Ryzom

Fair Haven, Aeden Aqueus

Un groupe de trykers discutaient à voix basse devant l’étable de Fair Haven. Ils semblaient quelque peu agités et regardaient autour d’eux d’un air soupçonneux. Quelques mektoubs de bât furent préparés et la petite troupe s’éloigna avec eux, la pioche à la main …
Source, Aeden Aqueus

Deux groupes d’homins, principalement des habitants des Lacs, fauchaient un champ de stingas. Chaque mousse, chaque bourgeon était soigneusement récolté et entreposé dans de grands sacs. Les chasseurs semblaient pressés et ne prenaient aucune pause, comme si le temps leur était compté …
Discussion entre deux trykers au bar de Ba’Naer, Fair Haven, Aqueus

« Alors, t’en es où toi ?
- Ça avance eny j’en ai marre de piocher !
- Pense aux bénéfices, ça t’aidera !
- J’y pense, j’y pense !
- Allez, je bois à la tienne !
- Al moi à la tienne !

Min-Cho, Pays Malade.

L'air était chargé de l'odeur particulière provoquée par l'éclatement de la bulbe.
Sale temps pour les psykoplas.
Des mains, devenues expertes par la force des choses, extrayaient la précieuse mousse gorgée de liquide.

Les mektoubs de bâts semblaient indifférents face à la tragédie que vivaient les plantes psychiques et suivaient sans broncher les homins qui rejouaient sans cesse la même scène.

Lagons de la Loria, la nuit

Leurs visages éclairés par la lueur verdâtre des sources, un couple de trykers extirpaient les précieuses fibres avec une frénésie inhabituelle et remplissaient leurs sacs avec l'avidité qui sied à tout tryker.
Ils faisaient vite; la sueur coulait le long de leurs échines; l'atmosphère était lourde d'une tension palpable, aussi électrique qu'un orage lacustre qui va s'abattre.
- " Dépêches toi Yem Skaya, on a encore d'autres mektoubs à charger. "

A l'aube, les cicatrices faites à l'écorce avaient disparu et le couple s'était volatilisé.

Etable de Fair Haven, Aeden Aqueus

Deux trykers inquiets palpaient la patte d’un mektoub. Visiblement, quelque chose n’allait pas.

« Il ne tiendra pas la route, surtout avec un tel chargement ! Maudite blessure !
- Surtout si on doit courir sans faire de pause !
- Ca m’embête quand même, c’est mon meilleur mektoub de bât !
- Oy, eny à mon avis, tu risques gros si tu l’emmènes le jour J !
- Je mettrai ma cargaison sur Aquatis, je ne veux pas courir de risques. Par contre, Aquatis est un jeune mektoub et il n’a jamais vu de tyranchas encore. J’espère qu’il n’aura pas peur !
- Il suivra les autres, ne t’en fais pas ! »

La discussion se poursuivit à voix basse, loin des oreilles indiscrètes.

* * *

Façade des Vents, Fair Haven, Aeden Aqueus

Un vieux tryker était assis sur le ponton. Posée à côté de lui, une quantité impressionnante de cuirs divers semblaient attendre sagement. L’homin tenait un de ces cuirs entre ses mains et, son matériel de couture à la main, entreprenait de le transformer en un genre de sac étanche ou d’outre. A ses pieds, un grand nombre de ces peaux transformées en outres étaient déjà entreposées dans une caisse en bois …

Fair Haven, Aeden Aqueus

Deux trykettes tenant quatre mektoubs lourdement chargés arrivèrent de l’ouest. Elles s’arrêtèrent à l’étable et discutèrent un moment. Un groupe de trois trykers, suivi de cinq mektoubs tout aussi lourdement chargés, approcha à son tour de l’étable. Toute la nuit, des mektoubiers arrivèrent des quatre coins d’Aeden Aqueus et confièrent leurs bêtes au palefrenier. Certains choisirent de dormir auprès de leurs animaux, comme pour les veiller ...
Quelque chose d'important et visiblement d’imminent se préparait … mais quoi ?

Fair Haven, Aeden Aqueus

L’aube se levait tout juste sur les Lacs. Mais déjà, une effervescence sans nom agitait Fair Haven. Un rassemblement de plus en plus grand d’homins tenant un ou plusieurs mektoubs de bât lourdement chargés, auxquels se mêlaient d’autres homins en tenue de combat …
« Vous êtes prêts pour le grand départ ?
- Oy ! Les fyros vont bientôt recevoir leur livraison d’eau, al nous, nous serons riches !
- Ne vends pas la peau du ragus avant de l’avoir tué ! L’eau n’appartiendra aux Fyros qu’à mi-chemin, au point de rendez-vous dans la Forêt Insaisissable ! Avant ça, si on se fait attaquer et qu’on perd nos mektoubs, on ne sera pas payés !
- Tu as vu l’escorte qu’on a ? On est une bonne cinquantaine ici ! L’eau arrivera jusqu’aux fyros et nous pourrons nous partager les 100 millions de dappers de la vente !
- Vaudrait mieux ! Vu le temps qu’on a passé à récolter les fibres, les mousses al les bourgeons, sans parler du temps passé à les gorger d’eau des Lacs !
- Et toutes les outres d’eau en peaux, elles ne se sont pas faites toutes seules non plus !
- J’ai pas dit ça !
- Hey !!! Gardez vos forces pour les prédateurs ! Tout le monde a pensé au fourrage pour la trentaine de mektoubs ?
- Oy ! Al à la bière aussi !
- Alors, en route !!! »
La Route de l'Eau avait commencé !

Eaux du Repos, Aeden Aqueus

Nager … Nager … Et encore nager … De l’eau dans les sacs des mektoubs ; de l’eau autour des mektoubs ; de l’eau partout. Et dire que les fyros en manquaient ! Mais les marchands d’eau allaient tout faire pour qu’ils n’en manquent pas durant un bon moment … jusqu’à la prochaine Route de l’Eau ! Des habitants des Lacs de toutes races et de toutes religions menaient ensemble la trentaine de mektoubs à travers Aeden Aqueus, aidés par quelques amis n’habitants pas les Lacs mais désireux d’aider. Des kamistes, des karavaniers et des homins sans religion luttaient ensemble afin de protéger le convoi contre les prédateurs. Parfois, un tryker trébuchait mais aussitôt un autre le relevait, sans se préoccuper de leur éventuelle différence religieuse. Ils étaient tous des marchands d’eau et des escorteurs, tout simplement …

La Source puis les Plages D’Abondance, Aeden Aqueus

La longue traversée se poursuivait, ponctuée de petites pauses afin de ménager les mektoubs et les homins. Puis la caravane repartait de plus belle, sous les cris d’encouragement des trykers.
Les mektoubs intrigués passaient à côté de tas de cadavres de kinchers, sans jamais en voir un debout. Les escorteurs y veillaient.
« Nous allons être en retard au point de rendez-vous !
- Serons-nous plus payés si on arrive à l’heure ?
- An !
- Alors pourquoi se presser ? »
Les Primes Racines n’étaient plus très loin. Là-bas, il faudrait faire encore plus attention. Les coins propices aux embuscades étaient monnaie courante sur la Route des Ombres …

La Route des Ombres, Primes Racines

A peine le vortex franchi, il fallut déjà combattre. Vigilance … Ici encore plus qu’ailleurs.
Un camp de bandits fut contourné avec précaution. Les escorteurs étaient prêts à défendre âprement le convoi mais les bandits, impressionnés par le nombre d’homins le protégeant, préféra renoncer à la promesse de butin. Un groupe de tyranchas déclencha un mouvement de panique chez les plus jeunes mektoubs et leurs mektoubiers eurent bien du mal à les maîtriser. Par chance, une fois morts, ces redoutables prédateurs étaient nettement moins impressionnants et la caravane put repartir dans pertes. Une courte pause fut accordée dans un coin relativement sûr. Les réfugiés qui s’étaient joints à la caravane pour rallier Pyr en profitèrent pour se reposer eux aussi. On leur avait promis un voyage long et fatigant, la promesse était tenue ! « Les fyros vont s’impatienter ! On a pas mal de retard, là !
- Moi, j’ai hâte d’avoir rejoint le point de rendez-vous, au Col des Grottes !
- T’as peur qu’ils s’énervent à cause de notre retard ?
- An ! Mais à partir de là, l’eau leur appartiendra, d’après le contrat ! Donc on sera payés ! 100 millions de dappers à se partager, c’est pas rien !
- T’as raison ! En rouuuuuute !!!!!!

Le Col des Grottes, Forêt Insaisissable, point de rendez-vous avec les Fyros

« Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!
- Ça y est ! On est riches !!!
- C’est à cette heure-là que vous arrivez ? Vous avez deux heures de retard !
- Ohé, faut vous détendre, les Fyros ! Tout va bien, on est là ! »
« - A partir de maintenant, c’est moi, Lurtz, qui guide ce convoi ! Vous allez voir ce que signifie le terme « avancer » !
- J’parie qu’on avance plus vite que vous ! »

Les fyros, satisfaits de pouvoir enfin bouger après une trop longue attente, se firent un plaisir de partir au pas de course, sans se préoccuper du fait que les jambes des marchands avaient déjà parcouru pas mal de kilomètres …

« Plus vite ! Ça traîne derrière ! »

Une pause fut enfin accordée. Certains trykers en profitèrent pour lancer clairement des « Tiens, les fyros sont déjà fatigués ! » ou des plus discrets « Ah, enfin, pas trop tôt ! J’suis mort ! ». Quoiqu’il en soit, le vortex était en vue et la caravane était intacte.
Le désert était là, de l’autre côté du vortex … A partir de là, tout serait théoriquement plus simple …