Ryzom

Froissant le billet qu'il venait de lire, l'Empereur Dexton s'assit lourdement sur son siège. Les traits impassibles, l'Empereur du Désert ardent joignit ses mains devant ses lèvres, signe chez lui de réflexion.

"De mauvaises nouvelles ?
- Préoccupantes, Epus." répondit l'Empereur. "Mais trop succinctes pour décider dès à présent de quelle manière agir.
- Souhaitez vous que je mène une enquête ? J'ai mes contacts ..."

Le dirigeant fyros parcourut rapidement le court message une nouvelle fois avant de répondre.

"Renseigne toi. Je dois savoir combien ils sont, et comment réagir. Elle n'est sans doute ici que pour nous tester, mais nous devons être vigilant et ne pas nous laisser surprendre."

Après s'être brièvement incliné, le conseiller de l'Empereur sortit de la pièce et quitta le Palais pour gagner l'atmosphère lourde des ruelles de Pyr.

[HRP] Jeudi 15 janvier 2009, à 21H, se tiendra au départ de Pyr, une animation à destination du Peuple fyros. Davantage d'informations RP en jeu et sur le forum seront fournies dans les jours à venir.

A l'occasion de cette animation, les Avant-postes du Poste frontière Ouest de la Combustion, de la Ferme des Hautes Tours et du Pôle magique des Bois calcifiés ont été ou vont être déclarés en guerre. Ces Avant-postes ne seront pas attaqués et les escouades pas inquiétées.[/HRP]

Parcourant les rues de Pyr, inlassablement, les crieurs répétaient le message qui leur avait été confié par ordre impérial :

"Patriotes !

Entendez l'appel de votre Empereur !
Trois groupes d'élite de Maraudeurs suréquipés, menés par Akilia "Tempête de Cendres", la fille de Melkiar "le Varinx Noir", par un immense homin écarlate et un tryker aussi vert que teigneux, envahissent notre Désert, menacent les tribus alliées de notre peuple, font couler la sève Fyros !
Cela ne sera pas toléré !

Aiguisez vos épées, vos haches ! Attisez le feu dans vos corps et âmes !
Nous partons en guerre contre ces homins sans foi ni loi, et leur sève sèchera bientôt dans la sciure de notre Désert !
fyren èr zel échen, apotmùr!"

/HRP: Jeudi 15 janvier, 21H, pour les patriotes Fyros et habitants du désert.

"Faudra-t-il que je retire aussi mon armure pour qu'ils réussissent enfin à me toucher ? ", Brakser,
le Maraudeur, se tenait, hilare, sur le promontoire devant l'avant poste du pôle magique des
bois calcifiés .
- Ces réfugiés ne doutent de rien, ils ont même rameuté le reste de peuplades d'atys, il ne leur
reste plus qu'à s'allier aux tyranchas, mais voilà qui sera le meilleur des entrainements " .
Les veilleurs avaient donc parlé . Apeurés et terrés dans leur village, ils assistaient de très
loin aux combats qui faisaient rage . Nous avions du concentrer notre troupe sur l'avant poste .
Les premiers assauts mettaient en lumière ce que nous savions tous . L'équipement des Maraudeurs
était bien celui des guerriers . Debout au milieu des corps sans sève, la troupe fut rappelée sur
l'avant poste . "Rappelez vous des paroles d'Akilia, hurla le Maraudeur à l'armure maculée de sève,
nous devons être mobiles, désorienter notre adversaire, le désarçonner, de manière à ce que jamais,
ô grand jamais il ne se sente en sécurité . Nous allons nous rendre vers notre deuxième point
d'attaque, seul restera ici le Clan maraudeur de l'Ombre, Soyez vaillants et nous nous reverrons" .

A l'ouest de l'avant poste des Tours de Frahars, les meneurs maraudeurs rassemblaient leurs troupes .
Les cheveux battus aux vents du désert, ils regardaient les gardes laissés là s'affairer sur l'avant
poste . "Ils nous ont vu, regarde les courir en tout sens, je suis sur qu'ils prient leurs dieux ridicules
au lieu de s'encourager à combattre, vivement que leurs troupes de réfugiés arrivent que nous aillons
enfin quelque chose à nous mettre sous la dent, dit le vieux Maraudeur Fyros en ôtant son casque .
Déjà des troupes de réfugiés s'approchaient par le nord, nombreuses très nombreuses, mais en grappes
trop dispersées pour espérer un quelconque résultat . Ils furent repoussés
"Je vous demande à tous de retirer vos parures magiques, venait de hurler le fyros, je veux vous voir
au combat sans protection magique et si vous tombez, Akilia vous mènera auprès d'elle"
Un étrange sentiment parcouru l'échine des maraudeurs à cet instant précis, nous allions vers notre
perte, d'autant plus que les troupes de réfugiés revenaient cette fois en ordre de bataille . Le combat
fut âpre, la lutte acharnée mais nous dûmes tout de même nous résoudre à rejoindre Akilia après avoir
gouté la sciure du désert à maintes reprises .

Dans son armure immaculée, Akilia donnait ses dernières consignes pour les combats à venir . Les
Maraudeurs écoutaient leur guide dans un silence sans égal . Il semblait que même le vent du désert
s'arrêtait lorsqu'elle prenait la parole . "Vous avez fait preuve de beaucoup de courage ce soir,
nombre d'entre nous sont tombés vaillamment, sachez que je saurais m'en souvenir le moment venu .
- Ils arrivent, ils arrivent, de l'oasis, en nombre, criait la matis aux yeux d'émeraude, regroupez vous!"
Alors qu'à l'est de l'avant poste, une troupe de réfugiés, d'habitude si prompte à engager la bataille
se tenait immobile, les combats commençaient, dirigés d'une main de fer par la féroce Akilia, digne
fille de son père . Une fois de plus, la sève des réfugiés coula lors de cet assaut . Nos soigneurs
avaient du travail, certes, mais ce n'était pas pour leur déplaire . "revenez sur l'avant poste,
maintenant!, hurla Akilia, que les responsables de chaque clan viennent à moi" . Kimyh, Nizyros et
Phyli s'approchèrent en silence, "je veux que dans vos escouades vous ne conserviez qu'un soigneur
lors de leur prochaine attaque, nous leur en avons suffisamment montré pour aujourd'hui, il ne sert
à rien d'anéantir une armée dont les rangs s'appauvrissent de bataille en bataille, expliqua la Tempête
de Cendres . Que quelques Maraudeurs restent à mes cotés pour rejoindre le pôle magique des bois calcifiés,
je me méfie d'un guet apens" .
Sur l'avant poste de la combustion, les combats, de nouveau, firent rage, mais cette fois les réfugiés
eurent le dernier mot, les soigneurs tombèrent et les guerriers ne purent que combattre jusqu'au moment
ou à bout de forces, ils durent se sacrifier .
Pendant ce temps, dans la foret enflammée, Akilia prenait congés de ses Maraudeurs: "vous avez prouvé
ce soir encore que je pouvais vous faire confiance, que désormais Les Clans Maraudeurs sont tout autre
chose qu'une légende racontée aux jeunes réfugiés le soir près du feu pour leur donner des sueurs froides .
Aujourd'hui, à l'évocation de notre nom, l'échine des plus aguerris frissonne . La Tempête de Cendres est
de retour . Bientôt, je vous convoquerais de nouveau près de moi, notre chemin est long, tenez vous prêt
à tout instant, ne relâchez jamais votre étreinte sur les tribus dévotes, à bientôt Maraudeurs!" .
Alors que ses troupes s'inclinait avec dévotion, Akilia craqua un parchemin vers un lieu qu'elle seule
connaissait .

Depuis quelques temps, le désert bruissait du retour des maraudeurs sur ses terres .
Akilia avait déjà montré la voie . L'allégeance demandée aux 3 clans Maraudeurs, héritiers
de la ferveur de leurs illustres Anciens, forts de leur Histoire, était enfin honorée et
reconnue, cette allégeance prenait aujourd'hui tout son sens . Celui de la sève versé
pour rendre gloire à nos morts, pour laver l'affront de la faiblesse des réfugiés, de leur
lâcheté à notre égard .
Ils allaient enfin payer, Akilia l'avait laissé entendre même si elle souhaitait contrôler
la façon dont ce retour allait s'effectuer . Mais la fougue est l'une de nos principales
qualités, l'un de nos nombreux défauts selon certains esprits affaiblis par les courbettes
de Palais .
La Princesse avait eu le plus grand mal à obliger nos clans à montrer , en se battant entre
eux, leur dévotion à son égard . Mais elle eut gain de cause . Puis plus rien ne se passa .

La prise de quelques places fortes situées dans le désert fut alors décidée lors d'une assemblée
secrète entre les chefs de clans . Phyli la Sans Ciel, Kimyh l'Ombrageux et Nizyros l'Obscur
décidèrent de reprendre pieds dans le désert . Tout d'abord assez loin des villes, pour ne pas
être pris sous tous les feux des guildes du désert . Malmontagne et le Poste d'échange de la
combustion parurent des endroits aptes à connaitre la joie d'appartenir aux Clans Maraudeurs .
Les combats furent âpres et les réfugiés vaillants à défendre un bien qu'ils croyaient leur .
Je me surpris à certains moments des combats à me demander ce que toute cette force aurait donné
face aux kitins lors de l'invasion, si les réfugiés avaient choisi de rester combattre, au lieu de
fuir et de nous abandonner dans les terres anciennes .
Maintes fois, la sciure reçue la sève des combattants de tous bords, maintes fois les soigneurs durent
relever les guerriers . A la fin il ne devait en rester qu'un . Pour cette fois, pour une fois, le sort et
notre vaillance nous permis de rester debout . Les armures couvertes de la sève de nos adversaires, nul
cri de victoire ne fut lancé, aucune danse de joie sur les corps allongés sous nos pas . Nous connaissons tous trop le gout de la sève et le silence lourd qui suit la résurrection vers les lieux de repos .
Et nous savons tous aussi que rien n'est éternel et que la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain .
Aujourd'hui le désert nous ouvre ses portes parce que nous avons su les forcer, à nous de montrer que nulle porte, a quelque endroit qu'elle soit, ne peut nous résister .
Pour Akilia et pour les Maraudeurs !

/HRP/ Encore des textes, siouple ! /HRP/

Les Cendres Draconiques avaient entendu courir le bruit des bottes au son du vents du désert, ce vent qui tantôt vous glace la sève, tantôt vous réchauffe.

Ce vent lugubre leur avait amené les échos des serviteurs d'Akilia, ils avaient pris positions prés de Pyr et de Dyron, il ne leur manquait que Thesos pour compléter le tableau et préparer un nouvel assaut d'Akilia.

Kyos se souvenait du dernier assaut et de ce qu'ils leur avait couté, il avait soupçonner les maraudeurs de faciliter leur défaites, ses sorts curieusement passaient nettement mieux sur la fin de la bataille...

Mais dans quel but? dans celui de faire accepter ces nouveaux clans dans le désert?
Ce qui l'inquiétait plus encore c'est que seul le désert semblait être touché par les attaques de façon realiste.
Après tout Malmontagne avait été reprise, tout un symbole...

Le second pire ennemi des homins allaient s'installer tranquillement chez les Fyros, quel serait leur prochaine étape?

- "au moins eux cherchent franchement à nous détruire et non à nous manipuler pour profiter de nos force dans leur seul intérêt " dit Eliyrion

Parmi eux , certains se donnaient du courage en chantant, Kyos et Zeltas avaient assisté à la bataille, le front avait voulu se défendre seul face à l'ennemi et avait bien faillit resister, ils avaient combattu en fier Fyros , refusant leur aide, ils avaient combattu honorablement et perdu honorablement, nul doute que la victoire serait à l'horizon si l'on continuait ainsi !
Il suffisait de garder la foi en ce que l'on fait et de continuer à agir en homin honorable !
Le chemin était pavé, il suffisait de l'emprunter, la guerre est un art aux multiples facettes dont certains semblent oublier les aspects les plus essentiels.

Regardant Zeltas, il eu un sourire complice , ils arrêtèrent de serrer la garde de leur armes déjà imprégné de leur sève et enclanchèrent un téléporteur.

Pour compenser leur défaites, les Fyros avait décidé de mettre à mal un éclaireur Melkiar.

"Rien dans ce monde n'est éternel, ne l'oublie pas " ;dit Kyos en regardant Zeltas avant de disparaitre.

Arrivant prés des bains, il pris garde que personne ne soit présent puis alla se baigner, il passa la mains sur le bas de son dos, la ou la marque avait été apposé, et la douleur revint d'elle même, il se souvint de ce jour durant son exil comme si c'était hier, la douleur vrillant ses nerfs, puis apportant l'apaisement en son cœur, faisant bouillir sa sève, il se souvint aussi de ce qu'il avait du faire pour la mériter, et les conséquences de ses actes.

il repartit songeur vers son domicile, pensant que le désert était loin d'être sorti d'affaire.

« - Travaille-moi donc cette peau, p'tit gars, elle est pas assez propre à mon goût, fit le maître tanneur en crachant dans la rivière d'un geste peu gracieux. Et qu'ça saute, p'tit gars, on a pas toute la journée, nom d'un kami sans poils ! Manquerait plus qu'un d'ces voyous bon à rien d'Trykers vienne te botter l'train arrière en te piquant tes dappers, » marmonna-t-il en s'éloignant du point d'eau.

C'était une belle journée qui avait débuté. Le matin frais présageait un après-midi brûlant sous la chaleur oppressante du désert, ce qui favorisait mon travail d'apprenti tanneur de la Tribu des Dresseurs d'Eau. Mais qui disait chaleur disait soif, et les herbivores ne tarderaient pas à arriver en masse au point d'eau. Et qui dit herbivores dit prédateurs... Mais pour l'heure, il suffisait de ne pas y penser. Je travaillais depuis plus de deux heures la même peau de varinx en la frottant avec des copeaux de bois de tama. Au bout de ces deux heures largement dépassées, la peau n'était pas « parfaite » comme le voulait le maître tanneur, ma réserve de copeaux pour la journée était presque épuisée, sans parler des échardes que je collectionnais au creux de ma main. Quant à l'eau de l'oasis, elle commençait sérieusement à devenir sale et donc inutilisable. L'appel pour la pause retentit et j'eus un moment de panique. Après la pause, le maître tanneur repasserait me voir et mon travail n'ayant pas avancé d'un poil, il se ferait un malsain plaisir à me remonter les braies.
Cela faisait deux semaines qu'on avait reçu cette commande du palais impérial pour refaire la chambre du petit Dexton. Descente de lit en peau de varinx. Mais pas le modèle standard, ni le modèle de base, bien entendu. Et quand ce n'était pas des commandes pour des produits hautement luxueux comme ceux que l'on avait la charge de produire, l'Empire nous commandait des armures lourdes. Mais à ce moment là, maints soupirs m'échappaient en regardant l'état de la peau impropre qui m'était tombée dessus. Je n'arrivais strictement à rien avec ces peaux de varinx, sans parler des taches de graisse sur le pelage. Et le tout pour une mission à accomplir rapidement. Toute la tribu s'activait depuis ces deux semaines. Tentures, vêtements, divers tapis... Il fallait faire de tout pour un être qui un jour serait l'Empereur du peuple Fyros, notre Empereur. Et chaque jour, l'eau était un peu plus viciée, marronnâtre. L'air était un peu moins respirable et le vent n'arrangeait pas les choses. Certains disaient que l'orage allait éclater. Je l'attends toujours.

L'après-midi, comme prévu, fut chaud et brûlant. Mais rien n'aurait pu m'empêcher de finir ma douloureuse tâche après la violente correction offerte gracieusement entre deux chicots de la part du maître tanneur. Généreux il était. Je finis par enfin réussir à nettoyer correctement la peau, comme il le fallait, et, fier de mon travail, relevais la tête pour regarder les troupeaux d'herbivores s'abreuver au bord de l'eau. Mais là, rien. Rien de chez rien. Pas l'ombre d'un herbivore. Pourtant, l'astre du jour était haut dans le ciel et les bestiaux auraient dû se trouver en ces lieux. Oui, mais non. Plus tard, je m'étonnerai du fait de n'avoir vu aucun prédateur non plus. Etrange.

« - Hé Xerc', fit mon amie matis de deux années de Jena ma cadette, t'as r'marqué ? Trois jours qu'on a pas vu d'brouteur ni d'bouffeur d'mektoub ! Moi j'parie qu'le Ma-Duk, et ben 'y va nous tomber d'ssus ! »
Jeune sot énamouré que j'étais, je souris bêtement à la petite homine au visage brûlé par le soleil du Désert tout en mangeant mon brouet infect. « Pas l'temps » disait le maître tanneur, il fallait se contenter de rations quasi-militaires immangeables pour finir la commande impériale dans les temps. Et l'absence des herbivores ne facilitait pas les choses. Je soupirais encore une fois, sans prêter attention aux chuchotements qui se propageaient dans le campement de la tribu. Au bout d'un moment, les chuchotis se turent et, intrigué, je sortis ma tête du plat infect que l'on était obligé d'ingurgiter et manquais de justesse de m'étouffer avec une infecte bouchée de brouet.

« - Est votre métier bien, tanneur, mais pas de respectueuse Nature. Il faut arrêter activité polluante votre car animaux plus veulent boire dans l'Oasis d'Oflovak et mourir desséchés sont dans le désert en train. Sont les Kamis attristés par morts ces par centaines ! Vous comprennez ? Devriez-vous. »
Deux sentinelles se dressaient majestueusement devant un maître tanneur de la tribu des Dresseurs d'Eau très pâle et peu fier. Les yeux mauves reflétant une immensité insondable fixaient l'homin avec une froideur peu engageante.
« - Mais, ... Nous avons des délais très courts imposés par le Palais de Pyr, et ...
- Silence fais tu, homin, n'est l'eau pas bonne pour vie. Pas de vie, pas vous de sur Atys. Vous arrêter votre travail devez jusqu'à ce que l'eau bonne soit et buvable aussi. Sinon Ma-Duk punir vous pourra décider. »
Le pauvre maître tanneur perdait consistance comme neige de forêt au soleil du désert. J'en eus presque de la peine pour lui, mais comprenais que s'il décidait d'arrêter la production, nous risquions de perdre le marché, notre renommée et beaucoup de choses encore. Peu de temps après, les kamis partirent, non sans un rappel de nos devoirs d'homins envers eux.

La journée passa au ralenti, chacun errant d'un plan de travail à un autre. La présence des kamis ne présageait rien de bon et des aveux à mi-voix parcouraient le campement, comme s'ils étaient dans l'attente d'un jugement divin. Au soir, le maître tanneur rassembla la tribu à la lueur d'un feu de camps et annonça sa décision : ils n'arrêteraient pas ce qui touchait au travail de rivière, que les eaux se purifieront d'elles-même et que les herbivores finiront bien par revenir, stupides bestioles qu'elles étaient. Certains jurèrent, prièrent, pleurèrent, mais le maître était le maître.

Je fus parmi les cinq membres de la Tribu des Dresseurs d'Eau à me dresser contre le maître tanneur. Tous réclamaient le droit de se battre contre lui afin de savoir s'il était toujours digne de diriger les opérations. Si l'un d'entre nous gagnait, nous pouvions faire ce que nous voulions, et le maître tanneur se ferait bannir de la tribu. L'inverse marchait aussi. Les quatre autres avaient tous échoué et reposaient leurs espoirs sur moi. Si je gagnais, ils resteraient. Si je perdais... Nous serions bannis. Toute la tribu assistait à la lutte. Elle ne dura pas longtemps. Je glissais sur une sorte de peau tannée à terre et entraînais mon adversaire déjà fortement fatigué dans ma chute avec moi, et Ma-Duk sait comment, je me retrouvais au-dessus de lui. Au-dessus de tous les membres de la Tribu. Humilié, le maître tanneur s'enfuit et ma première décision fut d'arrêter tout travail de rivière. Tant pis si nous prenions du retard, les Kamis n'ont pas à être mécontents.

Finalement, la commande fut honorée avec seulement quelques semaines de retard et ma tribu fut largement récompensée. Nous entretenons depuis d'excellents rapports avec le Palais Impérial dans tout ce qui touche au cuir. J'espère que mon fils Boeseus sera mon digne successeur.