Affreux, sales et méchants
Posted: Wed Oct 29, 2008 12:41 am
L'aube pointait son nez frileux à la porte de l'obscurité, s'imposant timidement, tandis que la faune commençait à s'éveiller, chaque bestiole guettant son futur repas tout en espérant ne pas en devenir un.
C'était une heure propice à la magie de l'écorce. Celle où les spores luminescents s'élevaient d'entre les fleurs sauvages pour disparaître dans les airs et où le ciel changeait de couleur subtilement pour annoncer une nouvelle journée avec éclat.
Trois silhouettes disparates quittaient le camp à la lueur naissante, insensibles à la magie environnante.
- « Pourquoi j'pas pu le taper ? », grommela la plus petite d'entre elle.
- « Parce que tu ne nous as pas demandé !!! », firent les deux autres en choeur.
La petite silhouette se renfrogna et maugréa à la suite des deux autres, propulsant au loin les petits coquillages affleurant l'humus, d'un pied rageur.
- « N'empêche ! Tous des voleurs ces trykers ! », finit-elle par lâcher haineusement.
Dans un mouvement parfait que n'aurait pas désavoué un maître de ballet, les deux autres silhouettes se retournèrent et dévisagèrent en silence leur compagnon de petite taille.
- « Bah quoi ?... »
- « Rien... rien du tout... », firent les deux autres en soupirant.
Les premiers rayons de soleil éclairèrent le trio et le tableau ne résistait pas à une critique sévère du genre homin. Et dans le genre tableau... cela ressemblait plus à une nature morte.
On avait le droit à une palette dont la couleur dominante était le terne ou le... crasseux... voilà... crasseux. Du jaune crasseux, du marron crasseux, du vert crasseux, du rouge crasseux. Une nuance de crasseux accordés avec un mauvais goût de génie. Des pieds à la tête.
Et la nature était bien morte... faisandée même... quand on s'approchait d'eux. On sentait, littéralement, qu'un baquet de bonne eau chaude n'avait pas eu droit à une de leurs visites depuis des lustres, au plus grand soulagement du baquet d'ailleurs. On ne les sentait plus même, on savait qu'ils étaient là, à la manière dont les narines se bouchaient aussitôt, dans un geste de survie instinctif.
Le premier d'entre eux, Be'Toolly, le plus petit par la taille, un tryker aux cheveux noirs. Petit pour sa race, mais vraiment petit dans tous les sens du terme. Il donnait l'impression d'avoir été yubo dans des vies antérieures et d'y avoir échappé d'un crin dans celle-ci. Bougon, ronchon, grognon, remarquable et remarqué pour ses colères naturelles à faire passer un jeune volcan en éruption pour un phasme amorphe. Il était mû par un attrait des richesses de l'écorce pour lesquelles il témoignait d'autant de goût et de retenue qu'une pie au cerveau détraqué.
Venait ensuite un matis, Miaro, grand, svelte, be... non pas beau, faut pas rêver non plus. Cheveux courts, blonds, teint blafard de qui passe plus de temps à ourdir des plans dans l'ombre que de vivre au soleil. Un port altier dû à une arrogance sans borne qui lui faisait gonfler la poitrine. Lui croyait que c'était la noblesse de sa race, tout le monde se rendait compte que c'était sa propre suffisance. Une voix sifflante à faire passer un serpent pour un neurasthénique aphone. Quand il parlait, il donnait l'impression de faire suinter les mots, sirupeux comme de la résine. Il se disait le chef, les deux autres le laissaient croire en ricanant de temps en temps.
Enfin pour compléter le trio, Xan, une superbe créature sculpturale. Fyros aux couettes rousses peroxydées. Un pléonasme au corps de rêve. 90-60-90 d'intelligence et de conversation. Une icône propre, enfin si on peut dire, à réveiller certaines vigueurs chez des abstinents endurcis, si on peut dire aussi. Hélas, les rêveries sensuelles, qui se formaient en la voyant, se brisaient telles de la glace sous le poids d'une masse dès qu'elle ouvrait la bouche. Une voix à vous donner mal aux dents à vie, à faire prendre le raclement des ongles sur un tableau pour la musique des anges. Le résultat de l'accouplement d'un kipee pris de folie et d'une scie égoïne mal aiguisée.
Le Destin, foutu imbécile qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, avait réuni ces trois là. Pour qui ? Pour quoi ? Au premier abord, rien ne les rapprochait mais après un examen minutieux, pour celui qui avait du temps à perdre, une bêtise innée liait le groupe.
Le trio s'enfonça dans les bosquets environnants, quelques méfaits en tête, leurs têtes farcies, au moins pour deux d'entre eux, de plans machiavéliques et de profits rapides....
C'était une heure propice à la magie de l'écorce. Celle où les spores luminescents s'élevaient d'entre les fleurs sauvages pour disparaître dans les airs et où le ciel changeait de couleur subtilement pour annoncer une nouvelle journée avec éclat.
Trois silhouettes disparates quittaient le camp à la lueur naissante, insensibles à la magie environnante.
- « Pourquoi j'pas pu le taper ? », grommela la plus petite d'entre elle.
- « Parce que tu ne nous as pas demandé !!! », firent les deux autres en choeur.
La petite silhouette se renfrogna et maugréa à la suite des deux autres, propulsant au loin les petits coquillages affleurant l'humus, d'un pied rageur.
- « N'empêche ! Tous des voleurs ces trykers ! », finit-elle par lâcher haineusement.
Dans un mouvement parfait que n'aurait pas désavoué un maître de ballet, les deux autres silhouettes se retournèrent et dévisagèrent en silence leur compagnon de petite taille.
- « Bah quoi ?... »
- « Rien... rien du tout... », firent les deux autres en soupirant.
Les premiers rayons de soleil éclairèrent le trio et le tableau ne résistait pas à une critique sévère du genre homin. Et dans le genre tableau... cela ressemblait plus à une nature morte.
On avait le droit à une palette dont la couleur dominante était le terne ou le... crasseux... voilà... crasseux. Du jaune crasseux, du marron crasseux, du vert crasseux, du rouge crasseux. Une nuance de crasseux accordés avec un mauvais goût de génie. Des pieds à la tête.
Et la nature était bien morte... faisandée même... quand on s'approchait d'eux. On sentait, littéralement, qu'un baquet de bonne eau chaude n'avait pas eu droit à une de leurs visites depuis des lustres, au plus grand soulagement du baquet d'ailleurs. On ne les sentait plus même, on savait qu'ils étaient là, à la manière dont les narines se bouchaient aussitôt, dans un geste de survie instinctif.
Le premier d'entre eux, Be'Toolly, le plus petit par la taille, un tryker aux cheveux noirs. Petit pour sa race, mais vraiment petit dans tous les sens du terme. Il donnait l'impression d'avoir été yubo dans des vies antérieures et d'y avoir échappé d'un crin dans celle-ci. Bougon, ronchon, grognon, remarquable et remarqué pour ses colères naturelles à faire passer un jeune volcan en éruption pour un phasme amorphe. Il était mû par un attrait des richesses de l'écorce pour lesquelles il témoignait d'autant de goût et de retenue qu'une pie au cerveau détraqué.
Venait ensuite un matis, Miaro, grand, svelte, be... non pas beau, faut pas rêver non plus. Cheveux courts, blonds, teint blafard de qui passe plus de temps à ourdir des plans dans l'ombre que de vivre au soleil. Un port altier dû à une arrogance sans borne qui lui faisait gonfler la poitrine. Lui croyait que c'était la noblesse de sa race, tout le monde se rendait compte que c'était sa propre suffisance. Une voix sifflante à faire passer un serpent pour un neurasthénique aphone. Quand il parlait, il donnait l'impression de faire suinter les mots, sirupeux comme de la résine. Il se disait le chef, les deux autres le laissaient croire en ricanant de temps en temps.
Enfin pour compléter le trio, Xan, une superbe créature sculpturale. Fyros aux couettes rousses peroxydées. Un pléonasme au corps de rêve. 90-60-90 d'intelligence et de conversation. Une icône propre, enfin si on peut dire, à réveiller certaines vigueurs chez des abstinents endurcis, si on peut dire aussi. Hélas, les rêveries sensuelles, qui se formaient en la voyant, se brisaient telles de la glace sous le poids d'une masse dès qu'elle ouvrait la bouche. Une voix à vous donner mal aux dents à vie, à faire prendre le raclement des ongles sur un tableau pour la musique des anges. Le résultat de l'accouplement d'un kipee pris de folie et d'une scie égoïne mal aiguisée.
Le Destin, foutu imbécile qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, avait réuni ces trois là. Pour qui ? Pour quoi ? Au premier abord, rien ne les rapprochait mais après un examen minutieux, pour celui qui avait du temps à perdre, une bêtise innée liait le groupe.
Le trio s'enfonça dans les bosquets environnants, quelques méfaits en tête, leurs têtes farcies, au moins pour deux d'entre eux, de plans machiavéliques et de profits rapides....