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Massacre.

Posted: Mon Dec 13, 2004 8:52 am
by achale
Il faisait sombre, et la pluie n'arrangeait en rien la visibilité de l'officier qui ouvrait la route à la trentaine de soldats qui la suivait. Liandra était à la tête d'une mission de routine; une tournée d'inspection des avants postes. Les soldats maugréaient contre le mauvais temps, l'inutilité de ces inspections, la bière infecte d'hier soir et le dîner froid qui les attendaient vu l'heure tardive à laquelle ils rentreraient. Elle écoutait tout cela d'une oreille distraite, un petit sourire aux lèvres. Pour elle le ciel lui offrait une soirée presque parfaite, il ne manquait que l'orage pour parachevé le tableau. Elle inspirât profondément. Il n'y en aurait pas. Une simple pluie qui allait nettoyer les jardins durant la nuit et s'achèverait au petit matin pour laisser place à une nouvelle et fraîche journée. Pas de tempête, dommage...

Elle était à ces pensées lorsqu'elle entendit plusieurs sifflements suivis de cris de douleurs derrière elle. Se retournant, elle pu voir plusieurs homins tomber, percés de traits. Ils avançaient sur un petit chemin entre deux collines boisées. L'endroit parfait pour une embuscade. Elle maudit ses rêveries puis se reprit rapidement.

" Formation kitin!!! "

Les soldats se mirent rapidement dos à dos et posèrent un genou à terre, se protégeant un maximum de leurs boucliers tandis qu'elle enfilait rapidement son casque. Une nouvelle volée de carreaux les arrosât des deux flancs, confirmant la présence d'assaillants des deux côtés de la route. L'un d'eux se plantât dans l'épaulière de son armure sans la traversée. Elle arrachât le trait et le brisât de sa main. Du matériel de mauvaise qualité, ce n'était donc pas à des militaires qu'elle avait à faire. Un seul de ses soldats était tombé cette fois, ses compagnons tiraient déjâ l'homin gémissant au milieu d'eux tout en resserrant les rangs. Vint une troisième volée, puis une autre. Bien protégés derrière leur mur d'écus, pas un seul autre guerrier ne fut touché. Puis ce fut le silence. Elle attendit quelques minutes de nouvelles salves, en vain. Ils allaient charger, sans doute conscient de l'inefficacité de leurs armes de jet face aux lourdes armures et aux solides boucliers. Elle murmura quelques mots.

" Préparez vous à réceptionner la charge. "

Ils laissèrent leurs lances à terre, elles les désavantageraient sur ce terrain escarpé, et dégainèrent leurs épées. Comme en réponse au chuintement des lames sortant des fourreaux ils entendirent quelques cris, puis aperçurent des silhouettes courrant vers eux.
Lorsque leurs assaillants furent enfin visibles, elle pu constater qu'ils s’agissait de matis, habillés et équipés de manière hétéroclite. Quelques " Mort au roi ! " et autres cris du même acabit finirent de l'informée sur la nature exact de cette attaque. Des rebelles...

Puis se fut le choc, brutal. Les insurgés, lancés depuis les collines, percutèrent violemment le mur de lames et de carapaces. Ses soldats tinrent bon tandis qu'elle même tranchât le bras d'un présomptueux qui l'avait prise pour cible. Bien, charge désordonnée, de plus l'élan qui aurait dû donné un net avantage à l'assaut se retournait contre eux du fait de leur manque d'entraînement. Mais le nombre de silhouette indiquait que le ratio du nombre était nettement pour eux, ce qui était déjâ moins bien. Néanmoins elle comptait sur le solide entraînement martial de ses soldats pour compenser.
La masse de rebelles leur tombât dessus. Les sokkariens tinrent leurs lignes quelques instants mais le combat tournât rapidement en mêlée furieuse. Elle se lancat au milieu de ses adversaires, faisant tournoyer sa lourde hache. Un homine vêtu d'une parok ayant connut de meilleurs jours fonça vers elle en hurlant. Un chef sans doute, où quelque chose dans ce goût. Elle imprimât à sa hache un mouvement oblique qui tranchât net la jambe du rebelle alors qu'il s'apprêtait à frapper. Il tombât lourdement au sol en beuglant de douleur. Un autre homin des bois l'attaquât avant qu'elle ne pu finir son adversaire. Elle parât une frappe maladroite, repoussât l'adversaire d'un coup de manche et lui enfonça la lame dans le ventre. Tirant d'un coup sec, elle ramenât une partie de ses entrailles fumantes avec le soc de son arme et pivotât pour la plongée dans le flanc d'un imbécile qui semblait croire que tenir haut son épée pour frapper était une technique efficace. La lame de la hache tranchât le torse de Piteux Escrimeur jusqu'au manche, se retrouvant coincée dans sa poitrine. Un homin la saisie alors par derrière, lui enlaçant le cou d'un bras et plongeant une dague dans la jointure de sa cuirasse, mordant profondément sa chair et ripant contre ses côtes. Au même moment une homine l'attaqua de face, visant sa tête de sa massue. Bien effectué, le coup l'aurait sonnée pour le compte et elle ne se serait sans doute jamais réveillée, mais la matis frappât trop bas et brisa le bras de Lâche qui lâchât sa prise sous l'impact en abandonnât son poignard dans son flanc. Liandra saisit alors le bras de Maladroite et la ramenât brusquement vers elle pour lui mettre un violent coup de tête. Le visage percutât son heaume avec violence, lui écrasant le nez d'où jaillit un flot de sève. Elle profitât de l'étourdissement de son ennemie pour la désarmée et pivotât sur elle même en lançant l'arme sur la tête de Lâche. La masse écrasat la tête du rebelle, qui dégainait une deuxième dague de son bras valide, transformant la moitié de son visage en amas de chair sanguinolente. Se retournant sur Maladroite, elle lui donna un coup de masse dans le ventre qui la plia en deux, puis lui saisit la tête par les cheveux et lui envoyât un violent coup de genoux dans la face. Un craquement sinistre lui indiquât qu'elle ne se relèverait pas. Ramassant une épée, elle chargea un rebelle qui maintenait un de ses soldats à terre en l'étranglant du manche de sa hache et lui plongea sa lame dans le dos. L'homin hurla et relâchât sa prise, permettant au sokkarien de lui envoyer un coup de bouclier qui le sonnât pour le compte. Elle fut alors percutée par un mastodonte qui l'envoyât à terre. Par malchance une des arrêtes de sa masse se coinça dans la ceinture du géant rebelle qui, déséquilibré par sa charge brutale, la suivit dans sa chute. Il tombât à genoux brutalement sur le ventre de Liandra, qui expirât brutalement tout l'air de ses poumons. Avant d'avoir pu se remettre, le rebelle tira sa tête vers lui puis lui assénât un coup de poing d'une rare brutalité qui la renvoya heurté le sol avec une telle violence que son casque se fêlât. Nul doute que sans son armure elle aurait été tuée sur le coup. Elle sentit son cuir chevelu craquer sous l'impact et sa sève commencat a coulée dans son heaume. Le poignard lui fouillait les chairs et raclait contre une de ses côtes à chaque mouvement. Elle réprimât un cri de douleur en se mordant les lèvres et remontât violemment son genou dans l'entrejambe du géant qui beuglât aussitôt. Il mit immédiatement ses battoirs autour de son cou et commentât à serrer tellement fort que les anneaux qui la protégeait se déformèrent. Elle tentât de desserrer en vain l'étau impitoyable. Alors que sa vue commença à se brouillée, elle vit une étrange excroissance se former au niveau du cou du mastodonte, puis se rendit compte qu'il s'agissait de la pointe d'une épée. Le soldat qu'elle avait sortit d'une mauvaise posture venait de lui rendre la pareil. Il écartât le corps d'un coup de pied.

" Commandeur? Ca va? Commandeur, la bataille est gagnée, c'était le dernier... "

Elle n'entendit pas le reste de son discours, se mit à genoux et retira son casque maladroitement, crachant de la sève. Sa tête était un antre de douleur qui n'avait que peu à envier au flanc où le poignard était toujours enfoncé. Elle reprenait douloureusement son souffle, inspirant des bouffées d'air qui lui brûlait la gorge et expirait en toussant et recrachant de la sève en même temps. Relevant la tête, elle regardât autour d'elle et vit que seuls quelques uns de ses homins étaient encore debout. Une dizaine, au mieux. Ils portaient secours à leurs camarades blessés. Le fracas de la mêlée avait laissé place aux cris des souffrants et aux râles des mourants. Toute la zone était jonchée de cadavres, la terre elle-même semblant avoir du mal à éponger toute la sève qui y était répandue. Joli massacre... Le soldat se tenait toujours à côté d'elle et l'aidât à se relevée. Elle grimacat de douleur mais ne laissât échapper la moindre plainte. Elle héla un des sokkariens qu'elle reconnut.

" Sergent ! Faites en sorte que nos blessés puissent prendre rapidement la route. Abrégez les souffrances de ceux qui en sont incapables. Les gingos se chargeront de finir le travail des rebelles si l'on ne quitte pas bientôt cet endroit. Exécution! "

Le sous-officier aboyât rapidement quelques ordres et les valides commencèrent leur travail. Elle même fit un tour sur ces jambes et reconnut l'endroit où elle avait commencé l'escarmouche. Elle vit l'homin en armure lourde et s'en rapprochât en boitant. Elle avait toujours du mal à respirer et continuait à cracher de la sève. L'autre brute avait dû lui briser des côtes, et l'une d'elle avait certainement percé un poumon. Elle aurait grandement besoin d'un prêtre une fois en ville. Le meneur était mort, il avait finit se vider de son sang. Elle ordonnât à l'un de ses soldats de venir retirer sa hache du corps de Piètre Escrimeur, elle ne s'en sentait plus la force, et vit l'un des rebelles ramper vers un buisson. Elle s'en rapprochât et lui donnât un coup de pied dans le flanc qui le repoussât sur le dos. Il avait le ventre ouvert et hoquetait en s'asphyxiant dans sa propre sève. L'un de ceux qu'elle avait blesser en tournoyant au début du combat. Liandra retirât la dague plantée entre ses côtes en serrant les dents et s'agenouillât sur lui. Il n'était pas bien âgé, pas assez même pour se raser, mais suffisamment pour qu'on lui mette une arme entre les mains. Il pleurait et hoquetait en la regardant de ses yeux larmoyants.

" Que veux tu ? ... de la pitié ? Tu vas mourir.... et je n'ai pas de remords pour toi... "

A l'aide de la dague elle s'entaillât la peau juste en dessous de ses yeux. Sa sève se mit à couler telle des larmes sur son visage.

" Tiens, voilà la seule pitié que j'ai à t'offrir..."

Elle laissait sa sève goutter sur le visage du mourant quelques minutes, gardant son regard plonger dans le sien. La souffrance avait quitté ses yeux, seule restait la peur. Peur de mourir, peur d'avoir sacrifié sa vie pour une cause stupide, peur de ne plus revoir sa famille, le soleil où l'être aimé... peu importe la raison, seule la peur subsistait dans ce moment où l'on est conscient de ne plus être en vie tout en étant pas tout à fait mort. D'un coup rapide elle plantât le poignard dans sa gorge.

" Tu n'as plus peur maintenant petit... "

Elle regardât la vie quitter rapidement ses yeux, puis se releva et commencat à défaire sa cuirasse. Sa blessure saignait beaucoup, il fallait la bandée et se remettre en route...

Re: Massacre.

Posted: Mon Dec 13, 2004 11:08 am
by psychee
[HRP]... wow... heureuse de lire un tel récit, je me suis régalée, et je t'applaudis pour sa qualité!!! [/HRp]

Re: Massacre.

Posted: Mon Dec 13, 2004 1:35 pm
by achale
psychee wrote:[HRP]... wow... heureuse de lire un tel récit, je me suis régalée, et je t'applaudis pour sa qualité!!! [/HRp]

HRP/ Ne dis pas çà sinon je vais finir par venir squatter votre forum aussi :p . Demande aux drakarys ce que çà fait ! :) HRP/

Re: Massacre.

Posted: Mon Dec 13, 2004 1:37 pm
by kriss
achale wrote:HRP/ Ne dis pas çà sinon je vais finir par venir squatter votre forum aussi :p . Demande aux drakarys ce que çà fait ! :) HRP/

Mal ? :p

nan je rigole ca fait plaisir ;)

Re: Massacre.

Posted: Mon Dec 13, 2004 1:39 pm
by psychee
achale wrote:HRP/ Ne dis pas çà sinon je vais finir par venir squatter votre forum aussi :p . Demande aux drakarys ce que çà fait ! :) HRP/
[HRP] est-ce que je me gène, moi? [/HRP]