De la braise à la cendre
Posted: Tue Jan 06, 2009 4:47 pm
... Les homins aux yeux rougis comme la braise regardaient dans les reflets saumâtres du Lac
Majeur de Sève et voyaient repasser sur le fil de l'eau les moments intenses qu'ils avaient pu partager avec leurs soeurs et frères des Maraudeurs . Ils se souvenaient de ces chasses Kittins,
de cette vaillance à défier les Rois des Primes Racines, de ces batailles épiques en tout
point d'Atys avec toujours en toile de fond, la joie d' être ensemble, le plaisir d' ouvrir
une voie sans jamais être laissé seul .
Bien sur, il avait fallu passer par des moments terribles, l'adieu à nos anciens frères
d'armes, à nos terres d'enfance, l'errance pour seul compagnon . Mais la chaleur du nouveau
foyer nous renforçait dans nos choix . L'action plutôt que la satisfaction, le mouvement
plutôt que la torpeur...
"En ces temps, l'écorce sommeillait et s'auto-satisfaisait de la bonne entente des Grandes
Guildes d'Atys, souveraines et sans partage. L'alliance Maraudeurs mit un coup de botte
dans la kitinière et embrasa tout Atys .Le dormeur devait se réveiller . Les attaques se
multipliaient . Les assauts sans cesse renouvelés firent plier les plus téméraires des
combattants . Bien sur, la guerre n'est jamais propre et une fois de plus elle le prouva .
Le cycle des soleils n'eut plus aucune importance pour les Maraudeurs, jamais le sommeil
des assaillis ne fut tranquille . Les places fortes si longtemps détenues par les
Grandes Maisons, à tel point qu'elles s'en croyaient les dépositaires absolues, tombèrent une à une .
La fureur et les cris remontèrent jusqu'aux salles des Palais royaux et impériaux,
le réveil des nations tant espéré par les Maraudeurs étaient en train de prendre forme,
à leurs dépends .
Etre apatride avait jusqu'à présent sauvé les Meidjais des affres d'une exécution sordide,
bien que leurs attaches dans le désert furent de plus en plus décriées par tous .
Les rancoeurs étaient vives et les crachats fréquents sur leurs pas dans les rues de Pyr ,
cité de leur maison de guilde . Tous décidèrent d'abandonner un blason qui, de toute façon
ne leur correspondait plus, et dont les porteurs étaient de plus en plus belliqueux à leur égard,
ne pouvant accepter de ne plus maitriser les batailles et leur déroulement . Ce ne fut pas par
croyance qu'ils prirent le blason des suivants de la Karavan mais au moins de cette façon,
ils pourraient affronter à toute heure et en tout lieu, les flagorneurs de tout poils si prompts
à refuser les duels et qui refleurissaient depuis peu chez les homins . Les mêmes homins qui
invoquaient l'hérésie, convoquaient leurs dieux, s'en inventaient d'autres afin de châtier
les infâmes Maraudeurs, plaie de toutes les plaies d'Atys .
Arriva alors un message, directement adressé à Stamper, guide des Meidjais, un message qui le
troubla au plus haut point, puisqu'il disparu pendant de nombreux jours, laissant ces disciples
dans un émoi sans nom . A son retour, la pression s'était inversée, les Maraudeurs payant un lourd
tribut à leur tentative jusqu'au boutiste de réveil de masse . Certains ,déjà, n'y tenant plus,
désertèrent la Guilde, les batailles furent de plus en plus déséquilibrées, laissant les Maraudeurs
allongés dans la sciure, le plus souvent vilipendés et raillés .
Une deuxième missive produisit les mêmes conséquences, cette fois sur une durée beaucoup plus
longue que la première . Mais cette fois Stamper ne revint pas .
Un vieux foreur à moitié fou vint un matin psalmodier devant le hall de guilde des Meidjais :
" l'hérétique est mort, le fyros sans terre a mangé la sciure! repentez vous avant de subir le même
sort, Meidjais de malheur!!! " . Nizyros, Bigdestro et Néoliti sortirent aussitôt : " Que dis tu
vieux fou, parles avant que notre courroux ne s'abatte sur toi!!
- Le fyros est mort et bien mort, repentez vous!! " répéta l' ancien .
Servalor, alerté par les cris, sorti sa lame et la posa sous la gorge du vieillard :"vas tu parler
bougre de bodoc ou je te fais avaler mon épée" mais le vieux répétait sans cesse les mêmes paroles.
"Donnez lui une rasade de shooki, rien de tel pour délier les langues " . L'intervention de Charisma
eut le mérite de calmer Servalor qui tendit une bouteille au soudard qui ne se fit pas prier pour lui
jeter un sort . En 3 rasades, elle fut terminée . "te sens tu prêt maintenant, d'ou tiens tu tes
balivernes, vieil homin ? , s'enquit Nizyros.
- de mes yeux! je l'ai vu comme je te vois, raide comme une souche, repentez vous malheureux, repentez vous!
- mais laissez le moi 5 minutes dans le hall que je lui tire les larves du nez!! ", fulmina Servalor,
retenu par Neoliti et Slap, arrivé depuis peu .
" Tu sais combien de fois je t'ai secouru dans les primes racines vieil homin, dis moi ou se trouve Stamper,
la voix étranglée par le chagrin, Zeynah s'approcha du vieillard, le regardant droit dans les yeux. Le vieil
homin eut le regard brillant , voyant la détresse de la jeune homine.
- ma belle enfant, tu t'es égarée, pour retrouver le droit chemin je vais te montrer la dépouille de
l'hérétique, il git dans les primes racines, aux profondeurs interdites ".
Les parchemins craqués encore entre leurs mains, la troupe, précédée par le foreur, arriva sur les rives
du Lac Majeur de Sève, endroit sinistre et tourmenté, lieu de milles tourments . Tendant le bras vers un
léger promontoire, le vieil homin tourna les talons et s'enfuit à grands cris : "repentez vous malheureux,
repentez vous!! " . Le groupe de Meidjais n'esquissa pas la moindre incantation envers le vieillard, tous
avaient le regard fixé sur cette butte, repoussant au maximum le moment ou il faudrait affronter la
vérité . Zeynah fut la première à s'approcher, les autres la regardant s'éloigner vers leur destin .
Il n'y eut pas besoin de long discours et la vision de la fyros qui voulait être matis, tombant sur les genoux ,le visage entre les mains, glaça leur sève . Se penchant sur elle tous virent qu'elle tenait entre les mains
le célèbre bandeau de Stamper et un lambeau de sa robe de mage, tous deux maculés de sève ...
"Il est parfois des légendes qui naissent dans la douleur, jamais nos coeurs ne résonneront plus que lorsque
nous étions ensemble, unis contre vents et marées, guidés par la fougue et l'entrain; nos souvenirs
sont à nous et ils pourront faire de nous ce qu'ils veulent, jamais ils n'auront cela ". Je ne me souviens plus
de qui prononça ces paroles mais je sais qu'elles restent là, au fond de moi, comme les cendres des Meidjais qui se formèrent ce jour là. "
Majeur de Sève et voyaient repasser sur le fil de l'eau les moments intenses qu'ils avaient pu partager avec leurs soeurs et frères des Maraudeurs . Ils se souvenaient de ces chasses Kittins,
de cette vaillance à défier les Rois des Primes Racines, de ces batailles épiques en tout
point d'Atys avec toujours en toile de fond, la joie d' être ensemble, le plaisir d' ouvrir
une voie sans jamais être laissé seul .
Bien sur, il avait fallu passer par des moments terribles, l'adieu à nos anciens frères
d'armes, à nos terres d'enfance, l'errance pour seul compagnon . Mais la chaleur du nouveau
foyer nous renforçait dans nos choix . L'action plutôt que la satisfaction, le mouvement
plutôt que la torpeur...
"En ces temps, l'écorce sommeillait et s'auto-satisfaisait de la bonne entente des Grandes
Guildes d'Atys, souveraines et sans partage. L'alliance Maraudeurs mit un coup de botte
dans la kitinière et embrasa tout Atys .Le dormeur devait se réveiller . Les attaques se
multipliaient . Les assauts sans cesse renouvelés firent plier les plus téméraires des
combattants . Bien sur, la guerre n'est jamais propre et une fois de plus elle le prouva .
Le cycle des soleils n'eut plus aucune importance pour les Maraudeurs, jamais le sommeil
des assaillis ne fut tranquille . Les places fortes si longtemps détenues par les
Grandes Maisons, à tel point qu'elles s'en croyaient les dépositaires absolues, tombèrent une à une .
La fureur et les cris remontèrent jusqu'aux salles des Palais royaux et impériaux,
le réveil des nations tant espéré par les Maraudeurs étaient en train de prendre forme,
à leurs dépends .
Etre apatride avait jusqu'à présent sauvé les Meidjais des affres d'une exécution sordide,
bien que leurs attaches dans le désert furent de plus en plus décriées par tous .
Les rancoeurs étaient vives et les crachats fréquents sur leurs pas dans les rues de Pyr ,
cité de leur maison de guilde . Tous décidèrent d'abandonner un blason qui, de toute façon
ne leur correspondait plus, et dont les porteurs étaient de plus en plus belliqueux à leur égard,
ne pouvant accepter de ne plus maitriser les batailles et leur déroulement . Ce ne fut pas par
croyance qu'ils prirent le blason des suivants de la Karavan mais au moins de cette façon,
ils pourraient affronter à toute heure et en tout lieu, les flagorneurs de tout poils si prompts
à refuser les duels et qui refleurissaient depuis peu chez les homins . Les mêmes homins qui
invoquaient l'hérésie, convoquaient leurs dieux, s'en inventaient d'autres afin de châtier
les infâmes Maraudeurs, plaie de toutes les plaies d'Atys .
Arriva alors un message, directement adressé à Stamper, guide des Meidjais, un message qui le
troubla au plus haut point, puisqu'il disparu pendant de nombreux jours, laissant ces disciples
dans un émoi sans nom . A son retour, la pression s'était inversée, les Maraudeurs payant un lourd
tribut à leur tentative jusqu'au boutiste de réveil de masse . Certains ,déjà, n'y tenant plus,
désertèrent la Guilde, les batailles furent de plus en plus déséquilibrées, laissant les Maraudeurs
allongés dans la sciure, le plus souvent vilipendés et raillés .
Une deuxième missive produisit les mêmes conséquences, cette fois sur une durée beaucoup plus
longue que la première . Mais cette fois Stamper ne revint pas .
Un vieux foreur à moitié fou vint un matin psalmodier devant le hall de guilde des Meidjais :
" l'hérétique est mort, le fyros sans terre a mangé la sciure! repentez vous avant de subir le même
sort, Meidjais de malheur!!! " . Nizyros, Bigdestro et Néoliti sortirent aussitôt : " Que dis tu
vieux fou, parles avant que notre courroux ne s'abatte sur toi!!
- Le fyros est mort et bien mort, repentez vous!! " répéta l' ancien .
Servalor, alerté par les cris, sorti sa lame et la posa sous la gorge du vieillard :"vas tu parler
bougre de bodoc ou je te fais avaler mon épée" mais le vieux répétait sans cesse les mêmes paroles.
"Donnez lui une rasade de shooki, rien de tel pour délier les langues " . L'intervention de Charisma
eut le mérite de calmer Servalor qui tendit une bouteille au soudard qui ne se fit pas prier pour lui
jeter un sort . En 3 rasades, elle fut terminée . "te sens tu prêt maintenant, d'ou tiens tu tes
balivernes, vieil homin ? , s'enquit Nizyros.
- de mes yeux! je l'ai vu comme je te vois, raide comme une souche, repentez vous malheureux, repentez vous!
- mais laissez le moi 5 minutes dans le hall que je lui tire les larves du nez!! ", fulmina Servalor,
retenu par Neoliti et Slap, arrivé depuis peu .
" Tu sais combien de fois je t'ai secouru dans les primes racines vieil homin, dis moi ou se trouve Stamper,
la voix étranglée par le chagrin, Zeynah s'approcha du vieillard, le regardant droit dans les yeux. Le vieil
homin eut le regard brillant , voyant la détresse de la jeune homine.
- ma belle enfant, tu t'es égarée, pour retrouver le droit chemin je vais te montrer la dépouille de
l'hérétique, il git dans les primes racines, aux profondeurs interdites ".
Les parchemins craqués encore entre leurs mains, la troupe, précédée par le foreur, arriva sur les rives
du Lac Majeur de Sève, endroit sinistre et tourmenté, lieu de milles tourments . Tendant le bras vers un
léger promontoire, le vieil homin tourna les talons et s'enfuit à grands cris : "repentez vous malheureux,
repentez vous!! " . Le groupe de Meidjais n'esquissa pas la moindre incantation envers le vieillard, tous
avaient le regard fixé sur cette butte, repoussant au maximum le moment ou il faudrait affronter la
vérité . Zeynah fut la première à s'approcher, les autres la regardant s'éloigner vers leur destin .
Il n'y eut pas besoin de long discours et la vision de la fyros qui voulait être matis, tombant sur les genoux ,le visage entre les mains, glaça leur sève . Se penchant sur elle tous virent qu'elle tenait entre les mains
le célèbre bandeau de Stamper et un lambeau de sa robe de mage, tous deux maculés de sève ...
"Il est parfois des légendes qui naissent dans la douleur, jamais nos coeurs ne résonneront plus que lorsque
nous étions ensemble, unis contre vents et marées, guidés par la fougue et l'entrain; nos souvenirs
sont à nous et ils pourront faire de nous ce qu'ils veulent, jamais ils n'auront cela ". Je ne me souviens plus
de qui prononça ces paroles mais je sais qu'elles restent là, au fond de moi, comme les cendres des Meidjais qui se formèrent ce jour là. "