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Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 8:52 am
by kalibarr
*une copie de cette lettre est envoyée à chacun des représentants des cercles Zoraï, ainsi qu’à Xianomling pour le conseil des Anciens*

Mon frère,

Je suis Leto le traître, autrefois marqué du sceau de l’infamie et banni des terres de notre peuple. L’homin qui vient à toi aujourd’hui est mourant, il vient implorer ton pardon et solliciter la permission de mourir en suivant la voie de Ma Duk.
Je suis conscient que la gravité des crimes dont on m’a accusé rend cette demande grotesque, aussi ce n’est pas pour ces crimes que j’implore ta mansuétude. Tous les crimes dont on m’a accusé son faux. L’empoisonnement de la Zoraï blanche, le vol des grimoires sacrés des gardiens de la sève, mon renoncement à la parole des Kamis, la manipulation de la Goo, et la trahison du mon peuple et des Cercles tout cela n’est qu’une mascarade organisée par mon frère Thun, le maîtres des Gardiens de la Sève, et mon seul accusateur à l’époque.
Je ne saurai l’en blâmer néanmoins, car il a fait ça sur ma demande et avec mon concours. J’implore donc ton pardon mon frère, pour avoir menti à mon peuple en lui faisant croire à ma trahison. Tout cela n’avait que pour but de leurrer les matis et la Karavan.

Pendant des années nos ennemis, étant convaincu de ma duplicité, m’ont accueilli dans leur maison, parfois comme un invité ou un frère et parfois comme un esclave. J’ai pu observer leurs mœurs et leurs manigances, percer leurs secrets et leurs projets, et transmettre toutes ces informations stratégiques à Thun et aux siens. Plus encore, j’ai pu approcher les adorateurs de la Karavan, j’ai pu berner leur suspicion et m’attirer leur confiance, jusqu’à être admis dans l’enceinte de leur église.
En ça j’implore à nouveau ton pardon mon frère... par peur et par haine, je me suis soumis à leurs rites immondes, et même si mon âme était tendue vers la voix de Ma Duk j’ai sali mon sang en vivant à leur côté. Par orgueil, je pensais que mon sacrifice pourrait aider les Kamis à détruire leur déesse, mais mon erreur était totale. Jena n’est qu’un mythe absurde, et ma foi mal dirigée était comme un blasphème au visage de Ma Duk ; j’ai compris bien tard à quel point j’aurai mieux fait de dépenser mon énergie à aimer les Kamis plutôt qu’à détester leurs ennemis. Tout ça n’aura en définitive servi à rien, il n’y avait aucun secret à percer, je n’ai fait que me perdre dans cette folie.
Pour cette raison je comprends aujourd’hui que j’ai mille fois mérité mon exil... je marche maintenant sur nos terres à la merci de tous nos frères, la marque de mon bannissement m’ayant enlevé tous mes droits, même celui de vivre.

Aujourd’hui, la mort me ronge et c’est bien ainsi, j’aspire à l’oubli. Je sais que je ne récupérerai pas mon statut de Zoraï tant la honte est grande d’avoir commis un tel sacrilège, et je suis prêt à endurer toutes les punitions que mes frères voudront m’infliger. Mais puisses tu mon frère comprendre ma requête, et me permettre de vivre sur la terre de mes ancêtres à nouveaux, comme un prisonnier ou comme un intouchable si ce n’est comme un homme libre. Les jours qui me restent à vivre sont tout entier dévoués à Ma Duk, et je prie chaque jour qu’il me permette de mourir pour mon peuple.
Je suis aujourd’hui dans les murs de la maison du clan du Wu-Song, j’y attends mon jugement avec sérénité, car je sais que la sagesse de l’onde première éclaire ton chemin. La confession de mon frère Thun, laissée pour moi à la Guilde des Gardiens de la Sève attestera la vérité de ce que je dis.

PS : [HRP] Ceci est un post de retour, qui fait référence à un certains nombre d’événement RP qui ont eu lieu il y a environ six mois, et qui ont tous été joués IG. La lettre est à priori adressée aux rapporteurs des cercles, mais des rumeurs peuvent avoir filtré à son sujet chez les Zoraï.
Je comprends que tout cela doit paraître obscur à ceux qui ne jouaient pas à cette lointaine époque, j’en suis désolé et ne veut pas forcer la nouvelle donne avec ma petite personne. Ce post me permet justement de faire une transition avec mes anciens cyber-amis sans parasiter le jeu actuel avec mes vieilles histoires, pour que l’on puisse passer à autre chose sans faire un wipe du passé. [/HRP]
PPS : pour ceux que ça intéresse, des liens de mon histoire ici, ici, , et

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 9:31 am
by psychee
*un souffle dans le Vent* Le grand Jeu a repris, l'échiquier est toujours là, le sablier se vide et chaque grain de sable a été une vie qu'il a aspiré dans ses méandres. Nul ne sait qui sont les joueurs, mais les pièces qu'ils déplacent ont désormais des noms, parfois. Rien ne s'arrète jamais sans mort.

[HRP] ce n'est pas une reflexion de Psychée, mais un salut de ma part à mon ami et son pire ennemi qui revient sur l'échiquier à son tour :) [/HRP]

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 9:53 am
by dalyko
kalibarr wrote:*une copie de cette lettre est envoyée à chacun des représentants des cercles Zoraï, ainsi qu’à Xianomling pour le conseil des Anciens*
*accusé de réception provenant de Dalyko Fuong-Ji, Oratrice du Cercle de l'Exploration, par l'intermédiaire de La-Win-Cho, Premier Rapporteur dudit Cercle ; pour les Cercles Zoraïs, non exhaustif*

Leto,

Notre discussion d'hier au soir m'a permis de vous faire part de mes pensées personnelles au sujet de votre condamnation et de votre retour dans le Pays Malade.
Je me dois de vous informer qu'à la lumière de vos nouvelles révélations, votre cas sera de nouveau débattu au sein des Cercles dans les prochains jours, et fort probablement au Conseil des Sages également.

Dalyko Fuong-Ji, Oratrice du Cercle de l’Exploration

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 9:57 am
by suenzi
Le jour venait de se lever sur les forêts matis, Creenshaw avait quitté l'ambassade fyros comme à son habitude pour aller se promener et attendre. Pourtant ce jour là, le fyros semblait préoccupé, on lui avait raconté l'histoire de Leto, son histoire vu par les yeux d'une de ses victimes et vu par une de ses amies.

Comment réagir face à cela, s'il venait à apparaitre devant lui?

Cette question le torturait de l'intérieur. Il ne voulait en aucun cas briser son amitié avec Melowen, pourtant cet homin méritait bien plus qu'une rédemption.

Il s'arrêta alors d'y penser, et regarda ses mains. Sans s'en rendre compte, il venait d'écraser le si beau bouquet qu'il venait de récolter. Il eut envie de crier sa colère mais ne le fit pas, il ne devait pas. Regarder, regarder comment les évènements évoluent, voilà ce qu'il pouvait faire.


/HRP

Coucou, je sais pas si j'ai une place sur l'échequier mais voilà je poste quand même. Je remercie Melowen et Chris pour m'avoir raconté l'histoire de cette autre légende d'Atys.

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 10:08 am
by psychee
L'échiquier est ouvert, peu de pièces encore ont des noms... une dame, deux fous, un cavalier... si peu encore...

[HRP] je crois pouvoir dire au nom de Leto et moi que le jeu est ouvert à tous, et Leth, par exemple, a commencé à s'y glisser, Chrys en est devenue une actrice, et bien d'autres le sont déjà, et je vais faire en sorte que le jeu puisse prendre une dimension désormais moins intime, Leto le faisant déjà ci-dessus. [/HRP]

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 11:11 am
by chryssie
Chrys regardait fixement les flammes qui éclairaient son ouvrage. Elle se remit au travail et mit la dernière touche. Un sourire en coin effleura son visage. La boucle d’oreille était si difforme, si complètement ratée qu’il valait mieux en rire. Personne ne porterait ce bijou qu’elle avait fait de ses doigts gourds. Elle débutait, encore tant à apprendre. Depuis quatre cernes ses mains n’avaient plus touché une arme, et pourtant elles restaient faites pour porter le fusil de son père. Mais la petite pirate avait disparu, seul restait son chapeau planté sur son front.
Chrys regarde les flammes, mais ce sont d’autres feux qu’elle voit en son cœur. Son visage est sec et ne parvient pas à pleurer. Au loin le vent fait comme un sanglot d’enfant.
Un enfant… C’est ainsi qu’elle avait quitté Leto, ivre d’une joie inconnue, prêt à tout pour obtenir le pardon. Leto s’était senti si léger, et elle, lestée d’un poids infini… Elle n’était pas parvenue à l’oublier, malgré les courses des Vents, et la compagnie des Sculpteurs. Elle voulait le revoir. Il devait tenir ses promesses. Son poing se ferma.

****

L'été ne dure qu'une saison,
la haine jusqu'à la garde.

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 11:47 am
by tristan7
Wong Fei-Hung prit la route tôt le matin...le coeur léger

Il avait laissé une lettre adressée à ses frères et soeurs bien en évidence sur la table commune ou trônaient encore les restes de rillettes que cuisinait si bien Iuwenn. Cette lettre les prévenait du court voyage qu'il devait effectuer et qui le tiendrait écarté du Pays Malade quelques temps; il devrait être de retour au printemps disait-il...

Il leur parla aussi de l'homin qu'il avait rencontré aux portes de Zora...Leto "le traître" qui n'osait entrer dans la capitale...Il lui avait offert l'hospitalité de son clan et l'avais installé confortablement dans leur hall, lui donnant nourriture, nécéssaire d'écriture et sa permission d'aller et venir ou bon lui semblait chez eux.

Pour ne pas le déranger, il retourna à son Atelier, petite grotte prés des Chutes Mystiques, afin d'y terminer des études sur les Gibbais qu'on lui avait commandées; il se restaura un peu, prépara son paquetage et prit la route... le coeur léger. Les voyages le rapprochaient du Grand Pélerin et chaque pas lui apportaient un peu plus de clarté...

Il repensa alors à ces dernières semaines, ses travaux sur la Goo qu'il avait débuté aprés cette sinistre invasion de Gibbais damnés, ses recherches qui l'avaient logiquement conduit jusqu'à ce nom...Leto...Un empoisonneur disaient-ils...d'autres disaient qu'il possédait aussi des remèdes...

Wong avait creusé loin, il s'était aussi perdu dans ce gouffre de faits plus ou moins vérifiés, souvent noyés de détails saugrenus propagés par les légendes populaires...ses ennemis comme ses amis, tout le monde en rajoutait...il avait aussi reçu des menaces, on l'avait traité de fou, de naif...il jouait avec le Feu, tout ceci le dépassait...

Il repensa aux deux Maitresses qu'il avait croisé un peu plus tôt ce soir la...à la petite apprentie qui se tenait derrière elles et qui avait à peine osé lui adresser un sourire, à cette Trykette, Melowen accompagnée de l'ancien Légionnaire...il avait beaucoup parlé à Yrkanis, trop...ou pas assez...On ne lui accorda pas le droit de voir le prisonnier et il n'insista pas beaucoup plus...Peut être avait-il senti que ça n'en vallait pas la peine, peut-être que quelque part, Ma-Duk lui avait soufflé que ce qu'il cherchait dans la Ville-Arbre n'y était plus...

Il croyait aux signes, mais son ébahissement fût total quand, sortant du temple de Zora, il tomba nez à nez avec le "banni"...

"Il n'y a point de hasard ; tout est épreuve, ou punition, ou récompense, ou prévoyance." disait Wu-Song...

Wong Fei-Hung jeta quelques fleurs dans la Cascade Mystique et prit la route, tôt le matin...le coeur léger

<hrp> et il est absent jusqu'à dimanche mais essaiera de consulter les forums ;) <hrp>

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 12:34 pm
by snark
Couchée dans le manoir privé de Liandra, veillée par Psychée, j’erre dans un cauchemar sans fin. J’avais raison, jamais Liandra ne me tueras… Mais elle a fait bien pire, elle m’a obligée à plonger dans son âme et Psychée n’a rien pu faire. Je sens encore ses mains sur mes tempes, son regard posé sur le mien et le vertige qui me prit.
J'étais venue tenter de voir Leto dans les geôles de l'Obsidienne, mais il en était déjà sorti, de toute façon, je n'ai pas récupéré le témoignage pouvant l'innocenter...
Depuis je me débats dans le néant et le désespoir, je n’émerge que par moment, devine Psychée à mon chevet, la bouche sèche et ne pouvant prononcer une parole. Puis le délire me happe à nouveau. Parfois d’autres images surgissent, je me vois jouant au Go avec Leto, chassant dans la jungle zorai avec Psychée, blottie dans les bras de Kalean, m’amusant avec Rhianwen, échangeant des vêtements avec Adfael, et puis d’autres amis qui viennent se mêler à la souffrance…
Deux nouveaux visages sont apparus qui me sont maintenant chers Creenshaw, le guerrier Fyros et Chrys une sœur des Lacs.
Je tente de me raccrocher à ces visages, mais sans cesse l’âme de Liandra, m’attire vers ce puit sans fond. Mais déjà les visages pâlissent, je n’ai plus de force, et plus rien ne retiendra ma chute…

Re: Lettre aux Cercles

Posted: Wed May 04, 2005 5:40 pm
by psychee
Kyoga, Pieds Bleus
Le zoraï se pencha sur le jeu, et déplaça le roi noir.
Tic… avancer d’une case. Tic.

Comme toujours, le même résultat.

Mais les pièces avançaient. Pour le moment, hormis une poignée de pions dont la place n’avait que peu d’influence sur le jeu, seule la dame blanche, son roi, le roi noir, son fou, et le cavalier noir avaient bougé. Tout le jeu consistait à ce que la dame blanche soit inactive, paralysée, car il n’y avait pas de reine noire. Pas encore.
Il n’avait plus touché à la partie depuis longtemps.

L’échiquier était de bois noir et ivoire, les pièces, de très petite taille, d’ambre noir et feu, et aucune main hormis la sienne, depuis vingt-et-un ans, n’avait jamais déplacé une pièce.
Il avait rejoué et rejoué mille fois cette partie, et l’abandonnait à chaque fois sur la même impasse. Mais à chaque fois, il allait un peu plus loin, coup après coup. Et à chaque fois, le sablier se vidait un peu plus.

Le temps était venu. Il regarda les autres pièces, noir et or. Quelle serait la prochaine à entrer dans le jeu ? Il regarda les tours de chaque camp, et déplaça un autre pion, pour leur ouvrir l’échiquier.

Il retint son geste.
Bien sûr…
Il s’était toujours demandé qui jouait, dans cette partie. Il ne faisait que chercher à la comprendre, et posait chaque coup quand celui-ci était déjà joué.
Ceux qui jouaient réellement cette partie n’en avaient peut-être même pas pleinement conscience. Seuls les pièces le savaient, le devinaient. Chaque pièce qui avait bougé avait compris son rôle, et l’assumait, d’une manière ou d’une autre.
Le prochain serait le fou blanc

Il laissa l’échiquier. Pour cette fois, il était impossible, encore une fois, d’avancer, il devrait rejouer la partie ; la reine blanche était encore une fois piégée, c’était un pat.

Il soupira.

« Mais la partie est allé trop loin cette fois. Impossible de revenir en arrière.»

L’Izam le regarda de son œil glauque et sans expression. Stupide oiseau. Il était cependant son seul camarade de solitude, et le zoraï en respectait son utilité : voyager, et transmettre des messages. Et le dernier, reçu de l’un de ses jeunes élèves devenu depuis longtemps un ancêtre artisan de Zora lui avait dit ce qui était une évidence : Leto était revenu.

Ainsi donc son élève revenait au grand jour. Il aurait à le soutenir et l’aider, d’une manière ou d’une autre. Le zoraï regarda le roi noir.

« Tu n’aurais pas du être à cette place, j’aurais du accepter de la prendre pour toi. Très Lumineux Ma Duk, qu’ai-je donc été aveugle de laisser cet enfant défier le Destin ; l’en voilà prisonnier comme nous tous, traître, trahi, et détruit. Qu’ai-je donc été égoïste de croire que j’en avais fini.
Mais non. Je dois devenir une pièce, à mon tour. Que le Grand Cycle soit, mon fils, je me lève pour l’accomplir. »


L’immense zoraï se leva, et balaya le plateau d’un revers de main, laissant les pièces tomber dans la mousse. Saisissant son bâton, il saccagea de gestes précis l’échiquier, puis la hutte et son contenu, lentement, avec méthode et calcul. Il épargna une gourde, qu’il saisit en passa en bandoulière, et siffla l’oiseau qui se percha sur son épaule flétrie.

« En route, izam… Le vieil hermite n’est plus. Kyoga, le Pieds-Bleus reprend sa place, comme il aurait toujours du être