[Nemesis] La fin de la Maîtresse des Lames
Posted: Fri May 13, 2005 11:25 am
Liandra d'Alanowë
Liandra rentrait en sa demeure, après une longue journée a effectuer ses tâches quotidiennes. Elle avait à nouveau porté son masque, avec lassitude, avec la crainte de lenlever, la peur quil ne se fissure trop au mauvais moment, comme lors de ce massacre
Peu importait la raison, ou lattaquant. Cétait un massacre de plus dans sa vie, une vie qui en comptait trop.
Mais cette fois son enfant avait été présente. Elle lavait vue manier lépée, déchirer les chairs, enlever des vies. Lhorreur de la chose lavait traumatisée, et elle-même se demandait si elle pourrait encore accepter quelle la voie en train de tuer, encore et encore. Elle se voulait mère, mais montrait un visage de monstre. Tout çà au nom dune idéologie en laquelle elle ne croyait plus. Tout çà au nom de la karavan Combien de temps encore pourrait elle faire semblant de continuer dagir en leur nom, de continuer à porter le masque de la fierté en se posant comme leur dévote et fidèle alliée alors quelle les haïssait tant.
Poussant la porte de cette maisonnette un peu à lécart du tumulte de la capitale elle pénétrât dans la douce chaleur de la pièce principale.
Psychee peignait, au milieu de la pièce, ayant envahie lendroit de son chevalet, feuilles, pots et pinceaux. Celle-ci tournât la tête à son entrée, et lui sourit. Une expression franche, sincère, pleine damour, et pourtant elle sentit sa tristesse, sa douleur pour ce quelle avait vécu la veille. Elle lui rendit son sourire, quelle espérait rassurant et encourageant, sans savoir si çà tenait vraiment.
Elle sapprochait de sa fille pour lenlacée quand soudain un sentiment de malaise la prît, une sensation de danger immédiat. En même temps quelle se jetait sur Psychee pour la plaquée au sol, des détonations se firent entendre, et les fenêtres du salon volèrent en éclat sous un tir nourri, véritable feu de barrage qui mettait en pièce le mobilier et les murs.
La guerrière fit ramper lenfant vers la pièce de repos, ouvrant la porte dun coup de pied tandis quautour delles volaient balles et éclats de bois.
La petite matis se réfugiât sous le lit en se bouchant les oreilles, lair totalement terrifiée et désorientée, tandis quelle-même empoignait sa morikov et le sac de chargeurs. A ce moment là, la porte dentrée volât en éclat, sans doute sous leffet un sort, et un homin masqué bondit à lintérieur, maka dans une main et klyde dans lautre.
« Mort à lhérétique !! »
Elle appuyât sur la gâchette en même que lassaillant poussait son cri. A si courte distance les projectiles déchiquetèrent lhomin, le faisant chuter au sol sans lespoir de se relever. Le feu nourrit prit soudainement fin, un calme illusoire laissant place au vacarme. Elle en profitât pour ramper jusquà son épée, puis décapuchonnât le cadavre. Un matis
Elle était en train de regagner la chambre quand un second homin bondît dans lentrée, tirant au pistolet tout en chargeant pour lui asséner un coup de lame. La morikov crachât à nouveau la mort, tandis quun projectile latteignît à lépaule, provoquant immédiatement une vive douleur. Elle se forçât à lutter contre lengourdissement qui menaçait de prendre son bras, et se mit à faire feu en continue transformant lassaillant en tas de viande sanguinolente puis balayant lentrée et les murs concomitants dans lespoir de repousser dautres agresseurs qui se seraient avancés discrètement.
Ce nest que lorsque le sifflement strident de son arme fut remplacé par des cliquetis indiquant la fin de cartouches quelle lâchât la lourde mitrailleuse et se réfugiât dans la chambre, épée à la main.
Il y eut à nouveau un moment de silence, uniquement meublé par les sanglots étouffés de sa fille. Elle la regardât un moment, tâchant de la réconfortée par un sourire qui se voulait confiant, quand elle entendit des bruits de fioles se brisant dans la pièce saccagée. Jetant un rapide coup dil, elle pût constaté quon balançait des bouteilles dhuiles en nombre depuis lextérieur. Lodeur douceâtre du liquide lui arrivât rapidement aux narines et elle comprit assez vite quelle était le but de lopération.
Comme en réponse à ce quelle venait de penser, on lançât un sort de feu depuis lextérieur. Le missile magique fit sembraser immédiatement lhuile, et un incendie ronflant se propageât à une vitesse empêchant toute tentative de fuite Se précipitant sous le lit, elle prit une Psychee terrorisée dans ses bras et craquât le premier ticket quelle trouvât dans sa sacoche, tandis que le ronflement des flammes montait en puissance.
Le feu commençait à dévorer le chambranle de la porte lorsque elles sévanouirent toute deux dans une lumière bleutée
Le caquetage incessant des créatures qui hantent les nuits de la jungle les accueillit.
Ouvrant les yeux, Liandra et Psychee se rendirent compte quelles avaient atterri en pleine jungle zoraï
La guerrière regardât un moment le kami prêt duquel elles étaient allongées
« Si tu crois que je vais te remercier, la peluche, tu peux courir »
La créature ne dit ni ne fit rien, se contentant de fixer la jungle de ses yeux sans âme.
Elle se relevât, puis tendit la main à sa petite matis pour laider à se lever à son tour.
« Bien, quittons vite cet endroit. »
Ce faisant, elle portât la main à sa sacoche, se préparant à rechercher un ticket pour se rendre de labsence même du conteneur en question
Elle jurât un moment entre ses dents, puis tirât son enfant encore un peu hébétée par la main, léloignant du kami. Tirant un foulard aux armes de lEtoile dune poche elle le compressât sur larmure pour empêcher le sang de trop couler de son épaule ce nétait pas le moment dattirer un prédateur de la nuit.
Elles parcoururent une bonne distance avant darriver à un point deau, où Liandra décidât de sarrêter. Psychee avait reprit tous ses esprits depuis un moment mais de disait rien. De toute façon les paroles étaient inutiles à ce moment, elles se contentèrent de sasseoir sur les pierres au bord de leau, profitant du spectacle simple mais si beau des étoiles se mouvant dans les reflets de leau claire.
Liandra défit lentement lépaulette endommagée, et laissât à sa fille le soin de soccuper de la blessure. Psychee retirât le projectile fiché dans la chair puis fit appel à la puissance céleste ; la plaie se refermât peu à peu, tandis que des mains de son enfant coulait une douce chaleur qui réparait les tissus et faisait refluer la douleur.
Elles restèrent encore un petit moment lune contre lautre, sans un mot.
Liandra tâchait danalyser la situation. Elle naugurait rien de bon, et avait plus de questions que de réponses. Elle avait une bonne idée des commanditaires de la chose, mais sans pouvoir en être totalement sûre. Mais une chose était certaine, la race des attaquants lui disait que les jardins étaient désormais un endroit dangereux pour elles deux. Sa mascarade ne suffisait plus à les protéger. Il leur faudrait fuir, et tâcher de trouver un refuge.
Rester ici était trop risquer, aussi bien pour elle-même que pour Psychee, qui verrait sûrement son fragile équilibre remit en question par la présence constante de ces démons velus
Restaient les lacs où le désert Ceux qui leur en voulaient étaient très présents dans les premiers, et dans le second elle avait plus dennemis quelle ne pouvait les compter
Décidant quelle aviserait plus tard, elle se remit debout, et parlât doucement.
« Allons, il nous faut rejoindre une ville, guide moi, tu connais bien ces terres. »
Psychee se levât, lui prit la main avec un sourire et commençât de la guider à travers la jungle.
Au bout de quelques heures de marche elles arrivèrent à une ville, Hoi-Cho si ses souvenirs étaient bons. Là elle avisât un colporteur auquel elle revendit ses bijoux pour un prix somme toute assez dérisoire matis en terre zoraï, il ne fallait pas sattendre à ce quil lui fasse un cadeau.
Après quelques achats de provisions pour une longue route, elle se rendît à un messager.
Elle retirât son sceau des Lames, glissât dans lanneau le foulard tâché de son sang, et mit le tout dans un colis en destination de la maison des Obsidiens.
Ils comprendront
Puis elle rejoint sa fille à la sortie de la ville et se mirent en route, pleines despoirs et de craintes devant le chemin sur lequel elles engageaient leur pas.