Ryzom

Salutations Ser Elran,

Vous vivez auprès du Roy, fort bien.
Mais nous qui vivons loin des fastes de la Cour, sommes ceux qui faisons vivre le royaume.

Des tonnes d'idées ont germées ici bas, des études sur la faune et la flore, sur les religions,
l'histoire, les modes de vie, l'artisanat et la science, les recherches archéologiques, les kitins, les peuples d'Atys,
les langues, la cuisine, les Kamis et la Karavan, la technologie et les artefacts, et je dois en oublier.
Certaines étaient sans doute fafelues, mais certaines étaient si élaborées qu'elles devaient être proches de la vérité.
Mais jamais le Roy n'a daigné nous donner d'indication, afin de nous éclairer de sa sagesse un tant soit peu.

Cependant nous continuons d'exister et de nous organiser tant bien que mal.
Un peuple sans institutions n'est qu'un ramassis de maraudeurs, et un Roy sans peuple....

C'est pour pallier à ce problème que le Conseil des Maisons Matis a été constitué.
Et celà pèse d'un poids certain sur la vie du Royaume, par la puissance économique,
démontrée récemment lors de la mission diplomatique auprès du pays des Lacs.
Par le rayonnement de l'influence de nos Maisons auprès des autres peuples.
Par la puissance militaire que la simple addition des guildes du Conseil, constitue.
Par l'unité culturelle qui est ainsi entretenue et le patriotisme qui renait.

Pourtant nous avons conscience que tout celà est incomplet et pourrait être amélioré,
c'est pourquoi nous faisons des efforts chaque jour que Jena fait. Certes tous les matis n'adhérent pas au Conseil,
mais c'est néanmoins le plus grand rassemblement existant au pays des forêts.

Aussi quand vous descendez de vos tours d'ivoire afin de porter la parole du Roy,
ayez un minimum de respect pour les organisations existantes.
Surtout lorsqu'elles sont fidèles à sa Majesté.
Et qu'elles vous proposent leur aide contre la menace kitin.

Rapportez donc au Roy que rassembler une foule ne fait pas une armée.

Shaarm,
Haut Conseiller au CMM

Cher conseillère Shaarm,

J'ai eu vent de votre missive addressée à Elran,
et je ne comprend pas quel reproche vous pouvez lui addresser, il n'a me semble-t-il jamais déshonorer le conseil Matis. Ce n'est dailleur pas son affaire.
Deplus le conseil Matis n'a aucun pouvoir decisionnel concernant le peuple Matis dans sa globalité. Il s'agit avant tout d'une réunion où siègent pour la plupart, les représentants des guildes matis les plus influentes et qui vise à débattre des problèmes divers provenant de l'écorce. Ceci pour y apporter des solutions.
Ceci n'engage bien evidemment que les membres du conseil. Le conseil ne se substitue pas au pouvoir du roi ou à ses representants, mais lui/leur est dévoué.

Dorbringer

Voila quelques lunes que les rues d'Yrkanis et des principales villes du Sommet Verdoyant bruissaient d'une rumeur d'une lettre envoyée par le Conseil des Maisons Matis à Ser Elran. Différentes versions avaient circulé, certains se demandaient même si cela n'était pas qu'affabulation et complot visant à discréditer ce même conseil...

Ce matin, une version a priori définitive de cette lettre était enfin en possession de Dagmar. Après plusieurs lectures minutieuses, elle en avait pesé les principaux termes et avait souhaité s'en entretenir avec quelques sages amis afin de recevoir leur propre réaction.

De l'avis général, cette lettre cristallisait à bien des égards les contradictions qui habitaient ce conseil depuis sa création. C'étaient justement ses mêmes errements qui avaient contrait la guilde des Marcheurs d'Atys, à ne pas y adhérer. Objet de puissance au service d'un seul à son origine, ce conseil, sous l'impulsion notamment de Maître Mogwai et de Serae Shaarm, avait depuis gagné une certaine autorité auprès des réfugiés et réunissait quelques unes des principales guildes du royaume et nombre d'amis des Marcheurs.
Toutefois, il apparaissait sous certains termes, sous certaines délibérations que ce conseil, simple réunion de guildes de réfugiés, voulait se substituer à l'administration royale et se donner capacité à légiférer.
Cette lettre avec ses mots durs et cinglants remettaient ainsi en cause pour partie la légitimité d'un officiel du Roy et cela ne se pouvait pas... L'unité, la moralité, la cohésion du royaume ne pouvait l'accepter. A une époque où certains matis se détournent de leurs valeurs ancestrales et de leurs croyances, où la décadence des mœurs et les compromissions morales semblent acceptées par tous, où la mollesse et le renoncement font office de projets politiques, on ne pouvait décemment pas remettre en cause l'autorité du Roy et de ses représentants.

Néanmoins, Dagmar ne pouvait s'empêcher de comprendre et de partager certaines pensées de la Régente de la Maison Hespérian. Bien que respectueux des Grandes Maisons Nobles et des efforts que ces dernières avaient du endurer pour reconstruire le Royaume, les réfugiés, de plus en plus nombreux (sic), constituaient les forces vives et laborieuses du pays. Sans les artisans, chasseurs, foreurs, le royaume n'aurait pas retrouvé son autonomie et une certaine puissance. Or les réfugiés se sentaient parfois oubliés de l'administration royale. Celle-ci semblait parfois naviguer à vue et un pays sans projet ni dessein ne peut guère rayonner et montrer la voie. Il n'était pas illogique que les réfugiés réclament un peu plus de reconnaissance et que la question, si nécessaire, de leur place et de leur représentation soit enfin posée.

Beaucoup restaient à faire... et en ce matin, le courage semblait la fuire... Dagmar retourna dans sa couche et rejoignit son merveilleux amant (qui j'espère se reconnaîtra hihi).