vent lacustre
Posted: Thu Aug 07, 2008 5:39 pm
Le temps s'écoulait paisiblement dans les Lacs en cette fin de journée. L'air bruissait du vol des insectes et les cris stridents des messabs venaient perturber de temps en temps le calme ambiant. Les gardes de la Compagnie de l'Arbre Eternel de l'autel kami déambulaient nonchalamment, tandis que l'hôte somnolait tranquillement.
L'humus vibra soudain sous les pas de mektoubs et de leurs mektoubiers encapuchonnés qui s'approchaient calmement malgré l'excitation grandissante des bêtes. La petite troupe se dirigea vers le promontoire surplombant la capitale lacustre et s'arrêta, contemplant la ville à leurs pieds.
Comme un fait du destin, le soleil creva les nuages à cet instant jetant ses feux sur les eaux du lac et les pontons, illuminant Fairhaven, la nimbant d'une aura éclatante.
Le regard brillant, le coeur d'un des mektoubiers entama une gigue endiablée dans sa poitrine à la vue de ce spectacle magnifique, sans nul autre pareil.
Des larmes de joie roulèrent sur la joue de Tomelin alors qu'il rabattait la capuche de son manteau de voyage et un large sourire finit par fendre le visage de ce dernier.
Il tourna la tête vers la seconde silhouette, une homine aux couettes violettes, visiblement aussi émue que lui. Elle essuya prestement du revers de la main quelques larmes, espérant ne pas avoir été vue. Lui seul savait quel visage Shellyna, sa guerrière, pouvait montrer réellement et ce qu'elle ressentait au fond de son âme. Le reste n'était que façade.
Il sauta à bas de sa monture, se dirigea vers sa belle et lui sourit tendrement en l'aidant à descendre. Puis il aida deux fillettes, tandis que Shellyna s'occupait du petit dernier. Ensemble, ils regardèrent la ville animée.
Le Tryker ferma les yeux, cherchant ce qu'il avait ressenti il y a quelques jours déjà.
On avait annoncé l'apocalypse, alors ils avaient rejoint une petite région calme pour disparaître loin de toute agitation et puis la sève s'était tarie jusqu'à la pulsation finale, celle qui annonçait la fin de la planète, remplissant leurs coeurs d'une noire amertume.
Puis la pulsation était revenue, réveillant un espoir par trop éteint.
Tomelin cherchait cette pulsation, celle de la vie. Il voulait se rassurer, devenir certain de ne pas vivre dans un rêve éveillé.
Il se mit à genou et se concentra. Ses mains effleuraient l'humus fleuri d'une caresse sensuelle, avide, chaque parcelle de sa peau attentive au moindre frémissement, au moindre battement.
D'abord il sentit sa propre sève, la plus perceptible, ruisseau fou dans ses veines, désordonné, presque cascadant.
Il se concentra encore. Ses mains touchèrent l'humus, contact délicieux qui le fit frissonner.
Avec un petit sourire, il sentit la sève de Shellyna, bouillonnante, tumultueuse et passionnée comme au premier jour, inexorable. Puis celles de ses enfants, légères, bondissantes et insouciantes.
Il se concentra encore plus, plongeant plus profondément ses mains dans l'humus, serrant dans ses paumes une petite poignée.
Il la chercha, impatient, anxieux. Et il la sentit enfin.
Une pulsation sourde et lente, mais puissante, aussi violente qu'un séisme, fluide palpitant des profondeurs de l'écorce jusqu'à ses moindre ramifications, réveillant la vie de son flot fécond.
Petit à petit, le rythme de sa sève s'accorda à celui de la planète, calmant l'agitation des premiers instants.
- « Ny-amn ? Ça .... ça ne va pas ? », lança Shellyna, vaguement inquiète.
- « Oh que si yem skaya. Y gan lor ! Ver lor ! », fit-il en se relevant, « Je revis »
Il attrapa Tuatha en riant et d'un mouvement rapide le plaça sur ses épaules, à la plus grande joie du garçonnet. Puis il prit les rênes des mektoubs.
- « Rentrons chez nous ! », s'exclama-t-il, entamant déjà la descente vers Fairhaven.
Qu'allait-il retrouver sur cette écorce qu'il chérissait tant ? Il ne le savait pas mais il espérait que cela serait un renouveau....
L'humus vibra soudain sous les pas de mektoubs et de leurs mektoubiers encapuchonnés qui s'approchaient calmement malgré l'excitation grandissante des bêtes. La petite troupe se dirigea vers le promontoire surplombant la capitale lacustre et s'arrêta, contemplant la ville à leurs pieds.
Comme un fait du destin, le soleil creva les nuages à cet instant jetant ses feux sur les eaux du lac et les pontons, illuminant Fairhaven, la nimbant d'une aura éclatante.
Le regard brillant, le coeur d'un des mektoubiers entama une gigue endiablée dans sa poitrine à la vue de ce spectacle magnifique, sans nul autre pareil.
Des larmes de joie roulèrent sur la joue de Tomelin alors qu'il rabattait la capuche de son manteau de voyage et un large sourire finit par fendre le visage de ce dernier.
Il tourna la tête vers la seconde silhouette, une homine aux couettes violettes, visiblement aussi émue que lui. Elle essuya prestement du revers de la main quelques larmes, espérant ne pas avoir été vue. Lui seul savait quel visage Shellyna, sa guerrière, pouvait montrer réellement et ce qu'elle ressentait au fond de son âme. Le reste n'était que façade.
Il sauta à bas de sa monture, se dirigea vers sa belle et lui sourit tendrement en l'aidant à descendre. Puis il aida deux fillettes, tandis que Shellyna s'occupait du petit dernier. Ensemble, ils regardèrent la ville animée.
Le Tryker ferma les yeux, cherchant ce qu'il avait ressenti il y a quelques jours déjà.
On avait annoncé l'apocalypse, alors ils avaient rejoint une petite région calme pour disparaître loin de toute agitation et puis la sève s'était tarie jusqu'à la pulsation finale, celle qui annonçait la fin de la planète, remplissant leurs coeurs d'une noire amertume.
Puis la pulsation était revenue, réveillant un espoir par trop éteint.
Tomelin cherchait cette pulsation, celle de la vie. Il voulait se rassurer, devenir certain de ne pas vivre dans un rêve éveillé.
Il se mit à genou et se concentra. Ses mains effleuraient l'humus fleuri d'une caresse sensuelle, avide, chaque parcelle de sa peau attentive au moindre frémissement, au moindre battement.
D'abord il sentit sa propre sève, la plus perceptible, ruisseau fou dans ses veines, désordonné, presque cascadant.
Il se concentra encore. Ses mains touchèrent l'humus, contact délicieux qui le fit frissonner.
Avec un petit sourire, il sentit la sève de Shellyna, bouillonnante, tumultueuse et passionnée comme au premier jour, inexorable. Puis celles de ses enfants, légères, bondissantes et insouciantes.
Il se concentra encore plus, plongeant plus profondément ses mains dans l'humus, serrant dans ses paumes une petite poignée.
Il la chercha, impatient, anxieux. Et il la sentit enfin.
Une pulsation sourde et lente, mais puissante, aussi violente qu'un séisme, fluide palpitant des profondeurs de l'écorce jusqu'à ses moindre ramifications, réveillant la vie de son flot fécond.
Petit à petit, le rythme de sa sève s'accorda à celui de la planète, calmant l'agitation des premiers instants.
- « Ny-amn ? Ça .... ça ne va pas ? », lança Shellyna, vaguement inquiète.
- « Oh que si yem skaya. Y gan lor ! Ver lor ! », fit-il en se relevant, « Je revis »
Il attrapa Tuatha en riant et d'un mouvement rapide le plaça sur ses épaules, à la plus grande joie du garçonnet. Puis il prit les rênes des mektoubs.
- « Rentrons chez nous ! », s'exclama-t-il, entamant déjà la descente vers Fairhaven.
Qu'allait-il retrouver sur cette écorce qu'il chérissait tant ? Il ne le savait pas mais il espérait que cela serait un renouveau....