L'au revoir d'un pirate
Posted: Tue May 03, 2005 3:41 pm
Suivant les dernières instructions de son capitaine, Arkueid publia la lettre que Kalean lui avait remis peu avant son départ.
Chers amis,
Ce nest pas sans un pincement au cur que je rédige cette lettre.
Mais désormais tout est prêt, et rien ne pourra plus retarder mon départ.
Le prototype que je fabriquais en cachette, dans une grotte des Landes Obscures, est désormais achevé.
La construction de cet engin maura demandé de nombreux cernes defforts, déchecs, de mise au point, de tests
Jusquà obtenir enfin ce que je cherchais à mettre au point : un appareil volant.
Oh bien sûr, cest un véhicule modeste qui na rien de comparable avec les navettes de la Karavan. Mais le prototype est suffisamment stable pour me conduire à bon port : vers la Canopée dAtys.
Pourquoi ce voyage ?
Tout a commencé avec une étrange vision que je fis suite à un combat éprouvant.
En voici le récit, à travers un extrait de mon journal:
Mais depuis cet événement jai une intime conviction :
Ma-Duk ma permis dentrevoir une part du Grand Tout.
Si nos terres sont condamnées à disparaître, et que la Canopée dAtys formera un jour la nouvelle écorce, il faut ouvrir un passage vers ces terres nouvelles. Sans quoi notre civilisation sera engloutie.
Quand jétais plus jeune, mon ami Takeo me parlait sans cesse de la Canopée. Selon lui, cétait un lieu paradisiaque, préservé de la goo et des kitins. Il avait la ferme intention de visiter les branches supérieures et avait mis au point les plans dune étrange machine volante.
Cela fait bien des cernes que Takeo a disparu mystérieusement
A-t-il réalisé son projet datteindre la Canopée? Je ne saurai le dire.
Pourtant jai la conviction quil est en vie, quelque part
Voilà pourquoi jai repris ses plans, les améliorant au gré de mes découvertes, afin de fabriquer un nouveau prototype.
Pour pouvoir mélever dans les airs, jai confectionné un énorme ballon de toile, maintenu à une sorte de barque par un ancien filet de pêche. Jutiliserai lair réchauffé par un brasier fyros pour gonfler le ballon et le maintenir en vol. Jai conscience quil nest pas chose facile de maîtriser le feu et de sen faire un allié, surtout dans une telle embarcation. Cependant, lors de mes nombreux voyages dans le désert, un vieux chasseur fyros ma enseigné quelques techniques secrètes permettant de contenir la véhémence du feu. Jai donc espoir que le ballon ne finisse pas en torche.
Une fois dans les airs, le plus dur sera de dompter les vents afin de se diriger dans la bonne direction. Cest là que ma connaissance des bateaux et de la navigation se révélera fort utile, pour maintenir un cap et voguer sur les vents comme mes ancêtres lont fait sur les courants marins. Histoire de ne pas être le jouet des vents, jai adjoint un système de propulsion inspiré des éoliennes qui parsèment la terre des Lacs. Des pédales reliées à un ingénieux mécanisme permettront dactionner les hélices qui feront avancer lappareil dans la bonne direction. Lorsque les vents seront favorables, je pourrai même me reposer un peu.
Enfin, afin déviter que latterrissage ne soit trop brusque et nendommage irrémédiablement lappareil, jai enchâssé plusieurs blocs dambre sous la nacelle.
Mes connaissances en artisanat zorai me permettent aujourdhui de maîtriser les propriétés de lévitation de lambre. Le champ de force ainsi créé permettra une approche en douceur de la zone datterrissage. De plus, lambre zorai possède la faculté unique de repousser la foudre, ce qui peut savérer un atout précieux au cas où un orage éclate et menace le succès du vol.
Le véhicule achevé, je lai béni selon les rites kami, le baptisant du nom de Melowen, ma bien-aimée.
Jaurai tant de chose à vous dire, mais laube approchant je dois écourter cette lettre pour mapprêter au départ. Lorsque jaurai confié ce message à lizam voyageur, il ne me restera plus quà gonfler le ballon et mélever dans les airs en quête de terres inconnues. Jemporte avec moi d'autres izams, qui jespère, me permettront de vous donner des nouvelles en cas de succès de lexpédition.
Amis, priez pour que les vents me portent dans la bonne direction, et pour quaucun vaisseau karavan ne me remarque et me détruise en vol.
Votre amitié me guidera dans ce périlleux voyage.

A bientôt,
Kalean
Chers amis,
Ce nest pas sans un pincement au cur que je rédige cette lettre.
Mais désormais tout est prêt, et rien ne pourra plus retarder mon départ.
Le prototype que je fabriquais en cachette, dans une grotte des Landes Obscures, est désormais achevé.
La construction de cet engin maura demandé de nombreux cernes defforts, déchecs, de mise au point, de tests
Jusquà obtenir enfin ce que je cherchais à mettre au point : un appareil volant.
Oh bien sûr, cest un véhicule modeste qui na rien de comparable avec les navettes de la Karavan. Mais le prototype est suffisamment stable pour me conduire à bon port : vers la Canopée dAtys.
Pourquoi ce voyage ?
Tout a commencé avec une étrange vision que je fis suite à un combat éprouvant.
En voici le récit, à travers un extrait de mon journal:
Je ne saurai dire ce que signifie exactement cette vison. Est-ce un message que les kamis ont essayé de me faire parvenir ? Est-ce un délire dû au poison du kirosta ?( )
Les kamis mavaient demandé de traquer un kirosta et den venir à bout. Cela métonna beaucoup, cette tâche dépassait mes compétences de chasse et les kamis le savaient.
Avaient-ils décidé de menvoyer à la mort ? Voulaient-ils me tester ?
Je mexécutais donc, et dénichais un de ces affreux monstres. Après un combat acharné, où je dus user de toutes mes bottes secrètes pour survivre, je finis par prendre lavantage.
Dans un ultime effort, ma masse électrique sécrasa avec fracas contre la carapace du kirosta, qui saffaissa sous le choc. Le kitin chancelant dévorait ses dernières secondes de vie.
Cest alors que, dans un dernier soubresaut, limmonde créature me transperça la cuisse de son dard, avant de sécrouler. La douleur provoquée par le poison du kitin se propagea instantanément dans tout mon corps, me foudroyant sur place. Mes dernières forces mabandonnant, je meffondrais aux cotés de la carcasse puante de la bête.
Allongé sur le sol, je sentais la sève sécouler de mes membres tandis que la vie méchappait. Tout me semblait soudainement si lointain, je percevais à peine ma propre douleur. Les yeux rivés au ciel, mon regard se perdait dans linfini.
Le poison qui sécoulait dans mes veines semblait mouvrir les portes dun autre monde. Je sentis mon esprit se libérer de son carcan de chair, sélever au dessus de ce corps inanimé pour entamer un long voyage vers le firmament.
Jeus alors le sentiment dentrer en communion avec la planète-arbre.
Je ressentais une profonde paix intérieure, pourtant tout autour de moi sagitait avec une frénésie indescriptible. Les arbres surgissaient du sol, puis dépérissaient plus vite que les champignons les plus éphémères. Les astres traversaient le ciel comme des bolides, voltigeant en un ballet de traînées lumineuses.
Je vis alors les branches de la canopée croître et se déployer au dessus de la région des Lacs.
Semblables à dimmenses tentacules, les branchages sétendaient au dessus de nos terres, resserrant leur étreinte mortelle comme un piège qui se referme sur sa proie.
Les rameaux de cette couverture végétale sentremêlaient inexorablement, occultant chaque recoin du ciel.
Aeden Aqueous plongeait dans un crépuscule sans retour. Je vis ses étendues fertiles sétioler, ses eaux limpides se ternir à jamais. Tout nétait plus que désolation, à limage des Landes Obscures. La lumière du jour, qui se frayait à grand-peine un passage vers le sol, délaissa peu à peu ces terres condamnées.
Les énormes branchages avaient enserré notre écorce natale jusquà former une voûte opaque, emprisonnant la Terre des Lacs dans une obscurité sans fin.
Je flottais dans la pénombre de ce qui fut jadis la terre des Trykers. Ses lacs azurés avaient cédé place à quelques nappes de sève et autres marais sordides. Ses villes prospères nétaient plus que ruines assiégées par les kitins. Sa faune et sa flore luxuriante avaient disparues au profit des créatures étranges qui peuplent les mondes souterrains.
Cest alors que je ressentis un appel, à la fois vague et irrésistible.
Une force instinctive me conduisit au travers des dédales obscurs de la strate, jusquà ce quapparaisse au loin une fine colonne lumineuse. Au pied de ce puit de lumière se tenait une entité merveilleuse, au corps fin et translucide. Un kami. Les rayons irisés qui irradiaient de son corps formaient un halo féerique, qui semblait propager des ondes dune puissance infinie.
Sans mot dire, le kami mindiqua une fissure de la voûte qui laissait filtrer la lueur du jour.
Alors que mon attention était captivée par cette source de lumière, je me sentis guidé vers elle. Mon être était soudainement transporté, comme happé par ce flot lumineux et propulsé vers la surface. Je mélevais dans les airs à une vitesse prodigieuse, traversant la faille qui souvrait à moi comme une porte vers un monde nouveau, rempli despoir. Franchissant les derniers obstacles, jatteignais enfin la couche supérieure de lécorce
Lorsquune clarté éblouissante maveugla.
Cest alors que je sentis la vie et la souffrance renaître en moi, par vagues successives, comme une complainte lancinante. Mes compagnons entouraient ma dépouille, me priant de renaître à la vie. Lorsque jouvris les yeux, japerçus leurs visages inquiets. La carcasse du kirosta gisait à coté de moi.
( )
Mais depuis cet événement jai une intime conviction :
Ma-Duk ma permis dentrevoir une part du Grand Tout.
Si nos terres sont condamnées à disparaître, et que la Canopée dAtys formera un jour la nouvelle écorce, il faut ouvrir un passage vers ces terres nouvelles. Sans quoi notre civilisation sera engloutie.
Quand jétais plus jeune, mon ami Takeo me parlait sans cesse de la Canopée. Selon lui, cétait un lieu paradisiaque, préservé de la goo et des kitins. Il avait la ferme intention de visiter les branches supérieures et avait mis au point les plans dune étrange machine volante.
Cela fait bien des cernes que Takeo a disparu mystérieusement
A-t-il réalisé son projet datteindre la Canopée? Je ne saurai le dire.
Pourtant jai la conviction quil est en vie, quelque part
Voilà pourquoi jai repris ses plans, les améliorant au gré de mes découvertes, afin de fabriquer un nouveau prototype.
Pour pouvoir mélever dans les airs, jai confectionné un énorme ballon de toile, maintenu à une sorte de barque par un ancien filet de pêche. Jutiliserai lair réchauffé par un brasier fyros pour gonfler le ballon et le maintenir en vol. Jai conscience quil nest pas chose facile de maîtriser le feu et de sen faire un allié, surtout dans une telle embarcation. Cependant, lors de mes nombreux voyages dans le désert, un vieux chasseur fyros ma enseigné quelques techniques secrètes permettant de contenir la véhémence du feu. Jai donc espoir que le ballon ne finisse pas en torche.
Une fois dans les airs, le plus dur sera de dompter les vents afin de se diriger dans la bonne direction. Cest là que ma connaissance des bateaux et de la navigation se révélera fort utile, pour maintenir un cap et voguer sur les vents comme mes ancêtres lont fait sur les courants marins. Histoire de ne pas être le jouet des vents, jai adjoint un système de propulsion inspiré des éoliennes qui parsèment la terre des Lacs. Des pédales reliées à un ingénieux mécanisme permettront dactionner les hélices qui feront avancer lappareil dans la bonne direction. Lorsque les vents seront favorables, je pourrai même me reposer un peu.
Enfin, afin déviter que latterrissage ne soit trop brusque et nendommage irrémédiablement lappareil, jai enchâssé plusieurs blocs dambre sous la nacelle.
Mes connaissances en artisanat zorai me permettent aujourdhui de maîtriser les propriétés de lévitation de lambre. Le champ de force ainsi créé permettra une approche en douceur de la zone datterrissage. De plus, lambre zorai possède la faculté unique de repousser la foudre, ce qui peut savérer un atout précieux au cas où un orage éclate et menace le succès du vol.
Le véhicule achevé, je lai béni selon les rites kami, le baptisant du nom de Melowen, ma bien-aimée.
Jaurai tant de chose à vous dire, mais laube approchant je dois écourter cette lettre pour mapprêter au départ. Lorsque jaurai confié ce message à lizam voyageur, il ne me restera plus quà gonfler le ballon et mélever dans les airs en quête de terres inconnues. Jemporte avec moi d'autres izams, qui jespère, me permettront de vous donner des nouvelles en cas de succès de lexpédition.
Amis, priez pour que les vents me portent dans la bonne direction, et pour quaucun vaisseau karavan ne me remarque et me détruise en vol.
Votre amitié me guidera dans ce périlleux voyage.

A bientôt,
Kalean