grande force , le corps et l’esprit de Psychée et Melowen étaient totalement mêlés, devenus un, comme les Kamis qui ne sont en réalité qu’une seule entité… Les cauchemars revinrent, encore plus terrifiants, Melowen se débattait, maintenue fermement par Liandra. Léto prit sa dague et fouilla la plaie. La souffrance était atroce, Melowen poussa un hurlement. De la plaie s’écoula une sève noire, puis progressivement rouge.

Puis la Goo repassa dans le corps de Psychée. Léto cautérisa la plaie, et se tournant vers Psychée lui fit absorber une potion. Psychée se mit à hurler et se débattre à son tour, la Goo s’écoulait, de ses yeux, de ses oreilles, suintant de tout son corps… Un homin attiré par les cris, Yama, contemplait effrayé le terrible spectacle. Le lien entre les deux homines était toujours aussi fort, Léto s’efforçait de le briser, prétextant que s’il était maintenu c’était la mort pour Melowen. L’esprit de Melowen résistait désespérément. Léto hurla, la gifla à toute volée, Melowen s’accrochait toujours au lien. Dans un ultime défi Léto mis sa dague sur la gorge de Psychée et menaça de la tuer. Alors Melowen lâcha le lien et revint à la conscience. Hagarde Melowen vit sans réagir et comprendre, Léto plonger sa dague dans le corps de Psychée pour qu’il se vide de la sève empoisonnée. Arrivé sur les lieux Houyo ne pus que contempler impuissant, la rage au cœur, la scène. Psychée était sauvée mais l’esprit de Melowen s’était noyé.

Melowen resta assise dans la neige, jouant avec des brindilles, l’esprit totalement vide. Son corps n’était plus qu’une enveloppe dont le contenu avait rejoint le chant d’Atys. Elle ne reconnut pas Thalionir et Eblahom arrivés eux aussi, pas un seul frémissement, juste un sourire, comme celui d’un tout petit homin. Houyo vint la rechercher, il lui prit la main et docilement elle le suivit. Elle aurait suivi n’importe qui…

Elle était maintenant dans la salle commune du hall de la Guilde. Assise par terre, elle jouait avec une poupée de chiffon, elle ne savait plus parler, il fallait lui dire de manger et de boire, elle souriait parfois, pleurait doucement aussi, plus rien ne semblait pouvoir l’atteindre…

/HRP Je précise que tout ceci s'est joué IG entre joueurs consentants ;) , qu'il ne saurait y avoir ni "gentils", ni "méchants", seulement des joueurs et joueuses qui ont laissé libre cours à leur imagination HRP/
Last edited by snark on Fri Jan 07, 2005 12:06 pm, edited 1 time in total.
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L’esprit de Melowen baignait dans Ma-Duk au milieu de tous les autres esprits disparus, des Kamis et de la planète vivante. Elle faisait partie du chant d’Atys, une ligne mélodique basse avec le flux de la sève s’écoulant sans cesse, en contrepoint le flot continuel de la mélopée des kamis, le murmure des homins qui montait avec ses bribes de pensées, ses paroles échangées et dominant par moment tout cela, la dissonance de la Goo. Son esprit était attiré par une chaude lumière, s’éloignant sans cesse un peu plus de ce corps qu’il avait laissé derrière lui. Petit à petit il se dissolvait dans cet océan où toute sensation physique, où le temps et l’espace étaient abolis. Melowen flottait encore à la surface et elle était encore attirée par ce qui avait été ses amis ou ses ennemis. Elle pouvait se projeter, et se mêler un instant à leur pensée. Pour eux, elle n’était alors qu’un souvenir. Elle avait ainsi parlé à Léto enchaîné dans sa cellule, lui envoyant un message de compassion, il l’avait traité d’imbécile, elle aurait souri si elle avait pu le faire… Puis elle s’était retirée laissant Léto croire à l’irruption d’un fantôme du passé.
Elle pouvait remonter le fil du temps, comme elle pouvait le suivre. Elle vit ainsi le visage de sa mère et celui de son père, mais la douleur fut telle qu’elle ne pu aller plus loin. Elle vit dans un éclair les futurs possibles, mais ce qu’elle vit l’effraya, elle n’était pas prête.
Comme un trésor, son esprit avait gardé le lien kamique intact, elle s’était sacrifiée afin qu’il puisse être conservé. Maintenir le lien était la seule chance pour que survive la Psychée qu’elle avait connue.
Il persistait des regrets, le jeune homin qui avait disparu dans la Loria, Psychée qui avait perdu ses souvenirs, l’amour de Kalean, les liens qui se tissaient avec les Gardiens. Tout ceci la retenait encore, mais les images palissaient, la nostalgie s’effaçait et son âme s’apaisait. Le désir de se fondre définitivement dans Ma-Duk grandissait. Bientôt son âme allait se dissoudre, et le corps qu’elle avait laissé se dessécherait comme un fruit tombé de l’arbre…
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L’âme de Melowen continuait de flotter au sein de Ma-Duk. Malgré son désir de se fondre définitivement dans le chant d’Atys, elle restait en surface, retenue par les liens d’amitiés ou d’amour qu’elle avait entretenus lorsqu’elle était Melowen. Elle pouvait rentrer en communication avec des homins de façon limitée, manifestant sa présence dans leur esprit en évoquant des souvenirs ou des sentiments. Elle avait mêlé ainsi son esprit à celui de plusieurs Gardiens. Liandra avait tenté de rentrer en contact avec elle, utilisant la violence et la haine, cela l’avait tout d’abord effrayée, mais où elle était cela ne pouvait l’atteindre. Elle avait perçu que ce n’était d’ailleurs pas de l’hostilité, Liandra cherchait à l’aider, à la ramener parmi les vivants, simplement Liandra ne savait faire autrement…
Quand son esprit se tournait vers Psychée, une grande tristesse l’envahissait, l’âme de Psychée avait été vidée en partie de sa substance, tous les souvenirs de sa vie Zorai avaient totalement disparus. Elle ne connaissait plus rien des Gardiens, elle ne se rappelait plus de son amour pour Leoll, les kamis ne lui inspiraient plus qu’effroi ou dégoût. Pourtant quelque chose en elle subsistait…
L’âme de Melowen tournait autour de celle de Psychée, elle n’osait y pénétrer. Puis elle se décida. Comme un souffle de vent, elle déposa le souvenir de la tryker Melowen. Elle ressentit un frémissement dans l’esprit de Psychée, pas d’hostilité, juste une curiosité et un étonnement presque amical. L’âme de Melowen n’alla pas plus loin, à peine osa t elle envoyer une bouffée d’amour et le souvenir de Melowen, tenant la main de Psychée et lui souriant alors que Psychée l’appelait « Petite Sœur ». L’âme de Melowen se retira alors, avant qu’à la joie de ce souvenir ne se substitue la tristesse pleine de nostalgie qui allait l’envahir…
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