Eclair du Désert et la tragique histoire d'Akos et Virginia
Posted: Sun Oct 02, 2005 11:58 am
Bribes du Récit d'un Tryker aux Déserts, ou la tragique histoire d'Akos et
Virginia :
"[...] Bon, grâce à Rajha, Loïc et Baxukki (qui pour la circonstance nous fit un
petit numéro d'homin invisible) nous réussîmes à récupérer mon toub, caché au
milieu d'un troupeau d'aranas, eux-mêmes surveillés par les terrifiques Varinx !
Nous nous dirigeâmes ensuite vers le vortex qui conduit au Désert des Matis et mes compagnons m'apprirent qu'un vortex ne se passait pas sur le dos d'une monture ! Déconvenue : j'avais par trois fois tenté de le passer en vain ; soulagement : le "passage" n'avait rien contre ma personne, mais mon ignorance était seule responsable de mon échec à le franchir. Le vortex existait bel et bien, il était là, absolument réel et franchissable ; je n'étais pas la victime d'un mirage ou des abus de fumigations de shookis, où même les deux à la fois, véritables dangers que doit redouter un Tryker au Désert Ardent. La traversée du désert n'avait pas entamé toute ma raison, du moins pas au point de faire de moi un de ces hallucinés, tels qu'on en voit girer parfois autour des bars descités Fyros, à la recherche d'un compagnon de beuverie, en quête d'une raison de croire que le désert ne les a pas tout à fait desséchés, en quête d'une raison de croire que les mirages n'en sont pas tout à fait, en quête d'une raison de vivre !
Loïc et Rajha ayant tout comme moi envie de découvrir, de passer de l'autre
côté du miroir, nous décidâmes de le franchir afin de poursuivre plus avant,
tandis que Bax s'en retournait vers Thesos à la recherche de la combinaison de matières idéale qui lui permît de forger la plus divine des armes !
Mes deux compagnons et moi, avions depuis notre enfance entendu les récits
des colporteurs et des négociantes d'objets matisiens qui vantaient les beautés des Chutes de Virginia en plein désert du Pays Matis, aux marches du désert Ardent et du Pays Malade ; la fraîcheur qu'on y trouve, le doux vacarme des cascades qui tambourinent et irisent les rochers en contrebas, les mousses aux verts somptueux qui les tapissent, les algues violettes qui habitent leurs parois rongées par le lente ardeur des eaux, le repos qu'on y peut goûter après les affres subis par les vents de sables qui poncent la peau et fendillent les lèvres des caravaniers et des voyageurs des contrées boréales !
Baxukki avait déclaré qu'il fallait aller "vers la gauche" pour atteindre ce havre
de paix, cette étoile du Désert, cette perle atysienne.
Ce que nous fîmes après avoir traversé le large couloir qui forme comme une
poche au nord-ouest de cette contrée et qui sert de vestibule pour relier le
Désert Ardent au Pays Malade.
Nous progressâmes d'abord sans encombres le long de la falaise septentrionale
du Désert Matis, voyant de loin en loin de redoutables kinchers se déplacer
comme agités d'une frénésie carnassière au milieu des éclairs verts laissées par les ocyx bondissants.
Mais nous nous retrouvâmes bien vite en demeure de devoir combattre ces
féroces vagabonds, si nous voulions avoir la moindre chance de parvenir à
notre destination, plus au sud maintenant !
La bravoure et la pugnacité de Rajha, géant Zoraï, et de Loïc, ardent Fyros ne
furent pas en reste ; tandis qu'ils ouvraient une voie au milieu des bêtes féroces, je tentais autant que je le pouvais de soigner leurs forces mises à mal par les voraces fauves jamais repus. Eclair du Désert, mon agile mektoub de course, suivait nos pas ne s'écartant jamais, avec docilité, de la route que nous nous ouvrions au sud de la Falaise, en direction de cette étoile ocre tracée sur notre carte et que nous appétions tant à visiter.
Enfin, après quelques coups délétères qui nous laissèrent parfois comateux,
nous réussîmes à mettre pied dans cette oasis tant vantée par tous : les Chutes de Virginia !
Le spectacle était tel que nous nous empressâmes de collecter quelques
luciogrames du lieu afin que, par la suite, ils puisent témoigner de la véracité
des dires autour de ce lieu magique ! La réalité dépassait tous nos rêves
d'enfants atysiens, nos yeux brillent encore de la beauté et de la majesté de cette oasis !
************
Tragique histoire d'Akos et Virginia :
On raconte, que l'eau qui sourd du désert à cet endroit sont les larmes
inépuisables d'une jeune fille matis, Virginia, amoureuse d'un fier garçon
Fyros, Akos, et qui périt d'avoir pleuré la perte scandaleuse de son amant,
soustrait à elle et enfermé par les siens, une famille de Thesos affiliée aux
légions Fyros, qui préféra voir mourir son fils séquestré, plutôt que de savoir
son coeur épris de la belle Matis : Virginia. Akos refusa toute nourriture dès
lors que la vue de sa belle et blanche Matis lui était à jamais interdite et
consuma sa pauvre et jeune vie en peu de temps...
On entendit, par la suite, les déchirantes lamentations de Virginia qui fuyant
toute compagnie homine s'était enfuie au Désert, puis une nuit le vent se leva et seuls les jappements des ocyx continuèrent de déchirer l'obscurité lunaire du lieu.... Une source surgit au milieu du chaos rocheux où Virginia vécu ses
derniers instants.
Bien plus tard, un vieux poète tryker, Kim O'Bline, mon lointain aïeul, ayant
visité ce lieu après avoir entendu les habitants des villages raconter cette
histoire, composa une ode aux amants malheureux : "Les Chutes de Virginia".
Par infortune, on a perdu le texte de cette ode, seuls en restent quelques bribes dans les chansons des chasseurs, des foreurs et des artisans d'Atys et le nom de ce lieu, à jamais pleurant.
Il reste cependant dans un coffre de la maison ancestrale des O'bline, à
Fairhaven, la couverture d'un antique manuscrit, en fibres de shooki, où l'on
distingue les portraits à demi-effacés d'Arkos et de Virginia, les noms sont
écrits dessous : leurs visages ressemblent étrangement à ceux de Brutal et
d'Yzatis...
Je me penchai au-dessus de l'onde qui éclabousse tout et sature l'air à l'entour d'embruns diaprés : l'eau, bien qu'assez douce, avait effectivement la saveur salée des larmes....
******************
Après nous être recueillis quelques instants, Rajha dut nous quitter en se
téléportant à Min-Cho, les kamis lui soient cléments ! Avec Loïc, nous nous
concertâmes pour savoir quelle conduite tenir pour revenir dans les villes. Il
nous apparut qu'il nous serait difficile de refaire la route à nous deux, suivis de
notre mektoub ; aussi décidâmes-nous de le laisser sur place, sachant qu'il
aurait suffisamment de fourrage, jusqu'à ce que l'on trouve les forces
nécessaires pour le faire revenir à Thesos.
La présence en ce lieu dÉclair du Désert serait comme le témoin de notre
hommage à la belle Matis et au fier Fyros, victimes de la stupidité et de la
fureur d'"Homins" ou en tout cas prétendus tels."
Peut-être qu'en recomposant tous les fragments épars de l'histoire d'Akos et
Virginia, serai-je en mesure de livrer quelques passages de cette ode
disparue.[...]
Votre dévoué, Kimbline, honoré membre des Bobs, récit en hommage à mes
compagnes et compagnons de guilde et à toutes les guildes multi-raciales, ou
qui aspirent à l'être.
Virginia :
"[...] Bon, grâce à Rajha, Loïc et Baxukki (qui pour la circonstance nous fit un
petit numéro d'homin invisible) nous réussîmes à récupérer mon toub, caché au
milieu d'un troupeau d'aranas, eux-mêmes surveillés par les terrifiques Varinx !
Nous nous dirigeâmes ensuite vers le vortex qui conduit au Désert des Matis et mes compagnons m'apprirent qu'un vortex ne se passait pas sur le dos d'une monture ! Déconvenue : j'avais par trois fois tenté de le passer en vain ; soulagement : le "passage" n'avait rien contre ma personne, mais mon ignorance était seule responsable de mon échec à le franchir. Le vortex existait bel et bien, il était là, absolument réel et franchissable ; je n'étais pas la victime d'un mirage ou des abus de fumigations de shookis, où même les deux à la fois, véritables dangers que doit redouter un Tryker au Désert Ardent. La traversée du désert n'avait pas entamé toute ma raison, du moins pas au point de faire de moi un de ces hallucinés, tels qu'on en voit girer parfois autour des bars descités Fyros, à la recherche d'un compagnon de beuverie, en quête d'une raison de croire que le désert ne les a pas tout à fait desséchés, en quête d'une raison de croire que les mirages n'en sont pas tout à fait, en quête d'une raison de vivre !
Loïc et Rajha ayant tout comme moi envie de découvrir, de passer de l'autre
côté du miroir, nous décidâmes de le franchir afin de poursuivre plus avant,
tandis que Bax s'en retournait vers Thesos à la recherche de la combinaison de matières idéale qui lui permît de forger la plus divine des armes !
Mes deux compagnons et moi, avions depuis notre enfance entendu les récits
des colporteurs et des négociantes d'objets matisiens qui vantaient les beautés des Chutes de Virginia en plein désert du Pays Matis, aux marches du désert Ardent et du Pays Malade ; la fraîcheur qu'on y trouve, le doux vacarme des cascades qui tambourinent et irisent les rochers en contrebas, les mousses aux verts somptueux qui les tapissent, les algues violettes qui habitent leurs parois rongées par le lente ardeur des eaux, le repos qu'on y peut goûter après les affres subis par les vents de sables qui poncent la peau et fendillent les lèvres des caravaniers et des voyageurs des contrées boréales !
Baxukki avait déclaré qu'il fallait aller "vers la gauche" pour atteindre ce havre
de paix, cette étoile du Désert, cette perle atysienne.
Ce que nous fîmes après avoir traversé le large couloir qui forme comme une
poche au nord-ouest de cette contrée et qui sert de vestibule pour relier le
Désert Ardent au Pays Malade.
Nous progressâmes d'abord sans encombres le long de la falaise septentrionale
du Désert Matis, voyant de loin en loin de redoutables kinchers se déplacer
comme agités d'une frénésie carnassière au milieu des éclairs verts laissées par les ocyx bondissants.
Mais nous nous retrouvâmes bien vite en demeure de devoir combattre ces
féroces vagabonds, si nous voulions avoir la moindre chance de parvenir à
notre destination, plus au sud maintenant !
La bravoure et la pugnacité de Rajha, géant Zoraï, et de Loïc, ardent Fyros ne
furent pas en reste ; tandis qu'ils ouvraient une voie au milieu des bêtes féroces, je tentais autant que je le pouvais de soigner leurs forces mises à mal par les voraces fauves jamais repus. Eclair du Désert, mon agile mektoub de course, suivait nos pas ne s'écartant jamais, avec docilité, de la route que nous nous ouvrions au sud de la Falaise, en direction de cette étoile ocre tracée sur notre carte et que nous appétions tant à visiter.
Enfin, après quelques coups délétères qui nous laissèrent parfois comateux,
nous réussîmes à mettre pied dans cette oasis tant vantée par tous : les Chutes de Virginia !
Le spectacle était tel que nous nous empressâmes de collecter quelques
luciogrames du lieu afin que, par la suite, ils puisent témoigner de la véracité
des dires autour de ce lieu magique ! La réalité dépassait tous nos rêves
d'enfants atysiens, nos yeux brillent encore de la beauté et de la majesté de cette oasis !
************
Tragique histoire d'Akos et Virginia :
On raconte, que l'eau qui sourd du désert à cet endroit sont les larmes
inépuisables d'une jeune fille matis, Virginia, amoureuse d'un fier garçon
Fyros, Akos, et qui périt d'avoir pleuré la perte scandaleuse de son amant,
soustrait à elle et enfermé par les siens, une famille de Thesos affiliée aux
légions Fyros, qui préféra voir mourir son fils séquestré, plutôt que de savoir
son coeur épris de la belle Matis : Virginia. Akos refusa toute nourriture dès
lors que la vue de sa belle et blanche Matis lui était à jamais interdite et
consuma sa pauvre et jeune vie en peu de temps...
On entendit, par la suite, les déchirantes lamentations de Virginia qui fuyant
toute compagnie homine s'était enfuie au Désert, puis une nuit le vent se leva et seuls les jappements des ocyx continuèrent de déchirer l'obscurité lunaire du lieu.... Une source surgit au milieu du chaos rocheux où Virginia vécu ses
derniers instants.
Bien plus tard, un vieux poète tryker, Kim O'Bline, mon lointain aïeul, ayant
visité ce lieu après avoir entendu les habitants des villages raconter cette
histoire, composa une ode aux amants malheureux : "Les Chutes de Virginia".
Par infortune, on a perdu le texte de cette ode, seuls en restent quelques bribes dans les chansons des chasseurs, des foreurs et des artisans d'Atys et le nom de ce lieu, à jamais pleurant.
Il reste cependant dans un coffre de la maison ancestrale des O'bline, à
Fairhaven, la couverture d'un antique manuscrit, en fibres de shooki, où l'on
distingue les portraits à demi-effacés d'Arkos et de Virginia, les noms sont
écrits dessous : leurs visages ressemblent étrangement à ceux de Brutal et
d'Yzatis...
Je me penchai au-dessus de l'onde qui éclabousse tout et sature l'air à l'entour d'embruns diaprés : l'eau, bien qu'assez douce, avait effectivement la saveur salée des larmes....
******************
Après nous être recueillis quelques instants, Rajha dut nous quitter en se
téléportant à Min-Cho, les kamis lui soient cléments ! Avec Loïc, nous nous
concertâmes pour savoir quelle conduite tenir pour revenir dans les villes. Il
nous apparut qu'il nous serait difficile de refaire la route à nous deux, suivis de
notre mektoub ; aussi décidâmes-nous de le laisser sur place, sachant qu'il
aurait suffisamment de fourrage, jusqu'à ce que l'on trouve les forces
nécessaires pour le faire revenir à Thesos.
La présence en ce lieu dÉclair du Désert serait comme le témoin de notre
hommage à la belle Matis et au fier Fyros, victimes de la stupidité et de la
fureur d'"Homins" ou en tout cas prétendus tels."
Peut-être qu'en recomposant tous les fragments épars de l'histoire d'Akos et
Virginia, serai-je en mesure de livrer quelques passages de cette ode
disparue.[...]
Votre dévoué, Kimbline, honoré membre des Bobs, récit en hommage à mes
compagnes et compagnons de guilde et à toutes les guildes multi-raciales, ou
qui aspirent à l'être.