Voilà... Je poste ce poème, un peu tardivement, et pas encore satisfaisant... Mais pour remercier l'initiative de cette enchère qui m'a redonné le goût de m'essayer à l'écriture
Certains reconnaîtront peut-être l'endroit secret de cette prière nocturne et, par là, l'identité de "Celle qui dort".
Nocturne
Dans la nuit qui bleuit l'ombre furtive glisse
Sur le jardin fleuri que la rosée constelle
d'étoiles d'or
Avant que l'aube vienne et que le ciel pâlisse
Elle avance, sereine, où doucement l'appelle
Celle qui dort
Déjà l'on ne voit plus le balet des lucioles
L'herbe est fraîche, il a plu, l'ombre sert son manteau
Sur sa Parok
La brume vire au mauve et les nuées s'étiolent
Quelques yubos se sauvent, tout près, sur le côteau
Meugle un bodoc
Dans la nuit qui s'achève un éclair luit soudain
C'est le long trait de sève d'une slathe vivante
Portée au flanc
L'ombre s'est arrêtée à l'endroit du Jardin
Où elle dort, alitée sous la voûte odorante
D'un buisson blanc
Sur une tour de guet tinte une cloche claire
Une odeur de muguet sallut le jour qui point
C'est le printemps
Mais dans les coeurs glacés gémit toujours l'hiver
L'ombre s'est affaissée et a serré les poings
- Toi que j'entends...
Qu'est-ce que l'éternité quand on craint pour les siens ?
Est-ce la lâcheté qui envahit mon coeur ?
Et ces larmes
Tandis je regarde enfants et musiciens
Qui acclament la garde et répètent en choeur
Aux armes ! Aux armes !
Toi qui sait le secret des vivants et des morts
Et connait le décret de l'ultime combat
Répondras-tu ?
Lorque l'homin doute et craint le mauvais sort
Quelle est la bonne route et que croire ici-bas ?
Ô ! Le sais-tu ?
Il fait jour désormais, Yrkanis s'anime
Le Verdoyant Sommet resplendit sous le givre
Qui tarde à fondre
L'ombre s'est éclipsée. De la tombe anonyme
Monte la mélopée qui du chagrin délivre
Sans répondre...