Défi en forêt
Posted: Tue Sep 23, 2008 8:06 pm
(piano sonata moonlight bethoven)
Lettre ouverte,
Comme tombent les feuilles de l’automne et jonchent le sol de nos jardins de reflets et de teintes divers, les charniers des champs de bataille sont la palette aux couleurs torturées dont la penne du pinceau divin s’abreuve de haine, de souffrance et de mort…
Et quand, gorgé de ce fiel mêlé des humeurs les plus noires, le pinceau vient à coucher sur les plaines, les déserts, les lacs ou les jungles virginals sa bave chromatique tourmentée, alors le chef-d’oeuvre jaillit au milieu des cris de milliers d’homins condamnés aux affres de la vie…
Le Cercle des Profondeurs, Ma guilde, à ton service Jena, a destitué des royaumes païens, détruit leurs icônes et arrachés leur vie.
Au plus profond de nous, nous ne connaissons nul autre chant de l’âme plus vrai que celui qui tonne au moment de passer de vie à trépas, cet instant où toute l’horreur prend corps et crie.
Quand la mort est inéluctable, dans la seconde immédiate naît le raffinement, car le cri d’agonie n’est pas du fait du corps terrorisé, mais bien de celui de l’esprit violemment désincarcéré de sa geôle de chair ; Alors, celui qui écoute le hurlement strident jeté dans l’outre-tombe, qu’il soit l’exécuteur de l’homin ou le spectateur de l’arène, sent s’électriser sa propre chair et fourmiller ses sens… quand l’un meurt, lui se sent… vivre !
Les Cercleux, Mes gueules cassées, à ton service Peuple Matis, ont vu les fresques épiques s’incarner à la pointe de leurs épées et s’immortaliser dans le vernis de leurs souvenirs de guerriers, mille maux de mort.
Nous aimons à penser que nous partageons cela en commun avec les kinchers : Comme notre esprit s’en délecte, les grands kinchers savourent-ils chaque mise à mort par leur hurlement en défi à la vie ? Pourchassent-ils de leurs vociférations jusque dans les limbes l’âme délivrée du corps qu’ils mutilent, percevant cette parcelle de vie insaisissable les fuyant ?
Nous avons ce mur de trophées en notre guilde.
Huit épées de Carranza exposées en étoile autour d’une neuvième faite de bois celle-là : La victoire dans l’arène du Cercle des Profondeurs sur toutes les autres guildes aussi puissantes furent-elles, de vrais ennemis combattant pour la suprématie !
Ha le champ de l’arène… Cour d’un purgatoire dans laquelle le salut par le divin n’est pas une récompense, mais une délivrance.
Les graciés l’étaient par la majesté de nos passes en arabesques du fil de nos épées et par nos frappes en sortilèges enveloppant tels des sarcophages lumineux ceux et celles qui churent devant nous, vaincus.
Chef du Cercle, Lilithe, à ton service Yrkanis, je déplore de voir que tes sujets s’amollissent et que le sable de l’arène soit nappé d’un voile encore plus fin, fait de poussières de l’oubli.
Où sont les joutes, où sont les luttes et les compétitions gagnées par la force, l’adresse et la magie ?
Où sont nos soldats d’antan, fiers Matis conquérants, dont la seule évocation du nom de leurs maisons renversait les convictions des envahisseurs venus se perdre aux portes de notre royaume ?
Sont-ils devenus indolents ?
Que vois-je : Des obséquieux diplomates profitant d’armées rôdées et du talent d’homins aux faits légendaires ? Ils remportent des victoires indignes contre un ennemi inexistant, ils s’arguent de faits d’armes pitoyables dont l’histoire les marquera par des gribouillis anodins sur ses pages millénaires !
Quelle honte de voir porter la grandeur d’un peuple par les oriflammes d’une Cohorte se revendiquant de la ville d’Yrkanis et faire tomber des places fortes sans combat… A moins que l’agonie des yelks suffise amplement à faire frémir les « valeureux ».
Nous avons porté les intérêts de la nation par delà les frontières et nous avons vu et enduré comme beaucoup par le passé…
Le Cercle des Profondeurs a connu tant de combats qu’il connaît la valeur d’un ennemi, et ceux qui furent dans la grandeur de ces époques contre nos lignes, nous ont offerts de l’épique avec grâce et intensité.
Ils nous ont forcé au respect, même dans leur défaite et quand bien même dans leurs victoires.
Ainsi nos légendes ont-elles emprunté les noms de ces zélotes fanatiques enlevant le sublime du récit par l’ardeur que nous avions à les combattre.
De cela, nous les remercions, à jamais.
Déshonneur du temps présent : Il n’y a pas de fierté à vaincre quand l’ennemi regarde la terre avant même d’avoir sorti l’épée de son fourreau.
Et là nous orientons notre missive envers ceux de la Cohorte d’Yrkanis : Au-delà du culte, ceux dont vous avez ravi les honneurs, en auraient à vous faire commerce chers Sers et Seraes.
Et nous avons à cœur la bravoure du guerrier et des faits du champ de bataille au détriment de la parole des diplomates et de leurs promesses.
Ainsi, Le Cercle des Profondeurs considère la Cohorte comme ayant à faire ses preuves par le combat devant un ennemi plus carnassier que tous ceux que vous avez connus jusqu’ici.
Nous vous défions sur votre avant-poste de l’Atelier du Réveil, un nom tant significatif.
Nous vous tendons la main pour qu’enfin des moments glorieux puissent s’inscrire au livre de vos « victoires ».
Le Cercle des Profondeurs.
Edit: Auteur Shenshantag
Lettre ouverte,
Comme tombent les feuilles de l’automne et jonchent le sol de nos jardins de reflets et de teintes divers, les charniers des champs de bataille sont la palette aux couleurs torturées dont la penne du pinceau divin s’abreuve de haine, de souffrance et de mort…
Et quand, gorgé de ce fiel mêlé des humeurs les plus noires, le pinceau vient à coucher sur les plaines, les déserts, les lacs ou les jungles virginals sa bave chromatique tourmentée, alors le chef-d’oeuvre jaillit au milieu des cris de milliers d’homins condamnés aux affres de la vie…
Le Cercle des Profondeurs, Ma guilde, à ton service Jena, a destitué des royaumes païens, détruit leurs icônes et arrachés leur vie.
Au plus profond de nous, nous ne connaissons nul autre chant de l’âme plus vrai que celui qui tonne au moment de passer de vie à trépas, cet instant où toute l’horreur prend corps et crie.
Quand la mort est inéluctable, dans la seconde immédiate naît le raffinement, car le cri d’agonie n’est pas du fait du corps terrorisé, mais bien de celui de l’esprit violemment désincarcéré de sa geôle de chair ; Alors, celui qui écoute le hurlement strident jeté dans l’outre-tombe, qu’il soit l’exécuteur de l’homin ou le spectateur de l’arène, sent s’électriser sa propre chair et fourmiller ses sens… quand l’un meurt, lui se sent… vivre !
Les Cercleux, Mes gueules cassées, à ton service Peuple Matis, ont vu les fresques épiques s’incarner à la pointe de leurs épées et s’immortaliser dans le vernis de leurs souvenirs de guerriers, mille maux de mort.
Nous aimons à penser que nous partageons cela en commun avec les kinchers : Comme notre esprit s’en délecte, les grands kinchers savourent-ils chaque mise à mort par leur hurlement en défi à la vie ? Pourchassent-ils de leurs vociférations jusque dans les limbes l’âme délivrée du corps qu’ils mutilent, percevant cette parcelle de vie insaisissable les fuyant ?
Nous avons ce mur de trophées en notre guilde.
Huit épées de Carranza exposées en étoile autour d’une neuvième faite de bois celle-là : La victoire dans l’arène du Cercle des Profondeurs sur toutes les autres guildes aussi puissantes furent-elles, de vrais ennemis combattant pour la suprématie !
Ha le champ de l’arène… Cour d’un purgatoire dans laquelle le salut par le divin n’est pas une récompense, mais une délivrance.
Les graciés l’étaient par la majesté de nos passes en arabesques du fil de nos épées et par nos frappes en sortilèges enveloppant tels des sarcophages lumineux ceux et celles qui churent devant nous, vaincus.
Chef du Cercle, Lilithe, à ton service Yrkanis, je déplore de voir que tes sujets s’amollissent et que le sable de l’arène soit nappé d’un voile encore plus fin, fait de poussières de l’oubli.
Où sont les joutes, où sont les luttes et les compétitions gagnées par la force, l’adresse et la magie ?
Où sont nos soldats d’antan, fiers Matis conquérants, dont la seule évocation du nom de leurs maisons renversait les convictions des envahisseurs venus se perdre aux portes de notre royaume ?
Sont-ils devenus indolents ?
Que vois-je : Des obséquieux diplomates profitant d’armées rôdées et du talent d’homins aux faits légendaires ? Ils remportent des victoires indignes contre un ennemi inexistant, ils s’arguent de faits d’armes pitoyables dont l’histoire les marquera par des gribouillis anodins sur ses pages millénaires !
Quelle honte de voir porter la grandeur d’un peuple par les oriflammes d’une Cohorte se revendiquant de la ville d’Yrkanis et faire tomber des places fortes sans combat… A moins que l’agonie des yelks suffise amplement à faire frémir les « valeureux ».
Nous avons porté les intérêts de la nation par delà les frontières et nous avons vu et enduré comme beaucoup par le passé…
Le Cercle des Profondeurs a connu tant de combats qu’il connaît la valeur d’un ennemi, et ceux qui furent dans la grandeur de ces époques contre nos lignes, nous ont offerts de l’épique avec grâce et intensité.
Ils nous ont forcé au respect, même dans leur défaite et quand bien même dans leurs victoires.
Ainsi nos légendes ont-elles emprunté les noms de ces zélotes fanatiques enlevant le sublime du récit par l’ardeur que nous avions à les combattre.
De cela, nous les remercions, à jamais.
Déshonneur du temps présent : Il n’y a pas de fierté à vaincre quand l’ennemi regarde la terre avant même d’avoir sorti l’épée de son fourreau.
Et là nous orientons notre missive envers ceux de la Cohorte d’Yrkanis : Au-delà du culte, ceux dont vous avez ravi les honneurs, en auraient à vous faire commerce chers Sers et Seraes.
Et nous avons à cœur la bravoure du guerrier et des faits du champ de bataille au détriment de la parole des diplomates et de leurs promesses.
Ainsi, Le Cercle des Profondeurs considère la Cohorte comme ayant à faire ses preuves par le combat devant un ennemi plus carnassier que tous ceux que vous avez connus jusqu’ici.
Nous vous défions sur votre avant-poste de l’Atelier du Réveil, un nom tant significatif.
Nous vous tendons la main pour qu’enfin des moments glorieux puissent s’inscrire au livre de vos « victoires ».
Le Cercle des Profondeurs.
Edit: Auteur Shenshantag