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[Nemesis] Epilogue
Posted: Wed Oct 05, 2005 9:13 am
by psychee
"Les destinées ont ceci de commun au retors que nul ne peut prédire ce qui sera vrai, dans le faux, et ce qui sera faux, dans le vrai..."
Le vieux Zoraï entra dans le camp des Libres Frontaliers sans qu'on l'arrète. Il n'avait eu qu'à montrer l'insigne qu'il avait sorti de son sac; et l'épée qu'il transportait, à la lame brisée, que les gardes avaient reconnus sans hésiter, aurait suffit à le faire entrer.
Il ne dit pas grand chose quand on l'interroga. Il avait trouvé tout ça, loin, dans le Pays Malade. Elle avait laissé derrière elle toutes ses affaires, et cette broche, qu'il avait eu du mal à reconnaitre. Ca lui avait demandé du temps de retrouver les gens qui la portaient. Elle avait brisé son épée, il y avait du sang partout, mais il n'avait pas retrouvé le morceau brisé. Et il y avait un bout de papier, écrit. Une lettre, jamais envoyée...
C'était presque illisible, des flots de sang avaient seché et noircis sur le papier, mais il restait une phrase qu'on pouvait encore reconnaitre:
"... Atys n'a pas besoin que je vive, et je ne veux pas vivre pour un monde que je ne vois plus, pour un destin que j'ai haïe et que je ne veux pas... pour une chance qui n'existe pas.
Atys brillera après moi: ma lumière est morte avec Elle, et je n'ai fais que marcher sur une terre sans âme, déjà morte quand Elle a été tuée, et que j'ai ramené et fais enterré son corps."
Il y avait encore d'autres mots, encore lisible...
"... je vous ai aimé... Tellement de gens que j'ai aimé." "Feyy mon prince, Melowen, ma petite soeur." "Désolée pour tout..."
Le Zoraï dit qu'il avait aussi retrouvé un autre insigne, posé avec celui des Libres Frontaliers: une étoile noir dans un cercle d'argent, un symbole matis, il parait. Comme l'épée brisée, d'ailleurs... Mais il ne savait pas comment il ramènerait ça.
Non, il ne l'avait pas retrouvé, mais la région était envahie de kinchers, elle était partie blessée, elle aurait été dévorée.
Il posa enfin devant le chef des Libres un livre énorme, couvert de sang lui aussi, les pages tachées de larmes et de saleté. C'était tout ce qui restait...
Le livre de Nemesis, par Melowen
Re: [Nemesis] Epilogue
Posted: Wed Oct 05, 2005 2:46 pm
by edjen
Edge remercia longuement le Zorai avant de le laisser repartir.
Puis il resta plusieurs heures, agenouillé devant tout ce qui restait désormais de Psychee.
Il avait fait de son mieux pour l'accueillir, avait espéré un moment durant qu'elle puisse vivre heureuse parmi les Libres, qu'une nouvelle existence commence pour elle...
Mais il avait trés vite compris.
Il était dit que l'existence tourmentée de la Nemesis trouverait un épilogue aussi soudain que tragique.
Au bout d'un long moment, Dame Melowen entra dans la pièce, se recueillit devant les objets qu'avait apporté le vieux Zorai, puis s'adressa au Matis:
« Commandant, puis-je vous demander la faveur de garder tout ceci en souvenir de ma sur Psychée ? »
Doucement Edge s'approcha de la trykette, et lui posa la main sur l'épaule, arborant un triste sourire de compassion.
Puis il se baissa, ramassa l'insigne, l'épée brisée, et le grand livre de la Nemesis, et les tendit à Dame Melowen.
" Tenez, je pense qu'elle aurait aimé que vous en soyez la Gardienne, à présent".
Re: [Nemesis] Epilogue
Posted: Thu Oct 06, 2005 2:42 am
by monwalker
Une sensation intense de froid le fit frissonner. Il ressera sur ses épaules son gilet de laine de Capryni. Un coup d'oeil à la fenêtre lui confirma que celle-ci était bien close, un autre sur le brasero le rassura sur la bonne chaleur que les plantes odoriférantes continuaient de distiller. A nouveau le confort douillet de son appartement l'environait. Mais pourquoi cette sensation de froid continuait-elle de l'obséder ?
Oscar était déconcentré. Il posa son livre. Une vague idée tentait de prendre forme dans son esprit, sans qu'il puisse la saisir. Il se leva et alla coller son front au carreau de la fenêtre. Dehors, de gros flocons paresseux enveloppaient Yrkanis. Le temple était bien visible dans la nuit, tout couvert de neige. Mais le regard du Matis s'évertauait à percer l'obscurité floconeuse, au-delà des barrières Ouest de la ville... Que cherchait-il à voir ?
Tandis qu'il haussait les sourcils, comme pour dire à son idée têtue "je ne te comprends pas, ma petite, je n'entends rien à tes mystères", il eut soudain une sorte de vision : il lui semblait qu'il avait quitté son corps et qu'il volait à présent dans la nuit, comme un esprit. Sous lui, il voyait les prés couverts de neige et là, juste à côté, les ramures blanches d'un grand arbre. C'est là que son esprit le conduisait, au pied du grand arbre... La sensation de froid le fit à nouveau frissonner, plus intense, presque tangible, comme une main glacée posée sur sa nuque. L'endroit qu'il voyait sous lui lui était familier, il le reconnu instantanément...
- Liandra... Ainsi, c'est toi, c'est ton esprit qui me parle ?
Au pied du grand arbre, le tumulus était couvert de neige. Tout semblait si calme, si beau, si paisible. Un instant, Oscar songea que le buisson sous lequel reposaient les cendres de la grande guerrière avait étendu sa floraison éternelle de fleurs blanches à toute la campagne environnante...
- Non... Ce n'est pas toi qui est venu me rendre visite, Lili... Tout est si paisible sur ta tombe... Et pourtant, comme je ressent à présent la tristesse de cette voix qui ressemble à la tienne !
Et alors il sut. Il sut qui était sa visiteuse nocturne, et il sut quel message elle était venu lui délivrer.
- Psychée... Ma petite Psychée...
Il était à nouveau dans sa chambre, les bras serrés sur ses épaules, se sentant bien au chaud dans ses vêtements de laine. Il se rassit à sa table. Il ne cherchait plus à saisir les fantômes d'idées qui passaient, par milliers, insaisissables, comme des feux folets, dans le champs devenu presque infini de ses regards tournés sur le passé. Certaines de ces idées sintillaient des éclats d'anciens rires. La tristesse ne peut pas, à elle seule, résumer les sentiments de celui qui vient de comprendre qu'un être cher a disparu, pour toujours, et qu'il lui manquera à jamais...
Re: [Nemesis] Epilogue
Posted: Fri Oct 07, 2005 11:42 am
by snark
Nulle surprise dans mes yeux quand je vis le vieux Zorai entrer dans notre camp. Le lien sétait éteint, il y avait déjà de cela quelques temps. Jétais en train de forer dans les Lacs quand un grand vide se fit en moi. Ce fut comme si une part de moi-même disparaissait dun coup, comme si une partie de mon cur se desséchait, tel un fruit resté trop longtemps au soleil du désert. La douleur me fit chanceler, je laissais tomber ma pioche et les jambes coupées, je massis dans la sciure. Je restais longtemps ainsi la tête vide, puis sans bruit les larmes se mirent à couler. Une averse vint me tirer de ma torpeur, la nuit était tombée sans que je men aperçoive et le froid me fit frissonner. Un goût amer de cendres dans la bouche, je me relevais. Je retournais à mon mektoub et revêtis une tenue noire, une tenue matis
Je brisais un pacte pour Zora. Je pris le chemin de la mare aux mektoubs, lun des lieux préférés de Psychée lorsquelle était la Zorai blanche. Non loin de là je lavais rencontrée pour la première fois depuis notre enfance. Debout dans le froid et le vent, la neige fouettant mon visage, je restais un long moment. Puis je pris ma dague et mentaillais lavant-bras, laissant ma sève se répandre sur le sol :
« Adieu ma sur
»
Puis je brisais un pacte pour Yrkanis. Le cur lourd je me dirigeais vers larbre au pied duquel reposaient les cendres de Liandra. En chemin javais découvert une fleur dont les pétales blancs des pistils rouges. Délicatement je lavais cueillie. Je la déposais au pied de larbre et magenouillais, laissant maintenant le flot des souvenirs se déverser de ma mémoire.
Une nouvelle aube se leva sur Atys, la neige se mit à scintiller dans la lumière du levant. Je sortis de ma rêverie. Ma peine moins grande que jaurais pu limaginer. En réalité cela faisait longtemps que Psychée était morte : son âme navait pas survécu à la mort de Liandra, son corps avait continuer de vivre, mécanique vide, dont lénergie allait sépuisant chaque jour. Javais pris son deuil en même temps que celui sa mère adoptive. Je me relevais, engourdie par le froid :
« Vous voilà réunies pour léternité », et lentement je méloignais
Voilà pourquoi lorsque le Zorai remit lépée, les insignes et ce livre que javais écrit à notre commandant, nulle larme ne coula sur mon visage. Madressant à Edge je fis seulement cette demande :
« Commandant, puis-je vous demander la faveur de garder tout ceci en souvenir de ma sur Psychée ? »
Re: [Nemesis] Epilogue
Posted: Fri Oct 07, 2005 11:54 am
by psychee
[HRP] Faire mourir un personnage qui a été une part de soi, une si belle, si grande si immense part de soi, c'est comme se tuer un petit peu soit-même. Relisant vos réponses, j'ai le coeur serré, et des larmes qui perlent, alors même que je voudrais prendre cela avec distance, avec sourire, avec sérénité.
Psychée n'a jamais été sereine, l'histoire de la Nemesis non plus, fauchée en plein vol par la disparitions de joueurs trop chers à mon coeur, et trop importants dans cette histoire, pour que je puisse en ignorer l'absence.
Que je revienne un jour sur l'Arbre-Monde d'Atys, ou que je ne revienne jamais, Psychée ne reviendra pas... même si j'ai laissé, pour Feyy, pour Melowen, pour d'autres, le mystère flottant de sa mort, par respect pour eux, parce que je sais qu'ils refusent que je tue ce personnage qu'ils aiment.
Je ne pensais aps avoir une telle boule de regrets dan,s le ventre, tellement d'émotions pour un personnage virtuel, mais je crois qu'il fut, comme tant d'autres, et comme tout les amis, un véhicule de nos sentiments et de nos rêves, et qu'il fait mal de tuer un rêve quand il n'a jamais eu de fin.
Mais c'est en vous souriant, et en vous remerciant que je vous quitte, c'est en vous saluant, et en citant cette chanson, si connue, mais qui prise dans le contexte qui lui valu d'être écrite, exprime tout ce que je ne pourrai exprimer:
"The Show Must Go On"
Au revoir à tous... et à tous, merci, je vous aime, c'est tout. [/HRP]
Re: [Nemesis] Epilogue
Posted: Fri Oct 07, 2005 12:14 pm
by zemogwai
Maître Mogwaï se réveilla en sursaut. Assis sur son lit, il transpirait malgré le froid pinçant de la pièce.
"Une autre feuille s'est détachée, souffla-t-il dans une respiration presque haletante. Une autre feuille s'est détachée du Grand Arbre."
Il se passa la main sur le visage et comme pour chasser l'echo de la voix d'une Trykette qu'il connaissait, très proche de la Zoraï blanche. Bien qu'il n'avais jamais eu de relation très marquée avec elle, même moins qu'avec sa mère adoptive, ce cauchemard était tout de même une nouvelle eraflure pour son coeur. Une de plus.
"Le temps fera son oeuvre, se dit-il. La vie sur Atys doit continuer. Puisse-t-elle trouver le repos dans l'autre monde et que Jena veille sur elle."
Il se recoucha, mais ne pu trouver le sommeil avant l'aube.