Un souffle d'hominité
Posted: Fri Nov 04, 2005 2:02 pm
Un petit groupe d’homins se dirige discrètement vers les chantiers et les autels des différentes capitales. Ils ne sont pas très nombreux, une poignée à peine, mais ils ont une mission à accomplir. Aujourd’hui, ils ont décidé de sortir de l’ombre.
Que ce soient dans les dunes du désert, sous les vents des Lacs, dans les fougères des Forêts ou les brumes de la Jungle, le temps se gâte et l’orage gronde. Cela ne les décourage pas, vêtus qu’ils sont de leur détermination. Ils haranguent les combattants, hèlent les foreurs et les artisans, arrêtent les passants, et à tous leur donnent rendez-vous en un lieu, une date et une heure précise. Parfois ils se font insulter, parfois ignorer, mais parfois aussi écouter, et dans leurs yeux brille cette petite lueur qui se nomme espoir.
Enfin ils se retrouvent. Oh ils ne sont pas bien nombreux, et ils ne se font pas d’illusion sur l’issue de leur action. Mais leur résolution ne faillit pas, leurs idées doivent faire chemin dans l’esprit des homins, sans force ni contrainte; surtout, sans faire miroiter une hypothétique gloire ou des récompenses incertaines. Ils seront décriés, haïs, traînés dans la sciure, mais si leur action, en ce jour, aura pu faire hésiter ne serait-ce qu’un seul et unique homin, alors ils auront rempli leur mission.
Hoministes ils sont, et si leurs croyances personnelles leur donnent un accès à l’un ou l’autre côté du champ de bataille, ils sont avant tout homins. Leurs motivations ne sont pas toujours identiques, mais tous s’accordent sur le fait que c’est l’hominité qui paie le plus cher tribut dans ce conflit de fanatiques : il faut cesser de répandre la sève au prix de la gloire.
C’est donc sur le champ de bataille qu’ils apportent leur parole, certains du côté Karavan, d’autres du côté Kami. Cela n’a pas beaucoup d’importance, dans le fond, pour eux. Pourquoi s'opposer aux Temples si chaque homin est libre de ses propres pensées ? Le problème n’est pas d’aimer les Kamis ou la Déesse, il est de tuer d’autres homins pour les imposer. La menace Kitine sourdre dans les entrailles de l’Ecorce : comment l’hominité a-t-elle pu oublier si vite ce fléau ?
Dans chacun des camps, ils exposent leur point de vue, arrêtant les combattants, demandant une trêve aux deux parties. Un simple cessez-le feu en signe de bonne volonté, une accalmie pour les foreurs, une pause pour penser, ne serait-ce qu’un moment, à autre chose qu’à la guerre.
On leur répond violemment, ils sont pris à partie, on leur dit qu’ils n’ont rien à faire là. Ils ne flanchent pas. Certains homins s’arrêtent pour les écouter. Et cela déjà les réjouit : tout n’aura pas été vain. Ils auront réussi à semer le doute dans l’esprit de certains homins, à soulever des questionnements, à engager la réflexion. Mais qui sont des divinités qui vous demandent de vous entretuer pour leur propre grandeur ? Sont-elles vraiment les âmes protectrices qu’elles prétendent être ? Pourquoi ne pourriez-vous pas construire ces temples sans vous entretuer ?
Enfin, ils tentent une dernière action, même s’ils savent qu’elle est vouée à l’échec : des deux camps, rejoindre le centre du Lac, sans combattre, pour se réunir symboliquement et créer un Cercle d’hominité. Ils ne sont pas intéressés par les combats, ni par les matières, ils veulent simplement se réunir, pour prouver que la paix entre les homins des deux religions est possible.
Certains combattants les ont compris, ils les laissent passer, certains même avec un certain respect, car ils savent, eux aussi, qu’ils ne parviendront pas au centre, que d’autres ne feront pas de quartier. Ils progressent néanmoins, et ils voient au loin leurs amis, ils finissent presque par croire qu’ils y parviendront. Mais non, voilà le feu des mages qui les foudroient et les épées des guerriers qui les transpercent. Ils ne se défendent pas, ils tombent stoïquement, un à un, devant le regard impuissant de leurs amis. Ils ont le goût âcre du sable dans leur bouche, mais le sourire de la victoire sur leurs lèvres.
Que ce soient dans les dunes du désert, sous les vents des Lacs, dans les fougères des Forêts ou les brumes de la Jungle, le temps se gâte et l’orage gronde. Cela ne les décourage pas, vêtus qu’ils sont de leur détermination. Ils haranguent les combattants, hèlent les foreurs et les artisans, arrêtent les passants, et à tous leur donnent rendez-vous en un lieu, une date et une heure précise. Parfois ils se font insulter, parfois ignorer, mais parfois aussi écouter, et dans leurs yeux brille cette petite lueur qui se nomme espoir.
Enfin ils se retrouvent. Oh ils ne sont pas bien nombreux, et ils ne se font pas d’illusion sur l’issue de leur action. Mais leur résolution ne faillit pas, leurs idées doivent faire chemin dans l’esprit des homins, sans force ni contrainte; surtout, sans faire miroiter une hypothétique gloire ou des récompenses incertaines. Ils seront décriés, haïs, traînés dans la sciure, mais si leur action, en ce jour, aura pu faire hésiter ne serait-ce qu’un seul et unique homin, alors ils auront rempli leur mission.
Hoministes ils sont, et si leurs croyances personnelles leur donnent un accès à l’un ou l’autre côté du champ de bataille, ils sont avant tout homins. Leurs motivations ne sont pas toujours identiques, mais tous s’accordent sur le fait que c’est l’hominité qui paie le plus cher tribut dans ce conflit de fanatiques : il faut cesser de répandre la sève au prix de la gloire.
C’est donc sur le champ de bataille qu’ils apportent leur parole, certains du côté Karavan, d’autres du côté Kami. Cela n’a pas beaucoup d’importance, dans le fond, pour eux. Pourquoi s'opposer aux Temples si chaque homin est libre de ses propres pensées ? Le problème n’est pas d’aimer les Kamis ou la Déesse, il est de tuer d’autres homins pour les imposer. La menace Kitine sourdre dans les entrailles de l’Ecorce : comment l’hominité a-t-elle pu oublier si vite ce fléau ?
Dans chacun des camps, ils exposent leur point de vue, arrêtant les combattants, demandant une trêve aux deux parties. Un simple cessez-le feu en signe de bonne volonté, une accalmie pour les foreurs, une pause pour penser, ne serait-ce qu’un moment, à autre chose qu’à la guerre.
On leur répond violemment, ils sont pris à partie, on leur dit qu’ils n’ont rien à faire là. Ils ne flanchent pas. Certains homins s’arrêtent pour les écouter. Et cela déjà les réjouit : tout n’aura pas été vain. Ils auront réussi à semer le doute dans l’esprit de certains homins, à soulever des questionnements, à engager la réflexion. Mais qui sont des divinités qui vous demandent de vous entretuer pour leur propre grandeur ? Sont-elles vraiment les âmes protectrices qu’elles prétendent être ? Pourquoi ne pourriez-vous pas construire ces temples sans vous entretuer ?
Enfin, ils tentent une dernière action, même s’ils savent qu’elle est vouée à l’échec : des deux camps, rejoindre le centre du Lac, sans combattre, pour se réunir symboliquement et créer un Cercle d’hominité. Ils ne sont pas intéressés par les combats, ni par les matières, ils veulent simplement se réunir, pour prouver que la paix entre les homins des deux religions est possible.
Certains combattants les ont compris, ils les laissent passer, certains même avec un certain respect, car ils savent, eux aussi, qu’ils ne parviendront pas au centre, que d’autres ne feront pas de quartier. Ils progressent néanmoins, et ils voient au loin leurs amis, ils finissent presque par croire qu’ils y parviendront. Mais non, voilà le feu des mages qui les foudroient et les épées des guerriers qui les transpercent. Ils ne se défendent pas, ils tombent stoïquement, un à un, devant le regard impuissant de leurs amis. Ils ont le goût âcre du sable dans leur bouche, mais le sourire de la victoire sur leurs lèvres.