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L'heritier Di Kormalys

Posted: Sat Dec 18, 2004 5:55 pm
by shadrack
Presque trois mois s’étaient écoulés avant qu’Ashael ne se décide à écrire à Ikkyezel. Elle ne l’avait pas revu depuis de longues années…

Alors que les deux premiers nés de la famille Di Kormalys prenaient pieds sur le continent, Ikkyezel, le cadet, fut chargé par Saga de rester sur l’archipel au domaine familial. Il lui confia la gestion du patrimoine, l’écartant ainsi subtilement du pouvoir au sein de la famille et l’empêchant d’en avoir sur le continent. Saganael alla s’installer à Yrkanis, afin de réaliser les buts de la famille : restaurer leur noblesse perdue, et la grandeur matis.
Saga avait plus ou moins emmené de force sa sœur comme escorte les premiers temps puis comme servante. Et surtout pour la garder sous son influence et loin de celle d’Ikky.

Saga avait toujours nourrit de la jalousie envers son frère car il était le préféré de père. Leur façon d’être était dissemblable alors qu’ils avaient reçu la même éducation, autant Saganael était fourbe et manipulateur, autant Ikkyezel était droit et loyal
Les deux jeunes matis se devaient d’être dociles envers Saga, puisqu’il était leur aîné. Et celui-ci ne se privait pas pour les soumettre sous le couvert d’être le premier né. Il usait de la loyauté d’Ikkyezel envers les codes et son respect des règles, pour qu’il s’exécute sans discuter, mais il gardait les actes les plus déshonorants pour sa sœur, pour en faire son ombre silencieuse et honteuse.
C’est ainsi qu’Ashael avait subit la présence quasi exclusive de Saganael. Les années firent alors ce qu’elle devint, grâce ou à cause de Saga. Il en aurait peut être été différemment si c’était Saga qui avait été le benjamin….

Elle avait perdu le contact avec Ikkyezel peu après leur départ. Ils s’écrivirent les premiers temps mais Saga découvrit les lettres et les brûla toutes, par la suite il intercepta tout courrier entrant et veillait à ce que sa sœur n’écrive pas.
Depuis le temps, elle ne conservait de lui que les vagues souvenirs de l’enfance où il pansait les bleus qu’elle disait s’être fait en tombant…

L’esprit d’Ashael cessa de vagabonder dans le passé et son regard se porta sur la plume qu’elle tenait, prête à être plongée dans l’encre…
Elle espérait ne pas se tromper et que son frère n’aurait pas changé…



Cher Ikky,

Après ces longues années de silence, je peux à nouveau t’écrire. Je doute que sur l’archipel les nouvelles te soient parvenues. Notre frère est mort, du moins supposé mort.
Comme mes dernières lettres t’en informaient, le Cercle du Duc Sokkar nous a accueillit à notre arrivée. Rapidement nous avons pris des postes clés, particulièrement Saga qui est devenu bras droit de Sokkar. Mais Yrkanis a pris le pouvoir, et le Cercle s’est affaibli. Notre frère organisa une rébellion et l’a achevé, en conservant nos partisans les plus loyaux pour lever une Garde modérément opposé à Yrkanis.
Récemment nous avons découvert que ces agissements ne servaient que ces intérêts personnels et non ceux de notre famille. Obsédé par de mystiques rituels octroyant du « pouvoir » et obnubilé par sa popularité et son omniprésence nécessaire à tous les fronts, il n’a réussi qu’a devenir fou. Son esprit manipulateur obscurcit par la Goo ne pouvait plus tenir dans l’illusion les homins qui le servait et il a perdu la loyauté de beaucoup de Gardiens… Moi-même n’en pouvant plus, j’ai fuit à Davae.
Quelques jours plus tard, il a disparu alors qu’il s’adonnait à cet étrange rituel.

La Garde s’est ébranlée et viens de comprendre la duperie de leur seigneur. Après un certain laps de temps où il fut ardu de me convaincre de la mort de Saga, je me suis retrouvé face à plusieurs homins offrant leur épée à mon service, à celui des Kormalys. Ils connaissent mes capacités et mon sens autre de la loyauté que celui de Saga

Le rassemblement crée par Saga a pris une tournure bien sombre et décalée. Je tente de redresser la barre mais je ne suis encore que son ombre et n’ai pas grand poids. Notre nom n’est associé qu’a Saga, il est ardu de venir se faire un prénom, à plus forte raison étant homine.

Il t’a écarté de tout depuis des années, le voilà mort, tu es donc l’héritier de la famille mon frère et également l’héritier de ce qu’il a créé. Aujourd’hui ses méfaits sont caduques et ses responsabilités et ses implications me reviennent malgré moi. Jena sait que je ne puis faire face pour mener des homins.
Je fais ce que je peux mais je doute d’avoir les compétences que vous deux aviez pu acquérir de l’éducation de Père. Je te demande aujourd’hui de venir prendre les responsabilités qui t’échoient en tant que dernier héritier mâle.
Je connais tes capacités politiques et ton sens de la noblesse et des valeurs. Tu sauras a coup sûr trouver une oreille attentive auprès du roi, de plus ton amitié avec le duc Di Varello pourra être précieuse pour la suite.
Je tente de maintenir la Garde la tête hors de l’eau pendant ce temps mais certains rats quittent le navire malgré tout. Je ne suis pas faite pour rassembler et donner les ordres mais être exécutante.
Saganael a souillé notre nom auprès de la noblesse, il n’appartient qu’a nous de le redorer. Mais je n’y arriverai pas seule…

Je t’attends bientôt au Hall, si tu le désires une escorte sera envoyée.

Bien à toi,

Ashael

Ladie Drakarim de la Garde Drakarys

[hrp: ceci est le premier texte d'une serie qui expliquera la transformation de la Garde Drakarys en Maison Di Kormalys]

Re: L'heritier Di Kormalys

Posted: Sat Dec 18, 2004 7:09 pm
by ikkyezel
Alourdi par son armure d’apparat, Ikkyezel di Kormalys descendit les marches du vaisseau de la Karavan qui venait d’arriver à Yrkanis. Il attendait de découvrir la cité depuis des années, son frère ayant retardé cette échéance.
Ikkyezel pouvait enfin admirer le nouveau berceau de la civilisation Matis et c’est l’instant précis que choisit le soleil pour sortir du couvert des nuages et illuminer la ville. Le matis fut frappé d’éblouissement par l’exquise perfection du dessin et de la symétrie des bâtiments, et ces arbres, immenses, gracieux et accueillants. Leur simple présence apportant la paix et réconfortant l’âme. Yrkanis était bien une véritable cathédrale d’arbres. La vitalité verdoyante de leurs formidables rameaux nourrissant et apportant l’espoir au peuple Matis.
Dans certains endroits, la forêt laissait place à de petits vallons verdoyants, des endroits d’une beauté et d’un confort incomparable, où l’herbe douce et les fleurs sauvages colorées se balançaient doucement sous le souffle de la brise.

Etant ici pour faire valoir ses droits et redorer le blason de la famille, la tradition exigeait qu'il se présente au roi vêtu de son armure d'apparat. Cela impliquait une légère armure Matis blanche, symbole de pureté et de soummission envers la monarchie reignante, un plastron chitine et des jambières assorties. Par dessus, il portait un tabard pourpre, couleur des Kormalys qu’il avait assortit de vert, ses couleurs personnelles.
Ikkyezel di Kormalys quitta le district à l’aube. Les brumes tardaient à se dissiper, l'air était encore frais, surtout pour ce grand cycle. Mais Yrkanis en toute saison gardait sa beauté et sa suprématie légendaire.
Ikky se dirigeait vers le palais.
Jadis comté dans le grand duché de Sokkarie, les Kormalys descendaient d'une lignée de sève noble et reconnue. Mais après les ravages de la guerre, l'exode, les luttes intestines et trois générations; Terres et richesses n'étaient qu'un lointain souvenir.
Seul le titre subsistait, et encore... Il n'avait plus aucune valeur.
Saga avait été l’aîné et le fléau de la famille. Désormais Ikkyezel reprendrait le flambeau mais avec ses propres méthodes. La corruption, la fourberie et la noirceur de son frère n’avaient jamais rien amené sinon la destruction et la violence.
Les Matis se devaient d’être fiers, loyaux et honorables ! Quel que soit le roi, le peuple devait le suivre et prendre son essor, cela Saga l’avait toujours oublié… Pas Ikkyezel

Le matis déambulait dans les rues de la cité en repensant à tout cela. Les Zorais et les Trykers faisaient commerce au sein même du joyau Matis, et si les second étaient un peuple pacifique voir allié par le passé, les premiers eux restaient des êtres contaminaient par la Goo et suivant les préceptes de ces immondes créatures nommés Kamis.
Quand aux Fyros qui déambulaient parfois dans les rues, distillant leur odeur âcre et nauséabonde parmi les effluves végétales de la cité, cela était bien plus difficile à accepter, même si la paix était encore d’usage. Ils restaient les ennemis ancestraux.
Pour Ikkyezel, comme pour sa famille, les Matis glissaient vers la décadence, et seule la force et la fermeté pourrait peut être restituer la fierté du peuple d'antan !

Le jeune Matis arrivait en vue du palais. La mine sombre, Ikky entra dans l'impressionnante masure et avança dans le hall. Il devait y rencontrer le Duc di Varello, un noble qu’il avait jadis rencontré et qu’il avait toujours eut en grande estime. Ce dernier saurait l’introduire auprès du roi afin qu’il lui présente respects et loyauté et afin de discuter des actions de Saganaël.

Le Matis avança alors vers les personnes en faction, des gardes apparemment..

- "Mon honneur guide ma vie ! lança-t-il. Ikkyezel di Kormalys, héritier di Kormalys.
Je suis attendu par le noble duc di Varello."

Le matis s'inclina respectueusement, car depuis longtemps il avait appris a composer avec diplomatie en gérant la sensibilité de tous Matis. Il fallait composer à chaque instant pour parvenir à ses fins et donner un sens au mot « matis ». Etre courtois et avisé, toujours maître de ses émotions et vertueux, tels étaient ses convictions.

"Un grand peuple sans âme est une vaste foule"

Seul cela comptait... Un grand peuple.

***

Le repaire du duc était une vaste pièce ronde aux murs de bois sombre et nu que perçaient quatre espèces de meurtrières orientées vers les points cardinaux. Au centre se dressait une énorme bille de bois ciselée, longue de plus de dix pieds, large de quelque cinq. Les ébénistes du roi l’avaient en effet façonnée d’après la carte d’Atys, y découpant si précisément chaque crevasse, chaque péninsule qu’elle ne comportait en définitive aucune ligne droite. Quant au plateau, noirci par près d’un siècle de vernis, les peintres y avaient représenté tous les royaumes dans leur état d’alors, avec leurs fleuves et leurs villes, leurs lacs et leurs forêts.

En dépit de sa large carrure et de ses membres musculeux, Rudy di Varello, duc fidèle au roi, écoutait attentivement les doléances d’Ikkyezel.

- « Les di Kormalys ont toujours étaient fidèles aux souverains en place, pour ma part peu importe qui il est, il est le représentant de Jena et jouit donc de sa puissance et de l’appui de la Karavan. Mon défunt frère n’a jamais ouvertement prononcé ses vœux d’allégeance envers notre roi Yrkanis. En tant qu’héritier je viens le faire ici séant, et ce avant même de prendre possession de ma maison. »

Ikkyezel connaissait son discours, il avait la force de ses convictions. Le Duc l’écoutait patiemment.

- « Le roi ne reçoit que très peu de personne. Répondit le Duc impassible. C’est une faveur inégalée que je vous offre jeune ami. Faîtes bon usage de ce privilège… »

***

L’entretien avait été bref mais prolifique. Ikkyezel avait prononcé son vœu d’allégeance et avait présentait ses excuses pour les actes de Saga. Sa famille suivrait désormais la voie d’antan pour un peuple matis fort et prospère, pour le retour de la noblesse par les actes et l’engagement.
Ikkyezel allait conduire sa maison vers Davae, le fief des Di Kormalys depuis toujours, tout en gardant un pied à terre dans la capitale. Davae avait besoin de ressources et de bras pour la défendre, la maison Di Kormalys veillerait à cela.

Saga avait instauré le conseil des maisons matis pour ses ambitions personnelles, l’idée malgré le but était bonne, et avait trouvé l’approbation du roi, tant que ce conseil suivrait les directives royales.
Ikkyezel se devait de reprendre le flambeau du conseil par respect envers les autres maisons, et prouver que l’idée était bonne. Les matis devaient s’unir pour servir le peuple et le royaume.

Il approchait désormais de l’arbre de la « garde », il fallait aussi gérer cela et au plus vite. Il allait revoir sa sœur et beaucoup de travail l’attendait.
Il devait aussi s’occuper de rencontrer les descendants du cercle de Sokkarie. Le roi avait été clair la dessus, jamais il n’avait demandé ou fait assassiner Sokkar. Tout ceci était encore machination, et l’ombre de son frère planait là dessus