Ryzom

(et l'aventure continue début ici)

Le caporal Tin Lyseus tenait la lettre dans ses mains.

- Aby ? Tu veux que je remette cette lettre au Sénateur Dios c'est bien ça ?

- Oui Tin c'est bien ça.

- Est-ce que je peux la lire avant ?

- Si tu veux Tin, mais tu touches rien dedans ! j'ai déjà dû faire corriger plein de fautes que Stur avait faites !

Chère Dios,
Toi tu me connais pas encore et moi non plus je te connais pas.
C'est Stur qui m'a parlé de toi, alors maintenant je te connais.
Elle a dit que toi peut-être tu répondrais à ma lettre vu que Dexton c'est l'empereur et qu'il a pas le temps ! Que toi tu es que Tétatrice, alors peut-être que tu pourra faire quelque chose…

Voilà le problème :
J'ai relâché mes grenouilles dans les étangs de Thésos, Dyron et de l'Oflovack, c'est Nynaeva qui m'a dit que je pouvais le faire sans demander la permission…
Je vais les voir tous les jours, mais elles se cachent !
Étincelle dit qu'elles ont peur, et moi je pense qu'elles ont peur des Izam et des foreurs ! On peut pas empêcher les foreurs de venir, car ils doivent travailler. Mais je vais leur demander de faire moins de bruit avec leur pioche.
Donc ça je m'occupe.
Le problème c'est les Izam ! Étincelle a dit qu'y a qu'à mettre un époutraille avec une armure matis !
Mais je sais pas s'il faut une tautorisation pour ça ou pas et Étincelle était pas sûre non plus.

Alors voilà je t'écris pour que tu demandes à Dexton si je peux mettre un époutraille vers les mares. Pour faire partir les Izam et sortir les grenouilles.

Tu peux me répondre le plus vite possible s'il te plait car c'est bientôt le printemps et les grenouilles vont revenir ! Abyssandra

Ps : Stur avait écrit la lettre de sa zolie écriture, mais elle s'est trompée sur trop de mots alors j'ai dû faire réécrire la lettre ! Peut-être que si je vais à l'école de Skarn, je vais enfin savoir écrire…

Dios était en proie a toutes sortes de tracas, les missives s'accumulaient sur son secrétaire.
Son morale était au plus bas, Euphenyx demeurait introuvable et maintenant un ennemi encore inconnu menaçait jusqu'aux dignitaires de Pyr afin de mettre la main sur l'épée. Elle ne trouvait même plus la force de quitter son bureau et se perdait peu à peu dans le tourment des ses sombres pensées...

Trois coups à la porte. Cela devait bien faire deux minutes. Encore trois coups et voilà à présent que la porte vint à s'ouvrir.

- "Sénatrice Dios malgré tout le respect que je vous dois ça ne peut plus durer ! Nous avons pris du retard et l'empire ne peut pas attendre que vous alliez mieux" !
- "Que se passe t il encore conseiller ? J'avais demandé à n'être dérangée qu'en cas d'extrême urgence... Alors qu'y a t il encore ?"
- "Mais tout va mal ! Votre mandat ! Vous allez finir par le perdre... et moi je vais finir par perdre mon travail. " Ajouta t il plus bas en ponctuant cette remarque d'un long soupire.

Dios considéra son conseiller avec attention. Elle avait beau savoir qu'il avait raison, cela lui semblait tellement dérisoire en comparaison à ce que sa soeur pouvait avoir à endurer.

- "Bien je suppose que vous attendez quelque chose de moi, alors je vous écoute."

- "Si vous pouviez je ne sais pas moi ne serait ce que répondre à votre courrier."

- "Y a t il seulement quelque chose qu'il me faille prendre en considération ?"

- "Des demandes de rendez vous... beaucoup de demandes..."

- "Encore ? Et bien fixez donc un jour où je recevrai ceux qui désirent me voir. Et à part ça ?"

Le conseiller tendit une missive à l'écriture enfantine et maladroite.

- "Qu'y a t il donc ? encore une missive..."

Dios la lu rapidement et même si beaucoup s'en serait offusqué, la missive lui arracha un sourire.

- "Que doit on faire pour ça Sénatrice ?"

Dios amusée répondit :
- "Et bien ! C'est à croire que même les enfants prennent très au sérieux la bonne tenue de L'empire."

Dios apposa alors un sceau a la missive et la rendit a son conseiller
- " Je ne vois vraiment pas pourquoi je n'appuierai pas sa demande..."

Le conseiller resta un instant sans voix.

- "Laissons donc cette enfant faire ce qui lui semble juste..."

Dios laissa un mot aimable pour l'homine et replia la missive avant de la tendre au conseiller

- "Faites parvenir ce pli a son auteur" ajouta t elle avant de faire signe au conseiller de la laisser

"Tant qu'il y aura des homins pour penser aux grenouilles, tant qu'il y aura des homins pour chercher l'essentiel dans ce que les autres pensent superflu, la vie sur cette écorce aura pour moi un sens" Pensa t elle.

Ainsi Dios profita un moment du fait que la lettre lui avait rendu le coeur plus léger pour oublier un peu la disparition de sa soeur Euphenyx...

Stur avait accepté d'écrire la lettre à Dios pour Aby, sous réserve que celle-ci la lui dicte. Mais elle avait du broder légèrement car les tournures de phrases d'Aby n'étaient pas très adaptées pour qui s'adresse à un sénateur.

Pour commencer, elle avait pris soin de ne pas évoquer son propre nom ; ensuite, elle estimait qu'il n'était pas nécessaire de révéler les libertés qu'avait pris Aby en lâchant elle-même des grenouilles dans les étangs des villes.

Stur fut surprise quand Aby lui apprit que non seulement Dios lui avait répondu, mais qu'en plus sa réponse avait été favorable.

Ca doit être grâce à moi pensa-t-elle fièrement, Heureusement que j'y ai mis les formes ! Et Stur relut son brouillon, ignorant qu'Abyssandra avait découvert la supercherie et fait ré-écrire la lettre.

Sénatrice Apotheps,

Je me présente, je m'appelle Abyssandra, fervente défenseur de la nature et passionnée de grenouilles. Et c'est avec une requête que je me présente humblement à vous. Je n'ignore pas que vous avez des préoccupations bien plus importantes que les grenouilles, surtout en ce moment, mais ma passion pour ces batraciens est trop forte et je ne sais pas à qui m'adresser. Pardon pour mon impatience.

Voilà, je sais que nos étangs sont peuplés de grenouilles car je les entends parfois, à Thésos, Dyron ou Oflovak. Mais, je n'arrive pas à les voir, je pense qu'elles se cachent. Elles doivent avoir peur des foreurs, mais aussi des izams. Je ne compte pas vous demander d'interdir aux foreurs de travailler près de l'eau, bien entendu, mais je me disais que des épouvantails pourraient peut-être éloigner les izams.

Toutefois, jamais je ne m'autoriserais à prendre des libertés quant à nos étangs sans un accord de l'empire. Aussi je me permets de vous demander humblement l'autorisation de poser des épouvantails à izam près des étangs de Thésos, Dyron et Oflovak.


Consciente de la légerté de ma demande et ayant eu vent de vos préoccupations actuelles, il va de soi que je serais compréhensive si vous n'accordiez pas d'intérêt à ma requête, mais disons qu'elle me tenait à coeur.

Je vous prie de croire, Sénatrice Apotheps, à toute l'assurance de ma considération, ainsi qu'à mon soutient total dans les épreuves que vous traversez en ce moment.

Abyssandra

Stur rit en repensant à le lettre qu'Aby comptait envoyer au départ. Satisfaite d'elle même, elle s'équipa de sa tenue de forage en sifflotant, et partit à la recherche de sa bien aimée, tout sourire, pour lui raconter à quel point elle avait bien oeuvré.

( j'adore cette aventure ...encore encore ! )