[Matis] Bruits de bottes...
Posted: Wed Jan 26, 2005 1:14 am
Sermon prononcé par le Matis Thanys Vallas, Gardien de la Foi de l'Etoile d'Obsidienne, lors de la dernière assemblée des fidèles de sa Maison, et imprimé pour une raison inconnue...
Obsidiens !
Comme l'Etoile qui luit au firmament et guide les voyageurs égarés, notre étendard flotte au faîte de notre Arbre, guidant la multitude au-delà de la médiocrité !
Matis !
Comme l'Astre resplendissant dans la nuit, notre Foi toujours renouvelée en Jena ouvre la voie et libère le monde des ténèbres !
Frères !
Comme celle de l'Arbre majestueux plongeant ses racines au plus profond de l'Ecorce, notre sève est forte, puissante et vive ! Notre histoire, nos traditions nous lèguent un héritage qui bourgeonnera de printemps en printemps jusqu'à la nuit des temps !
Par Jena, Mère et Maitresse, Protectrice et Souveraine, Force et Honneur !
***
Lorsque, le Grand Essaim passé, nos pères quittèrent l'exil que leur manque de Foi et la folie des peuples barbares leur avait imposé, certains d'entre eux, aveuglés par la rancoeur, portaient en leur coeur de sombre sentiments. "Qui est cette déesse que vous vénérez tant ?", disaient-ils à leurs frères. "C'est Jena, notre Mère et Souveraine", répondirent les plus fidèles. Alors, possédés par la haine et le désordre s'étant emparé de leur esprit, ces Matis s'emportèrent : "Celle-là nous a trahis ! La Karavan, qui prétend la suivre, n'était pas à nos côtés lorsque le besoin s'en fit sentir ! Tous vos rites ne sont que superstition !".
Portés par le souffle de la révolte, attisés par la peur, cette rancoeur, cette haine et cet aveuglement firent leur chemin dans l'esprit des Matis. Nombreux, très nombreux étaient ceux qui y succombaient, que cela fusse par opinion dévoyée, ou par orgueil, ou encore par crainte de ceux qui en professaient les principes. Naquirent des hérésies, tourments de l'âme qui, tels des parasites, vidaient peu à peu la plante de sa sève...
C'est alors que tout semblait perdu pour la Foi, et que la décadence des Matis semblait acquise que les quelques homins restés fidèles se levèrent. Priant pour l'âme de leurs frères et soeurs, ces homins courageux allèrent trouver les prêtres de la Karavan, et, après avoir beaucoup prié et étudié, revinrent vers les leurs. De leur bouche sortaient des mots comme ciselés dans l'ambre le plus pur, leur force de persuasion était comme décuplée par leur Foi. Armés de leur patience, et de cette puissance presque palpable, don de la très sainte Karavan, ils redonnèrent courage à leurs frères, balayant la crainte et dissipant les peurs. Par la vertu de l'exemple, ils ouvrirent à nouveau le coeur des Matis, afin que Jena puisse s'y glisser et un par un les sauver.
Notre peuple, mes frères, est à la croisée des chemins. Partout rôdent la calomnie, la bêtise, la médiocrité ! Autour de chacun de vous parlent de faux prophètes, des hérétiques proclamés, contre lesquels la Loi elle-même semble impuissante ! Au sein même de nos cités, souillant le sol que nous avons cultivé de leur présence maudite, des étrangers entendent nous dicter nos lois, nous pousser à renier notre héritage sacré ! Au-delà de nos frontières, les mêmes, aidés de quelques traîtres, fomentent contre nous la révolte.
Jamais, dans l'histoire du monde, l'esclave ne s'est rebellé contre le maître sans en subir un juste châtiment ! Jamais, dans l'histoire du monde, la branche à moitié morte n'a imposé sa volonté au tronc qui la supportait ! Tout jardinier, tout maître des plantes sait que faire d'une plante malingre ou d'une branche morte, et nos forgerons peuvent les y aider en leur fournissant les outils nécessaires !
Matis !
Par la grâce de Jena, Maîtresse et Souveraine, par la loyauté et la fidélité au Premier d'entre nous, par la dévotion et le courage, soyons prêts à l'inévitable combat ! Fourbissons nos armes, fortifions nos coeurs et nos âmes, et ennoblissons notre sève, ensemble, pour la victoire !
Force et Honneur !